Vol. XXXIV,  n° 7 - v. 1.0 Le seul hebdomadaire de la région publié une fois par mois Mars 2024
 
Première édition

Mars

Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi
    1
 Champlain
Commandant
de Québec
1633
2
Napoléon
Commandant
Armée d'Italie
1796
3
Naissance
de Graham
Bell
1847
4
Investiture
d'Abraham
Lincoln
1861
5
Mort
de
Staline
1953
6
Naissance
de
Michel-Ange
1475
7
Mort
d'Aristide
Briand
1932
8
Journée
internationale
de la 
femme
9
Création
de la Légion
Étrangère
1831
10
Bombardement
de 
Tokyo
1945
11
Gorbatchev
à la tête de
l'URSS
1985
12
Anschluss
de
l'Autriche
1938
13
Décès
de
Jean Ferrat
2010
14
Naissance 
d'Albert
Einstein
1879
15
Assassinat
de
Jules César
44 avant J.-C.
16
Église
Anglicane
vs.  Rome
1534
17
Victor
Emmanuel II
Roi d'Italie
1861
18
Début de la
Commune
de Paris
1871
19
Supplice de
Jacques de Molay
1314
20
Naissance
de
l'Aiglon
1811
21
Promulgation
du
Code Civil
1811
22
Henri IV
Rentre 
à Paris
1594
23
Décès
de
Stendhal
1842
24
Décès
de
Jules Verne
1905
25
Communauté
Économique
Européenne
1957
26
Mort 
de
Beethoven
1827
27
Napoléon
crée le
Franc
1807
28
Naissance de
Aristide
Briand
1862
29
Naissance
de
Marcel Aymé
1902
30
Naissance 
de
Verlaine
1844
31
Pâques !

Votre première visite sur le site de l'Université de Napierville ?

Lisez cette page : Un monde à découvrir

Ce numéro :

Contenu :

Wilson & Keppel, Charles Spaak, The Rolling Stones, Hubert Aquin, Alphonse Allais, Castex & Surer, Vittorio de Sica, Eric von Stroheim, La psychologie cognitive, Nine Inch Nails, Anatole France, Jean d'Ormesson, un site sur le jazz enregistré en Amérique dans les années vingt, Louis Jouvet, George Pérec, Pierre Chenal, Marcel Proust, Los Hernanos Macana, Jean Renoir,  John le Carré, Lagarde & Michard, un site sur le ragtime, Pierre Auguste Renoir et Claude Mauriac.

Index

Pour un INDEX de tous nos numéros, depuis Janv. 2018, cliquez ICI.

   
Chroniques

  Herméningilde Pérec


Les vieillards et la psychologie cognitive

À ce que j'ai pu lire récemment, il paraîtrait que les fonctions cognitives [*] les plus importantes seraient :  l'attention, l'orientation, la mémoire, les gnosies (perceptions, connaissances élémentaires telles que la vision, l'ouïe, le toucher...), les fonctions exécutives, les praxies (adaptation des mouvements à un but visé), le langage, la cognition sociale et les compétences visu-spatiales.

[*]  ayant rapport avec la cognition, c'est-à-dire ce qui appartiendrait ou serait lié à la connaissance, l'apprentissage et la pensée. Un être cognitif aurait, selon cette définition, la capacité d'apprendre et organiser ses connaissances, et conséquemment serait doué de la raison.

Ayant lu quatre fois ce qui précède et n'ayant rien compris, j'en ai conclu que j'ai perdu la raison - attendez un moment... j'ai 90 ans... - il y a donc quelque chose comme 84 ou 85 ans. Je m'en souviens parce que c'est à peu près vers l'âge de cinq ou six ans que j'ai cessé de croire au Père Noël (et à la fée des étoiles) pour passer au petit Jésus dans sa crèche, au Dieu en trois personnes et, plus tard, à l'humanisme et la sapience et, beaucoup plus tard, à la liberté, l'égalité et la fraternité pour en arriver aujourd'hui à me demander si le Bonhomme sept heures n'existe pas car, certains matins, il m'arrive d'avoir pas mal de difficultés à lacer mes chaussures.

Sauf qu'écoutant épisodiquement les discours des deux futurs candidats à la présidence américaine qu'on nous présente à la télé depuis quelques semaines, particulièrement celui dont le teint et la coiffure semblent sortir directement d'une séance de maquillage hollywood-style je me pose deux questions : est-ce moi qui ne comprend plus rien à la politique américaine ou serait-ce la population presque entière des États-Unis d'Amérique qui est en train de perdre la raison ?

Y'a quand même une chose que personne semble capable de déterminer avec précision : comment fait-on pour s'apercevoir qu'on est, mentalement, en phase déclinante ?

J'ai beau regarder autour de moi et tout ce que je vois, c'est qu'il y a dans le lot de mes connaissances immédiates des gens qui ont perdu la raison ou qui n'en ont jamais eue depuis, certains, fort longtemps, et qui ne sont jamais aperçu.

Je vais vous avouer une chose : il m'arrive régulièrement depuis quelque temps d'oublier, mon argent, mes clés, mon téléphone et même mes cartes bancaires ou de crédit en quittant la maison. Ça a commencé à m'inquiéter sérieusement lorsque, il n'y a pas deux semaines, je me suis retrouvé dans la proche banlieue de Napierville - qu'est la ville de Montréal - avec pas un sous en poche pour me payer le bus qui allait me ramener chez moi. Un appel et Madame est venu me chercher, tout en insistant pour me dire : "C'est pas d'hier que t'es distrait comme ça. Quand je t'ai connu, rappelle-toi-z-en, par trois fois tu m'a appelé par le nom de ta secrétaire..."

Eh oui, hélas, j'ai toujours été distrait.

Un  trait de psycho-cognito-oubliance flagrant sauf que, me comparant à ce clown maquillé qui se présente à la présidence américaine, j'ai l'impression d'avoir vingt ans et pas une année de plus.

Herméningilde

  Maud Tessier


Et maintenant

J'en suis en grandes conversations avec chacun des chroniqueurs que, chers auditeurs et chères auditrices, vous lisez régulièrement ici, à savoir si leurs écrits doivent être republiés, réunis, renommés, classé par sujets, titres ou autrement.

Simon est d'avis que toutes  les chroniques qui ont été publiées ici ne l'étaient qu'en fonction d'un certain moment, c'est-à-dire en fonction de sujets trop précis pour être considérées comme étant intemporelles et que, de ce fait, elles doivent rester dans le contexte où elles ont été rédigées. "Republiez les Castor™, m'a-t-il suggéré. Et indexez-les comme ceux qui sont là en ce moment."

Copernique dit qu'il faut laisser aux archivistes le soin d'archiver et que c'est grâce à leur travail qu'on finit par découvrir des informations souvent étonnantes. "Vous devriez, m'écrivait-il l'autre jour, lire La vie mode d'emploi de Perec (Georges) où vous allez apprendre que c'est grâce à la consommation, au Vatican, de cire à cacheter qu'on a finalement découvert qu'un certain nombre de bulles papales ont été émises sans qu'on puisse les retracer historiquement..."

Madame Malhasti m'a précisé que, dans son cas, étant donné qu'elle ne fait que citer des extraits de divers auteurs, il serait facile d'en faire le classement.

Jeff s'en est tout simplement remis à ma "bonne" - comme il a dit "volonté" (sic), ce, au juste, je n'ai pas très bien compris.

Quant à paul... "Mais vous y pensez réellement ? s'est-il exclamé. J'en aurais pour deux ans minimum... Surtout si vous me demandez la source de tous les enregistrements que j'ai cités..."

Alors j'ai décidé, surtout avec ce qui s'est passé il y a moins d'un mois à prendre des vacances.

À+ (comme on se dit souvent entre nous, ici).

Maude

    Simon Popp  

Lis-là, ta litt' 

Je vous ai déjà parlé, je crois, d'un ou deux de mes professeurs de littérature ; du moins d'un ou deux d'entre ceux qui se sont crus aptes à me convaincre qu'il s'agissait là d'une manifestation exceptionnel de l'esprit humain : les deux pires. À bien y penser, je ne me souviens pas d'avoir suivi des cours d'un seul bon dans tout le lot de ces enseignants qui ont eu en tête l'idée de me faire lire des choses d'un prodigieuse ennui ; et je me serais contenté d'un médiocre. Il m'aurait étonné par rapport aux autres. - Un seul, mais c'était un professeur de latin, m'a quelque peu encouragé dans ce que je croyais à l'époque être très important - lire ! - lorsque, ayant aperçu dans mon sac un livre de contes de Marcel Aymé, me dit tout simplement : "Enfin, quelqu'un qui connaît autre chose que les nouvelles du sport !" - J'en ai eu un autre, en anglais cependant. qui m'a fait connaître George Bernard Shaw en citant, avec un accent serbo-coate de son cru, quelques passages de Arms and the Man, mais déjà, à ce moment-là, j'étais plongé dans Sherlock Holmes que je n'ai jamais abandonné .

J'en ai rencontré deux profs de litt récemment ; l'un qui m'a dit que chez Proust, il ne se passait jamais rien et un deuxième qui enseignait ce qu'était, pour lui, la litt' ou plutôt sa litt' , à partir du Prochain épisode d'Hubert Aquin ou d'un livre dans le même genre. - Je me suis peut-être trompé (vous savez que dans le genre rencontre sociale, je ne suis pas ce qu'on pourrait dire d'un grand charme), mais j'ai eu l'impression qu'en leur demandant pourquoi il enseignait la littérature à partir d'an auteur qu'ils aimaient ou n'aimaient pas plutôt que de décrire ce qu'est un roman, par rapport à une biographie, un poème didactique par rapport à un poème lyrique, une pièce de théâtre par rapport à un film etc... j'ai définitivement eu l'impression qu'ils cherchaient à me fuir. Et pourtant :

S'il y a un sujet qui m'intéresse par dessus tout - que ce soit en littérature ou en peinture ou en musique - c'est bien de savoir ce pourquoi on lit, ce qu'on lit et et comment on lit.

Malheureusement, comme dans tout, la plupart des lecteurs que je connais, ne se regardent pas lire. La plupart lisent au hasard, selon les recommandations qu'on leur a faites, le titre, la couverture, la notoriété d'un auteur sans se demander s'il n'y aurait pas quelque chose, un autre livre, un auteur, un sujet plus intéressants ou écrits avec plus d'attention et de profondeur que ce qu'ils lisent.

Où sont passés les Castex et Surer des années cinquante, soixante, soixante dix et les Lagarde & Michard des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix qui avaient au moins le mérite de décortiquer les différents genres de littérature, du passage du Moyen-Age littéraire au classicisme, au romantisme et aux mouvements expressifs du vingtième siècle et les qualités et défauts de tous les aspects de la littérature, ne serait-ce que pour faire connaître que Proust n'a pas écrit qu'un roman où il ne passe rien et qu'Hubert Aquin n'a pas inventé un style d'écriture quelconque à mes deux profs de tout à l'heure...

Je vois qu'en peinture, ce n'est pas mieux. Des images sans perspective on soit passé à la peinture abstraite (qui est devenue par son omniprésence un objet décoratif), comment peut croire qu'on a un bout inégalé dans l'histoire sans savoir qui fut Vermeer ou même Monet ou... Manet?

"Pauvre Pindare !' faisait dire Jean Renoir et Charles Spaak à Eric von Stroheim dans le rôle du commandant von Rauffenstein in  La grande illusion en 1937...

Jean Renoir... le fils de Pierre Auguste... le plus grand, sans doute, peintre impressionniste de son époque alors qu'Eric von Stroheim...

Oui, je sais. ça n'a aucune importance.

 

Eric von Stroheim
(1885-1957)

Simon

1...]
  Jeff Bollinger

J'hypothèque, tu hypothèques, nous hypothéquons...

"Il eut fallu que vous vinssiez plut tôt. Avant 
que nous hypothéquassions le château.
"       
(La marquise de X au commandant Lafeuille)

On ne m'a pas cru le mois dernier quand j'ai parlé d'hypothèque, de dettes,de la simple connaissance de ce que pouvait être un intérêt composé ou d'un bordereau (enfin... presque de tout cela).

Les personnes qui m'en ont parlé m'ont tous dit qu'ils savaient ce qu'était une dépense par rapport à un investissement, le taux marginal d'imposition, la double taxation, le prime rate (oh, celui-là, on ne l'a pas manqué! On m'a même dit que c'était "le taux directeur", mais on ne m'a jamais expliqué pourquoi il était souvent au beau fixe...)

Enfin, pas grave. Comme disait mon père : "Plus il y en aura des gens qui savent tout mois ça fera de compétition.,.."

Quoi qu'il en soit, voici la formule à utiliser pour calculer ses paiements mensuels d'une hypothèque dans Excel :

MT(rate, NPER, PV) 

Exemple : =PMT(.03/12,20*12, 300000) 

(Le NPER valant : 12(mois),20(ans)*12(paiementsmensuels) )

Jeff

   Fawzi Malhasti


Texte choisi

Note :

Ayant par erreur baptisé les pingouins vivant sur une île inconnue (l'Alca), le très vénérable apôtre que fut saint Maël demanda à Dieu de bien vouloir leur donner une âme pour que son geste ne soit pas considéré comme nul et sans effet, ce à quoi, sous les pression d'un comité d'élus qui décidèrent que c'était la chose à faire, le créateur de toutes choses consentit, mais uniquement selon les recommandations de leurs membres à : une âme immortelle, mais petite. - Après, naturellement, les avoir transformés en des créatures plus humaines.

Les premiers voiles

Ce jour-là, saint Maël s’assit, au bord de l’océan, sur une pierre qu’il trouva brûlante. Il crut que le soleil l’avait chauffée, et il en rendit grâces au Créateur du monde, ne sachant pas que le Diable venait de s’y reposer. L’apôtre attendait les moines d’Yvern, chargés d’amener une cargaison de tissus et de peaux, pour vêtir les habitants de l’île d’Alca. Bientôt il vit débarquer un religieux nommé Magis, qui portait un coffre sur son dos. Ce religieux jouissait d’une grande réputation de sainteté. 

Quand il se fut approché du vieillard, il posa le coffre à terre et dit, en s’essuyant le front du revers de sa manche : 

- Eh bien, mon père, voulez-vous donc vêtir ces pingouins ? 

- Rien n’est plus nécessaire, mon fils, répondit le vieillard. Depuis qu’ils sont incorporés à la famille d’Abraham, ces pingouins participent de la malédiction d’Ève, et ils savent qu’ils sont nus, ce qu’ils ignoraient auparavant. 

- Il est vrai, dit Magis, ils sont nus. Mais ne croyez-vous pas, mon père, qu’il ne vaudrait pas mieux les laisser nus ? Pourquoi les vêtir ? Lors qu’ils porteront des habits et qu’ils seront soumis à la loi morale, ils en prendront un immense orgueil, une basse hypocrisie et une cruauté superflue. [...] Mais ne nous égarons point. [...] Mes compagnons déchargent en cette île leur cargaison de tissus et de peaux. Songez-y, mon père, tandis qu’il en est temps encore ! C’est une chose d’une grande conséquence que d’habiller les pingouins. À présent, quand un pingouin désire une pingouine, il sait précisément ce qu’il désire, et ses convoitises sont bornées par une connaissance exacte de l’objet convoité. En ce moment, sur la plage, deux ou trois couples de pingouins font l’amour au soleil. Voyez avec quelle simplicité ! Personne n’y prend garde et ceux qui le font n’en semblent pas eux-mêmes excessivement occupés. Mais quand les pingouines seront voilées, le pingouin ne se rendra pas un compte aussi juste de ce qui l’attire vers elles. Ses désirs indéterminés se répandront en toutes sortes de rêves et d’illusions ; enfin, mon père, il connaîtra l’amour et ses folles douleurs. Et, pendant ce temps, les pingouines, baissant les yeux et pinçant les lèvres, vous prendront des airs de garder sous leurs voiles un trésor !… Quelle pitié !  Le mal sera tolérable tant que ces peuples resteront rudes et pauvres ; mais attendez seulement un millier d’années et vous verrez de quelles armes redoutables vous aurez ceint, mon père, les filles d’Alca. Si vous le permettez, je puis vous en donner une idée par avance. J’ai quelques nippes dans cette caisse. Prenons au hasard une de ces pingouines dont les pingouins font si peu de cas, et habillons-la le moins mal que nous pourrons. [...] En voici précisément une qui vient de notre côté. Elle n’est ni plus belle ni plus laide que les autres ; elle est jeune. Personne ne la regarde. Elle chemine indolemment sur la falaise, un doigt dans le nez et se grattant le dos jusqu’au jarret. Il ne vous échappe pas, mon père, qu’elle a les épaules étroites, les seins lourds, le ventre gros et jaune, les jambes courtes. Ses genoux, qui tirent sur le rouge, grimacent à tous les pas qu’elle fait, et il semble qu’elle ait à chaque articulation des jambes une petite tête de singe. Ses pieds, épanouis et veineux, s’attachent au rocher par quatre doigts crochus, tandis que les gros orteils se dressent sur le chemin comme les têtes de deux serpents pleins de prudence. Elle se livre à la marche ; tous ses muscles sont intéressés à ce travail, et, de ce que nous les voyons fonctionner à découvert, nous prenons d’elle l’idée d’une machine à marcher, plutôt que d’une machine à faire l’amour, bien qu’elle soit visiblement l’une et l’autre et contienne en elle plusieurs mécanismes encore. [...] Eh bien, vénérable apôtre, vous allez voir ce que je vais vous en faire. 

À ces mots, le moine Magis atteint en trois bonds la femme pingouine, la soulève, l’emporte repliée sous son bras, la chevelure traînante, et la jette épouvantée aux pieds du saint homme Maël. Et tandis qu’elle pleure et le supplie de ne lui point faire de mal, il tire de son coffre une paire de sandales et lui ordonne de les chausser. 

- Serrés dans les cordons de laine, ses pieds, fit-il observer au vieillard, en paraîtront plus petits. Les semelles, hautes de deux doigts, allongeront élégamment ses jambes et le faix qu’elles portent en sera magnifié. 

Tout en nouant ses chaussures, la pingouine jeta sur le coffre ouvert un regard curieux, et, voyant qu’il était plein de joyaux et de parures, elle sourit dans ses larmes. Le moine lui tordit les cheveux sur la nuque et les couronna d’un chapeau de fleurs. Il lui entoura les poignets de cercles d’or et, l’ayant fait mettre debout, il lui passa sous les seins et sur le ventre un large bandeau de lin, alléguant que la poitrine en concevrait une fierté nouvelle et que les flancs en seraient évidés pour la gloire des hanches. Au moyen des épingles qu’il tirait une à une de sa bouche, il ajustait ce bandeau. 

- Vous pouvez serrer encore, fit la pingouine. 

Quand il eut, avec beaucoup d’étude et de soins, contenu de la sorte les parties molles du buste, il revêtit tout le corps d’une tunique rose, qui en suivait mollement les lignes. 

- Tombe-t-elle bien ? demanda la pingouine. 

Et, la taille fléchie, la tête de côté, le menton sur l’épaule, elle observait d’un regard attentif la façon de sa toilette. Magis lui ayant demandé si elle ne croyait pas que la robe fût un peu longue, elle répondit avec assurance que non, qu’elle la relèverait. Aussitôt, tirant de la main gauche sa jupe par derrière, elle la serra obliquement au-dessus des jarrets, prenant soin de découvrir à peine les talons.

Puis elle s’éloigna à pas menus en balançant les hanches. Elle ne tournait pas la tête ; mais en passant près d’un ruisseau, elle s’y mira du coin de l'oeil. Un pingouin, qui la rencontra d’aventure, s’arrêta surpris, et rebroussant chemin, se mit à la suivre. Comme elle longeait le rivage, des pingouins qui revenaient de la pêche s’approchèrent d’elle et, l’ayant contemplée, marchèrent sur sa trace. Ceux qui étaient couchés sur le sable se levèrent et se joignirent aux autres. Sans interruption, à son approche, dévalaient des sentiers de la montagne, sortaient des fentes des rochers, émergeaient du fond des eaux, de nouveaux pingouins qui grossissaient le cortège. Et tous, hommes mûrs aux robustes épaules, à la poitrine velue, souples adolescents, vieillards secouant les plis nombreux de leur chair rose aux soies blanches, ou traînant leurs jambes plus maigres et plus sèches que le bâton de genévrier qui leur en faisait une troisième, se pressaient, haletants, et ils exhalaient une âcre odeur et des souffles rauques. Cependant, elle allait tranquille et semblait ne rien voir. 

- Mon père, s’écria Magis, admirez comme ils cheminent tous le nez dardé sur le centre sphérique de cette jeune demoiselle, maintenant que ce centre est voilé de rose. La sphère inspire les méditations des géomètres par le nombre de ses propriétés ; quand elle procède de la nature physique et vivante, elle en acquiert des qualités nouvelles. Et pour que l’intérêt de cette figure fût pleinement révélé aux pingouins, il fallut que, cessant de la voir distinctement par leurs yeux, ils fussent amenés à se la représenter en esprit. Moi-même, je me sens à cette heure irrésistiblement entraîné vers cette pingouine. Est-ce parce que sa jupe lui a rendu le cul essentiel, et que, le simplifiant avec magnificence, elle le revêt d’un caractère synthétique et général et n’en laisse paraître que l’idée pure, le principe divin, je ne saurais le dire ; mais il me semble que, si je l’embrassais, je tiendrais dans mes mains le firmament des voluptés humaines. Il est certain que la pudeur communique aux femmes un attrait invincible. Mon trouble est tel que j’essayerais en vain de le cacher. 

Et troussant sa robe horriblement, il s’élance sur la queue des pingouins, les presse, les culbute, les surmonte, les foule aux pieds, les écrase, atteint la fille d’Alca, la saisit à pleines mains par l’orbe rose qu’un peuple entier crible de regards et de désirs et qui soudain disparaît, aux bras du moine, dans une grotte marine. 

Alors les pingouins crurent que le soleil venait de s’éteindre. Et le saint homme Maël connut que le Diable avait pris les traits du moine Magis pour donner des voiles à la fille d’Alca. Il était troublé dans sa chair et son âme était triste. En regagnant à pas lents son ermitage, il vit de petites pingouines de six à sept ans, la poitrine plate et les cuisses creuses, qui s’étaient fait des ceintures d’algues et de goémons et parcouraient la plage en regardant si les hommes ne les suivaient pas.

Anatole France -  L'île des pingouins
Livre II - Les temps anciens Chapitre premier

 Fawzi

   Paul Dubé


Well, well...

Vous surfez sur le WEB[*] ? - Alors procurez-vous immédiatement un logiciel qui vous permettra de télécharger les pages que dorénavant vous consulterez. Des serveurs où elles se trouvent à votre disque (fixe ou amovible).

[*] Tant et aussi longtemps que les défensateurs de la française langue n'auront pas trouvé une expression aussi élégante pour décrire ce en quoi consiste l'Internet...

Personnellement, j'utilise : 

1) le téléchargeur de mon ou mes fureteurs pour les pages textes (mode .pdf) 

2) le 4K Video Downloader pour les vidéos (Mp4. Mkv, etc.)

et 

3) le 4K Youtube to MP3 pour les fichiers sonores (Mp3, WAV, etc.)

(ces deux deniers de la firme Open Media)

car :

il y a belle lurette que je ne regarde plus en direct quoi que ce soit sur le WEB sauf les choses éphémères comme les nouvelles, la météo ou la circulation. 

Il y a deux raisons à cela :

La première provient du fait qu'il y a plusieurs années (déjà !), les vitesses de téléchargement n'étaient pas suffisantes pour permettre un flux continu, ce qui engendrait cette fameuse flèche qui tournait en rond pour indiquer qu'on téléchargeait un ou des blocs de données avant qu'ils apparaissent à son écran.

Avec la venue de la haute vitesse, ces interruptions sont disparues, mais en utilisant les logiciels précités, non seulement le film, le documentaire ou quoi que ce soit que vous allez télécharger, le fichier qui se trouvera, à la fin, dans votre votre ordinateur sera exempt de toutes publicités. Quant à la vitesse, pensez, en haute vitesse. deux ou trois minutes pour récupérer un film d'une heure et demi. Et la version PRO de 4K Video Downloader vous permettra de récupérer plusieurs films en même temps...

La deuxième qui est la plus importante :

N'allez surtout pas penser que ce que vous pouvez télécharger un jour à partir d'une adresse quelconque sera toujours disponible.

J'ai deux exemples de sites qui sont disparus au cours des dernières années :

Le premier fut un site créé par un pharmacien autour de pièces musicales de ragtime pour piano. Il disait dans son introduction qu'il aurait aimé en jouer, mais que ses mains et son talent étaient totalement en désaccord avec ce qu'il estimait être une bonne interprétation de ragtime music. Aussi, patiemment, il s'était mis à créer des interprétations à partir de portées qu'il traitait selon un logiciel de son cru. - En tout et partout il devait avoir, sur son site, quelque chose comme deux deux cents enregistrements de choses composées par Scott Joplin, James Scott, etc. Résultat : une véritable encyclopédie de ragtime à propos de laquelle il écrivait des biographies, des anecdotes, des listes de composition et ainsi de suit. - Mais, en cours de route, il est décédé. Son fils a pris la relève, mais au bout d'un an ou deux, le site est disparu

Le deuxième fut un site de diffusion de disques de jazz des années vingt où l'on pouvait trouver des raretés - commentées et très bien organisées - telles que tous (je crois) les enregistrements de King Oliver, Louis Armstrong, Jelly Roll Morton, etc. - Disparu lui aussi depuis un bon bout de temps.

Un troisième exemple que je pourrais vous donner est celui des films des années 30, 40 et 50 que vous trouverez ici et là, mais de façons irrégulières. Un jour, ils ont là, mais deux semaines plus tard, ils ne le sont plus. - C'est une chose que j'ai constatée récemment car, effectuant des recherches sur Louis Jouvet, je me suis rendu compte que des dix, douze films dans lesquels il était en vedette et que j'ai récupérés au fil des ans, il n'y en avait plus un seul présentement disponible.

Ça y est. Vous êtes convaincu ? - Passons aux enregistrements du mois :

*

Trois...
(Et pourquoi pas quatre ?)

Sans ordre précis, voici quatre bouts de films ou vidéos qui sont, parmi tous ceux que j'ai téléchargés dans l'un ou l'autre de mes disques et que j'ai fait tourner par la suite pour ceux qui me lisent et qui les ont tous étonné. - En anglais on appelle ce genre de vidéos des jaw dropper ; en français... des disloquateurs de mandibules ?

Bon d'accord, le quatrième est un peu moins étonnant que les trois premiers, mettons : plus sérieux, mais il s'agit de deux comédiens tout à fait extraordinaires. Je vous dis leurs nom tout de suite : Louis Jouvet (que je viens de mentionner) et Eric von Stroheim dans un film de Pierre Chenal, l'Alibi (1937).

UN : Vittorio de Sica chantant Parlami Mariu dans un film depuis longtemps oublié :

*

DEUX : deux frères dansant... un tango - Los Hermanos Macana

*

TROIS : Wilson & Keppel, 1933 dans un numéro... interdit en Allemagne parce qu'ils exposaient trop leur jambes...

*

Et QUATRE : L'alibi

*

Maintenant, allez crier sur les toits que nous sommes trop sérieux ici.

paul

Il y a dix ans dans le Castor


La retraite

J'ai été marié longtemps avec, au départ, une charmante et innocente jeune fille, qui, peu à peu, s'est transformée en une femme, puis une dame, et qui a maintenant presque mon âge. Son idée concernant la retraite était magnifique : elle consistait en de longues marches, en automne, le long de falaises, sur le bord de la Manche, près de Falmouth, en Angleterre, avec, naturellement, de superbes chandails de laine et un verre de Sherry vers la fin de l'après-midi, dans le pub d'un village où, tout près, nous aurions habité une petite maison avec un un toit de chaume.

Il y a beaucoup de choses que j'ai oubliées, mais s'il y a une dont je me souviens, c'est bien de celle-là.

Sauf que nous ne sommes plus ensemble, que nous ne vivons pas, ni l'un, ni l'autre, dans les environs de Falmouth et que les longues marches me sont, aujourd'hui, à peu près défendues.

Je pensais, l'autre jour, à un passage qui m'a frappé au moment où je l'ai lu,dans un des romans de John Le Carré (que m'ont fait connaître Copernique et Paul), sauf que je n'ai pas leurs mémoires et je ne souviens plus duquel. C'était, je crois, "Tinker, Tailor, Soldier, Spy" dans lequel le personnage central, George Smiley, disait :

"J'en ai jusque là de vivre de ma faculté de déduire ceci ou cela, et de ma mémoire. Je pense que je vais me retirer dans une petite maison éloignée des grands centres et me transformer en un inoffensif excentrique qui se promènera toute la journée en marmonnant.." (*)

J'ai un ami qui vient, tout comme moi, de prendre sa retraite et avec qui nous avons toujours partagé une devise commune :

Travailler, c'est gagner sa vie et le travail n'est pas une vie.

J'ai connu, pourtant, des gens pour qui le travail était le seul point, le seul but, le seul sens de leur existence.

Toute leur vie, ils ont cherché à être les meilleurs dans leur domaine et être reconnus comme les plus grands, les plus merveilleux et les plus habiles avocats-notaires-ingénieurs-emballeurs-jardiniers-concierges-ou-éboueurs de leur génération. S'attendaient à recevoir, de leur vivant, l'Ordre du Québec et l'Ordre du Canada et peut-être même la Légion d'Honneur, avant d'écrire d'insipides mémoires et de mourir entourés de leurs petits-enfants qui allaient perpétuer la dynastie dont ils étaient certains d'avoir été les fondateurs. Des copies conformes du "Je me voyais déjà" de Charles Aznavour sauf que la plupart n'ont pas eu le succès qu'ils escomptaient.

J'en ai même connus qui sont morts dans la cinquantaine, et même dans la quarantaine, en ayant atteint le niveau d'assistant sous-chef.

Je parlais des banc publics il y a quelque temps. Ben voilà.

J'attends le printemps pour aller m'asseoir sur l'un deux et rêvasser à quelques livres que je n'ai pas encore lus, à ce dernier voyage que je ferai, peut-être cet été, si la personne à laquelle je pense veut bien m'accompagner, à me demander ce qu'aurait pu être ma vie avec une telle ou une autre, considérablement plus jeune que moi.

Dans ma garde-robe, je trouve de plus en plus souvent des choses que j'ai oubliées ; des bouts de papier dans les poches de mes vestons, un dollar dans un de mes imperméables, puis, des chemises que je n'ai pas portées depuis des années et même une paire de chaussures que je ne peux plus utiliser, mais avec laquelle j'ai visité la moitié du monde et qui pourrait encore servir.

Dans ma bibliothèque, il y a des livres que je n'ai pas ouverts depuis dix ans ; dans ma discothèque, des 33 tours remplacés par des CD depuis vingt autres années. Me reste même une collection de 78 tours et... que dois-je faire d'un 45 tours des Rolling Stones qui aura bientôt cinquante ans ? - Et les Rolling Stones font partie de la génération qui a suivi mon adolescence...

What have I become 
My sweetest friend ?
Everyone I know goes away 
In the end .
And you could have it all :
My empire of dirt.
I will let you down 
I will make you hurt.


(Nine Inch Nails)

Je n'aurais jamais cru connaître un si grand repos.

Mais marcher le long des falaises près de Falmouth, en Angleterre ? - Hélas...

Simon

(*) La citation exacte [du livre] est :

"He [George Smiley] would sell his London house : he had decided. Back there under the awning, crouched beside the cigarette machine, waiting for the cloudburst to end, he had taken this grave decision. Property values in London had risen out of proportion, he had heard it from every side. Good. He would sell and with a part of the proceeds buy a cottage in the Cotswolds. Burford? Too much traffic. Steeple Aston, that was a place. He would set up as a mild eccentric, discursive, withdrawn, but possessing one or two lovable habits such as muttering to himself as he bumbled along pavements."

Cette citation est en effet tirée de "Tinker. Tailor, Soldier, Spy" (Random House, 1974).

La version filmée (Alec Guiness) est différente et se lit comme suit :

"I have been reviewing my situation [...] and have come to a very grave decision. After a lifetime of living by my wits and on my memory, I shall give myself up full time to the profession of forgetting and I am to put an end to some emotional attachments which have longlived their purposes, namelly the Circus, this house, my old past. I shall sell up and buy a cottage in the Cotswold, I think ; Sreeple Aston sounds about rigth [...] and there, I shall establish myself as a mild eccentric, discursive, withdrawn, but possessing one or two loveable habits such as muttering to myself as I bumble along innocent pavements. I shall become an oak of my own generation...

(Note de l'éditeur.)

Lectures


Les textes qui suivent - et les précédents - ne doivent pas être considérés comme de véritables critiques au sens de «jugements basés sur les mérites, défauts, qualités et imperfections» des livres, revues ou adaptations cinématographiques qui y sont mentionnés. Ils se veulent surtout être de commentaires, souvent sans rapport direct avec les oeuvres au sujet desquelles les chroniqueurs qui les signent désirent donner leurs opinions, opinions que n'endosse pas nécessairement la direction du Castor™ ni celle de l'Université de Napierville.

 

Jean d'Ormesson
(Jean Bruno Wladimir François-de-Paule Lefèvre d'Ormesson - 1925-2017)

"Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit"

Je ne serai vraisemblablement pas là, dans une vingtaine d'années lorsque le véritable apport à la littérature française de cet auteur, reporter, journaliste et vedette de la télévision,  sera plus définitif. Ce que l'on peut dire aujourd'hui, sans se tromper, c'est qu'il la connaissait cette littérature ; pour l'avoir lue et commentée avec une grande intelligence. Ce qu'il faut cependant se rappeler, c'est cette boutade qu'il a un jour lancée et dont je ne me souviens ni quand, ni où, dans laquelle il disait qu'il aurait aimé être écrivain, mais qu'il a perdu son temps à devenir une vedette.

De ses livres, une quarantaine, je n'en ai lu que cinq ou six parmi lesquels (l'avant ou l'avant-dernier) je n'ai fait que lire des lieux communs, presque des dictons de vieillards et qui m'ont porté à écrire qu'il en était à publier ses fonds de tiroir pour le bénéfice des sa fille, éditrice, mais dont le dernier - que j'ai lu et non pas le dernier qu'il ait publié - m'a étonné par la justesse et même la finesse et la profondeur de ses propos : 

Dernièrement, j'ai regardé quelques entrevues qu'il a données à la télé et eusse aimé être en mesure de faire du fast-forward pour éviter ses anecdotes dans lesquels il n'arrêtait pas de faire du name-dropping. Mais cela faisait partie de son personnage. Par bouts, il me faisait penser à Paul Morand ; un Paul Morand mondain, plus intelligent, mais ayant commis moins d'erreurs de parcours.

Je recommanderais, de lui, la lecture de son Au plaisir de Dieu qui n'est pas, à proprement parler, un chef-d'oeuvre, mais pour ceux qui aiment lire pour le plaisir de lire, il est plus que probable qu'ils ne seront pas déçus. Quant à la série de télévision (TF1) qu'on a tiré de ce roman en 1977, avec Jacques Dumesnil dans le rôle-titre, elle en vaut la peine.

Pour le reste...

Une dernière remarque :

Malgré ma fascination pour les livres de La Pléiade, je ne me suis pas procuré le premier volume de ses oeuvres qui y sont parus, de son vivant (un assez rare honneur) en 2015, chose que j'ai faite avec empressement pour Julien Green.

Si je suis encore là dans dix ans et pas devenu trop gâteux, on s'en reparlera.

Simon Popp

P.-S. : Une anecdote racontée par lui lors d'une émission de télé :

Un Académicien rencontre un autre Académicien et lui demande des nouvelles d'un troisième. Le deuxième répond : "Oh, il est à moitié gâteux..." Et au premier d'ajouter : "Tiens ! Il prend du mieux."

*

John le Carré, né David John Moore Cornwell (1931- 2020)

Toujours en marche. Voici quelques extraits de ce qui est à suivre car je travaille en même temps sur plusieurs aspects de l'oeuvre de le Carré tout en révisant ce que j'ai déjà écrit :

À propos  de ces romans essentiels et dans quel ordre les lire :

En premier lieu : L'espion qui venait du froid. Suivent les trois romans de la "trilogie de Karla" ; La taupe, Comme un collégien et Les gens de Smiley ; mais on peut très bien oublier Comme un collégien.

Certains critiques mentionnent Un pur espion qui serait son roman le plus personnel . Peut-être, mais la personnalité de Le Carré ou les histoires de sa vie ne sont pas ce qui est le plus intéressant chez lui. Mon idée est qu'il ne ne se connaissait pas très bien ; que, comme bien des auteurs, il était - et c'est tant mieux ainsi - inconscient de ce qui se passait en lui.

Ses idées sur la politique en général n'ont jamais impressionné qui que ce soit

Le Carré et le cinéma

Là, on est en présence d'une série de film dont certains ne correspondent pas du tout avec les personnages auxquels la lecture nous a habitués. 

D'un autre côté, on est en droit de se demander si notre vision de Smiley par exemple n'a pas trop été influencé par l'ou ou l'autre des cinq comédiens qui l'ont incarné à l'écran. Quant à Control, c'est à se demander quand on le voit à l'écran s'il ne s'agit pas d'un nom générique applicable à trois metteurs en scène différents...

Par contre, il y a des seconds et tiers rôles qui font jaillir des aspects qu'on n'a pas notés lors d'une première lecture. Celui de Martindale dans La Taupe - première version (série télévisée) - est absolument magnifique. Quant à Herterhaze en revendeur d'antiquités, on n'en revient tout simplement pas...

Et puis finalement y'a l'ordre de certaines scènes qui a été totalement bouleversé cinématographiquement. L'exemple le plus frappant et l'explication immédiate au cinéma de ce qu'est Tinker, Taylor alors qu'on n'en apprend la signification qu'une fois rendu au deux tiers de la lecture du roman.

On a par ailleurs tourné deux fins différentes du Tailleur de Panama...

Traduction

Le Carré a subi de ce côté les avatars de la publication :

Rapidité, escamotage, oubli du style et même les erreurs de romans d'espionnage "bon marché (au tout début), un commencement d'attention dès son troisième roman, puis, par la suite, quelques tentatives plus ou moins sérieuses avant de passer à une véritable adaptation en français du non seulement vocabulaire, mais de son style d'écriture.qui est, dans son cas, essentiel à sa compréhension...

Vous voyez où je me dirige ? - J'en étais, hier, à récrire mon introduction... Et je suis mis à penser que le Carré a fait par exprès pour déjouer ses lecteurs...

Simon (qui est en train d'entraîner Copernique et paul dans son sillon)

 

Dédicace


Cette édition du Castor est dédié à :


Source : INA

Claude Mauriac
(1914-1996)

Pages recommandées


Toulouse-Lautrec : L'oeuvre lithographique complète  
370 photos   

Schubert
un essai de Paul Dubé
94 extraits sonores, 45 photos, 5 vidéos, 7 annexes et de nombreux liens.

Éphémérides
Là où s'accumulent les inclassables

Best Sellers et Prix littéraires
Une causerie autour
de la lecture

René Char
Un essai à la Simon Popp

Marcel Proust
Une suite à une causerie animée
par Paul Dubé en la Librairie Côté Gauche
le cinq mai 2022

Parmi nos autres pages :

Aceto, Le Caraguay, Aksoum, Les Coteaux

Et les toutes dernières :

Extraits du dictionnaire du Grand Marshall

Le mot de la fin


«Les nouvelles années seront nouvelles quand 
on aura eu le temps de fermer les précédentes.
»

Alphonse Allais

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Note : 

Le Castor™, entièrement subventionné par les Éditions Vatfair-Fair de St-Romuald d'Etchemin, ne perçoit aucun paiement, ni faveurs, ni considérations spéciales de la part des établissements ci-dessous mentionnés.


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329 rue Victoria
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Club Touriste  
133, rue Victoria,
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Salaberry-de-Valleyfield, Québec
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De cet hebdomadaire publié sur les électroniques presses de la Vatfair-Fair Broadcasting Corporation grâce à une subvention du Ministère des Arts et de la Culture du Caraguay, il est tiré, le premier lundi de chaque mois, sept exemplaires numérotés de I à VII, sur papier alfa cellunaf et sur offset ivoire des papeteries de la Gazette de Saint-Romuald-d'Etchemin et trois exemplaires, numéroté de 1 à 3, sur offset de luxe des papeteries Bontemps constituant l'édition originale, plus trois exemplaires de luxe (quadrichromes) réservés au Professeur Marshall, à Madame France DesRoches et à Madame Jean-Claude Briallis, les deux du Mensuel Varois Illustré.

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