John Le Carré - Marceline
Desbordes-Valmore - Junk
values, Big lies and Other Truths - Madame Théo Van Rysselberghe
- Batman, Spiderman et Mister America - Mimi Perrin et les Double Six de
Paris - William Butler Yeats, Arthur Conan Doyle et Bram Stoker - Marie Nordlinger - Charles-Louis-Napoléon Bonaparte -
Domenico Scarlatti - Hitler, Staline, Trostky, Tito et Freud - The Hobbit et
The Lord of the Ring - Victor Hugo - A fire-breathing Christian - Le Wishowa Saloon de North Dakota - Benjamin Harrison, Andrew Johnson et Georges W. Bush - Claudio Monteverdi
et Ottavio Rinuccini - La Gelstat - John Ruskin - Paul Claudel - Félix Faure...
Et... Marcel Proust (deux fois plutôt
qu'une).
Bonne Lecture !
Éditorial
Novembre
Nous du Castor™ ne
comprenons pas très bien pourquoi certains - et nombreux par dessus
le marché - membres de la population se sentent tout à coup déprimés par la
venue d'une saison où, enfin, il sera possible de se promener sans croiser des hommes
et des femmes obèses dans des vêtements dont
il faudrait multiplier par deux et même trois la quantité de tissu (*). -
Vous
savez de qui nous voulons parler : de ceux et celles à qui il devrait être
interdit de se déshabiller, dans le noir, seuls, à la maison, derrière
des rideaux tirés.
Oui, nous sommes prêts à le
concéder, y'a les feuilles des arbres en bois qui sont pénibles à ramasser, mais une
fois cette opération terminée, enfin l'on pourra voir les autos venant en
sens inverses dans les courbes lors de ses dépassements. Et les ordures
n'auront plus d'odeur. Et les ceusses qui ne veulent pas se faire vacciner
resteront finalement chez eux ; à rédiger leurs mémoires ou - qui sait ?
- peut-être même leurs testaments.
Dans
quelques jours, des élections ! De quoi se réjouir : possibilité de
remplacer ceux que nous avons élus la dernière fois par d'autres plus représentatifs
parce que élus au suffrage universel.
Et, au moment où vous lirez
ceci, les petits monstres déguisés en Batman, Spiderman et Mister America,
sonnant à nos portes pour des friandises, le jour des morts (sic),
seront disparus.
Défendu de fumer devant eux.
Ça pourrait abîmer leurs petits poumons. Plutôt les gaver de sucre, ces
futurs candidats à l'obésité (voir ci-dessus) ou, au choix, le diabète.
Pensez-y quand même : Noël,
c'est dans moins de huit semaines.
La direction
(*)
(*) À celui qui
nous demandait qui signe nos éditoriaux, la réponse est : celui ou
celle à qui c'est son tour.
Chroniques
Les chroniques précédentes de nos
correspondants pourront être
à nouveau consultées quand elles auront été révisées et reclassées.
Note : Maud vous reviendra le
mois prochain avec de grandes nouvelles.
Herméningilde Pérec
Vieillesse III
Les pensées qui me viennent depuis quelque temps
autour de la vieillesse et qui laissent sous-entendre qu'en
prenant de l'âge je me retrouve dans un monde que je ne comprends
plus, parlant un langue désuète, tout en devenant de plus en plus
isolé, m'amènent à douter de l'existence d'une vie éternelle
qui serait dans la continuité de celle que j'ai vécue jusqu'à
présent.
Entendez par là que je ne doute pas d'une vie après la vie, mais
il m'apparaît peu probable que cette vie aura un rapport
directe avec celle qui, dans mon cas, va se terminer plus tôt
que celles (au pluriel) des jeunes qui font précisément partie
du monde qui est en train de m'échapper.
Mais tout cela est assez superficiel. Ça ne
fait que décrire ce qui pourrait s'appeler une étrange
impression de faire partie d'un groupe,
toujours actif, mais à l'intérieur duquel je ne comprends plus
mon rôle, me contentant de le suivre dans ses déplacements sans savoir où il m'entraîne,
quoique plus je regarde autour
de moi, plus j'étudie le comportement de ceux qui m'entourent, qu'ils
soient plus jeunes ou plus vieux,
plus je réalise qu'ils ne vivent pas dans un monde physique
foncièrement différent du mien : ils ont un ordinateur, j'ai un ordinateur,
ils ont un téléphone intelligent, j'ai un téléphone
intelligent, ils ont la télé en couleurs, j'ai la télé en
couleurs ; et nous allons tous aux mêmes endroits et ce sont aux mêmes
élections que nous faisons face... sauf que leur attitude est
totalement différente. - Ne pas posséder ce qu'ils désirent
semble les
affecter beaucoup plus que cela m'affecte et même m'affectait quand
j'étais jeune ; les inégalités sociales perturbent leur façon
de penser ; l'avenir les inquiète ; les rencontres sont, pour
eux, des moments où ils peuvent se défouler ; ils sont
pessimistes et il leur est impossible de penser
que la situation dans laquelle ils se trouvent n'évoluera pas
fondamentalement au cours de leur vie...
Est-ce que je m'exprime correctement ?
Ce que je veux dire, essentiellement, c'est que,
quel que soit le monde dans lequel nous vivons, eux comme moi, il n'a pas
beaucoup changé depuis des années.
Je ne souviens pas cependant avoir voulu réinventer
la roue. Celle de mes ancêtres, quoique déconcertante à
certains moments, m'a suffi amplement.
Et quand je les relis, ces gens d'un autre âge,
c'est toujours avec plaisir.
Une chose cependant que je ne retrouve pas dans
leurs écrits : ce que les Américains appellent aujourd'hui des junk
values, des big lies ou des other truths.
H. Pérec
Simon Popp
et...
Sexe, mariage et consentement
(Propos interdits au moins de dix-huit ans)
La raison pour laquelle cette chronique n'est pas
sous-titrée "Propos d'un septuagénaire", c'est que je
n'ai pas soixante-et-dix ans (ou plus). Je n'en ai que cinquante ou
à peu près. De loin, peut-être, à ma façon de marcher, on pourrait
dire que j'en ai soixante, mais compte tenu de ce que je constate quand je regarde les couples
d'aujourd'hui (ce qui n'exclut pas ceux d'hier), je m'en donnerais
volontiers quarante,
quarante-deux, mais pas plus... quoique ces âges sont sans rapports avec
celle inscrite sur mon passeport ou mon permis de conduire ; vous savez
: ces
documents que les Gouvernements mettent à notre disposition moyennant
des frais non remboursables et qui ne servent qu'à nous identifier auprès
de leurs représentants.
Assis, un jour, avec mon père qui était au milieu
d'un très visible octogénariat, au parc Jarry (c'est pour vous prouver que je
m'en souviens), ayant, tous les deux aperçu deux jeunes filles dans la
vingtaine, vêtues de façon semi-modestement flamboyante, je me souviens lui avoir dit qu'elles étaient
magnifiques, mais que... "Mais que quoi ? m'avait-il répondu,
tu
crois que ça disparaît avec l'âge ?"
Dans Les Cahiers de la petite dame (*), Madame Mme Théo Van Rysselberghe
décrit, dans je ne sais plus lequel, le soin que mit un jour à son
apparence, André Gide, déjà
dans la soixantaine, avant de se rendre à une réception au cas où il pourrait y rencontrer un jeune homme qui s'intéresserait à lui.
(*) Notes pour l'histoire authentique d'André Gide
- Parues initialement dans Les Cahiers André Gide chez
Gallimard (trop loin en ce moment pour vous en donner la date, mais c'était
dans les années 60).
Il y a quelques années de cela, j'ai lu dans un
interview qu'il avait accordé à un chroniqueur d'un magazine - dont je
ne me souviens plus du nom - Tennessee Williams, dire une ou deux ans avant
sa disparition, qu'il espérait mourir voluptueusement dans les bras d'une
personne jeune et en santé.
Et faut-il rappeler comment est décédé Félix
Faure, président de la République, en février 1899, "dans les
bras" de sa maîtresse, à l'Élysée et les calembours qui
s'ensuivirent (dont le meilleur fut sans doute celui de Clémenceau qui
dit : "qu'il avait voulu être César, mais qu'il ne fut que
Pompée").
Aparté :
Vous savez pourquoi les jeunes filles d'aujourd'hui
ont de la difficulté à rencontrer des jeunes hommes de leur âge,
qui s'habillent convenablement, parlent convenablement, se comportent
convenablement et qu'elles n'auraient pas honte de présenter à leurs
parents ? - C'est que ces jeunes hommes sont déjà en couple avec
leurs semblables.
Suite :
Je me trompe peut-être, mais d'après ce que j'ai
vu, entendu et constaté, il semblerait que les jeunes femmes
d'aujourd'hui ont connus plus d'aventures galantes que les jeunes hommes de leur
âge. - C'est le pendant moderne des hommes qui trompaient leurs femmes
à une époque où les femmes ne trompaient jamais leurs maris. La
question de savoir avec qui n'était jamais posée.
Voici un fait que j'entends régulièrement
depuis plusieurs années, de la bouche d'hommes de cinquante, soixante ans
(et plus) : qu'ils n'aimaient pas particulièrement la ou les femmes qui ils ont épousées,
mais que c'était la seule façon à ce moment-là de s'épanouir
physiquement.
J'ai connu un curé qui, ayant vécu longtemps en
Europe, trouvait fort curieux que les Québécoises (d'alors) faisaient
tout un plat (c'était son expression) quand ils apprenaient que leurs
maris les avaient trompées. - En France, disait-il, c'était presque un
fait divers.
À la réflexion spontanée d'une jeune dame qui, il n'y a
pas très longtemps, me disait ne pas comprendre qu'un couple marié ne sente pas
obligé de divorcer lorsque chacun vit avec une autre personne avec
lequel ou laquelle il ou elle avait des rapports intimes (ce ne
sont pas les mots qu'elle a utilisés), je
n'ai pensé qu'à une seule réponse qui me vient toujours dans ces
circonstances-là d'une réplique de Paul
Claudel qui fait dire à Don Pélage dans son "Soulier de
satin" (troisième scène de la première journée, si je me
souviens bien) :
"Ce n'est pas l'amour qui fait
le mariage, mais le consentement."
J'ai essayé d'expliquer le sens de cette tirade (?) à un ami quelque temps
après, mais il n'a rien compris. Il insistait qu'il s'agissait là d'amitié.
Ma question fut : combien de personnes avec qui vous
avez... et qui sont encore vos amies ?
Cet assemblage de sexe, amour, famille, union (et
consentement) est, à mon avis, un concept strictement judéo-chrétien.
Il n'existe pas, à ma connaissance chez les Islamiques
ou en Asie (ou du moins il n'existait pas du temps ou la femme était
considéré comme faisant partie d'un cheptel [?]). - Il n'existait pas
non plus chez les Amérindiens avant l'arrivée des Européens, à ce que je sache. - C'était un
concept
parfaitement valable du temps où l'espérance de vie était de trente,
quarante ans, mais aujourd'hui ? - Les protestants sont moins hypocrites
: ils peuvent s'entendre sur des conditions pré-nuptiales, admettant
volontiers la possibilité d'une éventuelle séparation. Ils n'ont pas
tort d'ailleurs : les unions maritales, aujourd'hui, durent en moyenne
16 ou 17 ans ; le taux du divorce aux USA est à la veille de dépasser
le 50% ; et les naissances hors-mariage ne cessent d'augmenter...
M'enfin.
J'ai connu une jeune fille qu'on pouvait embrasser sur la
bouche (vous comprenez ce que je veux dire) et lui caresser les appâts
(idem) comme si c'était la chose la plus naturelle du
monde, ; qui a marié un imbécile qui s'en est jamais aperçu. Et elle a dû
continuer comme ça, toute sa vie, sans jamais le tromper.
J'ai connu une autre jeune fille dont l'ultime ambition fut de devenir -
tenez-vous bien - responsable du personnel dans une grande industrie
pharmaceutique et qui a été un jour perturbée quand elle a sut que sa
jeune soeur allait danser nue dan un cabaret pas loin de chez elle pour
lui remettre l'argent qu'elle lui avait prêté.
J'ai connu une troisième jeune fille, puis dame, puis vieille dame, fort habile dans le domaine de l'amour physique, qui n'a jamais
su, sauf une fois ou deux, ce en quoi consistait réellement l'amour
physique mais qui aimait sincèrement tomber en amour.
J'en ai connu une autre d'une pruderie indescriptible dont les seins étaient si beaux qu'on ne pouvait
pas la regarder sans souhaiter qu'elle se penche,
mais qui a terminé sa carrière avec le plus trompeurs des hommes (que
j'ai également connu).
J'ai connu...
Ces souvenirs me sont revenus il n'y a pas si longtemps quand un vieil
ami m'a raconté l'histoire d'une femme ayant eu moins dix, douze amants
(dont lui) qui
s'est un jour offusquée à l'idée que la femme d'un d'entre eux vive en concubinage avec un autre homme.
J'ai connu également une belle jeune fille pour qui
j'aurai vendu mon âme, mais dont la mère a voulu qu'elle épouse
quelqu'un de plus conséquent que ce que je pouvais être à l'époque
et qui a eu je-ne-sais-plus-combien-d'enfants d'un mari qui est mort
dans la quarantaine laissant elle et sa marmaille
dans la presque misère.
Et ce soir...
J'ai pensé qu'il était grandement temps que je m'occupe
des pneus d'hiver pour ma voiture et que je trouve quelqu'un pour dégager
mon entrée car la saison des tempêtes de neige approche.
Simon
P.-S. : À la question qu'une femme pose à son mari, à
savoir s'il a déjà couché avec unetelle ou unetelle, il n'y a qu'une
seule réponse : "De mémoire, je ne m'en souviens pas."
Copernique Marshall
Éducationnement
Une citation
d'abord. Elle est de John Ruskin et est tirée de la première
partie de son "Sesame and the Lilies" (1865) et sa
traduction est de Marcel Proust ("Sésame et les Lys",
1906) car, oui, Proust a été un de ceux qui ont traduit certains
volumes de Ruskin, comme nous l'avons déjà mentionné ici :
«... I receive many letters from parents respecting the education of their children. In the mass of these letters I am always struck by the precedence which the idea of a
"position in life" takes above all other thoughts in the parents' - more especially in the mothers'- minds.
"The education befitting such and such a STATION IN
LIFE" - this is the phrase, this the object, always. They never seek, as far as I can make out, an education good in itself; even the conception of abstract rightness in training rarely seems reached by the writers. But, an education
"which shall keep a good coat on my son's back ; which shall enable him to ring with confidence the
visitors' bell at double-belled doors ; which shall result ultimately in establishment of a double-belled door to his own house ; in a word, which shall lead to advancement in life ;
THIS we pray for on bent knees - and this is ALL we pray for." It never seems to occur to the parents that there may be an education which, in itself,
IS advancement in Life?»
Note
: Les mots anglais en gras ne sont pas repris dans la
traduction de Proust :
«... Je reçois beaucoup de lettres de parents relatives à l’éducation de leurs enfants. Dans la masse de ces lettres je suis toujours frappé de voir l’idée d'une
"position dans la vie" prendre le pas sur toutes les autres préoccupations dans l’esprit des parents, plus spécialement des mères.
"L’éducation convenant à telle et telle condition sociale", telle est la phrase, tel est le but, toujours. Ils ne cherchent jamais, si je comprends bien, une éducation bonne en elle-même ;
même la conception d’une excellence abstraite dans l’éducation semble rarement atteinte par les correspondants. Mais une éducation
«qui maintiendra un bon vêtement sur le dos de mon fils, qui le rendra capable de sonner avec confiance la sonnette du visiteur aux portes à doubles sonnettes ; qui aura pour résultat définitif l’établissement d’une porte à double sonnette dans sa propre maison ; en un mot qui le conduira à l’avancement dans la vie, voilà pourquoi nous prions à genoux, et ceci est tout ce pour quoi nous prions». Il ne paraît jamais venir à l’esprit des parents qu’il puisse exister une éducation qui, par elle-même, soit un avancement dans la vie ?»
C'est ce à quoi je
pensais il y a quelque temps du double point de vue de quelqu'un
qui a eu et éduqué (enfin : qui a fait de son mieux) des enfants
et dont la principale occupation dans la vie a été d'enseigner
à (bémol) des jeunes sur le point de devenir des adultes.
Ajoutez à cette expérience que, comme tout le monde, j'ai
d'abord, moi, été éduqué par des parents et puis je n'ai pas
pu faire autrement que regarder comment les autres éduquaient
leurs enfants.
À
tout ça j'ai pensé après le départ d'un de mes anciens élèves,
aujourd'hui au milieu de la trentaine, venu me rendre visite
parce que, dit-il "j'étais dans le coin et je me disais..."
Et vous savez la
conclusion à laquelle je suis arrivé ?
Qu'on
ne peut enseigner quoi que ce soit sans donner l'exemple.
Qu'on
ne peut pas, non plus, sans exemple, espérer diriger du personnel
Copernique
Jeff Bollinger
La Gestalt
La Gestalt, c'est :
«La psychologie de la forme ou théorie de la Gestalt ou
gestaltisme (de l'allemand, Gestaltpsychologie) est une théorie psychologique et philosophique selon laquelle les processus de la perception et de la représentation mentale traitent les phénomènes comme des formes globales plutôt que comme l'addition ou la juxtaposition d'éléments simples.
Elle se base sur trois postulats :
Les activités psychiques ont lieu dans un
système complexe et ouvert, dans lequel chaque système partiel est
déterminé par sa relation à ses méta-systèmes.
Un système se définit comme une unité
dynamique à partir des relations entre ses éléments
psychologiques.
Un système tend vers une harmonie entre toutes
ses qualités pour permettre une perception ou conception concise et
claire ou : la "bonne forme"
Le gestaltisme est considéré comme une forme précoce et l'une des principales sources, avec la linguistique saussurienne, du courant intellectuel structuraliste qui se généralise au milieu du
XXe siècle. Ils partagent pour l'essentiel les mêmes principes méthodologiques : holisme, intérêt pour les relations entre unités élémentaires, caractère non conscient du modèle théorique.»
(Wikipedia)
Avez-vous compris quelque chose ?
Non ?
Alors ceci :
Qu'est-ce que vous voyez : un vase ou deux profils ? -
Chose certaine : vous ne pouvez pas voir les deux en même temps (1).
C'est ce qu'on appelle le phénomène de la Gelstat.
(1) Quoique, apparemment, ceux qui sont atteint
du syndrome d'Asperger seraient en mesure de ce faire.
Fin de mon introduction.
*
Cela étant dit, excusez-moi si j'ai
osé vous garrocher (2)
une définition conforme au plus pur académisme (3)
d'une chose aussi banale qu'une illusion d'optique, mais c'est la seule façon
que j'ai cru intelligente de vous parler d'un autre aspect de l'éducation
ou des choses qu'on devrait enseigner à nos enfants plutôt que ces
cochonneries que mes jeunes me ramènent de l'école (lire : institution
d'enseignement) presque à tous les jours.
(2) Mot d'origine du Poitou encore utilisé
aujourd'hui au Québec, en Acadie et en Nouvelle-Orléans. (3) Langue incompréhensible aux non-initiés.
Vous risez hein ? Mais dites-vous que ce avec quoi on
bourre le crane des jeunes et des moins jeunes aujourd'hui me fait penser à
ce qu'on enseignait au Moyen-Âge. Un peu plus et on en serait à une terre
plate d'où personne ne se serait rendu jusqu'à la lune dans un monde créé
en six jours par un être tout puissant qui - contradiction s'il en est une
- a dû se reposer toute une journée et qui nous demande de faire la même
chose quoique, dans son cas, être dérangé cette journée-là (par nos
incessantes prières) ne semble pas être un problème.
Avec l'ordre de répéter lors d'un examen
si l'on tient à recevoir son diplôme.
Ce n'est pas quand même ce qu'on leur enseigne qui me dérange
: c'est qu'on leur laisse supposer que ce que l'on demande d'apprendre est
la pure vérité et que sans cette vérité, ils n'iront "nulle
part" dans la vie.
Deux choses :
Est-ce vraiment nécessaire de croire qu'il n'y a
qu'un seul but dans toute vie et c'est celui d'avoir un rôle unique qui
consisterait à oeuvrer dans un domaine quelconque pour avoir les
moyens d'acheter plus de biens que son voisin et ainsi croire que l'on
a réussi ?
Est-ce qu'une bonne éducation ne devrait pas être
en elle-même une voie vers un véritable épanouissement de soi ?
Y'a quand même un aspect de l'être humain que j'ai
toujours trouvé indéniable et c'est sa curiosité.
Regardez les jeunes d'aujourd'hui, avant qu'on les envoie
à l'école et même à la maternelle : ils s'intéressent à tout ce qui
les entoure et ne font que poser des questions : pourquoi le soleil se
couche, qu'est ce qui fait que l'eau est humide, que le feu brûle, que
le gazon pousse et que les arbres sont verts.
Faut-il vraiment, quand on n'a pas la réponse, leur expliquer
qu'il y a un bon dieu qui s'occupe de ces choses-là ?
Personnellement ? je n'ai pas l'intention - je
n'ai jamais eu l'intention -, pour
me faire obéir, de dire à mes enfants qu'ils vont souffrir dans un feu qui ne se
consumera jamais - et
pour l'éternité - s'ils ne m'obéissent pas ou, tant qu'à y être, s'ils
se mettent à se demander si Jésus-Christ a vraiment existé.
Jeff
George Gauvin
Novembre
Je m'en souviens comme si c'était hier.
Je n'avais pas encore perdu ce qu'on ne devrait
jamais perdre.
Il était beau, il était grand. Il avait des
bras faits pour m'enlacer.
Mais il me dit :
«Je ne sais pas si je t'aime. Un jour, je ne
vois que ta beauté et tes qualités. Le lendemain, je ne vois que
ma laideur et mes défauts.
«Et notre vie fait de fins de mois.
«Je nous vois mal au-dessus d'un berceau.
«Je n'ai pas le courage d'affronter notre
avenir.»
Il a pris mes mains, les a mises dans les
siennes et les a embrassées doucement.
Et il est parti.
Jamais je n'avais vu une âme aussi malheureuse
que la sienne.
Puis, s'éloignant, j'ai cru tout à coup qu'il
souriait.
Novembre ? Un mois funèbre.
George
Fawzi Malhasti Morceau choisi
L'attente
Quand je ne te vois pas, le temps m'accable, et l'heure
A je ne sais quel poids impossible à porter :
Je sens languir mon coeur, qui cherche à me quitter ;
Et ma tête se penche, et je souffre et je pleure.
Quand ta voix saisissante atteint mon souvenir,
Je tressaille, j'écoute... et j'espère immobile ;
Et l'on dirait que Dieu touche un roseau débile ;
Et moi, tout moi répond : Dieu ! faites-le venir !
Quand sur tes traits charmants j'arrête ma pensée,
Tous mes traits sont empreints de crainte et de bonheur ;
J'ai froid dans mes cheveux ; ma vie est oppressée,
Et ton nom, tout à coup, s'échappe de mon coeur.
Quand c'est toi-même, enfin ! quand j'ai cessé d'attendre,
Tremblante, je me sauve en te tendant les bras ;
Je n'ose te parler, et j'ai peur de t'entendre ;
Mais tu cherches mon âme, et toi seul l'obtiendras !
Suis-je une soeur tardive à tes voeux accordée ?
Es-tu l'ombre promise à mes timides pas ?
Mais je me sens frémir. Moi, ta soeur ! quelle idée !
Toi, mon frère ! ... ô terreur ! Dis que tu ne l'es pas !
Marceline Desbordes-Valmore
1786 - 1859
Fawzi
Paul Dubé
And for my next act, I shall set myself on
fire
Suite à un colosse chantant avec une voix de
fausset (falsetto) une chanson américaine du début du siècle
dernier (voir notre précédent Castor™) voici :
Claudio Monteverdi
Roulement de tambour, s.v.p. :
Qu'est-ce que c'est ?
La toccata que l'on entend au début du premier acte de
son opéra L'Orfeo (1607).
Elle est habituellement jouée par
des musiciens (vents et percussion) soit à l'extérieur de la
salle ou faisant interruption par où les spectateurs sont arrivés
pour rejoindre les autres qui sont dans la fosse de
l'orchestre. Elle sert à introduire un leitmotiv, mais également à
attirer l'attention comme on le fait dans une foire : "Attention
! Quelque chose va se produire sous peu, pour votre grand
plaisir..."
***
Je crois avoir écrit il y a longtemps que je
n'étais pas friand de l'opéra surtout du genre bel canto ou
des arias interrompent continuellement ce qui se passe au
cours d'une pièce de théâtre qui, tout compte fait, pourrait
être intéressante.
(Alphonse Allais écrivait à ce propos, ayant
décidé d'aller, justement en voir une, qu'il ne comprenait
pas pourquoi on avait permis aux occupants des premiers rangs
d'amener avec eux des instruments de musique...)
Des autres opéras, j'en apprécie
certains dont les auteurs sont : ce Claudio Monteverdi,
mais aussi Richard
Wagner et Claude Debussy. - Pas pour les mêmes raisons, il va
sans dire. - Je reviendrai un jour sur les deux derniers, mais
j'ai trouvé récemment un poème mis en musique par le premier
il y aura bientôt quatre siècles que j'aimerais vous faire
entendre aujourd'hui.
Son titre est Zefiro Torna et a été écrit
par le librettiste Ottavio Rinuccini (1562-1621).
Le voici, interprété par :
Nuria Rial, Philippe Jaroussky et
l'Ensemble L'Arpeggiata
Zefiro
Tornade Monteverdi
Les paroles ? Vous les trouverez à cette
adresse (et traduites en plus).
J'imagine que vous aimeriez en connaître
un peu plus sur le contre-ténor Philippe Jaroussky. C'est ici.
Oui, je sais : c'est une chanson qu'on
devrait chanter au printemps, mais qui a dit qu'il fallait être logique
pour tenir une chronique dans le Castor™ ?
paul
L'extrait du mois
Napoléon le Petit
Le jeudi 20 décembre 1848, l’Assemblée constituante, entourée en ce moment-là d’un imposant déploiement de troupes, étant en séance, à la suite d’un rapport du représentant Waldeck-Rousseau, fait au nom de la commission chargée de dépouiller le scrutin pour l’élection à la présidence de la République, rapport où l’on avait remarqué cette phrase qui en résumait toute la pensée : « C’est le sceau de son inviolable puissance que la nation, par cette admirable exécution donnée à la loi fondamentale, pose elle-même sur la Constitution pour la rendre sainte et inviolable » ; au milieu du profond silence des neuf cents constituants réunis en foule et presque au complet, le président de l’Assemblée nationale constituante, Armand Marrast, se leva et dit :
« Au nom du peuple français,
« Attendu que le citoyen Charles-Louis-Napoléon Bonaparte, né à Paris, remplit les conditions d’éligibilité prescrites par l’article 44 de la Constitution ;
« Attendu que, dans le scrutin ouvert sur toute l’étendue du territoire de la République pour l’élection du président, il a réuni la majorité absolue des suffrages ;
« En vertu des articles 47 et 48 de la Constitution, l’Assemblée nationale le proclame président de la République depuis le présent jour jusqu’au deuxième dimanche de mai 1852. »
Un mouvement se fit sur les bancs et dans les tribunes pleines de peuple ; le président de l’Assemblée constituante ajouta :
« Aux termes du décret, j’invite le citoyen président de la République à vouloir bien se transporter à la tribune pour y prêter serment. »
Les représentants qui encombraient le couloir de droite remontèrent à leurs places et laissèrent le passage libre. Il était environ quatre heures du soir, la nuit tombait, l’immense salle de l’Assemblée était plongée à demi dans l’ombre, les lustres descendaient des plafonds, et les huissiers venaient d’apporter les lampes sur la tribune. Le président fit un signe et la porte de droite s’ouvrit.
On vit alors entrer dans la salle et monter rapidement à la tribune un homme jeune encore, vêtu de noir, ayant sur l’habit la plaque et le grand cordon de la légion d’honneur.
Toutes les têtes se tournèrent vers cet homme. Un visage blême dont les lampes à abat-jour faisaient saillir les angles osseux et amaigris, un nez gros et long, des moustaches, une mèche frisée sur un front étroit, l’œil petit et sans clarté, l’attitude timide et inquiète, nulle ressemblance avec l’empereur ; c’était le citoyen Charles-Louis-Napoléon Bonaparte. Pendant l’espèce de rumeur qui suivit son entrée, il resta quelques instants la main droite dans son habit boutonné, debout et immobile sur la tribune dont le frontispice portait cette date : 22, 23, 24 février, et au-dessus de laquelle on lisait ces trois mots : Liberté, Égalité, Fraternité.
Avant d’être élu président de la République, Charles-Louis-Napoléon Bonaparte était représentant du peuple. Il siégeait dans l’Assemblée depuis plusieurs mois, et, quoiqu’il assistât rarement à des séances entières, on l’avait vu assez souvent s’asseoir à la place qu’il avait choisie sur les bancs supérieurs de la gauche, dans la cinquième travée, dans cette zone communément appelée la Montagne, derrière son ancien précepteur, le représentant Vieillard. Cet homme n’était pas une nouvelle figure pour l’Assemblée, son entrée y produisit pourtant une émotion profonde. C’est que pour tous, pour ses amis comme pour ses adversaires, c’était l’avenir qui entrait, un avenir inconnu. Dans l’espèce d’immense murmure qui se formait de la parole de tous, son nom courait mêlé aux appréciations les plus diverses. Ses antagonistes racontaient ses aventures, ses coups de main, Strasbourg, Boulogne, l’aigle apprivoisé et le morceau de viande dans le petit chapeau. Ses amis alléguaient son exil, sa proscription, sa prison, un bon livre sur l’artillerie, ses écrits à Ham, empreints, à un certain degré, de l’esprit libéral, démocratique et socialiste, la maturité d’un âge plus sérieux ; et à ceux qui rappelaient ses folies ils rappelaient ses malheurs.
Le général Cavaignac, qui, n’ayant pas été nommé président, venait de déposer le pouvoir au sein de l’Assemblée avec ce laconisme tranquille qui sied aux républiques, assis à sa place habituelle en tête du banc des ministres à gauche de la tribune, à côté du ministre de la justice Marie, assistait, silencieux et les bras croisés, à cette installation de l’homme nouveau.
Enfin le silence se fit, le président de l’Assemblée frappa quelques coups de son couteau de bois sur la table, les dernières rumeurs s’éteignirent, et le président de l’Assemblée dit :
« Je vais lire la formule du serment. »
Ce moment eut quelque chose de religieux. L’Assemblée n’était plus l’Assemblée, c’était un temple. Ce qui ajoutait à l’immense signification de ce serment, c’est qu’il était le seul qui fût prêté dans toute l’étendue du territoire de la République. Février avait aboli, avec raison, le serment politique, et la Constitution, avec raison également, n’avait conservé que le serment du président. Ce serment avait le double caractère de la nécessité et de la grandeur ; c’était le pouvoir exécutif, pouvoir subordonné, qui le prêtait au pouvoir législatif, pouvoir supérieur ; c’était mieux que cela encore ; à l’inverse de la fiction monarchique où le peuple prêtait serment à l’homme investi de la puissance, c’était l’homme investi de la puissance qui prêtait serment au peuple. Le président, fonctionnaire et serviteur, jurait fidélité au peuple souverain. Incliné devant la majesté nationale visible dans l’Assemblée omnipotente, il recevait de l’Assemblée la Constitution et lui jurait obéissance. Les représentants étaient inviolables, et lui ne l’était pas. Nous le répétons, citoyen responsable devant tous les citoyens, il était dans la nation le seul homme lié de la sorte. De là, dans ce serment unique et suprême, une solennité qui saisissait le cœur. Celui qui écrit ces lignes était assis sur son siège à l’Assemblée le jour où ce serment fut prêté. Il est un de ceux qui, en présence du monde civilisé pris à témoin, ont reçu ce serment au nom du peuple, et qui l’ont encore dans leurs mains. Le voici :
« En présence de Dieu et devant le peuple français représenté par l’Assemblée nationale, je jure de rester fidèle à la République démocratique une et indivisible et de remplir tous les devoirs que m’impose la Constitution. »
Le président de l’Assemblée, debout, lut cette formule majestueuse ; alors, toute l’assemblée faisant silence et recueillie, le citoyen Charles-Louis-Napoléon Bonaparte, levant la main droite, dit d’une voix ferme et haute :
« Je le jure !»
Le représentant Boulay (de la Meurthe), depuis vice-président de la République, et qui connaissait Charles-Louis-Napoléon Bonaparte dès l’enfance, s’écria : –
C’est un honnête homme ; il tiendra son serment !
Le président de l’Assemblée, toujours debout, reprit, et nous ne citons ici que des paroles textuellement enregistrées au Moniteur : –
Nous prenons Dieu et les hommes à témoin du serment qui vient d’être prêté. L’Assemblée nationale en donne acte, ordonne qu’il sera transcrit au procès-verbal, inséré au Moniteur, publié et affiché dans la forme des actes législatifs.
Il semblait que tout fût fini ; on s’attendait à ce que le citoyen Charles-Louis-Napoléon Bonaparte, désormais président de la République jusqu’au deuxième dimanche de mai 1852, descendit de la tribune. Il n’en descendit pas ; il sentit le noble besoin de se lier plus encore, s’il était possible, et d’ajouter quelque chose au serment que la Constitution lui demandait, afin de
faire voir à quel point ce serment était chez lui libre et spontané ; il demanda la parole. –
Vous avez la parole, dit le président de l’Assemblée.
Charles-Louis-Napoléon Bonaparte
L’attention et le silence redoublèrent.
Le citoyen Louis-Napoléon Bonaparte déplia un papier et lut un discours. Dans ce discours il annonçait et il installait le ministère nommé par lui, et il disait :
« Je veux, comme vous, citoyens représentants, rasseoir la société sur ses bases, raffermir les institutions démocratiques, et rechercher tous les moyens propres à soulager les maux de ce peuple généreux et intelligent qui vient de me donner un témoignage si éclatant de sa
confiance. »
Il remerciait son prédécesseur au pouvoir exécutif, le même qui put dire plus tard ces belles paroles : Je ne suis pas tombé du pouvoir, j’en suis
descendu, et il le glorifiait en ces termes :
« La nouvelle administration, en entrant aux affaires, doit remercier celle qui l’a précédée des efforts qu’elle a faits pour transmettre le pouvoir intact, pour maintenir la tranquillité
publique.
« La conduite de l’honorable général Cavaignac a été digne de la loyauté de son caractère et de ce sentiment du devoir qui est la première qualité du chef de l’État.»
L’Assemblée applaudit à ces paroles ; mais ce qui frappa tous les esprits, et ce qui se grava profondément dans toutes les mémoires, ce qui eut un écho dans toutes les consciences loyales, ce fut cette déclaration toute spontanée, nous le répétons, par laquelle il commença :
« Les suffrages de la nation et le serment que je viens de prêter commandent ma conduite future.
« Mon devoir est tracé. Je le remplirai en homme d’honneur.
« Je verrai des ennemis de la patrie dans tous ceux qui tenteraient de changer, par des voies illégales, ce que la France entière a établi. »
Quand il eut fini de parler, l’Assemblée constituante se leva et poussa d’une seule voix ce grand cri :
Vive la République !
Louis-Napoléon Bonaparte descendit de la tribune, alla droit au général Cavaignac, et lui tendit la main. Le général hésita quelques instants à accepter ce serrement de main. Tous ceux qui venaient d’entendre les paroles de Louis Bonaparte, prononcées avec un accent si profond de loyauté, blâmèrent le général.
La Constitution à laquelle Louis-Napoléon Bonaparte prêta serment le 20 décembre 1848
« à la face de Dieu et des hommes » contenait, entre autres articles, ceux-ci :
« ART. 36. Les représentants du peuple sont inviolables.
« ART. 37. Ils ne peuvent être arrêtés en matière criminelle, sauf le cas de flagrant délit, ni poursuivis qu’après que l’Assemblée a permis la poursuite.
« ART. 68. Toute mesure par laquelle le président de la République dissout l’Assemblée nationale, la proroge, ou met obstacle à l’exercice de son mandat, est un crime de haute trahison.
« Par ce seul fait, le président est déchu de ses fonctions, les citoyens sont tenus de lui refuser obéissance ; le pouvoir exécutif passe de plein droit à l’Assemblée nationale. Les juges de la haute cour se réunissent immédiatement à peine de forfaiture ; ils convoquent les jurés dans le lieu qu’ils désignent pour procéder au jugement du président et de ses complices ; ils nomment eux-mêmes les magistrats chargés de remplir les fonctions du ministère public. »
Moins de trois ans après cette journée mémorable, le 2 décembre 1851, au lever du jour, on put lire, à tous les coins des rues de Paris, l’affiche que voici :
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS,
LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Décrète :
« ART. 1er. L’Assemblée nationale est dissoute.
« ART. 2. Le suffrage universel est rétabli. La loi du 31 mai est abrogée.
« ART. 3. Le peuple français est convoqué dans ses comices.
« ART. 4. L’état de siège est décrété dans toute l’étendue de la première division militaire.
« ART. 5. Le conseil d’État est dissous.
« ART. 6. Le ministre de l’intérieur est chargé de l’exécution du présent décret.
« Fait au palais de l’Élysée, le 2 décembre
1851.
LOUIS-NAPOLÉON BONAPARTE
En même temps Paris apprit que quinze représentants du peuple, inviolables, avaient été arrêtés chez eux, dans la nuit, par ordre de Louis-Napoléon Bonaparte.
Victor Hugo - en exil en Belgique - 1852
Lectures
Les textes qui suivent - et les précédents - ne doivent pas être considérés comme de véritables
critiques au sens de «jugements basés sur les mérites, défauts, qualités et imperfections» des livres,
revues ou adaptations cinématographiques qui y sont mentionnés. Ils se veulent surtout être de
commentaires, souvent sans rapport direct avec les oeuvres au sujet desquelles les chroniqueurs qui
les signent désirent donner leurs opinions, opinions que n'endosse pas nécessairement la direction
du Castor™ ni celle de l'Université de Napierville.
Autour du dernier roman de John Le Carré
: Silverview
(Propos de Simon Popp et de Copernique Marshall)
Rares sont les écrivains contemporains (*)
que nous lisons et encore plus rares ceux que nous recommandons.
(*) Les écrivains qui ont publié leur
premier livre après 1950 pour Simon Popp et après 1970 pour
Copernique Marshall.
Nous partageons tous les deux la même aversion
envers les Best-Sellers et les Prix Littéraires pour
les raisons que, tour à tour, nous avons déjà exprimés ici,
notamment le fait qu'ils n'ont jamais soulevé un intérêt autre que
momentané en attirant l'attention, souvent en profondeur - nous
sommes prêts à l'admettre -, sur des situations ou des sujets la
plupart du temps à la mode, qui frappent l'imagination, mais vite
oubliés parce que trop spécifiques à une certaine époque, une
certaine région, un certain courant de pensées contrairement à une
littérature plus intellectuelle, généraliste, universelle, posant
plus de questions qu'offrant des réponses...
De plus, nous sommes réfractaires aux livres dont le
seul intérêt ne consiste qu'à raconter des "histoires",
aussi habilement, astucieusement ou intelligemment qu'elles
puissent être construites. (*) - "Sauf
pour nous détendre" tient à préciser Simon !
(*)"Cleverly constructed" (Copernique)
Un livre, pour avoir une certaine valeur, doit, à
notre avis, être en mesure de s'infiltrer dans nos pensées de telle sorte à
lui donner une nouvelle façon de voir le monde. De même que la
musique nous fait connaître des émotions qui, sans elle, ne nous
seraient jamais venues à l'esprit, un livre se doit de nous rendre
plus lucide, plus clairvoyant face à la vie. - Osera-t-on dire "plus
intelligent" ? - Ça y est : c'est fait.
Oui, les premiers livres de ce
genre que l'on a lus dans notre jeunesse n'ont pas été nécessairement des
chefs-d'oeuvres, mais, une fois qu'on en a eu lus quelques uns, une fois
qu'on s'est mis à connaître ne serait-ce que les titres de ceux qui, par leur pérennité et les acclamations
qu'ils continuaient de soulever des années après leur première
publication, il nous est paru évident que ces vers eux que nous
devions nous tourner. Mais, pour les nouveaux, comment les
discerner parmi les milliers, bientôt les centaines de milliers, que
l'on publie chaque année ?
Notre méthode fut et est encore aujourd'hui de ne
lire que les livres qui ont atteint un certain âge. Mais elle est
loin d'être infaillible.
Ce qui nous amène aux écrivains et vous allez voir
pourquoi :
Nous sommes dans la troisième décennie du XXIe siècle
et il nous paraît de plus en plus probable que, parmi les grands écrivains
du XXe, seuls trois ou quatre semblent destinés à être encore là dans vingt, trente - mettons cinquante
ans. - Proust, Joyce, Céline ? - Proust a dépassé le cap des cent
ans et semblent être une valeur sûre. Joyce, moins. Quant à Céline...
chose sûr on parlera encore de lui, mais sera-t-il lu ? - On nous avance
cependant souvent les noms de : Hemmingway, Virginia Woolfe, Orwell, Steinbeck, Faulkner... À se
demander ce qui a bien pu arriver à Gide, Sartre, Fitzgerald,
Vonnegut, Marquez... et même Camus... qui ne furent quand même pas
des manchots en leur temps (Qu'on nous pardonne de ne pas mentionner dans
cette liste Bukowski, Kerouac, Ginsberg et cie !) (*)
(*) Si la chose vous intéresse, le site Famous-Writers-20th-Century
en liste plus de mille (nous n'avons pas eu le courage de nous
rendre jusqu'à la fin) à partir de divers critères : noms
soumis par leurs lecteurs, nombre de sites Internet leur ayant été dédiés,
recherches effectués via Google, etc. - Résultat très sérieux
puis que, en tête, se trouve le nom de J.R.R. Tolkien, l'auteur de The Hobbit et The Lord of the
Ring (sic). -
Joyce y figure en 29e place et Proust en 44e.
Cela étant dit, nous serions bien embêtés de
vous dresser une liste des cinq, dix, vingt écrivains qui, selon nous,
sont susceptibles d'être encore là dans dix ans, encore moins
cinquante ou cent ans. Parmi nos favoris - ce qui ne veut rien dire -,
les cinq premiers noms que nous vous donnerions un lundi pourraient
s'avérer être sixième ou onzième le jeudi suivant. The flavour
of the week est une chose qui varie chez nous continuellement.
Un nom, cependant, refait
continuellement surface dans nos rares mais continuelles pensées et
c'est celui que nous mentions au début de ce mini-essai : celui de
John Le Carré.
John Le Carré
Source : Radio-Canada
Pourquoi ?
Parce qu'au fur et à mesure que nous le lisons et
le relisons, nous lui trouvons constamment de nouvelles
qualités.
Parfois , c'est dans la structure de ses récits. La
fois suivante, c'est dans le choix de ses mots ou expressions. Et
puis, plus tard, le profondeur de ses personnages. Assez qu'il nous
arrive souvent de nous mettre à la recherche d'un passage dont nous
nous souvenons tout-à-coup pour le retrouver dans une forme dont on
avait oublié certaines nuances.
Bien sûr, nous avons toujours nos incontournables :
Shakespeare, Racine, Saint-Simon, Pline le Jeune, Virgile,
Gide, Verlaine et même Voltaire (et d'autres), mais ce sont des
auteurs qui sont dans une catégorie tout à fait spéciale. Tous les
autres, nous les jugeons à partir de leurs écrits ou de ce que nous
nous en souvenons. Sauf John Le Carré que nous n'arrivons pas à
classer, mais qu'instinctivement nous nous disons que...
Mais un (autre) mot d'abord sur John Le Carré... en
français
Nous en avons déjà parlé, soulignant le travail de Mimi Perrin (
1926- 2010) et de sa fille
Isabelle pour ce qui est de tous les romans de Le Carré depuis The
Russian House. (Voir l'édition du Castor du 2 juillet
2018.)
Vous ne savez pas qui est Mimi Perrin ? La jazzwoman
à l'origine des Double Six de Paris ? Alors lire l'article qu'on lui
a consacré Philippe Broussard dans Le Vanity Fair de septembre
2016.
Jeannine, dite Mimi, Perrin
KEYSTONE-FRANCE\GAMMA-RAPHO VIA GETTY IMAGES
(Du site précité)
Vous y apprendrez comment elle est devenue la
traductrice à qui Le Carré a fait confiance pour le traduire en français,
lui qui, on l'a vu et entendu chez Pivot, connaissait très bien la
langue française et la difficulté que pouvait représenter le style
très particulier de ses textes, écrits dans une langue plus que British.
Et puis également comment sa fille, Isabelle a pris sa relève depuis
sa disparition.
Nous le mentionnons car de tous les
traducteurs ou traductrices à qui on va vraisemblablement confier la
traduction du dernier roman de Le Carré, Silverview(*),
ce serait malheureux, considérant qu'il n'est plus des nôtres, que ce
soit à quelqu'un d'autre.
(*) La traduction de Silverview devrait paraître au printemps de
2022
Pourquoi ?
Parce qu'il s'agit d'un roman très particulier.
Vous pourrez en lire les détails dans la
postface qui fait partie de sa version originelle anglaise (octobre
2020) que vous
trouverez ci-jointe dans une traduction
en français que nous avons confiée à notre Madame Fawzi
Malhasti. (À noter la note sur les copyrights rattachée à cette
postface).
Silverview - Penguin Canada - Penguin Random House, 2021
Cette postface a été rédigée par Nick Cromwell
(un des fils de Le Carré) qui confirme que ce dernier roman était à
son avis, bel et bien terminé, prêt à paraître, mais que,
pour diverses raisons son père a tenu à ce qu'il ne soit publié qu'après
sa mort. Sur ce point, il avance une hypothèse très plausible qu'il
est difficile de mettre en doute, mais on peut y lire en filigrane que
cette décision a occasionné de nombreuses corrections,
ajouts, suppressions, substitutions, modifications de certains scènes, dans l'ordre même du récit, sans compter
les ajustements que Le Carré a dû faire dans sa façon de
s'exprimer, jusqu'à l'utilisation d'une expression plutôt qu'une
autre, un mot de vocabulaire plus précis, l'ordre des phrases à
l'intérieur d'un paragraphe, etc.
C'est ce qui nous fait dire,
pour en revenir à sa traduction, qu'elle sera sans doute la plus
difficile des romans de Le Carré qu'Isabelle Perrin aura à faire.
Cette opinion, nous ne l'avançons point à la légère.
Silverview - un premier contact :
Est-ce que nous avons déjà dit que tous ceux
que nous avons rencontrés et qui ont lu une première fois À la
recherche du Temps perdu de Proust (rares sont ceux qui ne l'ont pas
lu une deuxième et même une troisième fois [*])
ont tous ralenti le rythme de leur lecture lorsqu'ils en sont
arrivés à sa dernière partie (Le Temps retrouvé) ? - C'est
qu'ils savaient, qu'après avoir lu cette partie, ils n'auraient plus rien
à lire de cet écrivain qui les a envoûtés pendant - ça s'est vu -
plusieurs mois (car Proust savait qu'il devait écrire son roman de
manière à ce que ses lecteurs s'aperçoivent que ce qu'ils étaient
à la fin n'étaient celui qu'ils étaient au début - d'où son thème
général, mentionné explicitement dans son titre, qui n'était nul
autre que le Temps).
[*] Copernique, deux fois ; Simon, trois
(dont une fois en anglais) ; Paul nous dit peut-être cinq fois (car
il en ait continuellement à en relire de longs passages) ; et, peu
avant sa mort, l'écrivain américain, Shelby Foote, en était à sa
neuvième...
Par respect, sans doute, nous en sommes à ce point
avec Le Carré.
Vous attendre à ce qu'on vous reparle de ce Silverview
dans les semaines mois qui vont suivre car nous n'en avons, au moment où
nous rédigeons ces lignes et ce sans le savoir, lu (surtout relu), chacun de notre
côté, que les trois premiers chapitres, mais... que
de notes nous avons prises, que de mots de vocabulaire nous avons
notés dans notre lecteur (Copernique) ou dans un carnet (Simon) !
Conséquence de ce que nous disions il y a deux
minutes : le temps qu'a dû mettre Le Carré à écrire ce qui semble être un de ses grands romans... Il nous paraît jusqu'à présent
être comparables
à son Espion qui venait du froid ou les trois de sa trilogie
autour de Karla (La taupe, Comme un collégien, Les Gens de Smiley)
[*].
[*] Auxquels s'ajoutent Le Tailleur de
Panama (Copernique), Un Traite à notre goût (Simon) et L'Héritage
des espions (les deux).
Voici, en un premier temps, quelques mots et
quelques expressions que nous avons retenus :
Les verbes to glower, to jab, to scowl,
to delve, to bridle...
Les motsforbearance, bubble to, gaunt,
dismal, clamorous, cruets, humburg, fawn (couleur), diffidence,
nimbleness, anon, gimnrack...
Les expressions - ah ! les expressions -
dans la plus pure tradition des euphémismes britanniques :
To vanish from a stricken household
seriously affected by undesirable conditions
That's our household : we tiptoe around
each other
Definitely not equipped for celibacy
A footling recommendation
As mad as a flute (ou : as two short
planks)
I am a British mongrel
We were incarcerated in the same appalling
public school
A bender of a lifetime
A bunch of American-financed born-again
evangelical mind-benders with short hair and smart ties who
carried him to a Swiss mountaintop and turned him into a
fire-breathing Christian
The Sparrowfart Express
She only slept with the first fifteen...
Et tout ça, c'est sans tenir compte, comme
d'habitude, des scènes qui semblent n'avoir aucun rapport entre
elles, des personnages aux passés ou aux occupations étranges : un
libraire qui a abandonné un important poste dans The City, un client
qui semble en connaître beaucoup trop sur le père de ce libraire, une
serveuse d'origine polonaise, une femme marié à un Franc-maçon
jardinier, agent immobilier et conseiller municipal...
Au plaisir de vous revenir,
Simon Popp et Copernique Marshall
P.-S. : Lire Le Carré en anglais ? Pas si vous
n'êtes pas parfait bilingue. - "Et même si", ajoute
Copernique qui a bien hâte de voir comment Isabelle Perrin va traduire
ce Fire-breathing Christian.
Il y a dix ans dans le Castor™
Exposition
Jusqu'à la mi-novembre, au Musée du Grand Marshall
- fermeture les lundis :
Transport et circulation
Le Musée du Grand Marshall est fier de présenter
à sa distinguée clientèle une collection unique en son genre et
dont on ne reverra pas l'équivalent avant plusieurs années étant
donné la forte demande des objets qui y seront exposés.
En provenance des États-Unis, d'Europe et même
d'Asie, dès demain, le Musée ouvrira ses portes sur un rare ensemble
de cônes, de barricades, clôtures, bornes, avis de barrages, barrières
et enseignes de circulation (dont six modèles différents de détour
et huit de sens uniques) destinés
à orner les rues de la ville de Montréal au cours des prochaines années
et dont l'UdeNap a pu obtenir temporairement la garde avant leur
livraison.
Parmi les objets présentés : des feux de
circulation de courte durée, des avis de fermeture de rues et même
des annonces de chantiers qui ne se matérialiseront pas.
Une chance unique de voir de près et de toucher ce
que des milliers d'automobilistes ne pourront voir que de loin.
Le courrier
Madame Cécile Lacroix,
Oloron-Ste-Marie, Pyrénées-Atlantique, France
- 10-Benjamin Harrison, 09-Andrew Johnson, 08-Georges W. Bush, 07-Woodrow
Wilson, 06-William McKingly, 05-Richard Nixon, 04-Herbert Hoover, 03-
Franklin Pierce, 02-James Buchanan et 01-Warren Harding.
Madame
Françoise Fortin, née Raté - Hyères, France
- L'Abaye de Théléma en Sicile
M. Ernest "L'éponge"
Tremblay, 8e rang Saint-Romuald-de-Linton, près Magog, Québec
- Le propriétaire du Wishowa Saloon (North Dakota) est celui qui, le 8
novembre 1903, ayant vu entrer dans son établissement un nombre infini de mathématiciens, le premier lui ayant demandé une bière, le second,
une demi-bière, le troisième un quart, le quatrième un huitième....
leur servit deux bières en précisant que tous devaient savoir leur
limite.
Mr. Frank Morris - Les Coteaux
(anciennement Coteaux-Station), Québec
- Durant quelques mois en 1913, Hitler, Staline, Trostky, Tito et Freud étaient
en effet domiciliés dans une zone de moins de trois kilomètres carrés au centre-ville de
Vienne, en Autriche.
M.
Fabrice Bizier - Digne-Les_bains, France
- La sonate K.227 de Scarlatti est en la mineur. Par contre, la numéro
K.427 est en sol alors que la numéro K.17 est en fa majeur. - C'est la
raison pour laquelle la pianiste norvégienne Tua Laesson, née Löfgren
(1868-1921) a toujours refusés de jouer (en concert) des sonates de son répertoire
aux numéros
impairs.
Mr. Roy Gardner
- Existe :
Un endroit où l'on peut consommer de l'alcool pour
chaque 1,868 habitants dans l'état du
Wisconsin.
Un endroit où l'on peut consommer de l'alcool pour
chaque 11,962 habitants dans celui de la Californie.
En moyenne les habitants du Wisconsin consomment11.09
litres d'alcool per capita, par année.
Ce montant est de 9,43 litres en Californie.
Faites le calcul.
Mr. Aleister Crwoley III - Royal
Leamington, UK
- Yeats, Doyle et Stoker.
Mr. Alvin Karpis -
Mollstrasse (5), Allemagne
- La journée la
plus ennuyante du XIXe siècle aurait été le 11 avril
1954. Il faut remonter au 7 janvier 1708 pour en trouver une pire et encore
: qu'en Suède.
M. Jacques Masson -
Villagio Turistico, Cita Del Mare, Italia
«Les mots j'ai été si malade, je suis encore si malade, ont été si souvent prononcés par moi, avec signification d'un état presque habituel, douloureux, mais n'excluant pas la possibilité, de temps à autre, de relations épistolaires, que j'ai bien peur qu'ils n'arrivent décolorés et sans force excusatrice et absolvante à vos oreilles trop accoutumées (je ne veux certes pas dire incrédules). Et pourtant c'est cela ; j'ai été terriblement souffrant, presque constamment alité et sans force d'entretenir avec mes amis des relations autres qu'immatérielles, d'amitié et de souvenir...»
- Marcel Proust - Lettre à Marie Nordlinger
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Note :
Le Castor™, entièrement subventionné par les Éditions
Vatfair-Fair de St-Romuald d'Etchemin, ne perçoit aucun paiement
de la part des établissements ci-dessous mentionnés, ni faveurs, ni
considérations spéciales.
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Montréal, Québec
Tour Marshalluk - Quartier
Universitaire - Napierville
Téléphone : 88-06 - Sonner deux
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Instrument Maker
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London, NW1 6XE
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Notes et
autres avis :
Fondé en 1900 par le Grand Marshall, le CASTOR DE NAPIERVILLE fut, à l'origine, un hebdomadaire et vespéral organe créé pour la défense des intérêts de l'Université de Napierville et de son quartier. - Il est , depuis le 30 septembre 2002, publié sous le présent électronique format afin de tenir la fine et intelligente masse de ses internautes lecteurs au courant des dernières nouvelles concernant cette communauté d'esprit et de fait qu'est devenu au fil des années le site de l'UdeNap, le seul, unique et officiel site de l'Université de Napierville.
De cet hebdomadaire publié sur les électroniques presses de la Vatfair-Fair Broadcasting Corporation grâce à une subvention du Ministère des Arts et de la Culture du Caraguay, il est tiré, le premier lundi de chaque mois, sept exemplaires numérotés de I à VII, sur papier alfa cellunaf et sur offset ivoire des papeteries de la Gazette de Saint-Romuald-d'Etchemin et trois exemplaires, numéroté de 1 à 3, sur offset de luxe des papeteries Bontemps constituant l'édition originale, plus trois exemplaires de luxe (quadrichromes) réservés au Professeur Marshall, à Madame France DesRoches et à Madame Jean-Claude Briallis, les deux du Mensuel Varois Illustré.
Nous rappelons à notre aimable clientèle que :
1 - L'édition
régulière du Castor™
paraît le 1er lundi de chaque mois.
2 - L'édition corrigée du Castor™,
destinée au marché américain, paraît le 1er jeudi de chaque mois.
3 - De mini-éditions peuvent paraître le
2e ou 3 lundi de chaque mois.
2 - Malgré l'attention portée à la rédaction de ce journal, ses auteurs ou son éditeur ne peuvent assumer une quelconque responsabilité du fait des informations qui y sont proposées.
3 - Tel qu'indiqué au début, les erreurs de frappe, de date et autres incongruités contenues dans ce Castor™ seront ou ont déjà été corrigées dans sa version destinée au marché américain.
4 - La direction du Castor™ tient à préciser qu'aucun enfant n'est victime d'agressions sexuelles au cours de la préparation, pendant la rédaction et lors de la publication de son hebdomadaire.