Vol. XXXIV,  n° 3 - v. 4.7 Le seul hebdomadaire de la région publié une fois par mois Le lundi 7 novembre 2023
 
Édition finale

Novembre

Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi
1
S
éisme 
à
Lisbonne
1755
2
Nationalisation
des biens 
du clergé
1799
3
Élection
de
Joe Biden
2020
4
Les chars
russes entrent
à Budapest
1956
5
Découverte de
la tombe de
Toutânkhamon
1922
6
Lénine
s'empare
du pouvoir
1917
7
Cicéron
dénonce
Catalina
63 av. J.-C.
8
Avènement
de
Louis IX
1226
9
Chute
du mur
de Berlin
1989
10
Mort de
Leonid
Brejnev
1982
11

Armistice !

1918
12
Naissance
d'Auguste
Rodin
1840
13
Attaques
islamistes
à Paris
2015
14
Du côté de
Chez Swann

en librairie !
1913
15
Naissance
du micro
processeur
1971
16
Création  de l'ordre de
la libération
1940
17
Première
d'Andromaque
de Racine
1667
18
Consécration de Saint-Pierre
de Rome
1626
19
Ouverture
du Musée
du Prado
1819
20
Traité de Paris,
fin de
l'Empire
1815
21
Le Mayflower
en vue
du Cape Cod
1620
22
Assassinat
de J.F.K
à Dallas
1963
23
Les Alliés
libèrent
Strasbourg
1944
24
Les poubelles
apparaissent
à Paris
1883
25
Unification
des pays arabes
(Saladin)
1174
26
Mort
du père de
"la Pilule"
1967
27
Urbain II
prêche la 1ière
Croisade
1095
28
Et Dieu Créa
la femme
(Bardot-Vadim)
1956
29
Wikileaks
des milliers de
 documents
2010
30
Naissance de
Winston 
Churchill
1874

 


Votre première visite sur le site de l'Université de Napierville ?

Lisez cette page : Un monde à découvrir

*
Vous voulez en savoir plus sur sa restauration ?

Lire Le Castor de janvier 2024

Ce numéro :

Contenu :

Orson Welles, Franz Josph d'Autriche, Montesquieu, Gide, Alphonse Allais, Arthur Conan Doyle, Voltaire, John Dowland, Saint-Simon, Verlaine, Régnier, Jean d'Ormesson, Ibsen, Beaumarchais, Jean Rosenthal, Diderot, Ponso du Terrail,  Anna de Noailles, Netanyaou (et son orchestre de renom), John le Carré, Agatha Christie, Péguy, Corneille, Oscar Wilde, Mimi et Isabelle Perrin, Racine et Molière, Félix Leclerc,  Paula Hawkins et IXE 13.

Et voir :

Un INDEX de tous nos numéros, depuis Janv. 2018 : ICI.

Chroniques  

Les chroniques précédentes de nos correspondants pourront être
à nouveau consultées quand elles auront été révisées et reclassées.

   Copernique Marshall

De quoi parlait-on au juste ?
(ou l'art de ne pas se comprendre)

J'ai un ami de mon âge - ou à peu près - qui m'est très précieux. Très précieux car, plutôt que me flatter et me dire que j'ai raison, que je suis un exemple d'honnêteté intellectuelle, que j'ai une mémoire sans faille, que je suis un des rares détenteurs de la vérité dans certains domaines, etc., etc., ne se gêne jamais pour me dire que je suis arrogant, dédaigneux, intransigeant, sans pitié envers ceux qui n'ont pas nécessairement fait les études que mes parent ont pu me payer, ni fréquenté le milieu dans lequel je suis né (et j'en passe, et des meilleurs), ne manque jamais l'occasion de me dire que, du haut de ma chaire, je prononce régulièrement des jugements sans appels ; non seulement dans tout ce qui m'intéresse vaguement comme les sciences, la littérature ou l'histoire, mais en affirmant, par exemple, que toutes  les informations qu'on nous transmet dans les journaux, imprimés ou télévisés ne méritent pas l'attention qu'on leur donne, ces informations n'étant qu'une forme déguisée de propagande [*].

[*] Je me suis permis, tant qu'à y être, et pour ne pas en oublier, de me mettre sur le dos divers défauts qu'on reproche parfois à mes collègues du Castor™, y compris - et surtout - Simon Popp qui, après avoir lu cette note, me signalera sans doute que j'en aurai oublié quelques uns, dont celui d'être misogyne...

Le problème, c'est que, de son point de vue, il a parfaitement raison, mais de là à répéter que je dis constament que tous les journalistes se ressemblent ou que tout ce qui n'a pas été écrit par un groupe restreint d'écrivains est, à mes yeux,  sans valeur... me semble quelque peu exagéré.

Voici dans la même veine ce qu'il m'écrivait récemment à propos, justement, des plus récentes "nouvelles" :

«Le sujet de l'heure (Hamas, Israël...), nous fait oublier l'envahissement de l'Ukraine par ordre de Poutine [...] cette guerre injuste et vaine qui dure depuis...»

(En voulant, j'ai cru comprendre, attirer mon attention sur un aspect de la vie auquel je ne devrais pas demeurer indifférent... - Un autre de mes "défauts")

Voici ce que je lui ai répondu :

(Je vous prie de pardonner ce qu'il a dû appeler mon arrogance.)


Cher toi,

Tu m,excuseras mais les heures inutiles que j'ai perdues à analyser ce qui s'est passé durant d'autres événements tout aussi captivants, comme la crise d'octobre ou la victoire du PQ sur les Libéraux en... (tiens : je n'arrive pas à me souvenir de l'année...) et à d'autres encore plus remarquables tels que la guerre du Vietnam, la guerre des Six Jours (sic) ou  les assassinats de divers chefs politiques un peu partout au cours des dernièeres années, m'ont rendu hélas incapables de me pencher sur ces deux escarmouches (comparés, par exemples, à la 14-18 ou la 39-45). 

Je n'ai malheureusment plus ni la force ni le courage depuis un bon bout de temps pour m'intéresser à des événements qui, d'ici peu, à mon avis, feront partie d'un triste passé, mais vite oublié.

Ça n'a aucun rapport, je sais, mais j'ai encore en tête - tu dois t'en souvenir - la photo de ce soldat qui fit face aux autochtones lors de la crise d'Oka ou celle de l'énergumène qui ne voulait pas que son ex-petite amie se fasse avorter. Les deux ont fait la une de nos journaux pendant des jours, des semaines...

Tu vas me dire que tout ça n'a rien à voir face à la misère et de la désolation qui règnent présentement dans la bande de Gaza ou en Ukraine. - C'est que je ne peux m'empêcher en même temps à celle du dernier tsunami au Japon (et ailleurs) et à celles qui ont suivi : le dernier séisme à Cuba, les trois derniers ouragans en Floride ou en Nouvelle Orléans, la tempête du sciècle, la crise du verglas et le inondations au Saguenay... 

Par où commencer ou par où finir ?

(Voir le poème de Voltaire ci-dessous. - Note de l'éditeur)

Deux blagues :

(Faut bien rire un peu)

Dans le site de l'UdeNap, présentement en état de restauration, est mentionné un fait historique d'une grande importance et que la masse des historiens oeuvrant dans le monde font des efforts pour qu'il soit oublié et c'est celui d'une grève déclenchée par les profs d'histoire vers 140, 150 ans avant Jésus-Christ qui désiraient que leur salaire soit augmenté suite à la troisième guerre punique. Bien assez qu'ils avaient eu à enseigner les causes et les faits des deux premières, voilà qu'on en ajoutait une autre à leur affligeants travaux...

C'est Oscar Wilde qui, arrivant à une soirée, avait l'air fatigué. (Je crois te l'avoir déjà raconté.) - On le lui fit remarquer et il répondit : "
Je crois bien ! J'ai passé l'avant-midi à mettre une virgule dans un poème et tout l'après-midi à l'enlever..."

Et je poursuis :

J'avais, ce matin, dans la liste de mes TTD de la journée (TTD = "Things To Do" ou "Choses [importantes] à faire", une liste de que toute personne intelligente dresse ou consulte tout de suite après son petit-déjeuner), cinq choses dont une, capitale, qui était de transformer quelques CD en mp3, là depuis plusieurs semaines et que j'ai immédiatement remis à demain. - Aux quatre autres dont deux lettres à rédiger absolument avant la fin de la journée, un rendez-vous à prendre pour mes pneus d'hivers et assister, ce soir, à une réunion sur les frais de scolarité, j'ai pensé que je pouvais vraiment pas, aujourd'hui, ajouter "L'Ukraine et la Gaza Srip"..

Tu m'excuseras.

Ce sera pour une autre fois, mais en attendant, corrige-moi si j'ai tort,  le bonheur, la paix, la sagesse - ou un mélange des trois - ne devrait-il pas se pointer quand on se met, avec l'âge, à discerner le futile de l'important ?

Futile ce qui se passe en Israël en ce moment ? - On s'en reparlera dans dix ans, dans cinq ans, dans six mois.

Et ne va surtout pas me dire qu"il faut que je prenne position dans cette affaire". Je suis un des descenandats de ceux qui, devenus résistants en '47, ont su attendre que le vent tourne dans un sens ou dans l'autre avant de s'affirmer te;s. Éventuellement,  tu verras : j'aurai [eu] raison.

Mais puisque tu en es là :

Qu'est-ce que tu penses du 45e gala de l'ADISQ, des nouvelles allégations d'agression sexuelle concernant un ancien entraîneur des Blackhawks, de la première journée de grève du Front Commun, de la taxe Carbone, des négociations avec les géants du WEB, de la prochaine comparution en cour de Donald Trump ?

Ton ami, C.

P.-S. : 

En ce moment, je suis en plus très occupé à me demander, le matin, si je dois quitter la maison à 5h30 ou 9h30 pour éviter les vagues qui précèdent ou qui suivent les inévitables embouteillages...


J'ai dit "arrogance" ? - Ah, well...

Copernique

    Simon Popp  

Littérature et littérature...
(Pour poursuivre dans la même veine que le mois dernier)

Je m'en voudrais de ne pas avoir cité le mois dernier la boutade qui suit avant d'avoir écrit encore une fois ce que je pensais de la littérature où trop souvent les mots ou expressions "plaisir", "esthétique", "source de renseignement", "communication", "nouvelles idées", "expression de sentiments", "récits", "histoire", "états d'âme"... s'entremêlent dans des discussions où chacun veut exprimer ce qu'il croit en faire partie ou pas d'une activité qui consiste essentiellement à juger ce que d'autres ont écrit, mais parfois, aussi, écrire ce que d'autres vont lire.

      "Il n'y a que ceux qui ne savent pas ce qu'est la littérature qui veulent le savoir.
     (Jean d'Ormesson)

Car il s'agit là une question d'autant plus grave qu'on ne lui a pas encore trouvé de réponses depuis deux ou trois mille ans qu'elle existe et qu'il est grandement temps qu'on s'y penche...

***

J'ai demandé pour cette édition que la chronique de Copernique passe avant la mienne parce qu'il y dit clairement ce qu'il entend par l'Histoire, par rapport à je-ne-sais-plus-qui, qui disait, que les nouvelles télévisées n'étaient des faits divers examinés à la loupe.

Le même principe me revient en tête quand on me parle des bons et des mauvais livres. Qu'on se le dise tout de suite : que ce soit dans le domaine des romans, des essais, des livres d'histoire et des recettes, il y en aura toujours des livres bien écrits et des livres illisibles. Ça c'est mon premier critère quand je décide de poursuivre la lecture d'un livre que je viens d'entamer..

Mon deuxième est celui de la forme. J'attache beaucoup d'importance à la manière qu'on s'est pris pour écrire. Je ne parle pas de si c'est écrit en vers ou en prose, si c'est sous la forme de dialogues ou si les phrases sont longues ou courtes, si on a attaché une certaine importance èa certaines rèegles de grammaire, je parle de la façon qu'on a utilisée pour me dire quelque chose par rapport à ce qu'on a tenu à me dire en ce sens qu'on en apprend plus en concentrant son attention sur le comment les gens nous parlent par rapport à ce qu'ils nous disent.

Mon troisième est un peu plus complexe. Il s'agit de qu'on veut me dire. Si c'est pour me répéter ce que je sais déjà, me dire d'une autre façon une vérité de La Palice  (un "truisme" pour ceux qui ne savent pas ce que c'est) ou qu'on essaie  d'attirer mon attention sur un détail d'une chose qui ne m'intéresse pas, je cesse d'écouter. Pour moi, un livre doit m'enseigner comment concevoir une réalité différente de celle dans laquelle je crois vivre.

Un exemple :

Dans Citizen Kane d'Orson Welles, la dernière scène, le dernier plan filmé donne un tout autre aspect à la vie du personnage de ce Citizen dont on vient de nous présenter tout ce qu'on pouvait apprendre de son enfance jusqu'à sa mort et de qui l'on est certain d'avoir compris l'essentiel lorsque, tout-à-coup une autre vision de ce qu'il était, supérieure à toutes celles qu'on a pu s'imaginer nous fait spontanément dire : "Pauvre homme !"

Oui, je sais, c'est du cinéma, mais c'est quoi la différence, quand on y pense, entre le cinéma et la Littérature, cette chose qui nous présente une réalité de laquelle nous nous éloignons au fur et è mesure qu'on lui substitue... (faut-il encore reciter Proust ?)

Be seeing you ! comme disait le prisonnier dans la série du même nom.

 ***

Et au rsique (bien calculé quand même) de me répéter :

Copernique a été le premier à le souligner et je l'ai répété si souvent que j'en suis rendu à croire que ce fut moi ; qu'il existe une foule de mots en anglais qui n'ont pas d'équivalents en français. - Les mots entrepreneur (sic) et commuter, par exemples. - Mais le contraire est aussi vrai : il n'existe pas d'équivalent anglais pour le mot récit. On le traduit par le mot story ou narration qui ne sont pas, à proprement parler, reliés à la stricte définition de ce qu'est un récit par rapport à raconter une histoire (to tell a story) ou narrer une suite d'événements (to narrate a series of facts). Par contre, il existe - toujours en anglais, une forte différence entre les mots story (un récit) et history (l'histoire), ce qui, en français, porte souvent à confusion, l'histoire n'étant pas une suite d'histoires et lorsque je parle de ceux qui lisent des histoires par rapport à ceux qui aiment la "littérature", j'en arrive à exprimer très mal ce que je veux dire car je sépare les lecteurs en deux groupes : ceux qui s'attachent au contenu  d'un livre plus attention à ce qu'on peut y lire par rapport à ceux qui considèrent plus important ce qu'on ne peut pas y lire car l'un ne va pas sans l'autre.

J'entends par là  les moyens qu'on utilise pour nous dire quelque chose, les faits dont on s'est servi, les décors, l'époque, les personnages qu'on a inventés ou non pour nous la... dire !)

Vous comprenez ce que je veux dire ? - Non ? Alors je vais me remettre à la tâche pour exprimer plus simplement ce qui me vient à l'esprit lorsqu'on me parle de l'écriture et de la lecture.. 

Chose certaine, et je le constate  régulièrement, l'on confond souvent les livres qui font partie de ce que j'appelle la Littérature et ceux qui font partie de son pendant, la littérature. (J'entends par cette dernière catégorie les imprimés qui consistent en des suites de nouvelles plus ou moins actuelles, des essais divers, des opinions en rapport avec certains faits, la plupart des biographies et une foule de guides qui peuvent aller du jardinage à l'art de s'exprimer en public qui, en vrac, ne sont que des aides à mieux comprendre son entourage, à vivre en paix avec soi-même, à se débrouiller dans sa vie de tous les jours, jusqu'à des manuels de psychologie ou, pire encore, des livres carrément destinés à nous influencer et qui ressemblent étrangement à de la propagande, ce qui inclut souvent, pour ces deniers, la littérature journalistique.)

Toujours aussi abscons, abstrus, amphigourique et sibyllin ? Alors passons à autre chose :

Je divise les livres en trois catégories :

  • Ceux qu'on lit pour se renseigner

  • Ceux qu'on lit pour se détendre

  • Ceux qu'on lit pour se découvrir (car découvrir quoi que ce soit, c'est se  découvrir soi-même).

Quatre si j'ajoute tout ce qui sert à comprendre et classer les premiers : les dictionnaires, les catalogues, les listes de gros vendeurs et la plupart des comptes-rendus.

Et même en cinq catégories car il existe des écrits qui ne servent absolument à rien. Les journaux, par exemple, qui nous informeny qu'il y a eu un meurtre sur la quatrième avenue, angle de la troisième rue, dans un quartier obscur de Santiego El Choclo au Caraguay, le résultat d'un match entre deux équipes d'un sport pratiqué exclusivement dans une banlieue de Quang Ping, en Chine ou la couleur de la robe au décolleté plongeant d'une comédienne à une cérémonie quelconque.

Le plus curieux dans cette division (vous pouvez faire la vôtre), c'est que dans chaque catégorie on peut retrouver des oeuvres d'une grand qualité littéraire, dignes d'être classées parmi les chefs-d'oeuvre de la Littérature et autant de navets auxquels on attribue des prix prestigieux.

À+

Simon

*

Erratum

Dans la précédente émission du Castor™ la dernière phrase de ma chronique se lisait :

«Plus y'aura de lecteurs de littérature, moins ça fera de concurrence et, dans les salons ou les réunions mondaines, il sera facile de séparer l'ivraie du bon grain.»

Elle aurait dû se lire :

«Plus y'aura de lecteurs de littérature, moins ça fera de concurrence et, dans les salons ou les réunions mondaines, il sera facile de séparer les intéressants des intéressés

La correction n'a pas pu être insérée à temps.

1...]

  Herméningilde Pérec


Vivre jusqu'à cent ans...

C'était le titre d'un article paru il n'y a pas très longtemps dans un magazine dédié aux gens du "Troisième âge". (Comme s'il y en avait un quatrième !)

Vivre jusqu'à cent ans, c'est défier les lois que la statistique nous enseigne.

C'est vouloir aller au ciel sans mourir, comme dit la chanson.

C'est réaliser qu'on est à la merci de n'importe quoi, de n'importe qui et de n'importe quand.

 C'est ne plus avoir de personnalité, être un has-been à qui la Reine (aux dernières nouvelles) nous adresse une lettre de félicitations, comme si, vivre jusqu'à cent ans ne dépendaient que de nous.

Et la photo en première page de ce magazine !

On voyait un homme dans la soixantaine, presque sans rides, arborant une chevelure à la Cary Grant au bras - ou presque - d'une femme dans la cinquantaine avancée, en maillot de bain, mais prise d'un angle où l'on ne voyait plus ses jambes - je dis "jambes" à cause des jeunes filles qui nous lisent -, jambes donc, considérablement affectées par la gravité, comme mon visage.

Du côté paternel, le frère de mon père et donc mon oncle Gérard, mort à 98 ans et 7 mois, fut un exemple parfait de ceux qui meurent en santé. Le matin de son décès, il s'était levé tôt, comme c'était son habitude, avait procédé à sa toilette habituelle qui consistait, entre autres, à se raser avec avec un objet qu'on ne voit plus aujourd'hui que dans les Western, était descendu en complet-cravate pour déjeuner en compagnie de sa «jeune» soeur, Amilda. S'étant levé de table, il lui dit : "Mal dormi cette nuit, je crois que je vais aller m'étendre un peu." Et ce fut se dernières parole.

Belle vie, belle mort.

J'espère que la mienne sera tout aussi... non pas paisible, mais digne.

Herméningilde

  Jeff Bollinger

Combien de temps encore ?

J'imagine qu'il ne nous viendra jamais à l'esprit - quand je dis "nous", je parle de tous ceux qui font partie de la race humaine - de tenter d'enseigner à nos frères, les chimpanzés, comment parler, écrire, chanter ou bâtir des maisons avec air climatisé ou chauffage central; encore moins comment construire des missiles intercontinentaux ou des armes de destruction massive. En extrapolant, on peut penser que l'enthousiasme d'extraterrestres sachant se déplacer d'étoiles en étoiles ne serait pas débordant à l'idée de nous faire comprendre que s'entre-tuer pour la possession - et le contrôle, faut pas oublier le contrôle - d'un des rares endroits au Moyen-Orient où il n'y a pas de pétrole n'est pas ce qu'il y a de plus brillant. Surtout que la fée électrique, non polluante, et à meilleure prix, est à notre portée [1].

[1] Pas encore compris comment on s'y prendra pour installer de bornes de rechargement en Ouganda, dans le désert de Gobi ou certaines régions non-encore explorées de Pointe-St-Charles... (Sans compter que de l'électricité, faut en fabriquer et l'amener là où l'on doit s'en servir. - Oh que ce sera beaus voir toutes ses touts reliées entre elles par des fils...)

Vous avez tous compris les arguments, de part et d'autre, n'est-ce pas ?

Moi aussi.

Et tout le reste est littérature...
(Verlaine, Jadis et Naguère)

Jeff

   Fawzi Malhasti


Textes choisis

Ailleurs

Je brise tout ce qu'on me donne
Plus je reçois et moins je donne
Plus riche que forêt d'automne
N'aide personne

Bonheur m'alourdit et m'ennuie
Ne suis pas fait pour ce pays
Avec les loups suis à l'abri

Clarté qui bouge et toi qui gigues
L'amour n'est pas sous tes draps blancs
Au fond des cieux où sans fatigue
Le vent

Matin qui joue sur l'océan
Soir de gala rempli d'enfants
Ailleurs, cher amour, on m'attend

Il faut que tu y sois aussi
Sinon je ne sors pas d'ici
Cent fois mourir homme dans tes bras
Que vivre dieu là-bas sans toi

Te l'ai dit en janvier
Te le dirai en août

Félix Leclerc

Fawzi

P.-S. : La poésie n'est pas disparue. Elle est redevenue chanson. - Avec ses mauvais et bons troubadours.

   Paul Dubé


John Dowland

Vous avez des fichiers sur votre disque fixe ou vos disques fixes dont les noms et encore moins les contenus ne vous disent rien ? 

J'en ai des tonnes qui se nomment "Temp", "Temp1", "Temp2"..."A_effacer"...

J'en ai trouvé un la semaine dernière qui le titre se lisait :

dowland_bream_essex.mp3

Aucune idée de ce qu'il contenait, mais comme c'était un .mp3, je l'ai écouté et j'ai trouvé ce que j'ai entendu joli.

J'ai pensé que vous l'aimeriez vous aussi. Alors le voici :

Bonne écoute !

John Dowland
The Earl of Essex

Une demi-heure de recherche plus tard, j'ai  compris que c'était une pièce (The Earl of Essex Gualliard) de John Dowland (1563-1526), tirée de ses Lacrymae (c. 1590) jouée vraisemblablement pas un ensemble sous la direction du guitariste Julian Bream  (1933-2020).

Quant au chanteur...

Ou au texte... :

Anglais Français
Can she excuse my wrongs with Virtue's cloak?
Shall I call her good when she proves unkind?

Are those clear fires which vanish into smoke?
Must I praise the leaves where no fruit I find?
No no: where shadows do for bodies stand
Thou may'st be abus'd if thy sight be dim
Cold love is like to words written on sand
Or to bubbles which on the water swim

Wilt thou be thus abused still
Seeing that she will right thee never?
If thou canst not o'ercome her will
The love will be thus fruitless ever

If she will yeld to that which reason is
It is Reason's will that Love should be just
Dear make me happy still be granting this
Or cut off delays if that die I must

Better a thousand times to die
Than for to live thus still tormented:
Dear, but remember it was I
Who for thy sake did die contended

Better a thousand times to die
Than for to live thus still tormented:
Dear, but remember it was I
Who for thy sake did die contended

Peut-elle excuser mes torts sous le manteau de la vertu ?
Dois-je la qualifier de bonne alors qu'elle se montre méchante ?

Y a-t-il des feux clairs qui s'évanouissent en fumée ?
Dois-je louer les feuilles quand je ne trouve pas de fruits ?
Non, non : là où les ombres tiennent lieu de corps
Tu peux être abusé si ta vue est faible.
L'amour froid est comme des mots écrits sur le sable
Ou aux bulles qui nagent sur l'eau.

Seras-tu encore abusé de la sorte
En voyant qu'elle ne te pardonnera jamais ?
Si tu ne peux pas vaincre sa volonté
L'amour sera toujours stérile

Si elle s'attache à ce qu'est la raison
C'est la volonté de la raison que l'amour soit juste
Chers amis, rendez-moi heureux en accordant ceci
Ou de couper les délais si je dois mourir

Mieux vaut mille fois mourir
Que de vivre ainsi toujours tourmenté :
Chère, mais souviens-toi que c'est moi
Qui, pour l'amour de toi, est mort en nous disputant

Mieux vaut mille fois mourir
Que de vivre ainsi tourmenté :
Chère, mais souviens-toi que c'est moi
Qui, pour l'amour de toi, est mort contesté

(Traduit avec www.DeepL.com/Translator_

Sans malice !

paul

 

L'extrait du mois


Lisbonne, 1755

«O malheureux mortels! ô terre déplorable!
O de tous les mortels assemblage effroyable!
D'inutiles douleurs éternel entretien!
Philosophes trompés qui criez:
"Tout est bien"
Accourez, contemplez ces ruines affreuses
Ces débris, ces lambeaux, ces cendres malheureuses,
Ces femmes, ces enfants l'un sur l'autre entassés,
Sous ces marbres rompus ces membres dispersés;
Cent mille infortunés que la terre dévore,
Qui, sanglants, déchirés, et palpitants encore,
Enterrés sous leurs toits, terminent sans secours
Dans l'horreur des tourments leurs lamentables jours!
Aux cris demi-formés de leurs voix expirantes,
Au spectacle effrayant de leurs cendres fumantes,
Direz-vous:
"C'est l'effet des éternelles lois
Qui d'un Dieu libre et bon nécessitent le choix"?
Direz-vous, en voyant cet amas de victimes:
"Dieu s'est vengé, leur mort est le prix de leurs crimes"?
Quel crime, quelle faute ont commis ces enfants
Sur le sein maternel écrasés et sanglants?
Lisbonne, qui n'est plus, eut-elle plus de vices
Que Londres, que Paris, plongés dans les délices?
Lisbonne est abîmée, et l'on danse à Paris.
Tranquilles spectateurs, intrépides esprits,
De vos frères mourants contemplant les naufrages,
Vous recherchez en paix les causes des orages:
Mais du sort ennemi quand vous sentez les coups,
Devenus plus humains, vous pleurez comme nous.
Croyez-moi, quand la terre entrouvre ses abîmes
Ma plainte est innocente et mes cris légitimes
Partout environnés des cruautés du sort,
Des fureurs des méchants, des pièges de la mort
De tous les éléments éprouvant les atteintes,
Compagnons de nos maux, permettez-nous les plaintes
.

[...]


Un calife autrefois, à son heure dernière,
Au Dieu qu'il adorait dit pour toute prière:

"Je t'apporte, ô seul roi, seul être illimité,
Tout ce que tu n'as pas dans ton immensité,
Les défauts, les regrets, les maux et l'ignorance.
"
Mais il pouvait encore ajouter l'espérance.

Voltaire

Contexte :

Le 1er novembre 1755, à 9 h 30 du matin, la ville de Lisbonne est secouée par un grand séisme que l’on ressent jusqu’à Venise. Un incendie, qui durera près de six jours, se déclare aussitôt. Peu après les premières secousses, une énorme vague recouvre le port, emportant personnes et maisons, finissant de ruiner la ville basse. Beaucoup de citadins, fuyant les flammes, s’embarquent sur le Tage et sont engloutis par des vagues gigantesques. Le tribut en vies et en pertes matérielles est colossal : on compte environ 20 000 morts [*], et la ville est détruite aux trois quarts. Ce séisme ébranle savants et philosophes de toute l’Europe et ouvre un débat capital sur le malheur et la providence. On ne s’explique pas cette punition divine, qui s’abat sur le Portugal, grande puissance catholique, le jour de la Toussaint, et détruit les églises. Voltaire apprend la nouvelle trois semaines plus tard. Il écrit le Poème sur le désastre de Lisbonne, réflexion sur la destinée et l’existence du mal. 

(Gallica)

 [*] Le nombre varie énormément. Certains historiens - ou plutôt : témoins de l'époque - ont avancé jusqu'à 100,000 morts sur une population évaluée à 275,000.

Existent plusieurs documentaires sur le site YouTube de cet événement.

Fawzi

*

Un mot de Simon à propos de Voltaire 

Voltaire ! Un auteur parmi la centaine que l'on cite régulièrement, mais qu'on a cessé de lire depuis longtemps. Il en est de même de Montesquieu, Rousseau, Diderot, Beaumarchais... (aurais-je oublié Bernardin de Saint-Pierre ?), tous ses "contemporains", c'est-à-dire de leur "temps", de ceux qui parlaient, comme le veux l'expression courante, "des vraies affaires" et non pas d'éternels problèmes, comme leurs prédécesseurs : Corneille, Racine et Molière qu'étrangement, de nos jours, l'on continue de présenter à la Comédie Française alors que les pièces de ce Voltaire y furent présentées pendant des années...

Avouez qu'il y a de quoi :

"Qui ? Moi, baisser les yeux devant ses faux prodiges !
  Moi, de ce fanatique encenser les prestiges !
  L'honorer dans la Mecque après l'avoir banni !
  Non. Que des justes dieux Zopire soit puni
  Si tu vois cette main, jusqu'ici libre et pure,
  Caresser la révolte et flatter l'imposture !
"

  (Début de Le fanatisme ou Mahomet le prophète de Voltaire - 1742)

et j'ai bien peur que ce sera éventuellement le sort de bien des chefs-d'oeuvre qu'on imprime aujourd'hui... 

Simon

1*]

Lectures


Les textes qui suivent - et les précédents - ne doivent pas être considérés comme de véritables critiques au sens de «jugements basés sur les mérites, défauts, qualités et imperfections» des livres, revues ou adaptations cinématographiques qui y sont mentionnés. Ils se veulent surtout être de commentaires, souvent sans rapport direct avec les oeuvres au sujet desquelles les chroniqueurs qui les signent désirent donner leurs opinions, opinions que n'endosse pas nécessairement la direction du Castor™ ni celle de l'Université de Napierville.

 

La fille du train
Paula Hawkins [*] - Sonatine, 2015 - 380 pages
(Titre originel : The Girl on the Train - Doubleday - Même année)

La fille du train est un thriller qui prouvera encore une fois que mon intransigeante nature qui me pousse à ne lire que des livres qui datent de cinquante ans et plus, (à condition qu'ils soient toujours à disponibles en librairie) n'est pas si intransigeante. La preuve est que je n'ai non seulement lu ce premier roman - publié sous son véritable nom - d'une journaliste qui m'était parfaitement inconnue, mais qu'en plus, je n'ai pas fait attention au fait  - de quoi me le rendre encore plus suspect -  qu'il a connu un succès foudroyant, traduit en 42 langes et vendu à plus de 18 millions d'exemplaires. - Voir à : https://fr.wikipedia.org/wiki/Paula_Hawkins.

Alors pourquoi l'ai-je lu ?

Parce qu'il nous a été présenté par un de ceux qui étaient présents lors de la dernière séance du Club de lecture que j'ai le plaisir d'animer le troisième vendredi de chaque mois en la Librairie À gauche de Valleyfield, Québec (voir la section Publicité un peu plus loin), un certain Pierre*** à qui j'ai oublié de demander s'il me permettrait ici de citer son nom au complet, Pierre*** donc, qui nous en a décrit le contenu si bien - je crois qu'il s'en est pas aperçu lui-même - que je me me suis mis à sa lecture dès le lendemain.

Disons, pour en résumer le contenu qu'il s'agit d'un whodunit (qui-a-fait-quoi - il n'existe pas de traduction française de cette magnifique contraction de trois mots anglais), d'un whodunit donc, classique mais raconté par trois femmes dont une sera assassinée, une autre qui sera (en partie) la meurtrière de son assassin (ou de son assassine pour ne pas dévoiler quoi que ce soit) et une troisième si alcoolique que sa narration des faits est si ambiguë que la police ne voudra pas tenir compte de son récit. - Le tout sur un fond de violences conjugales.

Rien pour déranger l'habitude séculaire d'un bonhomme de mon âge qui n'en est pas à la découverte d'un de ces polars dont certains faits sont escamotés en cours de route à cause de l'amnésie d'un de ses personnages, amnésie dans ce cas-ci causée par l'alcool. - Il en a lu d'autres, de ces "fashionable amnesia thriller", tels que certains certains critiques les appellent. Alors ?

C'est que tout le récit de cette " Fille du train " est asynchrone en ce sens que les faits tels que l'auteur(e) nous les présente ne se suivent pas dans un temps continu, ni à des intervalles réguliers, ni dans un ordre quelconque et encore moins logiquement, les indices parsemés ici et là, par exemples, sont implantés dans un chapitre (disons plutôt dans une section (le récit complet en compte 38) tandis que leurs importances peuvent être dissimulées dans une section précédente... ou suivante...

Et ça, ça a retenu mon attention. 

Assez que je me suis mis à la fin de ma première lecture, rapide, sans faire attention aux dates imprimés au début de chaque section, à la reprendre attentivement, cette fois-là, presque séquentiellement. Chapitre deux d'abord, puis le un, le trois, le quatre, le deux, le cinq... tout en faisant attention aux récits individuels de chacune des trois femmes qui y racontent leurs souvenirs.

Parmi les découvertes que j'ai faites ? - Dans les cinq, six derniers chapitres, tout à coup m'est apparu le récit de celle dont la disparition a été mentionné plusieurs chapitres précédents et qui explique tout

Y'aurait de quoi écrire un livre sur ce livre, mais passons à deux autres de ses aspects:

UN

À Pierre*** que j'ai revu récemment et qui m'a demandé si j'avais deviné qui avait fait quoi (et quand) lors de ma première lecture, je n'ai pas su quoi répondre. J'ai cette fâcheuse manie, quand je lis des policiers, ou n'importe quel roman, de ne jamais porter attention à ce genre de choses. Ce qui fait de moi, un très mauvais critique... en particulier de romans policiers, polars, thrillers et whoduits.

DEUX

C'est en rappotrt avec une question qui a été soulevée lors de sa présentation à notre Club de lecture : est-ce qu'on peut déceler le côté féminin de l'auteur(e) dans la rédaction de ce roman ? - Je crois qu'on a répondu non, mais ma réponse, lecture faite, est un immense OUI. - C'est ce qui m'a tout de suite frappé, dès le deux ou trois premiers chapitres. Un sorte de flots de pensées qui surviennent toutes en même temps et dans lesquelles s'entremêlent la réalité des faits, les émotions qui s'en dégagent ou des souvenirs qu'ils soulèvent. J'y ai lu je ne sais pas combien de paragraphes - si, si : des paragraphes et des courts de surcroît - où quatre aspects d'une même chose sont décrits simultanément. - "Y'a pas un homme qui pense de cette façon-là..." me suis répété je ne sais pas combien de fois. - Et puis on attache beaucoup d'importance à l'apparence et à sa personnalité extérieure dans toute cette affaire, sa personnalité telle qu'elle pourrait être perçue par ceux ou celles qui regardent leurs narratrices. - Quant aux hommes qui figurent dans cette histoire, il n'en ont aucune. Ces sont tous des êtres sans profondeur et dont  on ne retient que l'essentiel pour que l'ensemble soit cohérent.

Mais qu'est-ce que je connais des femmes, moi, qui n'en a jamais compris une ?

À elle de lire et nous dire si j'ai raison ou non.

En bref :

  • À lire - Absolument OUI
  • Pour son côté thriller ? - Non. Autant s'en tenir à Roger Ackroyd.
  • Pour son côté astucieux ? - Oui et non. À comparer au lieutenant Columbo.
  • Pour son côté littéraire ? - Oui. Mais se familiariser avant avec Dashield Hammett, Sam Spade et Philip Marlowe.
  • Pour la qualité de l'écriture et de sa traduction ? Rien à signaler.

Autrement dit : Arthur Conan Doyle n'a rien à craindre. Ni même Agatha Christie. Mais on ne parle pas de la même chose.

Sauf que, si je peux me permettre : définitivement à lire. Parce que, comme le dit Copernique dans sa chronique d'aujourd'hui, y'a certains aspects de la réalité qui ne doivent pas nous échapper...

De **/5 pour les peut-être à ****/5 pour les oui.

Sub modo.

paul

*

C'est un départ, it's a go

"Je ne juge pas : je condamne."
(Charles Péguy  ?)

Je ne sais pas pourquoi l'on attribue  cette boutade [*] à un écrivain aujourd'hui peu lu, totalement oublié, auteur de mystères d'inspiration médiévale, de recueils de poèmes d'inspiration mystique, etc. - un véritable bout-en-train, quoi -, mais comme je m'en sers souvent (je parle de la citation et non de l'écrivain) ...

[*]  On ne la retrouve pas dans tout ce que l'on cite régulièrement de lui. - J'ai lu quelque part qu'elle faisait l'objet d'un commentaire d'André Gide dans son Jouranl, en date du 3 novembre 1920. Or, vérification faite, elle se rapporte à une soirée où étaient présents Valéry et Cocteau - dont Gide refuse de rapporter les propos ce qui lui  paraîtrait absurde (cités hors contexte) - qui "exécutèrent ainsi Régnier, Mme de Noailles et Ibsen." (Gide, Journal, La Pléiade, 1889-1939, p. 685).

Je ne m'en sers pas aussi souvent qu'on pourrait le penser, mais j'avouerai que... assez souvent... - C'est pour m'esquiver quand on m'accuse d'être intransigeant, plein de préjugés, sarcastiques même, lorsque je déclare pas si ouvertement que je le voudrais tel roman, tel essai ou tel article paru dans un journal sérieux :  illisible, mal écrit, contenant que des lieux communs ou sans intérêt. Et ce jugement, je m'en sers notamment pour vilipender (voilà le mot que je cherchais !) les auteurs de ces romans et essais. 

C'est que j'ai trop de respect pour la Littérature, la seule à mon avis méritant d'être lue, pour l'abaisser au niveau des gros vendeurs, des guides pour mener une meilleure vie, des journaux, des prophéties en tous genres (surtout dans le domaine de la politique) ou des romans à dix cennes (quoique j'apprécie quand même les auteurs de ces romans car je suis un grand admirateur d'Alphonse Allais et de Ponson du Terrail et que je n'ai jamais refusé de lire un IXE-13).

Une chose me paraît claire et celle-là, vous me l'entendrez dire continuellement, c'est quels que soient les objets de vos lectures, quelle que soit votre éducation, votre expérience, votre réalité de tous les jours, il existe et il existera toujours de bons et de mauvais livres pour vous ; mais également des semblables pour vos proches, vos amis, vos collègues, vos voisins (i.e. : pour eux) et que tous leurs mauvais livres ont des côtés qui peuvent les rendre excellents aux yeux de leurs proches, leurs amis, leurs collègues et leurs voisins... et le contraire.

Un dicton - tiens - (je crois l'avoir déjà mentionné) que si vous voulez vous assurer qu'une personne ne vous connaît, demandez-lui de vous acheter des livres...

Mes mauvais livres ? Ce sont ceux qui ne me font pas connaître une nouvelle façon d'entrevoir ma réalité...

Et c'est ainsi que j'ai approché l'auteur dont je voudrais vous entretenir dans l'essai dont le début suit et qui pourrait passer pour quelqu'un qui n'a écrit toute sa vie que des romans de littérature car il s'est presque limité aux romans dit d'espionnage... pour des raisons qui ceux qui ne lient que des récits ne comprendront jamais car sa Litérature ne pouvait être rédigée qu'en arrière-plan.

Je ne sais pas où ni quand il a dit la boutade qui suit, mais elle en dit long sur lui  :

Un chat qui s'étend dans un endroit pour dormir, ça ne peut pas être le début d'un conte ou d'un roman.

Mais un chat qui s'étend dans un wn droit où généralement dort un chien...

Sans plus tarder, Messieurs, Mesdames, laissez-moi vous présenter :

David John Cornwell, dit John Le Carré

*

Partie un

J'ai relu cet été - eh oui ! nous sommes déjà en automne ! - les neufs romans de John Le Carré dans lesquels le personnage principal, même s'il n'en est pas toujours au premier plan, est George Smiley. En voici la liste :

(À noter : la date entre le premier et le dernier)

L'Appel du mort, Gallimard, coll. «Panique», 1963 (Call for the Dead, 1961), trad. Catherine Grégoire

Chandelles noires, Gallimard, coll. «Panique», 1963 (A Murder of Quality, 1962), trad. Maurice Rambaud et Marcel Duhamel, 187 p.

L'Espion qui venait du froid, Gallimard, 1964 (The Spy who Came in from the Cold, 1963), trad. Marcel Duhamel et Henri Robillot, 239 p.

Le Miroir aux espions, Robert Laffont, 1965 (The Looking-Glass War, 1965), trad. Jean Rosenthal

La Taupe, Robert Laffont, coll. «Best-sellers», 1974 (Tinker, Tailor, Soldier, Spy, 1974), trad. Jean Rosenthal

Comme un collégien, Robert Laffont, coll. «Best-sellers», 1977 (The Honourable Schoolboy, 1977), trad. Jean Rosenthal

Les Gens de Smiley, Robert Laffont, coll. «Best-sellers», 1980 (Smiley's People, 1979), trad. Jean Rosenthal

Le Voyageur secret, Robert Laffont, coll. «Best-sellers», 1991 (The Secret Pilgrim, 1990), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin

L'Héritage des espions, Seuil, 2018 (A Legacy of Spies, 2017), trad. Isabelle Perrin

*

Note :

Je tiens à préciser que non seulement j'ai relu - certains pour la troisième et même quatrième fois - ces neufs romans, mais je les relus cet été simultanément en anglais et en français car la traduction de Le Carré m'a paru, dès ses premiers écrit, un aspect notable en elle-même.

Et j'ai même poussé l'audace jusqu'à regarder à nouveau les films et séries télévisées qu'on a tirés de ces romans - sauf trois (je veux dire : trois desquels on n'a pas tiré des films) - dont, en particulier, le Tinker, Taylor Soldier, Spy (La taupe) et Smiley's People (Les gens de Smiley) dont on a fait, entre autres, une adaptation en douze épisodes avec Alec Guinness dans le rôle titre.

*

George Smiley

Pourquoi débuter ce mini-essai par un dénommé George Smiley ?

Parce que, de tous les personnages créés par John Le Carré, George Smiley, est celui le plus complexe et le plus fascinant de tous. Il est intelligent, flegmatique et son sens du devoir, ses réactions vis-à-vis ce qui est raisonnable et ce qui ne l'est pas dans les situations auxquelles il a à faire face sont exemplaires. Il est aussi authentique qu'un personnage de fiction puisse l'être et, de ce fait, il est mémorable et attachant, mais c'est à John le Carré, son créateur, que revient sa description la plus exacte : il dit de lui qu'il fait partie de ces «humbles qui n'hériteront pas le monde», ce qui le rend presque réel, touchant même, et, de ce fait accessible à chacun d'entre nous.

Smiley ? C'est un homme d'«un certain âge» (d'une cinquantaine d'années au départ et donc entre 105 et 106 ans  lors de sa dernière apparition pour ceux s'attachent à ce genre de détails... [*]), plutôt corpulent, au visage terne et sans charme particulier. Son apparence est d'une discrétion... Ce qui le rend parfait pour le travail d'espionnage dans lequel il est impliqué car il peut facilement passer inaperçu.

[*] Il est à la retraite lors de sa première apparition dans L'appel du mort en 1961 et est toujours à la retraite en 2018 dans L'héritage des espions qui se passe vers 2005.

C'est un homme non seulement intelligent, mais  doué d'une force analytique très complexe, surtout connu pour sa capacité à résoudre des énigmes et à démêler des complots internationaux Sa perspicacité mentale est l'un de ses principales atouts..

Flegmatique ? Smiley est calme et toujours posé. Il ne montre que rarement ses émotions et garde souvent un visage impassible, quelles que soient les circonstances. Cette impassibilité lui permet de garder le contrôle dans des situations tendues.

Comment gère-t-il sa solitude, car Smiley est seul, bien seul. Son travail l'a souvent amené à vivre une vie isolée, séparée de sa femme Anne. C'est'un des thèmes récurrents de l'œuvre de John le Carré.

Smiley est un maître de l'auto-contrôle. Il peut garder son sang-froid même dans des situations dangereuses, ce qui lui permet de prendre des décisions réfléchies et de résoudre des problèmes complexes.

Et il profondément engagé envers son pays et son service de renseignement. Il est prêt à tout sacrifier pour protéger les intérêts britanniques et traquer les traîtres au sein de son propre gouvernement.

Finalement, contrairement à certains personnages d'espionnage plus conventionnels, Smiley est souvent confronté à des dilemmes moraux complexes. Il doit jongler avec des questions d'éthique et de loyauté, ce qui le rend plus humain et plus réaliste.

Et pourquoi ces romans, films et séries télévisées autour de George Smiley ?

Parce qu'ils sont, à mon avis, les plus représentatifs de la personnalité de son créateur auteur, David John Cornwell, dit John Le Carré (1931-2020), que je considère comme  un des grands  romanciers qu'il m'a été donné de lire au cours des derniers soixante et bientôt soixante-dix ans de lecture ininterrompue.

D'aucuns vous diront qu'il fut plus personnel dans d'autres oeuvres (titres à suivre) et ses souvenirs plus ou moins autobiographiques (idem), mais les masques nous en disent souvent plus sur ceux qui les portent, comme disait un auteur que je cite souvent (voir page sur Jelly Roll Morton)

Dans la série que je viens d'énumérer, trois se dégagent de l'ensemble par ; 1) la complexité de leurs intrigues, 2) les artifices de style et même le vocabulaire que le Carré a utilisés pour en décrire l'action ou les faits qui s'y déroulent, 3) la diversité et la complexité de ses personnages et 4) les problèmes de conscience et de moralité qu'ils soulèvent.

Ce sont :

L'Espion qui venait du froid (The Spy who Came in from the Cold)

La Taupe (Tinker, Tailor, Soldier, Spy)

Les Gens de Smiley (Smiley's People)

Un quatrième pourrait s'ajouter à cette liste :

Comme un collégien (The Honourable Schoolboy)

... dont l'action se situe entre les deux derniers.

Un cinquième viendra, des années plus tard, jeter un coup d'oeil fort différent en ce qui a trait au premier :

L'Héritage des espions (A Legacy of Spies)

"Il est en fait le personnage central de l'univers romanesque de le Carré " nous rappelle son premier grand traducteur, Jean Rosenthal [*], mais attendez que je vous parle des Perrin, mère et fille...

[*] Préface à La taupe, édition Bouquins, 1981.

À suivre

Simon

P.S. : Merci à paul pour m'avoir permis, pour ce brouillon, d'utiliser son introduction habituelle (je ne juge pas...) !!

uw ro

Il y a dix ans dans le Castor


Pourquoi je ne lis plus les journaux


Pour la même raison que je ne regarde pas les bulletins de nouvelles télévisés, ni n'écoute ceux diffusés via la radio : parce que je les ai déjà lus, regardés ou écoutés ces journaux et bulletins, il y a de ça longtemps et parce  que je trouve les nouvelles qu'on y rapporte aujourd'hui sans intérêt ou tout à fait insipides, quand ce n'est pas de la pure fiction. Et tant qu'à lire de la fiction, autant en lire de la bonne.

Il faut que je remonte très loin dans le temps pour retrouver ce qu'on pourrait appeler "de vrais journaux" ; quasiment au début du siècle dernier, c'est-à-dire avant la première grande guerre. C'était peu avant que la propagande s'infiltre dans le journalisme qui, dès que la liberté de presse fut rétablie (en 1870, du moins en France), se consacrait non pas à rapporter bêtement les faits mais également à en faire la critique et une critique souvent vitriolique.

Propagande ? Qui n'a pas entendu parler des fameuses et décisives "victoires des alliés" qui, en 1914, se rapprochaient de plus en plus de Paris ? - Passons par dessus ce qui allait suivre : Vichy, la guerre du Vietnam, l'affaire des diamants africains, les dépenses folles du maire Drapeau, et j'en passe, et des meilleures [*].

[*] Vous voyez ce que je veux dire : ces "événements" qui ont fait l'objet de discussions à n'en plus finir dans leur temps, ben... (Note au 18 octobre 2023)

Je me souviens avoir vu, à la une d'un journal parisien du mois de novembre 1916, à la mort de François-Joseph d'Autriche, sa photo accompagnée du commentaire suivant : "La mort aura été charitable pour cet assassin." - On ne publierait pas cela de nos jours. Quant à l'affaire Dreyfus, je vous renvoie aux textes de ce temps-là.

La politique, en 1900, y occupait beaucoup d'espace, mais c'était une politique différente de celle qu'on nous présente aujourd'hui et les meurtres, accidents, incendies étaient relégués en troisième page et souvent en entrefilets.

Aujourd'hui, s'il y a eu une altercation dans le métro, on en fait la "une", sinon on se contente de répéter bêtement les nouvelles, pour la plupart en provenance d'agences de presse (Reuters, en particulier ou, en France, l'Agence France-Presse) quand ce n'est pas un fait divers local ramassé au hasard. Ah, oui, on parle bien de politique, mais il y a longtemps que j'ai lu qu'un député était lâche, incompétent ou tout simplement inintelligent. Même la pègre ou la Mafia a droit à un certain silence.

De petits scandales de rien du tout - et qui sont dans la continuité de scandales similaires - s'étirent en longueur. On dit quelque chose une journée, le répète le lendemain en ajoutant un détail, puis on recommence le surlendemain, le jour après, sans commentaires. Surtout pas de commentaires qui pourraient porter à la sacro-sainte réputation de celui qui scandalise.

Le plus embêtant, ce sont les nouvelles qui se terminent par "la police enquête" et auxquelles on ne donne jamais suite.

Autant lire Saint-Simon.

(Aucun rapport avec mon prénom)

Simon

Dédicace


Cette édition du Castor est là pour ne jamais qu'on oublie...

 
Franz Joseph

Empereur d'Autriche
Roi de Hongrie
Roi de Bohême
Roi de Lombardie-Vénétie
Roi de Dalmatie
Roi de Galicie et de Lodomérie
Roi de Croatie-Slavonie
Roi d'Illyrie
Roi de Jérusalem
Grand-duc de Cracovie
Duc de Bucovine
Duc de Carinthie
Duc de Carniole
Duc de Silésie
Duc de Salzbourg
Duc de Styrie
Margrave d'Istrie
Margrave de Moravie
Comte de Gorizia et Gradisca
Comte de Tyrol

et assassin

né à Vienne le 18 août 1830
décédé dans la même ville le 21 novembre 1916

*

Qu'on peut comparer sans crainte à :

Léopold II

Roi des Belges
prince de Saxe-Cobourg et Gotha 
duc de Saxe

et colonisateur sanguinaire

de l'état indépendant du Congo

né à Bruxelles  le 9 avril 1835
décédé dans la même ville le 17 décembre 1909

Pages recommandées


Toulouse-Lautrec : L'oeuvre lithographique complète  
370 photos   

Schubert
un essai de Paul Dubé
94 extraits sonores, 45 photos, 5 vidéos, 7 annexes et de nombreux liens.

Éphémérides
Là où s'accumulent les inclassables

Best Sellers et Prix littéraires
Une causerie autour
de la lecture

René Char
Un essai à la Simon Popp

Marcel Proust
Une suite à une causerie animée
par Paul Dubé en la Librairie Côté Gauche
le cinq mai 2022

Parmi nos autres pages :

Aceto, Le Caraguay, Aksoum, Les Coteaux...

Le mot de la fin


«Ne dites jamais : "Quand j'aurai du temps." -  car vous n'en aurai jamais.
Le temps n'est pas une chose qui se donne, mais qui se prend.
»

 (Écrit à la craie sur un mur de la station de métro
  Lamotte-Picket - Grenelle, Paris, le 7 juillet 1978.)

Publicité

Note : 

Le Castor™, entièrement subventionné par les Éditions Vatfair-Fair de St-Romuald d'Etchemin, ne perçoit aucun paiement, ni faveurs, ni considérations spéciales de la part des établissements ci-dessous mentionnés.


Toujours se renseigner (heures d'ouverture, etc.) avant de se rendre sur place

Burgundy Lion
2496 ouest, rue Notre-Dame
Montréal, Québec
(https://www.burgundylion.com/fr/bienvenue


McBroue
329 rue Victoria
Salaberry-de-Valleyfield, Québec

http://mcbroue.com/


Librairie Côté gauche
33 rue du Marché, 
Salaberry-de-Valleyfield, Québec
Heures d'ouverture : mercredi au samedi de 12h30 à 17h30
https://fr-ca.facebook.com/librairiecotegauche/

 
4115-A rue St-Denis
Montréal, Québec
http://www.dieseonze.com/

***

Et sur rendez-vous seulement :

Vatfair, Planter, Hencourt

Avocats

Tour Marshalluk - Quartier Universitaire - Napierville

Téléphone : 88-06 - Sonner deux coups.

 

  
F. Charles Rein
Aurist & Acoustic

Instrument Maker

223 Baker Street
London, NW1 6XE

Notes et autres avis :


Fondé en 1900 par le Grand Marshall, le CASTOR DE NAPIERVILLE fut, à l'origine, un hebdomadaire et vespéral organe créé pour la défense des intérêts de l'Université de Napierville et de son quartier. - Il est , depuis le 30 septembre 2002, publié sous le présent électronique format afin de tenir la fine et intelligente masse de ses internautes lecteurs au courant des dernières nouvelles concernant cette communauté d'esprit et de fait qu'est devenu au fil des années le site de l'UdeNap, le seul, unique et officiel site de l'Université de Napierville.

De cet hebdomadaire publié sur les électroniques presses de la Vatfair-Fair Broadcasting Corporation grâce à une subvention du Ministère des Arts et de la Culture du Caraguay, il est tiré, le premier lundi de chaque mois, sept exemplaires numérotés de I à VII, sur papier alfa cellunaf et sur offset ivoire des papeteries de la Gazette de Saint-Romuald-d'Etchemin et trois exemplaires, numéroté de 1 à 3, sur offset de luxe des papeteries Bontemps constituant l'édition originale, plus trois exemplaires de luxe (quadrichromes) réservés au Professeur Marshall, à Madame France DesRoches et à Madame Jean-Claude Briallis, les deux du Mensuel Varois Illustré.

Nous rappelons à notre aimable clientèle que :

1 - L'édition régulière du Castor™ paraît le 1er lundi de chaque mois.

2 - L'édition corrigée du Castor™, destinée au marché américain, paraît le 1er jeudi de chaque mois.

3 - De mini-éditions peuvent paraître le 2e ou 3 lundi de chaque mois.

Autres informations :

1 - Tous droits réservés. - Copyright © UdeNap.org. - La reproduction de tout ou partie du matériel contenu dans cette édition du Castor™ est interdite sans l'autorisation écrite des auteurs.

2 - Malgré l'attention portée à la rédaction de ce journal, ses auteurs ou son éditeur ne peuvent assumer une quelconque responsabilité du fait des informations qui y sont proposées.

3 - Tel qu'indiqué au début, les erreurs de frappe, de date et autres incongruités contenues dans ce Castor™ seront ou ont déjà été corrigées dans sa version destinée au marché américain.

4 - La direction du Castor™ tient à préciser qu'aucun enfant n'est victime d'agressions sexuelles au cours de la préparation, pendant la rédaction et lors de la publication de son hebdomadaire.

Liens :


Le Castor™ - Index (2018-2023)

Le Castor™ - Fondation et équipe originelle

Le Castor™ - Organes affiliés

Le Castor™ - Édition précédente

Le Castor™ - Édition suivante

Le Castor™ - Édition courante

Le Castor™ de Napierville


107 rue Lippée
Les Coteaux, Québec
J7X 1H2
Canada