Vol. XXXIV,  n° 10 - v. 4.0 Le seul hebdomadaire de la région publié une fois par mois Juin 2024

Juin

Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi
    1
Victor Hugo
entre
au Panthéon
1885
e 3
Washington
devient la
capitale des USA
1800
4
Première du
Misanthrope
de Molière
1666
5
Présentation
du Plan Marshall
1947
6
César vainc
Pompée
à Pharsale
48 av. J.-C.
7
Naissance
de
Paul Gauguin
1845
8
Parution
de 1984 de
George Orwell
1949
9
Le Vitnam
devient
français
1885
10
Création du
Haut et du Bas
Canada
1791
11
Naissance
de John
Constable
1776
12
La Russie 
se déclare
souveraine
1990
13
Première de
La Bohème de
Puccini
1898
14
Bonaparte
victorieux
à Marengo
1800
15
Jean sans Terre
signe la
Magna Carta
1215
16
Mary Shelly
débute son
Frankenstein
1816
17
Pétain
demande
l'armistice
1940
18
Fin de
la bataille de
Waterloo
1815
19
Maximillien
Fusillé
à Queretaro
1867
20
Naissance
de
Jean Moulin
1899
20-21
Nuit
de
Varennes
1791
22
La Wehrnacht
envahit
la Russie
1941
23
Victoire
du Brexit au
Royaume-Uni
2016
24
Fête Nationale
au 
Canada
français
25
Mort de
Georges
Courteline
1929
26
Fondation
de
l'ONU
1945
27
Mutinerie
à Bord du
Potemkine
1905
28
Louis XIV
fonde l'Opéra Nationale
1669
29
Mariage :
Marylin Monroe
- Arthur Miller
1956
30
Nuit des 
"Longs
Couteaux
"
1934

Votre première visite sur le site de l'Université de Napierville ?

Lisez cette page : Un monde à découvrir

Dernières nouvelles

Mot de la direction :

C'est avec un mois de retard que ce numéro du Castor™, chers lecteurs et lectrices, peut finalement être émis, mois qui a impliqué le déménagement de notre siège social de l'ex-bureau de poste de Les Coteaux, Québec à un tout nouveau local situé rue du Marché en la ville de Salaberry-de-Valleyfield.

On vous en dire plus lors de notre numéro de juillet qui paraîtra, si tout fonctionne tel que prévu dans quelques jours.

Index

À suivre sous peu.

   
Chroniques

  Herméningilde Pérec


Vous, moi et les autres

Vous savez ce que l'on dit des gens qui sont impolis ou grossiers, non ? C'est que le jour où la politesse est passé, ils étaient au lave-auto. 

Je ne sais pas si le nombre d'autos per capita a considérablement augmenté au cours des dernières décennies, mais si je me fie aux nombres de polissons que j'ai rencontrés au cours de ces dernières années, j'aurais eu une jolie somme de côté en ayant investi, pour ma retraite, toutes mes économies dans les établissements où on lave automatiquement ou à la main les véhicules en tous genres.

Oh, je ne parle pas d'enlever son chapeau dans les ascenseurs ou de retenir une porte pour la personne qui nous suit. Non. Je parle tout simplement de ne pas prendre pour acquis que toutes les personnes que l'on rencontre pensent comme soi et que ce n'est pas parce qu'elles pensent autrement qu'elles sont idiotes.

C'est un vieux professeur qui m'a enseigné cela en rhétorique ou septième année d'une série de cours dits "classiques" depuis longtemps disparue. Très longtemps.

Et pas directement non plus. C'est à un élève qu'on appelait entre nous "Jean-sait-tout" à propos de je-ne-sais-plus-quoi qu'il avait fait venir à ses côtés pour lui demander de mettre l'index de sa main droite (je parle de l'élève) sur sa poitrine (la poitrine du professeur) et de pousser.

- Vous ne sentez pas une certaine résistance, dit-il

- Euh... oui, dit "Jean-sait-tout"

- C'est parce que, dit le professeur, je suis quelqu'un d'autre.

Et de là, il poursuivit en ajoutant : 

- Promenez-vous dans la classe et faites la même chose avec Pierre, ici. Lucien, là-bas ou Paul au troisième rang. Vous allez constater qu'ils vous  résisteront tous de la même façon et vont ainsi vous démontrer qu'ils ne sont pas vous et qu'en conséquence il est plus que probable qu'il ne pensent pas comme vous, ni comme moi, ni les uns par rapport aux autres  et si par hasard cela leur arrive, dites-vous que ce n'est peut-être pas pour les mêmes raisons ou que, si c'est pour les mêmes raisons, ils sont peut-être arrivés là par d'autres chemins...

***

C'est une chose qu'on semble avoir été oublié aujourd'hui :

Que les autres ne sont pas nous.

Particulièrement du côté de la jeunesse  - et j'ajouterai du côté de ceux qui ne sont plus jeunes.

Et c'est de là que j'ai compris que nous - "nous", dans le sens de "chacun de nous" - vivons dans un univers apparemment commun, notre compréhension de cet univers varie d'un individu à l'autre et que seules nos timides communications peuvent  déboucher sur une entente sur comment le partager. Poliment.

Herméningilde Pérec

    Simon Popp  

Cum lego...

 Un de mes amis, aujourd'hui décédé, fut, jeune, un excellent tennisman, puis, dès son adolescence,  un tennisman remarqué ; remarqué surtout pour les trophées qu'il se mit à remporter en amateur ;  d'abord localement, puis à l'échelle de sa région. Devenu professionnel, il remporta divers championnats au Québec, puis au Canada et devint un adversaire redouté à l'échelle de l'Amérique du Nord avant d'être mondialement connu pendant quelques années. À sa retraite, il consacra le reste de sa vie en professeur de... tennis. (Ce qui lui valu divers titres honorifiques.)

Ses grandes qualités : sa patience et son humilité.

Vous l'auriez connu, même au faite de sa carrière, qu'il vous aurait fallu le rencontrer plusieurs fois avant d'apprendre ce qu'il faisait ou avait fait au cours de sa vie.

Je pensais à lui, l'autre jour, en corrigeant pour la nième fois ce que j'ai écrit au début mon mini-essai sur René Char où j'ai mentionné l'effet Dunning-Kruger dans les rencontres sociales à savoir que celui qui en connaît le plus sur un sujet en parle très peu par rapport à celui qui en connaît le moins.

Je pensais à lui en me disant que quelles que soient les connaissances de tous et chacun, il est très rare de rencontrer, aujourd'hui, quelqu'un qui n'est pas d'opinion sur la politique, les sports, la circulation... mais également sur l'art en général, c'est-à-dire :  la musique, la peinture, le théâtre, le cinéma et surtout la littérature, celle sur laquelle je me penche depuis des années et dont je n'ai pas encore saisi la profondeur alors qu'on m'en parle comme si c'était le plus banal des passe-temps. 

Peut-être une idée que je me fais, mais il me semble qu'on essaie de me provoquer ces temps-ci en me pressant de lire des romans comme il s'en publie quatorze par jour, de catharsis autobiographies rédigées par des ex-vedettes, des essais insipides sur la politique. l'agriculture ou la gastronomie, mais surtout des bouts rimés qu'ils appellent "poèmes".

Sauf que souvent, je m'aperçois que lorsqu'on me parle de livres, on se réfère à des moments de détente, à des bulletins de nouvelles, à des rappels d'événements qu'on a vécus (ou qu'on aurait dû) quand ce ne sont pas des sujets de conversation ou même d'objets  physiques qui servent d'éléments décoratifs dans une maison alors qu'un livre, pour moi, c'est chose sacré qui a pour but de nous communiquer des informations sur une réalité qu'on ne pourrait pas, sans lui, connaître, ou encore 'une ou des visions du monde dans lequel nous vivons.

La différence entre les deux est que les premiers sont du domaine de la banalité alors que les seconds sont du domaine de la métaphysique.

J'ai posé une question le mois dernier. Elle s'adressait à ceux qui me suggèrent constamment de lire tel ou tel livre ou que je devrais m'intéresser à tel ou tel auteur :

«Est-ce que parmi les choses que vous me proposez, il y en a qui seront encore lu dans cinq ou six cents ans ?»

Et je n'ai reçu aucune réponse.

Oh, j'aurais peut-être dû me limiter à cent ans ou même cinquante, mais je crains que ma question n'aurait pas engendré plus de réponses.

À vrai dire, j'en ai eu une réponse et qui est toujours le conseil qu'on me donne quand on me parle de "littérature" contemporaine et c'est de faire des efforts pour être de mon temps. - À noter le mot "littérature" entre guillemets car je ne suis pas sûr, quand on me parle de livres à lire si on n'essaie pas tout simplement de me refiler quelque chose pour passer le temps. - "Passer le temps" dans le sens de me renseigner un peu plus sur un sujet qui pourrait m'intéresser ou tout simplement me divertir entre deux volumes sur les églises antéchalcédoniennes. 

Simon 

  Jeff Bollinger

Votre appel est important...

Je commence peu à peu à partager l'opinion de ceux qui sont convaincus qu'un jour l'Intelligence Artificielle va contrôler le monde. Mais pas pour les mêmes raisons. Leur certitude découle du fait qu'au fur et à mesure que l'informatique se développera, les ordinateurs, grâce à la rapidité et leur capacité d'emmagasiner une somme infini d'informations, seront éventuellement en mesure de non seulement régler tous les problèmes, mais même prévoir ceux que la race humaine n'a pas encore découverts. Mon raisonnement va plutôt dans le sens contraire : c'est qu'au fur et à mesure qu'on nous forcera à répondre par des oui et des non à des questions de plus en plus stupides, nous allons devenir fous tandis que  l'IA aura atteint le niveau intellectuel d'un enfant de six ans qui est convaincu qu'il a raison.

Je ne sais pas si c'est par le manque de main d'oeuvre, l'abominable système d'éducation actuel, l'avidité des dirigeants d'entreprise ou tout simplement les effets de la Covid qui a soulevé la possibilité du travail à la maison, mais il est devenu de plus en plus impossible de rejoindre au téléphone une personne capable de penser en dehors de paramètres que lui impose un logiciel susceptible de répondre à toutes les questions ;  bref de penser hors normes : de ces normes qui se résument à remplir des cases d'un questionnaire où il n'y a que deux, trois ou quatre solutions à un problème quelconque.

J'ai commandé il y a trois semaines un climatiseur du genre fenêtre chez un très gros détaillant qui m'a promis de le livrer trois jours plus tard sauf que du modèle que j'avais choisi, la confirmation qui m'a été envoyée via courriel se lisait "modèle mobile" et pendant les deux jours où j'ai fait je-ne-sais-plus combien d'appels, je me suis fait dire que : a) on ne pouvait pas annuler une commande déjà en marche, b) qu'un bon de retour allait être émis et que c) une fois l'appareil livré, il faudrait attendre une journée avant que le livreur vienne le récupérer.

Est-ce que je dois vous donner les détails du nombre de fois où j'ai dû appuyer les chiffres 1, 2, 4, 3 lors de mes tentatives de communiquer avec un être humain pour expliquer ma situation et ce qu'on m'a répondu après avoir appuyé sur chacun d'eux ?

- Votre appel est très important, veuillez rester en ligne...

- Tous nos préposés sont présentement occupés...

- Votre appel pourrait être enregistré afin d'améliorer notre service

- ...

Qui que vous soyez, il est plus que probable que vous soyez passé par là.

En bref, : on m'a livré le mauvais appareil, quatre fois j'ai dû rappeler pour qu'on le récupère, une semaine il est resté devant ma porte et quand celui qui devait le récupérer fut fort étonné de n'en trouver qu'un seul alors qu'il en avait deux documents de ramassage.

J'ai bien dit "en bref" parce que comment résumer en quelques lignes quelque chose qui a dû me prendre des heures à régler. - Et encore : j'attends toujours au moment où j'écris ceci qu'on me rembourse la somme qu'on a immédiatement retirée de ma carte de crédit dès mon premier appel.

Paul, de son côté, a dû récemment passer plusieurs heures avec pas moins de six assureurs avant d'en trouver un qui a pu comprendre qu'il n'habitait pas un local commercial mais bien un bureau de poste transformé en logis. - La raison ? C'est que les cinq premiers basaient leur décision à partir d'une photo de six ans qu'ils examinaient chez Google Maps...

Jeff

P.-S. : J'ai oublié de vous dire que pour meubler le temps consacré à conserver ma priorité d'appel, on m'a, à quelques reprises, proposé quatre types de musique : pop, classique, contemporaine ou hip hop...

   Fawzi Malhasti


Texte choisi

Oui, je sais, le poème qui suit est archiconnu, 
mais comme on l'oublie constamment..
.

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor Hugo

 Fawzi

   Copernique Marshall

Hygiène

Vous devez la connaître. C'est une histoire drôle qu'on m'a racontée quand j'étais très jeune :

Un jour, un curé d'une paroisse éloignée rendit visite à un de ses paroissiens dont le fils, à la petite école, ne cessait pas de démontrer une ignorance totale des choses courantes.

- Écoutez, Madame, dit-il à sa mère, cet enfant-là ne sait même pas que Jésus-Christ est mort pour assurer sa vie éternelle.

Et la dame de lui répondre :

- Monsieur le curé, nous vivons dans le rang le plus éloigné de votre paroisse et ne recevons pas tous les jours les journaux du matin, du midi et du soir. On n'a même pas su qu'il avait été malade...

Elle m'est revenue en tête parce que j'ai eu quelques plaintes à propos d'une chose que j'ai écrite, ici, le mois dernier, à savoir que :

Je n'ai jamais pensé, jeune, que j'allais, en tant que professeur, être obligé de lire et annoter, jours après jours, des idioties rédigées par des élèves qui n'ont jamais appris à écrire.

Ce à quoi j'ai jouté :

Mais qu'est-ce qu'on peut bien leur enseigner au primaire ?

Mes excuses auprès de ceux que ça a pu choquer, mis en tant que professeur, je ne peux pas être le seul responsable de l'éducation d'élèves à qui on me demande d'enseigner certains matières du domaine académique. Il y a certaines choses qui sont du domaine du père, la mère et de ceux ou celles qu'ils ont à charge d'éduquer des enfants. 

La quantité effarante d'enfants et d'adolescents que je rencontre à tous les jours et qui n'ont aucune notion de ce que peut-être la politesse, la bienséance ou la façon de se comporter en public (et encore moins comment parler en utilisant des mots compréhensibles)... ben... elle est effarante. Et je ne vous parlerai pas de leurs vêtements ni d'hygiène physique et mentale car, oui, l'hygiène mentale, ça existe. 

Copernique

*

Notes et références : 

Les moyens de diffusion des peurs eschatologiques in La peur en Occident du XIVe siècle au XVIII siècle, (chap.  6, p. 209)  - Fayard 1978  Jean Delumeau

(Du même auteur : Vie économique et sociale de Rome dans la seconde moitié du XVIe siècle, 2 vol., Paris, De Boccard, 1957-1959)

   Autres :

La pensée parallèle des moines contestataires de l'Afghanistan lors du grand schisme de 1054 - Greg 1963-1999 - Dargaud éditeur.

La fabrication des archets de violon en Auvergne au XVIe siècle - Documentaire, France 3, 1988

Hooded Hadrosaurs of the Belly River Series of the Upper Cretaceous. (With: Musculature and Functions in the Ceratopsia.) by C.M. Sternberg and L.S, Russell - Ottawa. Canada Department of Mines; National Museum of Canada; J.O. Patenaude, Printer to the King's Most Excellent Majesty. 1935. - 48p., with plates, illustrations and references - (Bulletin No. 77. Geological Series, No. 52.)

et

Les canadianismes dans la région de Sutton - Euclide Marshall - Vatfair-Fair Publishing, Les Presses de l'université. de Napierville - 23 vol. - 1978


   Paul Dubé


Vous ne la saviez pas, j'en suis certain...

Vous savez ce que j'écoute depuis quelque temps ?

Du Bach.

Oui, du Bach qui n'est vraiment pas mon compositeur favori. Je suis plutôt Beethoven, Schubert (voir l'étude sur ses lieder que j'ai écrite il y a plusieurs mois déjà), Mahler, Debussy, Ravel... avec un certain penchant du côté du jazz. 

Où ça ? Mais dans mon auto, voyons !

Il y a longtemps que je suis allé à Paris, à Londres, à New York même, trois villes connues pour leurs embouteillages, mais, de mémoire, je ne me souviens pas y avoir quotidiennement connu des bouchons, détours,  rues fermées, ponts en réparation, etc., comme tous les automobilistes en connaissent à Montréal depuis plusieurs mois. Non seulement à Montréal mais jusque dans ses plus éloignées banlieues.

Aux heures der pointe, du centre-ville à des points de moins de cinquante kilomètres (et vice versa), il faut compter jusqu'à deux heures pour se déplacer.

Quel Bach ?

Celui des suites françaises (piano). Environ 1h30. Ce qui laisse le temps d'écouter, en cours de route les informations en provenance de Circulation Montréal. (Pour savoir quel pont emprunter à partir de Napierville).

Mon interprète favori ? András Schiff : 1 heure 24 minutes.

En voici quelques extraits :

Bach - Suite française - Extraits

paul

 

Il y a dix ans dans le Castor


Le courrier

M. Andrew Wiles - Long Beach, California

2 à la puissance de 132,049 moins 1 - Deux jours. Avec l'aide d'un ordinateur Cray.

M. John Curse - Elloptic Island, Mass.

À l'UdeNap nous croyons au libre arbitre parce que n'avons pas le choix.

M. Nick Katz - Princetown, NY

Il est, en effet, difficile de décider, lorsque l'on est à la retraite, ce que l'on doit faire les jours fériés.

M. Roger Lesage - Limoilou, Québec

Nul n'a pu trouver encore pourquoi les lettres de l'alphabet sont classées dans l'ordre "A, B, C D, E..."

M. Richard Taylor, - Twoforth, Penn.

Depuis 1945 ? - L'aviation américaine a bombardé : la Corée, le Vietnam, le Laos, le Cambodge, le Liban, la Grenade, la république de Panama, l'Irak, la Serbie, la Somalie, la Bosnie, le Soudan, l'Afghanistan, le Pakistan, la Libye et la république du Yémen, mais NON l'Ukraine.

Ms. Marin Mersenne - Longbow, Devon

Une question fort embarrassante, en effet : avoir à choisir entre être riche et ignorant ou être pauvre et érudit.

M. John Wallis - Bigotville, Australia

Oui, George W. Bush devait lire jusqu'à quatre fois les discours qu'il devait prononcer car certains des mots qui s'y trouvaient pouvaient contenir jusqu'à trois syllabes.

Mme. Sophie Germain - Le Marais, Paris

Le révérend Chasuble nous signale que le tsunami du 26 décembre 2004, au Japon, n'avait rien à voir avec la vengeance d'un Dieu quelconque, mais qu'il avait des doutes quant aux événements du 11 septembre 2001.

Mr. Gerhard Frey - Berlin

Entre les tasses de thé, la chiromancie et les horoscopes, reste toujours la science.

Mr. Robin Hood - Forest Hill, Los Angeles

Pour faire du bien, il faut une personne de bien ; pour faire du mal, il faut une personne à l'esprit maléfique ; mais pour qu'une personne de bien fasse du mal, il faut une religion (Paul Hill).

Ms. Elaine Durocher - Le Plateau, Montréal

Oui, mais encore faut-il savoir commettre les bonnes erreurs.

Ms. Josée DesRoches - Centre-Sud, Montréal

- La baleine n'ayant qu'un seul côté ? -  Moebius Dick

- Un opéra western ? -  Oedipus Tex

- Il faut 10-6 téléphones pour fabriquer un microphone.

     et

- Les agnostiques-insomniaques-dyslexiques passent, en moyenne, 18 nuits par année à se demander si Duie existe.

La direction

Lectures


Les textes qui suivent - et les précédents - ne doivent pas être considérés comme de véritables critiques au sens de «jugements basés sur les mérites, défauts, qualités et imperfections» des livres, revues ou adaptations cinématographiques qui y sont mentionnés. Ils se veulent surtout être de commentaires, souvent sans rapport direct avec les oeuvres au sujet desquelles les chroniqueurs qui les signent désirent donner leurs opinions, opinions que n'endosse pas nécessairement la direction du Castor™ ni celle de l'Université de Napierville.

 

Femmes au volant

J'ai souvent dit qu'il n'y avait pas beaucoup d'auteurs féminins en littérature (auteures féminines, si vous y tenez). Sans doute, comme disait la comédienne Monique Marvez (mai dernier),  parce que " pour chaque phrase [qu'une femme prononce] elle en a  une quinzaine qui se bousculent dans sa tête...", mais cela demeure dans le domaine de la spéculation. Deux cependant me reviennent constamment à l'esprit : Marguerite Yourcenar et Virgina Woolf.

(J'en ajouterais volontiers deux autres, George Elliot et Jane Austen et même quatre en soulignant les admirables romans des soeurs Emily et Charlotte Brontë, mais ce sera pour une autre fois. Et puis George Sand tant qu'à y être.)

Yourcenar, d'abord, pour ses Mémoires d'Hadrien et puis Virgina Woolf pour son Mrs. Dalloway.

Sans trop le vouloir, en relisant récemment, mais sérieusement pour une fois, les Mémoires d'Hadrien, j'ai cherché à retrouver les notes que j'ai prises il y a des années en lisant le Thésée d'André Gide, mais je ne les ai pas trouvées. Faut dire que je consulte rarement mes notes de lecture  - elles servent plutôt à me mémoriser des passages lus deux fois plutôt qu'une, relus quelques minutes, des fois une heure plus tard, puis notés par écrit ; une méthode de mémorisation  qui en vaut bien d'autres - mais j'aurais aimé comparer le nombre ou la longueur de celles que j'ai prises en relisant Yourcenar et que je soupçonne être deux, sinon trois fois plus volumineuses que celles prises en lisant Thésée car, de mémoire, je ne me souviens pas avoir été aussi étonné par la quantité et la profondeur des pensées de cette écrivaine dont je connais presque rien par rapport à Gide dont j'ai sans doute tout lu sauf sa correspondance.

Voici, des Mémoires d'Hadrien, quelques extraits : 

«Il faut l'avouer, je crois peu aux lois. Trop dures, on les enfreint, et avec raison. Trop compliquées, l'ingéniosité humaine trouve facilement à se glisser entre les mailles de cette nasse [*] traînante et fragile. [...] Les plus vieilles participent de cette sauvagerie qu'elles s'évertuaient à corriger ; les plus vénérables sont encore le produit de la force. La plupart de nos lois pénales n'atteignent, heureusement peut-être, qu'une petite partie des coupables ; nos lois civiles ne seront jamais assez souples pour s'adapter à l'immense et fluide variété des faits. Elles changent moins vite que les mœurs ; dangereuses quand elles retardent sur celles-ci, elles le sont davantage quand elles se mêlent de les précéder.» 

[*] "nasse" et non "masse" !

[...]

«En Espagne, aux environs de Tarragone, un jour où je visitais seul une exploitation minière à demi abandonnée, un esclave dont la vie déjà longue s'était passée presque tout entière dans ces corridors souterrains se jeta sur moi avec un couteau. Point illogiquement, il se vengeait sur l'empereur de ses quarante-trois ans de servitude. Je le désarmai facilement ; je le remis à mon médecin ; sa fureur tomba ; il se transforma en ce qu'il était vraiment, un être pas moins sensé que les autres, et plus fidèle que beaucoup. Ce coupable que la loi sauvagement appliquée eût fait exécuter sur-le-champ devint pour moi un serviteur utile. La plupart des hommes ressemblent à cet esclave : ils ne sont que trop soumis ; leurs longues périodes d'hébétude sont coupées de quelques révoltes aussi brutales qu'inutiles.»

 [...] 

«Je doute que toute la philosophie du monde parvienne à supprimer l'esclavage : on en changera tout au plus le nom. Je suis capable d'imaginer des formes de servitude pires que les nôtres, parce que plus insidieuses : soit qu'on réussisse à transformer les hommes en machines stupides et satisfaites, qui se croient libres alors qu'elles sont asservies, soit qu'on développe chez eux, à l'exclusion des loisirs et des plaisirs humains, un goût du travail aussi forcené que la passion de la guerre chez les races barbares. A cette servitude de l'esprit, ou de l'imagination humaine, je préfère encore notre esclavage de fait. Quoi qu'il en soit, l'horrible état qui met l'homme à la merci d'un autre homme demande à être soigneusement réglé par la loi.» 

 [...]

«On s'est récrié quand j'ai banni de Rome une patricienne riche et considérée qui maltraitait ses vieux esclaves ; le moindre ingrat qui néglige ses parents infirmes choque davantage la conscience publique, mais je vois peu de différence entre ces deux formes d'inhumanité.» 

 
[...]

«La condition des femmes est déterminée par d'étranges coutumes : elles sont à la fois assujetties et protégées, faibles et puissantes, trop méprisées et trop respectées. Dans ce chaos d'usages contradictoires, le fait de société se superpose au fait de nature : encore n'est-il pas facile de les distinguer l'un de l'autre. Cet état de choses si confus est partout plus stable qu'il ne paraît l'être : dans l'ensemble, les femmes se veulent telles qu'elles sont ; elles résistent au changement ou l'utilisent à leurs seules et mêmes fins. La liberté des femmes d'aujourd'hui, plus grande ou du moins plus visible qu'aux temps anciens, n'est guère qu'un des aspects de la vie plus facile des époques prospères ; les principes, et même les préjugés d'autrefois, n'ont pas été sérieusement entamés.»

 [...]

«La faiblesse des femmes, comme celle des esclaves, tient à leur condition légale ; leur force prend sa revanche dans les petites choses où la puissance qu'elles exercent est presque illimitée. J'ai rarement vu d'intérieur de maison où les femmes ne régnaient pas ; j'y ai souvent vu régner aussi l'intendant, le cuisinier, ou l'affranchi. Dans l'ordre financier, elles restent légalement soumises à une forme quelconque de tutelle ; en pratique, dans chaque échoppe de Suburre, c'est d'ordinaire la marchande de volailles ou la fruitière qui se carre en maîtresse au comptoir. L'épouse d'Attianus [*] gérait les biens de la famille avec un admirable génie d'homme d'affaires. Les lois devraient le moins possible différer des usages : j'ai accordé à la femme une liberté accrue d'administrer sa fortune, de tester ou d'hériter. J'ai insisté pour qu'aucune fille ne fût mariée sans son consentement : ce viol légal est aussi répugnant qu'un autre. Le mariage est leur grande affaire ; il est bien juste qu'elles ne la concluent que de plein gré.»

[*] Publius Acilius Attianus est un haut chevalier puis sénateur romain, préfet du prétoire à la fin du règne de Trajan et au début du règne de Hadrien.

[...] 

«Une partie de nos maux provient de ce que trop d'hommes sont honteusement riches, ou désespérément pauvres. Par bonheur, un équilibre tend de nos jours à s'établir entre ces deux extrêmes : les fortunes colossales d'empereurs et d'affranchis sont choses du passé : Trimalcion
[*] et Néron sont morts. Mais tout est à faire dans l'ordre d'un intelligent réagencement économique du monde.»

[*] Yourcenar mélange ici sciemment fiction et réalité : Trimalcion étant un personnage dans le Satyricon de Pétrone.

 [...]

«Nos marchands sont parfois nos meilleurs géographes, nos meilleurs astronomes, nos plus savants naturalistes. Nos banquiers comptent parmi nos plus habiles connaisseurs d'hommes. J'utilisais les compétences ; je luttais de toutes mes forces contre les empiétements. L'appui donné aux armateurs a décuplé les échanges avec les nations étrangères ; j'ai réussi ainsi à supplémenter à peu de frais la coûteuse flotte impériale : en ce qui concerne les importations de l'Orient et de l'Afrique, l'Italie est une île, et dépend des courtiers du blé pour sa subsistance depuis qu'elle n'y fournit plus elle-même ; le seul moyen de parer aux dangers de cette situation est de traiter ces hommes d'affaires indispensables en fonctionnaires surveillés de près.»

 [...]

«Cette plaignante avait raison, que je refusais un jour d'écouter jusqu'au bout, et qui s'écria que si le temps me manquait pour l'entendre, le temps me manquait pour régner.» 

Ces extrais sont tirés de l'édition Kindle (Gallimard) des Mémoires et ne peuvent que donner un aperçu des propos qu'elle y tient et, surtout, ne reflètent pas la qualité du style qu'elle utilise qui fait qu'après quelques minutes de lecture, on oublie l'auteure pour n'écouter que celui dont elle parle à la première personne. contrairement au Thésée de Gide qui demeure le Gide qu'on connaît. Un exploit remarquable.

*

Quant à Virginia Woolf, deux mots :

Le stream of consciouness (une expression mal traduite en français par  flux de la conscience) qu'elle a utilisé pour nous faire connaître les personnages de son Mrs Dollaway est tout à fait admirable même s'il en rend la lecture particulièrement difficile surtout que, si son récit se déroule en principe au cours d'une seule journée, ce stream permet de revenir sur des épisodes qui se sont déroulées des mois, des années auparavant.

C'est le cas en particulier des pensées de, d'abord, Madame Dalloway, de celles de Peter Walsh, un ex-amoureux et notamment de Septimus Warren Smith, un ex-soldat atteint de stress post-traumatique dont l'incohérence rend la compréhension de ses propos littéralement impossible.

Mais c'est tout cela qui fait véritable enchantement qui se dégage de ce "roman" car on peine à s'imaginer comment il aurait pu être écrit différemment.

D'aucuns me diront que c'est du Marie-Claire Blais avant Marie-Claire Blais. Possible. Mais en ayant essayé en vain et pourtant, à plusieurs reprises, de lire plus que dix lignes de cette dernière, je ne saurais pas vous le confirmer. Chose certaine, Mrs Dalloway  a une qualité et une justesse dépassant même le dernier chapitre de l'Ulysse de James Joyce. Un pur délice.

*

Voilà bien deux livres que je conseillerais à quiconque veut se plonger dans la grande, l'unique et incontournable littérature.

Copernique

Note 1: Pour Marie-Claire Blais, voir le mois prochain.

Note 2 : Me demandant, et avec une certaine peur, comment on a pu traduire en français le Mrs Dalloway de Virginia Woolf, je vais emprunter dès que possible,  à la bibliothèque de mon quartier, la traduction par Marie-Claire Pasquier (1994)

*

John le Carré, né David John Moore Cornwell (1931- 2020)

On dit que le style de John le Carré est reconnaissable entre mille. Je n'en doute pas même si je n'ai jamais pensé à comparer sa manière d'écrire à celles d'autres écrivains, particulièrement ceux qui se sont spécialisés dans le domaine du roman d'espionnage ou du thriller quoique je n'hésiterais pas une seconde pour dire que sa manière de construire ses récits - son style narratif, si vous préférez -  est tout à fait unique.

Voici ce je lisais récemment sur lui dans je ne sais plus babillard : 

 Rien, dans son écriture, n’est précipité. La mécanique est redoutable ; elle prend au piège le lecteur qui, sillonnant lentement de multiples pistes brumeuses, découvre un monde riche, dense et foisonnant dont il a du mal à saisir la globalité, mais qui le fascine pourtant. Contrairement à la mythologie de l’espion à la James Bond, les héros de Le Carré sont bien plus complexes et discrets. L’action occupe une place réduite dans ses romans, tandis que la structure est élaborée et subtile. En somme, son style allie subtilité, profondeur et suspense, captivant les lecteurs à chaque page. 

Simon (qui est en train d'entraîner Copernique et paul dans son sillon)

 

Dédicace


Cette édition du Castor est dédié à :

Bernard Dimey
(1931-1981) 

J'aurai du mal à tout quitter...

Pages recommandées


Toulouse-Lautrec
L'oeuvre lithographique complète

Schubert
un essai de Paul Dubé
94 extraits sonores, 45 photos, 5 vidéos, 7 annexes et de nombreux liens.

Éphémérides
L
à où s'accumulent les inclassables

Best Sellers et Prix littéraires
Une causerie autour
de la lecture

René Char
Un essai à la Simon Popp

Marcel Proust
Une suite à une causerie animée
par Paul Dubé en la Librairie Côté Gauche
le cinq mai 2022

Parmi nos autres pages :

Aceto, Le Caraguay, Aksoum, Les Coteaux

Et les toutes dernières :

Extraits du dictionnaire du Grand Marshall

Le mot de la fin


«Une femme qui fait du jardinage en robe courte n'a vraiment plus rien à cacher.»

Gregory House, m.d.      

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Note : 

Le Castor™, entièrement subventionné par les Éditions Vatfair-Fair de St-Romuald d'Etchemin, ne perçoit aucun paiement, ni faveurs, ni considérations spéciales de la part des établissements ci-dessous mentionnés.


Toujours se renseigner (heures d'ouverture, etc.) avant de se rendre sur place 

Burgundy Lion
2496 ouest, rue Notre-Dame
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(https://www.burgundylion.com/fr/bienvenue


McBroue
329 rue Victoria
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http://mcbroue.com/

 
Club Touriste  
133, rue Victoria,
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Librairie Côté gauche
33 rue du Marché, 
Salaberry-de-Valleyfield, Québec
Heures d'ouverture : mercredi au samedi de 12h30 à 17h30
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Et sur rendez-vous seulement :

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Tour Marshalluk - Quartier Universitaire - Napierville

Téléphone : 88-06 - Sonner deux coups.

 

  
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Aurist & Acoustic

Instrument Maker

223 Baker Street
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Notes et autres avis :


Fondé en 1900 par le Grand Marshall, le CASTOR DE NAPIERVILLE fut, à l'origine, un hebdomadaire et vespéral organe créé pour la défense des intérêts de l'Université de Napierville et de son quartier. - Il est , depuis le 30 septembre 2002, publié sous le présent électronique format afin de tenir la fine et intelligente masse de ses internautes lecteurs au courant des dernières nouvelles concernant cette communauté d'esprit et de fait qu'est devenu au fil des années le site de l'UdeNap, le seul, unique et officiel site de l'Université de Napierville.

De cet hebdomadaire publié sur les électroniques presses de la Vatfair-Fair Broadcasting Corporation grâce à une subvention du Ministère des Arts et de la Culture du Caraguay, il est tiré, le premier lundi de chaque mois, sept exemplaires numérotés de I à VII, sur papier alfa cellunaf et sur offset ivoire des papeteries de la Gazette de Saint-Romuald-d'Etchemin et trois exemplaires, numéroté de 1 à 3, sur offset de luxe des papeteries Bontemps constituant l'édition originale, plus trois exemplaires de luxe (quadrichromes) réservés au Professeur Marshall, à Madame France DesRoches et à Madame Jean-Claude Briallis, les deux du Mensuel Varois Illustré.

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