Adolf Hitler, Alfred Jarry, Benoîte Groult, Dominique Dunois, Donald Trump, Elvis Presley, Erik Heidsiek, Ernest Hemingway, François Mauriac,
Frédéric Chopin, Gabriel Fauré, Gabriel Garcia Marquez, George D. Painter, Georges Guibourg, Georges Perec,
George Burns, Gwenn Cooper, Henry de Montherlant, Jack Kerouac, James Joyce, Jean Lorrain, Jerome K. Jerome,
John Field, John Updike, Josef Staline, Karl Marx, Le Comte de Lautréamont (alias Isidore Ducasse), Le comité du Prix Fémina de 1926, Louis VI, Léon Frappié, Marcel Proust, Mark Twain, Myriam Harry, Niels Bohr, Steve Jobs, The Beatles, The Brontë Sisters, The Two Ronnies,
Virginia Woolf, William Faulkner et William Shakespeare (en vert-bouteille).
Que doit-on faire, quand on est à la retraite et que certaines journées, dans l'année, sont des jours fériés ? - Vous savez : ces jours où les banques, les bureaux de poste et divers établissements n'ouvrent pas leurs portes, mais pas nécessairement le même jour...
Chercher quelque chose qui pourrait ressembler ce qu'on faisait du temps où l'on était membre de la population dite "active" ?
C'est un des côtés curieux de la retraite, cette période de la vie où tous les jours sont des samedis :
pas besoin de se lever tôt, pas besoin de se rendre à son "travail" où l'on a répété pendant des années les mêmes gestes qui, une fois qu'on a cessé de les poser définitivement, nous apparaissent tout à coup, presque contre notre gré, comme ayant été dérisoires ou d'une
incommensurable futilité.- Imaginez pire : se réveiller et réaliser soudainement qu'on est en pleine saison estivale, cette saison où, pour toutes sortes de raisons, ses voisins immédiats et même ceux des quartiers qu'on ne fréquente que rarement redécouvrent les joies du jardinage, la satisfaction de repeindre leur maison ou le plaisir de pratiquer des sports dans lesquels ils n'ont aucune prédisposition pour se retrouver avec des muscles endoloris dont ils ignoraient, certains, l'existence, et même, parfois, arrivent, avec toutes sortes d'outils, ne serait qu'une pelle ou un marteau, à s'infliger des blessures qui prendront des semaines à guérir.
Ce sont là des gestes plus ou moins mécaniques, des automatismes, des réflexes auxquels, nous les dirigeants de l'UdeNap et les chroniqueurs du Castor™, n'avons pas - du moins jusqu'à présent - trouvé d'explications.
Il en est de même pour l'existence des sous-sols de pavillons de banlieue qu'on aménage en salles de séjour abandonnant le living-room au rez-de-chaussé qu'on transforme en musée au cas où le pape passerait rendre visite à ses occupants (ce qui explique la prolifération des revendeurs de matériaux de construction dans tout le Québec).
Et que dire des piscines, des patios, des gazebos, des abris-soleil, des remises, des cabanons, des foyers amovibles, des meubles extérieurs, des balançoires, des tables à pique-nique, des trampolines, des barbecues, des parasols, des hamacs, bref : tout ce qu'il faut pour créer un milieu dont on pourra se servir un jour sur deux (?) et qui, évidemment, ne servira que quelques semaines... car, comme le souligne l'Almanac du Petit Pessimiste (Vatfair-Fair Publishing), lorsque l'été paraît, l'automne n'est pas loin...
Bon estivalité !
La direction
Chroniques
Les chroniques précédentes de nos correspondants pourront être
à nouveau consultées quand elles auront été révisées et reclassées.
Simon Popp
Il y a plusieurs années de cela...
... au Bar*** en face du Théâtre St-Denis, sur la rue du même nom (à Montréal) (là où, régulièrement,se rencontraient le Professeur Marshall, Madame Fawzi Malhasti, Alcide Slow Drag Pavageau, Hermy et d'autres habitués dont quelques marins et des policiers en civil) [...] des hommes d'affaires du coin ont décidé, un jour, de noter dans un cahier de marque Hilroy des phrases que tous les hommes mariés ont entendues ou vont entendre au moins une fois dans leur vie. Je m'en souviens comme si c'était hier et je me demande souvent ce qui a bien pu arriver à ce realistic cahier qui aurait dû être mis en circulation pour l'édification de la jeunesse ou de ceux qui ont décidé de ne plus vivre seul.
Je ne faisais pas partie encore du cénacle qu'est devenue les hauts personnages (disons-le franchement) ci-dessus mentionnés, ni non plus de ces hommes d'affaires et encore moins
des marins et des policier en civil de l'endroit, n'étant qu'un client irrégulier dont le bureau se trouvait non loin et où, entre collègues, nous allions délasser avant, mais surtout après nos affligeants travaux.
Je n'ai donc pas participé à la création de ce cahier.
De mémoire, je peux vous en citer quelques extraits parce que, il n'y a pas très longtemps, dans un autre établissement, mais de la région napiervilloise cette fois-là, accoudé comme j'étais en train de prendre des notes en lisant un traité d'histoire (sur les Croisades - et dont je vous reparlerai un de ces jours), j'en ai entendu des échos :
Phrases que tout homme marié a entendu au moins une fois dans sa vie :
On sait bien ; c'est ma mère...
T'es pas pour sortir habillé comme ça...
Qu'est-ce que t'as à la regarder, elle...
N'oublie pas de rentrer à jeun ; demain, c'est Noël..
Ton fils [sous-entendu : pas le mien] a encore fait des bêtises...
C'était son dernier, on s'en allait...
Quand est-ce que vas te débarrasser de ce chandail...
T'aurais dû faire des réservations... te renseigner avant... demander par où passer...
Avoir su, quand je t'ai épousé...
Ça fait dix fois que je le dis. T'écoute jamais quand je te parle...
L'évier coule encore.
Vas-tu finir par les ramasser, tes affaires ?
Quand est-ce qu'on est allé au restaurant la dernière fois ?
Toé, pis tes Playboy...
Y'en rentreras pas un autre dans la maison, je te le jure...
T'aurais dû au moins te raser
...
Note :
Je me suis laissé dire que de ses rencontres impromptues de à ce Bar*** en face du Théâtre St-Denis, sur la rue du même nom (à Montréal), il y aurait quelque chose comme cinq cents (sic) comptes-rendus écrits de la plume de Monsieur Pérec dans les archives de l'UdeNap...
De quoi s'inquiéter...
Et puis :
Aussi loin que je puisse me souvenir,
parmi les sujets de conversation les plus courants qu'il m'ait été donné d'entendre - si j'oublie le sexe, la mode (ce qui implique, chez les femmes, le maquillage et la coiffure), les autos (ou, chez les hommes, le sport)... et à dessein la politique qui n'a
vraiment pas l'importance qu'on lui donne -, il y en a un qui semble avoir été de tous les temps, de toutes les saisons et dans tous le milieu 'une constance aberrante. C'est celui de l'argent, mais l'argent sous toutes ses formes :
... budget, revenu, inflation,
salaires, valeur nette, valeur dépréciée, valeur après-vente, équité,
taxes, impôts, déclaration de revenus, retenus à la source, taux d'intérêt,
taux d'échange, taux bancaire, tarif préférentiel, crédit, prévision,
épargne, dettes, économie, revers de fortune, consolidation, saisie,
faillite, dépenses annuels, rapport trimestriel, quart provisionnel,
fiscalité...
La vie est souvent affreuse et remplize de chagrins. (Air connu)
Mais, ces temps-ci, fait trop chaud pour penser.
Simon
1...]
Herméningilde Pérec
Pourriez-vous rallumer ma lanterne ?
Je vais commencer par vous dire une vérité que le Professeur m'a répété plusieurs fois depuis que je le connais et que, j'ai compris qu'il l'avait apprise, lui, en écoutant ce qu'on disait de lui.
Proust en aurait même parlé dans cette monstruosité qui s'appelle "À la recherche du Temps perdu".
C'est que lui, vous, vos amis, mes amis et moi ne sommes, socialement parlant, que des créations de la pensée des autres.
De quoi avoir peur des misanthropes.
Mais, à bien y penser, quand pensons-nous aux autres ?
H. Pérec
Jeff Bollinger
Mots anglais qui n'ont pas d'équivalents en français (Avec la collaboration de M. Copernique Marshall)
Vous savez qu'il n'y a pas d'équivalents en anglais des
mots français suivants :
Dépaysement, flâner, retrouvailles, douillet, épater, ambiance, débrouillard, savoir-faire, carte blanche...
...au point où il est courant de les retrouver tels quels dans divers textes, romans, essais... rédigés dans la shakespearienne langue ?
En contre-partie, dès qu'on utilise les mots anglais suivants en parlant ou en écrivant en français, on se fait accuser de ne pas respecter sa langue, même s'ils n'ont pas d'équivalents dans la molièresque langue :
Commuter, serendipity, small talk, entrepreneur (sic), hoarder...
Qu'est-ce qu'un "hoarder" ? C'est une personne qui ramasse, collectionne, accumule des objets - souvent sans valeur - et qui ne peut se décider à s'en débarrasser.
J'ai lu récemment, dans un contexte différent, le mot "thésaurisation" qui se référait à "une difficulté persistante à jeter ou à se séparer de biens" et qu'une
personne atteinte du "trouble" de la thésaurisation éprouve de la détresse à l'idée de se séparer des objets qu'elle a accumulés de façon excessive.
(À noter qu'au Québec on utilise, pour ce mot, le néologisme
"ramasseux", comme dans : "Un ramasseux de genilles".)
Quant au mot "entrepreneur", je vous laisse le
soin de consulter le dictionnaire de votre choix. À condition que ce soit
un dictionnaire anglais.
Go figure...
Jeff
Copernique Marshall
Intelligence et intelligence (3e et dernier épisode)
Je ne suis pas une exception à la règle. Tout comme mon père, et son père, et le grand-père de mon grand-père - et j'ajouterai à cette liste tous les chroniqueurs du Castor™ -, quand on me demande mon opinion sur quoi que ce soit, je me fais un point d'honneur de me renseigner avant de dire n'importe quoi. Je lis tout ce que je peux sur le sujet, j'en parle à droite et à gauche, avec mes amis et même avec ceux envers qui je suis antipathique ; je questionne, j'essaye d'éliminer mes pré-connaissances... Puis, à un moment donné, sansrefermer toutes les portes, je me fais une idée et, à moins que ce soit quelque chose qui m'intéresse au plus haut point, j'abandonne mes recherches et passe à autre chose.
(Que l'on comprenne, avant que je continue, qu'il s'agit là d'une série d'actions que je me propose régulièrement et que
mon taux de succès est loin de celui que je voudrais atteindre.)
Tout ça pour vous dire
que j'en ai jusque là de l'Intelligence Artificielle et que dorénavant, à
moins qu'il s'y passe quelque chose de vraiment inattendue, je vais cesser de
m'y intéresser.
Il y a (au moins) trois raisons
à cela :
La première est que je
n'ai pas réussi à trouver une définition - deux définitions - sur
lesquelles ceux qui en parlent ou qui s'y intéressent s'entendent : 1-
de ce
qu'est, d'une part, l'intelligence "humaine" et 2- d'autre part,
ce que pourrait être l'intelligence "artificielle".
J'ai eu beau écouter ce qu'on en dit, lire les opinions des plus éminents
spécialistes en l'une ou l'autre et même en proposer, tout ce que j'ai
réussi à comprendre, c'est qu'il s'agit d'un aspect de la réalité où
s'entremêlent religion, philosophie, neurologie, mathématiques,
l'informatique... auxquels il faut ajouter une bonne dose de
science-fiction.
La deuxième est quelle
que soit les personnes à qui on pose des questions, quelles que soient les
opinions émises qu'on avance au cours des conférences auxquelles on
assiste, directement ou indirectement (via films ou vidéos), et quel que soit
l'aspect de l"I.A. dont on dit vouloir aborder, tôt ou tard, les discussions dérapent pour traiter de deux, quatre et même dix sujets
sans rapport entre eux. Exemple : les cyborgs d'un côté et, de
l'autre, les droits
d'auteur sur les imitations d'oeuvres artistiques générées
artificiellement.
Et puis il y a également celle
concernant les contradictions inhérentes aux visions futuristes
de l'IA.
L'exemple le plus parfait de ces contradictions est celui
de ces cyborgs, supposément sans âmes - et donc sans caractères,
sans personnalités, dépourvus de sentiments, sans enthousiasmes, sans
pitié, rancoeur et même sans velléité métaphysique - qui vont éventuellement
décider d'éliminer tous les êtres humains pour
pouvoir dominer le monde.
Je n'ai pas fait le décompte, mais je peux vous jurer que
j'ai dû, au cours des dernières semaines, lire au strict minimum une
centaine d'articles parus sur l'I.A., écouter (regarder) sur YouTube des
dizaines de conférences données par des spécialistes en I.A., jusqu'à
des représentants de supposés groupes de pression voulant, entre autres,qu'on légifère
sur les récentes avancés notamment dans le domaine de la robotique et me
suis même surpris à regarder le contenu d'un Comité Sénatorial Américain
sur ce sujet.
Quant à ChatGPT ou le dernier Photoshop, je vous laisse
le loisir d'aller constater où ils en sont rendus.
Où j'en suis ?
Je salue Simon et Paul (pardon : "paul") qui commencent à
me faire comprendre qu'il ne faut pas entamer de discussions sur le cinéma
avec quelqu'un qui n'a jamais vu Citizen Kane, sur la musique
populaire avec quelqu'un qui est convaincu que Les Beatles l'ont révolutionnée
(ou qu'Elvis fut réellement un King), sur la peinture avec quelqu'un
pour qui une toile de maître est un objet décoratif, sur la littérature
avec quelqu'un pour qui les romans sont de "histoires" et
uniquement des "histoires", ou même, en informatique, avec
quelqu'un pour qui Steve Jobs fut un génie.
Un bémol :
Faut faire attention quand même :
La majorité des informations qu'on peut obtenir sur
Internet à propos de l'IA provient des USA, là où 37% (?) de la
population est convaincue que Trump est une victime...
En guise de conclusion :
Il ne faut pas confondre un outil avec celui qui s'en
sert.
Copernique
Fawzi Malhasti
Texte choisi
Les archers du Roy
(Drame de capes et d'épées)
C'était en quatorze cent trente
Le vicomte de Malmouché
Allait retrouver son amante
La femme du chef des Archers.
Enveloppé d'une sombre cape
Le long des murs il se glissait
Se disant : "Il faut que j'échappe
A la surveillance du guet.
Pour éviter le mari jaloux
Glissons-nous donc à pas de loup."
A ce moment
Les Archers du Roy
Quatre par quatre
Passèrent trois par trois
Criant en bran-
dissant leurs hallebardes :
"Malheur aux cu-
rieux qui nous regardent..."
Alors le vicomte
Claquant des dents
S'enfuit encore plus
Silencieusement,
Silencieusement, silencieusement.
Il arriva près de sa blonde
Qui avait les cheveux châtain.
Elle lui dit : "Mon mari fait sa ronde
On va pouvoir s'aimer un brin."
Pendant une heure ils s'enlacèrent
De joie, ils se mordaient le croupion.
Puis le vicomte lui dit ; "Ma chère
Ça me donne faim, il faut s'taper l'tronc.
A table, dit-il, sans retard.
Donne-moi le cervelas et l'pinard."
A ce moment
Les Archers du Roy
Quatre par six
Passèrent trois par trois.
Le vicomte dit :
"Faut pas t'en faire ma p'tite
J'aime ton chat-
eaubriand aux pommes frites.
Je tire un cou-
teau en cas d'événement.
Soupons, soupons
Silencieusement.
Silencieusement, silencieusement".
Mais voilà que la ronde s'arrête
Et le chef des archers du Roy
S'écria en levant la tête :
"Il y a un gigolo chez moi !"
A ce moment, c'était le plus étrange
Sa femme disait à mi-voix :
"Je vous jure vicomte, mon cher ange,
Qu'elle est beaucoup trop grosse pour moi."
(Elle parlait d'une tranche de jambon.
Qu'il n'y ait pas de confusions.)
A ce moment
Les Archers du Roy
Quatre par neuf
Passèrent trois par trois.
Le pauvre mari cria :
"C'est trop infâme !
Il y a un mec-
réant près de ma femme
En train de baiser...
son petit cou d'enfant.
Arrêtons-les
Silencieusement.
Silencieusement, silencieusement."
Les archers dans l'ombre glissèrent
Mais le vicomte les aperçut.
Alors il saisi sa rapière en criant :
"Oh cré, v'là l'cocu !"
La femme affolée de détresse
Cria ; "Fuyons vite ce logis".
Mais le vicomte aussi vite reprit :
"Belle gonzesse, oublie tes bigoudis."
Ouvrant la fenêtre en tapinois
Tous deux s'enfuirent par les toits.
A ce moment
Les Archers du Roy
Quatre par douze
Fondèrent trois par trois.
Tous s'écrièrent
Ne voyant plus leurs traces,
"Nous sommes des con...
certés par tant d'audace!"
Et comme il faut qu'
une histoire ait un dénouement
Ils partirent définitivement.
Et comme dans un roman
Je m'en vais également,
Silencieusement, silencieusement.
Georges Guibourd, dit Georgius
Fawzi
Paul Dubé
Qu'est-ce qu'une bonne chanson ?
Je n'ose pas le dire, mais ça fait plusieurs
semaines, plusieurs mois même, que je me pose cette question.
Et s'il y a, en principe, quelqu'un qui devrait être en mesure
d'y répondre, c'est bien, aux yeux des autres,
celui qui vous la
pose cette semaine car il en a écouté des dizaines de
milliers.
Il doit avoir sur son (les) disques
externe(s) de son PC quelque chose comme vingt à trente (?) mille
enregistrements d'airs chantés en français, en anglais, en
allemand, en italien et probablement dans une des variantes de
serbo-coate. J'ai dit vingt à trente mille ? Pensez plutôt à
quarante ou cinquante mille ;de quoi graver quelque chose comme
4 000 disques
compacts (CD). Ça a l'air éneaurme - dit comme ça -, mais
ce n'est qu'une fraction de ce que la Grande Bibliothèque (du
Québec) offre à sa clientèle. Cette collection (la mienne)
est le fruit de plus de soixante ans d'écoute et je peux vous
assurer sous serment qu'il n'y pas un seul de ces
enregistrements que je n'ai pas écouté au moins une fois,
certains probablement jusqu'à cinquante fois ou plus. "Oui,
mais...", vous allez me dire ?
Faites le calcul : 2 enregistrements par jour
(cinq, six minutes, le temps de prendre un café), 365 jours par année, pendant soixante
ans - je dis soixante
pour me rajeunir un peu.... - ça fait 43,800 écoutes. Ajouter maintenant
les concerts les heures passées dans une voiture
banlieue-centre-ville-banlieue, les voyages en avion et qui n'a
pas ouvert sa radio le matin et ne la fermer que tard dans une
journée ?
Quoi ?
Qu'est-ce qui joue en arrière-plan pendant
que je vous écrit ceci ? - Les huit premiers nocturnes de
Gabriel Fauré joués par Eric
Heidsiek...
... qui ne valent pas (je parle
des nocturnes de Fauré) ceux de Chopin et encore moins de ceux
de John Field qui en a inventé le genre.
En voici un extrait :
Fauré - Nocturne no.1
(Au piano : Erik Heidsieck)
...
Mais j'en reviens à ma question du début : «Qu'est-ce qu'une bonne chanson ?»
J'ai beau y penser, y repenser,
écouter, écouter à nouveau celles qui me plaisent, en dresser
une liste, étudier le rapport entre les paroles et la musique,
en écouter deux, trois, quatre interprétations et tout ce que
je réussis à discerner - et avec beaucoup d'efforts - c'est
que certains auteurs, compositeurs, arrangeurs et interprètes
ont créé ou ajouté à ce qui se résume en une partition à
laquelle on a inscrit des paroles au-dessus de portées
musicales qu'on publie sous la forme d'un genre petit
format qui en lui-même ne veut rien dire... quelque chose
difficile à décrire.
J'en arrive au moins à une
conclusion : que ceux qui ont créé en tant qu'auteurs,
compositeurs et interprètes leurs propres chansons, des chansons dignes d'être écoutées avec beaucoup d'attention, sont très
rares et, dans le lot, un nom me revient tout le temps (en
français) : Charles Trenet.
Mais j'y reviendrai un de ces
jours. Car au délà de ce Trenet se dessinents des gens comme
Leclerc, Ferré...
Vous savez quoi ? Les gens qui
peuevent se faire une idée sur quoi que ce soit sont bien
chanceux.
paul
L'extrait du mois
Misogyne, moi ?
Voici ce que j'ai lu dans les Carnets de Henry
de Montherlant (Alger - du 19 septembre au 31 mai 1931) :
«Je recopie dans un vieux journal (de février 1929) le texte suivant. La signataire vient d'obtenir le Prix
Femina :
"La gloire. J'ai senti son aile effleurer mon front au soir de ce grand jour, lorsque penchée au balcon de l'hôtel d'Orsay, très haut, presque sous les combes, je regardais Paris, tout phosphorescent dans la nuit brumeuse[...] Paris ma récompense ! La gloire, ce sont les noces silencieuses que nous avons célébrées tous les deux, Paris et moi, ce soir-là ; la
grande Ville Lumière, avec une condescendance toute masculine ; moi, avec un coeur tremblant d'épouse qui craint de ne pas plaire. Puissions nous ne jamais divorcer !
"La gloire, c'est encore la permission de venir s'asseoir quelquefois dans le salon de Madame Alphonse Daudet. De pouvoir frapper à la porte de Madame Marcelle Tinayre. D'être autorisée à monter l'escalier de Madame André Corthis. De Madame Judith. Cladel. La gloire ? Des portes qui s'ouvrent."
«La signataire s'appelait Madame Dunois.»
*
Dominique Dunois
Nom de plume de Marguerite Lemesle, née le 27 avril 1876 à Paris et morte le 16 janvier 1959 à Privas (Ardèche) fut lauréate du Prix Femina en 1928 pour
Georgette Garou.
Comité Fémina en 1926
[De droite à gauche assises,] Mmes E. Duclaux, A. Daudet, Gabrielle Réval, Zanta, Delarue-Mardrus, Myriam Harry , [debout] Saint-René Taillandier, Judith Cladel, Jean Dornis, André Corthis, [?], Hélène Vacaresco, Colette Yver.
(Les photos ci-dessus sont de l'Agence Rol — Le fonds Rol est détenu par la Bibliothèque Nationale de France.)
*
Note :
Le prix Fémina est un prix littéraire français, créé en 1904 par vingt-deux collaboratrices du magazine
La Vie heureuse, afin de constituer une contre-proposition au prix Goncourt, jugé misogyne en raison notamment de son attribution, cette année-là, à Léon Frapié, aux dépens de la favorite Myriam Harry. (Wikipédia)
Simon
Lectures
Les textes qui suivent - et les précédents - ne doivent pas être considérés comme de véritables
critiques au sens de «jugements basés sur les mérites, défauts, qualités et imperfections» des livres,
revues ou adaptations cinématographiques qui y sont mentionnés. Ils se veulent surtout être de
commentaires, souvent sans rapport direct avec les oeuvres au sujet desquelles les chroniqueurs qui
les signent désirent donner leurs opinions, opinions que n'endosse pas nécessairement la direction
du Castor™ ni celle de l'Université de Napierville.
Biographies
François Mauriac - Jean Lacouture - Seuil, 1980,650 p. Alfred Jarry - Patrick Besnier - Fayard, 2005,
725 p. Jean Lorrain - Thibaut d'Anthonay -
Fayard - 2005 - 978 p. Albert Camus -
Herbert R. Lotman -
Seuil - 1978 - 690 p. -
Georges Perec -
Claude Burgelin -
Gallimard - 2023 - 438 p.
...
Marcel Proust -
Georges Painter - Mercure de France - 1966 - 994 p. (2 vols.)
*
L'on sait que ma bibliothèque est
organisée d'une façon assez particulière. J'allais écrire "aménagée", mais le mot
"aménagée" pourrait laisser supposer que mes livres y
sont distribués rationnellement ou d'une certaine manière plus ou moins
"songée", sur différents rayons selon leurs titres, leurs
auteurs ou, au pis aller, selon les sujets dont ils pourraient faire
l'objet : science, littérature, musique, histoire, biographies,
autobiographies, souvenirs, guides de voyages, etc. - Or toutes ces méthodes plus ou moins classiques
de rangement - et il y en a bien d'autres dont la célèbre Dewey- n'ont rien
à voir avec ma façon de classer mes livres.
Vous devez connaître le sketch des deux Ronnies
(britanniques) qui se déroule dans une bibliothèque où les livres
sont classés par couleurs ? - Le voici :
Absurde, vous allez me dire : classer des livres par
leurs couleurs ! Eh bien, c'est pas très loin de ce que je fais depuis
plusieurs années. Figurez-vous que je les classe par éditeurs. Et pour
une simple et unique raison, c'est que les
maisons d'éditions, que ce soit Plon, Gallimard, Bouquins, Seuil, Albin
Michel, Larousse, etc. (même Corti n'échappe pas à cette règle),
publient tous leurs livres en un ou deux formats, parfois trois. Cela a
pour résultat qu'ils peuvent tous tenir dans des étagères adaptées
à leur hauteurs (avec un 'h") à l'intérieur desquelles, il
suffit de les classer en ordre alphabétique. Fini ces rangées de
livres disparates que l'on doit disposer verticalement, horizontalement,
couvertures sur le dessus, de bas en haut ou de droite et à gauche
(pour en lire les titres) et qui font que pour en retirer un il faut en
déplacer quatre et risquer de se retrouver en thérapie pour
torticolis à répétition.
Et puis, ça a un certain côté esthétique ;
Shakespeare vert-bouteille entre les bleus de la PUM et les rouges de la
correspondance de Proust, par exemple, je peux vous assurer que c'est
plaisant à regarder. Quant aux teintes, selon les siècles, des volumes
de la Pléiade, ça a un de ces effets....
N'empêche que, quand on en consulte quelques uns - de
différents éditeurs - au cours d'une semaine ou deux, y'a comme un
fouillis désagréable qui finit par se créer lorsqu'on ne les remet
pas à
leur place et qu'on les empile, parfois dangereusement sur sa table de
travail ou, comme il m'arrive souvent, sur un guéridon
à trois pattes. On se retrouve en présence, comme disait le regretté Comte de
Lautréamont, d'une «...rencontre fortuite d'un parapluie et d'une
machine à coudre sur une table à disséquer.»
Et c'est ce qui m'est arrivé récemment lorsque j'ai consulté,
parmi d'autres, les biographies mentionnées ci-dessus et que je n'ai
pas immédiatement rangées. - Attention hein : consulté
et non lu car des biographies, ça se consulte. Ça ne se
lit pas.
Mais justement, à propos de biographies :
Dans un article paru dans le New York Review of
Books,
le 21 janvier 1999, John Updike (1932-2009), l'écrivain américain, auteur de romans, de nouvelles, de poésie et d'essais critiques sur l'art et la littérature,
écrivait [*] :
[*] Ce qui prouve que je lis
pas n'importe quoi.
«Est-ce que nous avons vraiment besoin de ces
biographies d'auteurs qui ont consacré leur temps à exprimer les sensations et les événements critiques de
leurs vies ? Qu'ont-elles à ajouter à leurs récits ? La plupart des écrivains mènent une vie tranquille ou, même s'ils
en ont vécu des troublées, des frénétiques, des tumultueuses, n'y
ont-ils pas réfléchis pendant ce qui furent, pour eux, des moments calmes ?»
Plus loin, il ajoute qu'une, parmi celles qu'il a
lues, qu'il a trouvée intéressante fut le Proust de Painter
qu'il a considéré comme étant une sorte de prolongation d'À
la recherche car ces deux volumes lui ont permis «d'entrer dans le vaste manoir du roman par une porte
plus ou moins dérobée [...] dans une demeure magnifiquement chargée
de la sensibilité poétique
de Proust, mais de façon plus concrète.» - «Les amateurs de
Proust seront inévitablement attirés par ces deux volumes,
précisa-t-il, car ils y découvriront le même univers, mais dans
un contexte avec lesquel ils seront plus familiers » -
(«...more of the same, mirrored back into reality.»)
*
Si j'ai lu Painter ? Oui. Deux fois même. La
première dans l'édition Mercure de France citée ci-dessus dans l'année
qui a suivi sa parution, puis une deuxième, lors de sa ré-édition
"revue et corrigée" - en anglais - parue des années plus tard.,
mais que je n'ai pas à ma disposition en ce moment. Et lentement,
chaque fois.
Si j'ai été et suis toujours d'accord avec Updike ?
Complètement. Non seulement ce qu'il a écrit sur Painter, mais sur ce
qu'il laisse sous-entendre sur les biographies en général, sauf qu'à
mon grand étonnement, lorsque je me suis retrouvé il n'y a pas
longtemps avec les autres bios mentionnées ci-dessus, toutes en même
temps sur ma table de travail par un concours de circonstances
indescriptibles, j'ai été surpris de constater du nombre de ces études
que j'avais déjà dans ma bibliothèque et, en ajoutant, tous les
volumes que je possède de la collection "Les écrivains de
toujours" (aussi appelée "Les écrivains par eux-mêmes"),
j'ai réalisé que j'en ai toujours été et suis encore un grand
consommateur.
Consommateur ? Oh oui ! Et le mot est exact au sens où
je les dévore sans leur attacher une attention particulière car je les
lis à une vitesse fulgurante.
Je le répète une biograhiem ça ne llit pas :
ça consulte.
paul
*
On me demandait récemment...
... ce que je pensais de Jack Kerouac,
l'auteur de On the Road, la Bible de la Beat
Generation. J'ai répondu par un haussement d'épaules.
Ben quoi ?
On me répond de la même façon quand je
demande à ceux qui ne jurent que par lui ou d'autres
semblables, ce qu'ils pensent de Proust, Joyce, Faulkner,
Hemingway ou Gabriel Garcia Marquez, tous des écrivains du XXe
siècle qui risquent de passer à la postérité parmi les
milliers, les centaines de milliers qui ont publié quelque
chose au cours des - on en est rendu à quoi ? - cent
vingt trois dernières années...
Vous savez, des grands écrivains, il ne s'en
crée pas tous les jours. Deux, trois par siècle ? Mettons
quatre. Six pour ce qui est du XXe car on a beaucoup publié
depuis la fin du XIXe au cours duquel - je n'ai pas trouvé de
statistiques là-dessus - la production de livres a largement dépassé
celle du XVIIIe.
À mon haussements d'épaule - ce qui ne
risque pas d'arriver demain car, de Kerouac, ça faisait une de
ces mèches que j'avais entendu parler de lui - (d'où mon "Rien"),
qu'est ce que vous diriez si j'ajoutais un froncement des
sourcils ?
Copernique
Il y a dix ans dans le Castor™
Monsieur mon passé
Ma grand-mère maternelle est née, croyez-le ou non, le même jour et la même année qu'un certain Adolf
Hitler : le 20 avril 1889. - Ne vous en faites pas : la seule chose qu'ils
ont eue en commun fut une moustache. - Décédée en 1983 (à 94 ans), elle a connu, au cours de son existence, l'avènement du téléphone, du phonographe, de l'automobile, du cinéma muet puis sonore, de l'aviation, de la radio, de la télévision et même du transistor (lire :
Walkman ou calculette et ordinateur) et j'en passe : deux Grandes Guerres, des hommes sur la lune, la bombe atomique et Dieu sait quoi d'autres. Sa grand-mère, née en 1834 disait avoir connu une dame qui avait, de son vivant, vu et parlé à Louis XVI !
Quel est le nom de cet écrivain, né en 1900, dont le père était, à ce moment-là assez âgé et son père, à lui, encore plus âgé lors de la naissance de son fils, étant né en 1788...?
Il écrivait dans son journal, vers 1930, qu'étant allé voir une de ses tantes, elle lui avait dit qu'il n'avait pas connu l'avant-guerre.
"Un peu, tout de même." lui avait-il répondu.
"C'était si beau, avait-elle continué, de voir l'empereur avec ses chevaux
!" - Elle parlait, naturellement, de celle de 1870. - Plus loin, il écrivit que s'il réussissait à atteindre soixante-dix ans et qu'il dirait que son grand-père est né avant la Révolution Française, on le prendrait pour un fou. Or, il est décédé en 1999, à l'âge vénérable de 99 ans !
Il y a des curiosités comme celle-là.
À la maison, j'ai une photo de mon père, né en 1910 ; en culottes courtes, avec des bas qui lui remontent jusqu'à la mi-cuisse et une boucle d'au moins 20 centimètres autour d'un col blanc. Quand je la regarde, j'ai l'impression qu'il appartenait à un tout autre siècle. Il a vécu pourtant dans le mien, ayant même flirté avec un ordinateur avant de mourir. Tout de même assez incroyable puisque sa mère est née en 1878 et son père en 1874, l'année où Verlaine publia ses
Romances sans paroles et Victor Hugo, son dernier roman, Quatrevingt-Treize(*), le roman favori de Staline
(soit dit, en passant...), un fervent admirateur de son inflexible personnage central, Cimourdin, et - tant qu'à être dans les curiosités - le premier roman que j'ai lu du vieil Hugo.
Je pensais à tout cela la semaine dernière lors d'une rencontre avec des collègues dont deux sont à la retraite, deux encore actifs et un jeunot de cinquante ans qui est venu nous rejoindre.
"Mais comment travaillait-on ?" demanda l'un d'entre-nous, encore actif,
"Nous n'avions ni calculette, ni téléphone portable, même pas un fixe dans nos autos, pas de logiciel de traitement de texte, pas de
chiffriers..." - "Même pas de photocopieuse !" renchérit un autre. -
"Personnellement, ai-je ajouté, j'ai connu les règles à calculer, les livres de logarithmes et j'ai été un des premiers à posséder un téléavertisseur
!" - Pas osé mentionner la Gestetner que nous utilisions quand il fallait produire un rapport en plusieurs exemplaires (avec ces
stencils, calamité s'il en était une).
Et y'a les autos. J'en ai connues de toutes sortes. La mienne, en ce moment, a sept ans et quand je monte à bord d'un modèle plus récent, j'ai l'impression qu'elle a en vingt. Mon ex-secrétaire, car je n'en ai plus, conduit une voiture dans laquelle son téléphone portable se branche automatiquement et, dernièrement, j'en ai louée une avec un système GPS intégré ! - Pardon : un système de géolocalisation.
Je disais à l'instant que mon père venait d'un autre siècle : je suis d'un autre siècle avec ma montre-bracelet que je dois remonter tous les soirs, mes crayons à mine, ma plume-fontaine, mes agendas de chez Smythson (de Londres) et mon téléviseur de 21 pouces...
Simon
(*) Et non Quatre-vingt-treize, comme on le lit trop souvent.
*
On reading
Funny how things get you thinking about something else and another thing and then another.
First, let me start by saying this :
I get pretty annoyed when someone suggests that I read this or that book or see this or that film. I'm not like Serge, that Aspie friend of Jeff [Bollinger], but I do read books and watch
films, I think, quite differently than most people : stories don't interest
me ; I do however pay a lot of attention to... how they are told, written or filmed. Ever heard a mystery novel reader who regularly skips
last chapters not having the slightest interest in its whodunit but
makes
it a point to read every word of the previous chapters to see how the story was built ? - Well you just heard about one : me.
Lately, I've been struggling along Virginia Woolf's Mrs. Dalloway whose title was suggested by a good friend of mine (haven't heard of her in a while except that she might be in dire straits but won't talk about it) when another good friend of mine (I seem to have too many girlfriends, my wife says) told me that I should read Les vaisseaux du
coeur, a novel written by Benoîte Groult in 1988.
I found it quite boring at first but having exchanged it for two books written by the Brontë sisters (you want me to read something of yours ? you'll have to read something of mine), I paid my dues and read it from one end to the other (so to speak). - I couldn't understand, at first, why, of all the people I know, she had loaned me this sordid lifelong love story between a male named Gauvin and a female named George (sic) who lived their life separately but made love every time they meet each other (and boy, did they !). Was it a message that she (my friend) wanted to convey ? - I didn't follow that line of thought for, let us say, personal reasons.
Then followed her second book.
I mentioned it two weeks ago : Homer's Odyssey by Gwenn Cooper. Now, that one I liked very much and read it very slowly. It revolves around a blind cat adopted by the author (a real life story). Very well written, extremely interesting (I mean : structurally-wise, style and all, with, maybe, one bad chapter but one can skip it without loosing the essence of it all).
And then I got it :
In my copy of Les vaisseaux du coeur, my friend had written : " […]
You have now, another part of me in your mind and soul ! […]".
My friend had not given me stories to read but part of her. She had given me the most precious thing one can give to another : oneself. And I must admit that it touched me deeply.
The problem now is I'd like to do the same but I just can't find a book with which I can identify myself. Oh I could always tell her to read this or that but I'd have to sit down with her and tell her :
"This is what I read, This is what I understood when I read this part. This is what I saw in this
description..." In a nutshell, I'd have to explain my madness consisting in
continuously and continually looking for clever things and new thoughts but that would be painful wouldn't it ?
I explained that to her in a long letter ('cuz we don't see each other often), one of the most difficult I had to write in years, and then she replied with an unexpected and rather surprising reply :
"Don't worry about it : I read "Le Castor™" every time it comes
out.", she said.
"All of it ?", I asked.
"All of it !", she replied.
Isn't that precious ?
Copernique
P.-S. : If she stills read us,
well... Hello ! and... Miss you ! ('Cuz, she disappeared,
one day, under an obviously made-up excuse.)
*
Écritures
Ce qui m'étonne et me plaît le plus dans le fait d'avoir - à la demande du Professeur et de son fils Copernique - à écrire
"hebdomadairement" des chroniques dans le Castor™, c'est cet aspect trop ignoré de l'écriture et qui est de permettre, en quelque sorte, de revivre certains épisodes de sa vie pour une deuxième fois. Je crois qu'on n'a pas
l'idée sans écrire de ce que peut être, le soir, après le travail,
s'asseoir plutôt que devant la télé, devant son ordinateur et
penser et raconter un événement qui s'est passé la veille, l'avant-veille, il y a des années et même au cours de la journée qui vient de se terminer. C'est le revivre à nouveau, mais plus lentement, en en goûtant tous les moments.
C'était, hier, le sixième anniversaire de notre plus petite, avec sa robe bleue, ses yeux éblouis, son étonnement devant son gâteau de fête.
Ce fut également la première chute à bicyclette de mon fils et son genou éraflé dont il portera des traces toute sa vie.
Et avant-hier le premier baiser que j'ai donné, fébrile, gauchement, un peu gêné, à celle
que j'aimais... et même la tasse renversée par le tout petit chaton qui venait d'arriver et que ne voulait que savoir ce qui se passait devant
lui.
Avec l'écriture, nous apprenons bien choses sur soi qui, autrement,
passeraient sans qu'on s'en aperçoive.
Il n'y a pas longtemps, je pensais à George Burns, un vieux comédien américain qui a presque atteint son centenaire, moment où il devait passer au London Palladium (un contrat signé des années auparavant). Combien de fois a-t-il dit à son auditoire, lors des ses one-man-shows :
"Je ne sais pas ce que chacun de vous fait dans la vie, mais abandonnez-moi ça tout de suite et rentrez dans le show-business. Vous ne le regretterez
jamais." Et c'est un peu comme ça que j'approche l'écriture depuis quelque temps.
J'oublie ces histoires d'écrivains torturés, mal compris, morts dans la misère : j'ouvre une page dans mon ordi et j'écris. N'importe quoi. Je me rappelle ma première journée à la petite école, la fois où j'ai été si malheureux quand ma première amie m'a quitté, ma première
voiture, mes premières vacances, la tour Eiffel lors de mon premier voyage à
Paris...
Il y a deux jours, c'était à un livre que je pensais : "Three Men in a
Boat" de Jerome K. Jerome. Le livre le plus drôle que j'ai
pu lire. Or, j'en avais une copie dans ma bibliothèque. Beaucoup moins intéressant que la première fois. Des longueurs, même. Sauf que,
me rappelant le plaisir que j'ai eu à le lire pour la première fois, je me suis souvenu comment j'avais été heureux de l'avoir eu entre les mains il y a des années de cela et... j'ai été à nouveau aussi heureux, aussi content d'en parcourir les pages.
On ne se penche jamais assez sur son passé, ce passé dont nous sommes tous tributaires.
Et puis, y'a la rencontre hebdomadaire avec les autres rédacteurs du Castor™, rencontre dirigée avec beaucoup d'empathie par Monsieur Pérec qui insiste pour que l'on l'appelle Herméningilde et même Hermy mais que, par respect, nous continuons d'appeler Monsieur Pérec, y compris Monsieur Popp qui, pourtant ne se gêne pas pour appeler Monsieur Dubé,
Paul (avec un "P" majuscule et presque en italique), même s'il est plus âgé que lui. C'est un de mes moments que j'aime le plus dans toutes mes semaines. Il
s'y dégage une atmosphère tout à fait chaleureuse, chacun félicitant l'autre pour sa dernière chronique ou les informations qu'il a recueillies. Un pur délice. Surtout pour moi quand je me vois assis autour d'une table avec des personnalités hors du commun.
Que ceux qui ne connaissent pas les secrets - j'allais écrire le secret - du Castor™ sachent que les choses se passent telles que je viens de les décrire.
A+.
Jeff
*
Et puis...
Il y en a, parmi vous, qui se souviennent
de Nathalie ?
Elle est mère depuis huit ans d'une
charmante fillette et épouse de on-ne-peut-pas- vous-dire-qui. Mais elle nous a donné la
permission de [re]publier sa photo.
Marcel
Proust
Une suite à une causerie animée
par Paul Dubé en la Librairie Côté Gauche
le cinq mai 2022
Le mot de la fin
«Quand j'ai eu trente ans et
que j'ai connu quelqu'un qui en avait cinquante, j'ai été étonné
du peu de connaissance qu'il savait de la vraie vie. Maintenant que
j'en ai cinquante, je suis surpris de ce qu'il a pu apprendre en si
peu de temps.»
- Mark
Twain
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