Le seul hebdomadaire de la région publié une
fois par mois
Décembre 2024
Décembre
Dimanche
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
1
Arrestation
de Rosa Parks
1955
2
Sacre de
Napoléon
1904
3
Décès de
Auguste Renoir
1919
4
Naissance
de Franco
1892
5
Naissance de
Walt Disney
1901
6
Massacre Mtl :
Polytechnique
1989
7
Les Japonais
à Pearl Harbor
1941
8
Assassinat de
John Lennon
1980
9
Décès de
Anton Van Dijck
1641
10
Abdication de
Édouard VIII
1936
11
Naissance de
Hector Berlioz
1803
12
1iere transmission
radio (Marconi)
1901
13
Pétain
renvoie Laval
1940
14
Amundsen
au pôle Sud
1911
15
Napoléon
divorce
1909
16
Boston
"Tea-Party"
1773
17
Premiers vols
Frères Wright
1903
18
Mort de
Stradivarius
1737
19
Naissance de
Édith Piaf
1915
20 Esclavage
Ile de la Réunion
1860
21
Effondrement
Ceaucescu
1989
22
Naissance
Jean Racine
1639
23
Assassinat
duc de Guise
1588
24
Mucha :
Art nouveau !
1894
25 Naissance du
Prof.Marshall
1933
26
Naissance de
Jean Ferrat
1930
27
Inauguration de
Sainte-Sophie
537
28
Décès de
Maurice Ravel
1937
29
Beckett
assassiné
1170
30
Assassinat de
Raspoutine
1916
31
Décès de
Louis Gambetta
1882
Note de l'éditeur
En retard ?
Kikia dit que nous étions en retard ?
Cette édition du Castor™ est daté
du mois de décembre et, à moins qu'on ait volé quelques jours, nous en
sommes toujours en ce mois, le dernier de l'année, celui où
traditionnellement nous célébrons l'anniversaire de notre doyen, non ? - D'ailleurs, c'est quoi être en retard ? Le
contraire d'être en avance ? Mais c'est absurde : Renoir,
Toulouse-Lautrec et tous les peintres qui les ont précédés sont,
aujourd'hui, très en retard par rapport aux Braque, Picasso, Klee qui
les ont suivis et qui eux-mêmes ne sont pas nés de la dernière pluie,
encore moins de la pluie qui nous tombera dessus dans quelques semaines
car si l'hiver est là depuis quelques jours, c'est que le printemps
n'est pas loin.
Et puis de combien de jours aurait-on pu
nous voler ? Trois ou quatre ? - Ce serait un nouveau record car mis à
part les traumatisés (volontaires ou non) l'histoire n'a pas retenu des
disparitions de plus de trois jours et, la plupart du temps, causées
par une diète à base de boissons distillées.
L'éditeur
Simon Popp
Non, mais... vous avez fini ou quoi ?
"Dans le sang, jusqu'aux genoux..."
(Apocalypse - nouvelle édition)
Est-ce qu'il faut vraiment que j'aie, que vous ayez, que
nous ayons tous une opinion sur
Trump ? Sur la personne qui doit ou va remplacer la Ministre des finances
du Gouvernement du Canada qui vient, au moment où j'écris ceci, de
donner sa démission ? Sur la future ex-mairesse de Montréal (parce que,
d'après ce que j'ai
cru comprendre, celle qui est là en ce moment ne se représentera pas
aux prochaines élections) ? (*)
(*) Voir la note à la fin
à propos du mot "mairesse"
Et, tandis que j'en suis à ces épineuses
questions, que dois-je penser du chef du Parti Libéral
du Canada versus celui du Parti Conservateur ? Et qui est cette Paul-Marie
ou Marie-Paule (ou serait-ce Georges-Marie ?)... Le Pen ? La fille de l'autre ?
Quant à Poutine, au premier ministre du Congo ou au président
du Gratémoilà... et cet autre bizarroïde dirigeant de la Corée du Nord...
Je demande parce que c'est le genre de questions qu'une
dame que je connais à peine m'a posées l'autre jour lorsque je me suis
assis à mon endroit favori dans un bar près du marché Atwater à Montréal.
Pris au dépourvu, je lui a demandé le nom de la Ministre qui venait de démissionner
- elle ne le savait pas - en lui demandant quelle était sa fonction au juste au sein du
gouvernement et, à sa réaction, j'ai vu que j'aurais pu tout aussi bien
lui demander si elle connaissait le nom du troisième vicomte de Brunswick
lors de la guerre de Crimée - celle de 1853-54 car
elle me paru aussi mal renseigné en Histoire qu'elle l'était en rapport
avec la Politique en général. - Un peu comme ces Américains qui ne peuvent pas
identifier leur pays sur une mappemonde ou qui ne savent pas que leur Président
est élu par un collège électoral.
M'enfin, j'ai continué à lui poser des question du
genre jusqu'à ce qu'elle cesse de me parler et se dépêche de finir son
café tout en demandant son addition.
***
J'ai une réponse à tous ceux et celles qui me demande
ce que je pense de ces capitalissimes questions concernant le présent et
l'avenir de cette planète et en particulier de ses dirigeants et de leurs
méthodes de gestion :
Elle est claire, nette,
précise et n'a pas varié guère des années. Elle consiste en une
sorte de haussement d'épaules que je crois être très significatif, mais
qu'on prend pour de l'indifférence totale.
Qu'on se le dise et qu'on le répète :
JE NE SUIS PAS INDIFFÉRENT !
TOUT SIMPLEMENT RÉALISTE.
Je suis devenu avec le temps non pas insensible, mais incrédule
à tous ces malheurs qu'on m'a prédits (et qui ne se sont jamais
produits) et surtout ces jours heureux qu'on m'a promis si je votais pour
l'un de ces futurs has-been qui se sont dits prêts à me représenter, d'élections
en élections.
Mais ce n'est pas à eux que j'en veux vraiment. C'est à
ces journalistes qui essaient de me convaincre de l'importance de
certaines nouvelles, qui, invariablement finissent presque toutes en
pipi de chat [*]...
[*]
Louis Jouvet - Quai des Orfèvres - Henri-Georges Clouzot, 1947.
En pipe-de-chat, en effet, parce qu'elles n'ont n'ont
jamais, sauf de rarissimes exceptions, le poids qu'on voudrait leur
donner.
***
Je ne me souviens plus exactement où j'étais ni quand j'ai
entendu un de ces prophètes de malheur crier qu'un jour l'humanité
allait se retourner sur elle-même au point où tous, nous serons obligés
de marcher dans le sang jusqu'aux genoux.
Mais je me souviens de la réponse d'un membre de l'assemblée venu l'écouter
: "On se chaussera pour !"
Simon
[*] Maire...
mairesse... femme du maire... époux de la mairesse ? - Un autre de ces
foutus de mots français qui, avec le temps, finissent par ne plus rien
dire ou dire le contraire de ce qu'ils signifiait au départ. - Le mot
"maire", si vous fouillez dans un dictionnaire le moindrement désuet
(ne le sont-ils pas tous ?), vous apprendrez qu'il désignait un élu mâle
et donc de sexe masculin alors que le mot "mairesse", au féminin,
désignait son épouse. - Avec l'élection de maires de sexe féminin... -
Curieusement, quand même, l'époux d'une mairesse n'hérite pas de facto
le titre de "maire",
ui
Herméningilde Pérec
Éducationnement
Je fais semblant de ne
pas être sérieux, mais je le suis quand même. Particulièrement
quand je me demande ce que l'on enseigne dans les "écoles"
aujourd'hui... Non pas les "Grandes" Écoles, comme il en
existe en France, mais les "petites"; celles qu'on
qualifie de "primaires", où ce que l'on enseigne devrait
normalement consister en l'apprentissage de notions générales, telles
que lire, écrire, compter, mais également ces choses que l'on doit
savoir ne serait-ce que pour vivre au jour le jour :
Savoir se vêtir, se comporter en
public, quelle langue utiliser, ce que vaut un dollar, quoi manger,
comment se laver, qui tutoyer, qui voussoyer, jusqu'à de petits détails
tel que retenir une porte pour la personne qui nous suit...
Mon avis ? On n'y enseigne rien de tout
cela ou des choses qui n'ont aucun rapport avec elles. Dessiner peut-être ? À en juger ce que je vois sur les
réfrigérateurs domestiques chez les gens qui ont de jeunes enfants aux
études. Cela semble être la norme.
Mais je vais encore plus loin :
Une fois ces "études" terminées,
qu'enseigne-t-on au "secondaire" ? Dans cette deuxième phase
de l'éducationnement où l'on est sensé apprendre d'autres éléments
d'ordre général ou un peu plus sur ceux déjà avant d'entreprendre
des études plus spécifiques qui doivent déboucher sur un éventuel métier
ou une profession.
Je vais vous le dire tout de suite
: je n'ai aucune idée.
Voici une petite liste de notions que je
trouve non seulement importantes mais tout à fait essentielles à connaître
et maîtriser si l'on veut mener une vie non seulement heureuse
mais tout simplement normale, à l'abri des problèmes :
La cuisine, l'alimentation, la lessive, l'entretien d'un
appartement, d'unhe maison, y compris ce que cela peut représenter en
temps et en argent.
Les intérêts, les intérêts composés, les emprunts, les impôts, les
investissements, le coût réel d'un hypothèque ou d'une automobile
et puis comment se servir des cartes
de crédits.
L'hygiène, y compris l'hygiène mentale. - Ce qui est important pour rester en santé. Comment se soigner...
La géographie, l'histoire, la politique, l'art...
La communication en société et non plus via des réseaux sociaux informatisés.
Dois-je continuer ?
H. Pérec
P.-S. : Est-ce que vous saviez que de plus en plus de jeunes sont incapables de lire de l'écriture cursive (mots dont les lettres sont jointes ensemble car écrits à la plume) ?
Qu'ils ont même de la difficulté à reconnaître une signature ! Pourquoi ? Parce que tout est devenu
digital de nos jours... - (Je viens de l'apprendre.)
P.-P.-S. : Et les tables de multiplications ? - Me semble que ça
plusieurs années que je n'en ai pas entendu parler...
Jeff
Bollinger
Et puis ceci :
Quelques mots et/ou expressions qui vous
permettront de parler mieux l'anglaise langue :
adieu
agent provovateur
aide-mémoire
après-nous
au contraire
au pair
au revoir !
bon appétit
bon mot
bon vivant
c'est la vie
carte blanche
cause célèbre
cinq à cinq
cinq à sept
cordon bleu
coup d'état
coup de grâce
crème de la crème
double entendre
déjà vu
entrepreneur
fait accompli
faux pas
femme fatale
fine cuisine
force majeure
grand prix
haute couture
hors d'oeuvre
je ne sais quoi
je vous en prie
laisser faire
ménage à trois
noblesse oblige
nouveau riche
papier maché
prêt à porter
raison d'être
salon
sang froid
touché
tête à tête
voilà
...
Jeff
Fawzi Malhasti
Texte choisi
À paul :
J'aurais du mal à tout quitter,
à quitter l'envers et l'endroit,
Midi, l'Île de la Cité,
n'importe qui, n'importe quoi.
Quitter, c'est le seul mot qui compte,
quitter son chien souvent c'est trop.
Savez-vous que si je raconte mes auberges, mes bistros
soudain je sens mon cœur qui flanche.
Un jour on comprend mais trop tard
qu'on a perdu ses coudées franches.,
On a pris les mauvais départs
celui qui mène au bout du compte,
peut-être à sa moralité.
Heureux, c'est le seul mot qui compte.
J'aurais du mal à tout quitter.
Je vis mon temps comme un roi nègre,
superbement désargenté,
alors de l'élite à la pègre sans me plaindre,
ni me vanter je suis secret, comme une idole,
comme un cercueil de pharaon
pauvre jeune homme à tête folle
qu'on appelait Toutankhamon.
Il fut peut-être beau, peut-être.
Après mille et une saisons
au fond d'un palais sans fenêtre,
on découvrit Toutankhamon.
On dit qu'il ne fut pas grand-chose,
un pauvre petit enfant roi,
sous le sable ou naissent des roses
au fond d'un sarcophage étroit.
Il attendit trois millénaires dans un cercueil émaillé d'or.
parmi les objets funéraires dont se composait son décor,
tout fut prévu pour qu'on l'oublie,
mais son beau visage pensif
et des plus vivants que la vie,
un ressuscité d'or massif
mais moi, qu'il ne suit pas un prince,
qu'il ne suit presque rien du tout,
n'ayant ni château ni province,
j'arriverai bien vite au bout.
Si je m'en allais les mains vides,
ce serait affreux de mourir.
Quand sous ma pauvre pyramide,
l'éternité pour y dormir
sans que nul bruit ne me réveille,
jusqu'à la fin des fins des temps,
j'aurais bien mal de ses merveilles
qu'il faudra quitter en partant.
J'aurais du mal à tout quitter,
tout à la fois,
comme on s'arrache.
C'est si navrant de s'en aller sans avoir fini sa tâche,
j'en ai fait la moitié du quart,
la moitié du quart du centième
et le plus souvent par hasard,
il faudra bien partir quand même.
Pour vous, rien ne s'arrêtera
la scène au pied de Notre Dame,
au même rythme coulera ma mort,
ne sera pas un drame,
je n'étais pas un pharaon.
Que s'éteigne la courte de flamme,
je n'ai rien fait,
que des chansons.
J'aimais les parfums de l'enfance,
j'adorais mes soixante-dix ans
je les idolâtrais d'avance,
j'étais à mon aise dedans.
Je n'ai pas de philosophie,
je n'ai jamais compris le mot,
je n'ai rien,
j'aime la vie,
je voudrais connaître Tokyo,
et l'Amérique,
où l'on s'amuse à se défaire,
une raison,
j'aimerais tant voir Syracuse
mais tout cela n'est que chanson.
À toi,
le dernier mot du conte
la minute de vérité,
je t'aime,
et c'est tout ce qui compte.
J'aurais du mal à te quitter.
Bernard Dimey (1931-1981)
***
Et pour lui rappeler son vieux copain :
Et cet hiver, s'il y fait beau avec scrupules trois corbeaux
viendront se poser en silence
sur la neige au parc Montsouris
D'avance
merci
François Caradec (2024-2008)
Fawzi
Paul Dubé
D'abord une note de l'éditeur :
PAUL, notre "disc-jockey",
"DJ" ou chroniqueur musical (qui persiste - on n'a jamais su
pourquoi - à écrire son prénom sans majuscule), ayant manifesté
l'intention de reprendre un de ses textes, publiés ici il y a cinq ou
six six ans,
nous lui en avons immédiatement donné la permission.
Il nous a remis en mémoire ce que nous tentions de dire
le mois dernier à propos de la poésie : nous voulons bien en parler,
mais encore fait-il qu'on s'entende sur ce qu'elle est.
Ce texte fut publié la première fois en juin 2018.
Lettre ouverte
À tous les amateurs de «vrai» Blues qui tiennent absolument à
m'envoyer le plus récent enregistrement du tout dernier guitariste qui,
selon eux, doit dorénavant, avec ses glissando(i), ses crescendo(i), ses morando(i), ses
forzando(i), ses notes soutenues et ses
pseudo-improvisations sur un thème quelconque, être considéré comme le
plus grand des bluesmen de tous les
temps, ne m'écrivez plus !
Je m'adresse, au cas où ce ne serait pas très
clair, à tous ceux qui parmi vous n'ont jamais entendu parler de Bessie Smith, John Lee Hooker, Mississippi John Hurt, Memphis Slim, Big Joe Williams, Howlin' Wolf, Ma Rainey, Leadbelly, Big Mama Thorton, Billie Holiday, Blind Lemon Jefferson et plusieurs
autres.
J'ai deux raisons à cela :
1 - Le blues n'est ps un état d'âme, mais une
forme musicale. La preuve est qu'il y a même des blues qu'on peut écouter
avec un grand sourire.
2 - Je suis de ceux qui ont de la difficulté à écouter
quelqu'un chanter "Nobody Knows the Troubles I've Seen",
une Rolex au poignet et un chauffeur au volant d'une Rolls qui
l'attend à sa sortie de scène.
En attendant, en voici un, un vrai blues chanté
par un vrai bluesman :
Lightnin' Hopkins Bring Me My Shotgun
Bonne écoute.
paul
Et maintenant, voici paul :
Que d'honneurs cette semaine !
On me dédit deux poèmes, on me cite, on m'a choisi
pour la section "Il y a dix ans dans le Castor™"
et on m'a même demandé de parler de mes plus récentes lectures.
Anyway, voici ma chronique habituelle :
***
Est-il toujours vivant ?
Mais oui, mais oui, malgré une rumeur qui a duré
quelques jours au début du mois.
Vous savez, il ne faut pas croire tout ce que est
publié sur la Toile... le WeB... l'Internet... ou tout ce qui est écrit
dans les
journaux et magazines dispendieux. - Ainsi, il y en a qui persiste à
croire que nous existons tous, mais vraiment, tous nous du Castor comme
de l,UdeNap... Drôle de planète !
Bob Dylan est, en effet, toujours vivant. On a célébré
son 83e anniversaire cette année, le 24 mai.
De lui, une bonne cinquantaine d'enregistrements
pourraient chacune rendre éclatante une à une toutes mes chroniques....
J'ai choisi, pour
cette édition quelque chose d'assez particulier : une de ses chansons
aux paroles décousues, mais décrivant un univers exceptionnel qui
parurent avec son troisième album, Blonde on Blonde en 1966 :
Well, your railroad gate, you know I just can't jump it
Sometimes it gets so hard, you see
I'm just sitting here, beating on my trumpet
With all these promises you left for me
But where are you tonight, Sweet Marie ?
Bob Dylan Absolutely, Sweet Mary
paul
P.-S. : En passant existe une version de cette
chanson interprétée par George Harrison lors d'une fête en l'honneur
du 30e anniversaire (carrière) de Dylan. - Enregistrée au Madison
Square Garden. La présentratrice est Chrissie Hind :
«Dites : comment ça se passe dans
vos drôles de petits
cerveaux ? Ça doit être d'un prodigieux ennui, non ?»
(Paroles attribuées à Sherlock Holmes
d'après la série télévisée
britannique
de Stephen Moffat et Mark
Gatiss.)
«Taisez-vous, Anderson. Dès
que vous ouvrez la
bouche, le quotient intellectuel du quartier baisse.»
(Idem)
«Vous dites que j'ai raison,
n'est-ce
pas ?
Alors, j'ai dû me tromper quelque part.»
(Groucho Marx - Horse Feathers, 1932)
Je ne sais pas au juste quand j'ai
commencé à développer l'habitude qui s'est tout de suite transformée
en manie et qui est celle qui consiste à
me lever, de prétexter un rendez-vous quelconque et de m'éloigner
lorsqu'on aborde certains sujets de conversation, que ce soit lors
d'une soirée sans importance, au cours d'une assemblée dont le sujet
au départ ne m'intéressait pas, un 5
à 7, une réunion entre amis, dans un restaurant, dans un bar ou même dans des
affaires on-ne-peut-plus sérieuses, quasi officielles... !
(C'est une chose rendue de plus en plus
facile avec les téléphones portables car on peut demander à quelqu'un
de nous appeler à une heure précise ou selon un signal pré-convenu
d'avance. et faire semblant d'être surpris.)
À vrai dire ce ne sont pas les
conversations en tant que telles que j'essai d'éviter, mais la manière
dont on les approche. - Une question d'attitude et, également, peut-être,
de connaissance. j'ai, par exemples, de plus en plus tendance à m'éloigner
de celles...
où, sur le cinéma, la majorité
des interlocuteurs n'on jamais vu le "Citizen Kane"
d'Orson Welles et ne parlent que des "action movies"
ou la dernière variante de Lord of the Ring.
(C'est une chose quand même bizarre : aimer le cinéma et ne
jamais été voir un film que la critique est quasi unanime pour
dire qu'il s'agit là, non pas d'un bon ou d'un grand film, mais
du plus grand film tourné depuis que le cinéma existe... - Me
semble que la simple ciriosité...)
dans lesquelles, le mot
"blues" se réfère à de longs solos (soli) de guitare
par des jeunes qui nont jamais entendu parler de Bessie Smith et
pour qui le plus grand des bluesmen est celui qui chante
"Nobody Knows the Trouble I've Seen", une Rolex autour
du poignet et se promène d'un gig à l'autre dans une Rolls
conduite par un chauffeur ;
dans d'autres, où il est question
de peinture, la Vue de Delft de Vermeer ou les Saint-Jean-Baptiste
de Caravaggio ne risquent pas d'être mentionnés...
... et mêmes des après-concerts
que le plus grand chef-d'oeuvre de tous les temps demeurent les
Quatre Saisons de Vivaldi...
Copernique.
Il y a dix ans dans le Castor™
Charles Mingus
Je dois vous dire que j'ai commencé à me désintéresser du jazz vers le début ou le milieu des années soixante-dix, avec la venue du jazz fusion, du free jazz, du jazz électrique, quoique je fus un des premiers à attendre avec impatience, parce qu'il a fallu que je le commande aux USA, le Double Quartet d'Ornette Coleman que j'ai dû écouter cent fois. En ce sens, j'ai fait comme Hugues Panassier qui, lui, a considéré que le jazz s'était éteint avec la venue du Be Bop (Gillespie, Parker, et cie.).
Faut dire qu'avec Coltrane, dès le début des annes soixante, il fallait s'attendre à une grande révolution ; l'équivalent, en classique, de passer de Mahler (déjà très contesté à son époque) à John Cage, Milton Babbitt ou Lutostawski.
C'est en classant mes 33t, l'autre jour, que j'ai pensé à tout cela en mettant la main sur un disque de Charles Mingus, un avant-gardiste qu'on pourrait qualifier de "traditionnel" (si l'on peut juxtaposer ces deux expressions dans une même phrase).
J'en ai profité pour aller voir la page Wikipédia qui lui est dédiée pour apprendre, avec stupeur, qu'il était décédé à 57ans. Stupeur, oui, parce que je n'aurais jamais cru qu'avec son tempérament, il eut pu vivre si longtemps. Parce que, figurez-vous que je l'ai déjà rencontré. Avec un ami,
un ami qui le connaissait. Dans un restaurant, pour le petit-déjeuner, un samedi matin. Dans un restaurant genre snack-bar, rue Ste-Catherine, près de Bleury, fermé depuis très longtemps.
Tempérament ? - Une des personnes les plus désagréables qu'il m'ait été donné de rencontrer. Gueulard, impoli, totalement odieux. Envers la serveuse, la caissière, les clients assis aux tables adjacentes. Se plaignait de tout, accusait tout le monde d'être raciste et ainsi de suite. - Ses accusations et procès contre la firme Columbia sont restés célèbres. Mais quel musicien !
De la trempe de Duke Ellington.
(Z'ont fait, lui, Ellington et Max Roach un disque remarquable, soit dit en passant : Money Jungle
[toujours disponible chez EMI.])
Et qui, pensez-vous jouait de la contrebasse lors du célèbre concert Gillespie-Parker enregistré à Toronto en 1953 ? (Empruntez, hypothéquez votre maison, vendez votre belle-mère, mais de grâce procurez-vous l'enregistrement de ce concert !)
Le chef-d'oeuvre de Mingus ? Certains vous diront "Tijuana Mood" qu'il faut écouter assis, de préférence. - Pour être sûr de ne pas tomber à la renverse.
- Personellement, je préfère son "Mingus, Ah Hum, Charles
Mingus" qui paru, en 1959, la même année que Miles mit en vente son
Kind of Blues et Dave Brubeck son Time Out.
De ce 33t, une piste restera célèbre : Goodbye Pork Pie Hat en référence à Lester Young décédé quelques semaines auparavant.
Il y a... 65 ans
[rediffusion].
Voici cette pièce.
.Charles Mingus .Goodbye Pork Pie Hat
paul
P.-S. : À ne pas manquer : le petit homme frêle. mais au doigts d'acier, que fut Wladimir Horowitz de retour en son pays natal (Russie) après 60 ans d'absence. À le voir et entendre surtout jouer l'étude en ré mineur (op. 8, no. 12) de Scriabin
(à la 45e minute)... Scriabin devant qui il joua à l'âge de onze ans :
Les textes qui suivent - et les précédents - ne doivent pas être considérés comme de véritables
critiques au sens de «jugements basés sur les mérites, défauts, qualités et imperfections» des livres,
revues ou adaptations cinématographiques qui y sont mentionnés. Ils se veulent surtout être de
commentaires, souvent sans rapport direct avec les oeuvres au sujet desquelles les chroniqueurs qui
les signent désirent donner leurs opinions, opinions que n'endosse pas nécessairement la direction
du Castor™ ni celle de l'Université de Napierville.
Nous manquent des réviseurs !
Sur notre table, présentement, sont
des comptes-rendus, des essais, des commentaires sur ce que nos trop
nombreux chroniqueurs-lecteurs-critiques nous ont récemment fait
parvenir.
Mais quand tout ce beau monde peut bien
dormir ?
La direction
A SUIVRE :
Paul Dubé :
Sur des livres, dit-il, de "Sa
première jeunesse" - Car, ajoute-t-il, j'en ai eu plusieurs
- jeunesses, il va sans dire... :
«Bible»
- l'«Unique», la «Sainte». la «Catholique», l'«Apostolique"
de... si je me souviens bien... l'École Biblique de Jérusalem,
et
un «dictionnaire»
- un de ces Petits
Larousse Illustrés qui devait dater de l'avant-guerre (la 39-45),
Enfin... deux, en oubliant, à
dessin :
divers missels de provenances
inconnues (quotidiens, vespéraux ou rituels), un ou deux
livres de cuisine, quelques cahiers de la Bonne Chanson de
l'abbé Gadbois (Charles-Émile) du séminaire de Saint-Hyacinthe.
Plus
un almanach qui ne servait
absolument à rien.
***
Simon Popp
Des commentaires trop, encore, virulents
pour être publiés sur deux livres dont il était question dans notre
dernière édition :
«Courtepointe littéraire»
«Envol, 18e édition, recueil
2024»
***
Copernique Marshall :
Deux livres autour de la française
langue parlée pendant un temps (?) dans le West Island de Montréal :
«Mauvaise langue» -
Marc Cassivi - Éditions
Somme Toute, 2016 - 104 pages - 18 cm x 12 cm.
«Drain français» -
Rémi Tremblay -
Illustrations de Fadoul - Éditions Boiuche Cousue, 2019 - 56
pages - 33 exemplaires - 22 cm x 14 cm
***
Fawzi Malhasti
(Dans une de ses rares interventions directes)
Dictionnaire Guérin des poètes
d'ici de 1606 à nos jours - 2e édtion - M.-A. Guérin, Réginald
Hamel, rédacteur - Guérin Montréal, 2005 - 1362 pages - 22 cm X 14 cm
La poésie québécoise des origines
à nos jours - Laurent Mailhoy, Pierre Nepveu - Les Presses de
l'Université du Québec, Les Éditions de l'Hexagone, 1981 - 716 pages
- 21 cm X 17 cm
(Note : ce livre a été réédité,
format "poche" (nouvelle introduction, etc.) Chez Typo en
1900 - 646 pages - 18 cm X 11 Cm)
***
H. Perec
Random House Webstrer's Word Menu (The
Revolutionary, All-in-One Dictionary / Thesaurus / Alamanac) - Newly
Revised and Update Edition under the supervision of Stephen Glazier -
Random House New Yorkm 1992 - 768 pages -24 cm X 19 cm
Le Grand distionnaire des
co-occurrences - Beauchesne et filles (Maude et Kim
Beauchesne) - Guérin
2009 - 788 pages - 24 cm X 15 cm
Parlez Mieux, Écrivez mieux -
- Reader's Digest - En
collaboration - 1976 - 540 pages - 24cm X 15 cm
***
Sans compter que sont toujours en préparation
:
Marie-Claire Blais en dix
pages...
et
Hubert Aquin en dix mots
qu'on nous promet depuis plusieurs
semaines...
***
Et voici que viennent de nous arriver
:
Des fables de Lafontaine lues par
Feabrice Lucchini
Une rumeur selon laquelle Simon
aurait récemment lu la biographie et relu le premier et le dernier
roman de Frederic Forsyth...