Vol. XXXII, n° 6 - v. 2.4
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Le seul hebdomadaire de la région publié une fois par mois
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Le lundi 7 février 2022
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Le lundi 7 février
Deuxième journée de la journée sans
portable
Vous y avez pensé ?
Votre
première visite sur le site de l'Université de Napierville ?
Lisez
cette page : Un
monde à découvrir
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Ce numéro :
Bach, Brahms et Beethoven (pas tout à fait, mais on y a pensé),
Sherlock Holmes, la COVID-19, La Fontaine, Jean Ferrat, mémoire
et mémoires, être athée, 60 ans de chansons françaises, A
Taxi Driver in Paris, la peste de Justinien, Evelyn
Nesbit, Ponson du Terrail,
Johannes Vermeer (de Delft), Henri Béraud, les frères Skonmadit, The Zimmers, un
tango, La Biblioteca Real Cabinete
De
Leitura de Rio, la Plaza Alexis Nihon et l'Accueil Bonneau et un
portable pas comme les autres.
Pour l'édition courante
du Castor, cliquez ICI.
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Éditorial
Pas demain la veille
J'ai appris récemment qu'au
cours de la peste de Justinien (de l'an 541 à 767) une rumeur voulut que
pour s'en débarrasser, il fut recommandé aux femmes de briser des pots en
terre cuite dès l'apparition de probables symptômes dans leur maison. Il
devint ainsi très dangereux de se promener dans certaines rues non
seulement à cause des débris de ces objets maudits qui se trouvaient au sol
, mais des pré-débris qui pouvaient être jetés par la fenêtre des étages
supérieurs.
Récemment, il fut question
d'ingurgiter du désinfectant pour se protéger contre les ravages de la
COVID-19. - Et, tout aussi efficaces, j'imagine (que le bris de ces pauvres
pots), le port de masques, la fermeture de tous les théâtres, cinémas,
lieux de saintes réunions, bars et restaurants et le lavage continue de ses mains.
N'a-t-on pas également interdit les
grandes surfaces aux personnes non vaccinées, mais pas au personnel qui y
travaillent ?
Dans le village où je
demeure l'usage du sémaphore pour communiquer avec ses voisins est devenu
le sujet d'une discussion.
Quant aux manifestations un
peu partout de camionneurs auxquels on veut interdire l'accès à certaines
frontières, j'ai essayé de me renseigner, mais n'ai pas pu trouver comment
on pouvait se faire dévacciner pour leur manifester son appui.
L'histoire, en quelque sorte,
ne nous apprend rien.
Des spécialistes en virologies,
en pandémies, en immunodéficientologie, en hygiène défensive et en désinfectant,
nous aurions été
surpris il y a quelques années de savoir qu'il en existait autant et ce, dans
toutes les régions du monde, et encore plus surpris d'en voir interviewés
en si grand nombre sur toutes les chaines de radio ou de télévision.
Ma question est : est-ce
qu'on les écoute ou ne sont-ils là que pour mettre en valeur les
journalistes qui les questionnent ? Et nos politiciens, tous parfaits parce
que issus du suffrage universel, suivent-ils leurs recommandations ?
- Faut dire qu'aux cinq minutes qu'on leur permet de s'exprimer - pas les
politiciens, mais les spécialistes - , ils ont certaines difficultés à résumer
le contenu de leur savoir.
*
Je vous ai déjà parlé d'un
lecteur de "nouvelles" qu'on pouvait voir tous les soirs
sur les petits écrans de notre télé nationale qui ne
connaissait rien, entre autres, à la politique, mais qui, avec sa parfaite
diction, a fini par passer pour un des personnages les mieux renseignés non
seulement dans notre province mais tout le Canada ? - Oui ? - Alors j'ai dû
vous parler également des deux ou trois fois où je fus interviewé par un
autre journaliste et qui a cessé de me téléphoner parce qu'il n'arrivait
pas à me faire dire ce qu'il voulait entendre sur mon métier ?
Alors ceci :
Quelle que soit votre
conception de ce qu'est une pandémie et ce qui va se produire avec la
COVID-19 et ses variantes, dites-vous une chose :
Que nous n'en sommes pas
encore au début
de la fin.
Et ces moments où, isolés,
masqués, interdits de séjour dans toutes sortes d'établissements où,
depuis des années, vous alliez, joyeux et contents, de rencontrer vos amis,
d'autres interdictions, sinon les mêmes, suivront. Vous verrez.
Tant que les mensonges, les
cachoteries gouvernementales, les fausses-nouvelles, les vérités absolues
qui se répandent un peu partout et que les journalistes
perdureront, une seule consolation s'offre à vous : vos enfants auront
peut-être appris comment faire face un peu mieux lorsque un autre malheur - évidemment
une punition de Dieu, comme on continuera à le répéter - les
frappera quand ils seront devenus adultes.
Remarquez que, si je me fie
à ce que leurs - nos - prédécesseurs nous ont enseigné, j'en doute.
Simon
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Chroniques
Les chroniques précédentes de nos
correspondants pourront être
à nouveau consultées quand elles auront été révisées et reclassées.
Dix-huit moines bénédictins y
travaillent en ce moment.
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Herméningilde Pérec
Sans portable ?
J'ai mis du temps. Plusieurs
semaines même. À trouver non pas LE portable qui me conviendrait, mais
tout simplement un portable ayant les mêmes caractéristiques que le téléphone
modèle table qui se trouvait jusqu'à il n'y a pas si longtemps sur mon bureau : sans mémoire,
sans signalisation automatique et surtout sans cette affreuse possibilité
de me laisser un message. Inutile de préciser que je n'avais aucune envie
d'avoir dans ma poche un appareil avec lequel je pourrais jouer à Pacman, me brancher sur Internet ou
savoir où je me trouverais sur une mapemonde à l'échelle mondiale. Son seul intérêt (je n'ose
pas dire "avantage") était que je pourrais dès sa sonnerie répondre
comme si j'étais assis à mon bureau, en train de rédiger une de ces
capitales chroniques dont j'ai le secret alors que je pouvais être au jardin
en train de méditer face à mes bégonias.
Inutile de me déplacer
puisque mon nouvel appareil serait à ma portée.
C'est mon neveu, Gontran, le
plus jeune, celui qui a dix-sept ans qui me l'a trouvé.
Un modèle flip-flop, sans écran,
mais avec des chiffres de la grosseur convenable à des gens de mon âge et
deux boutons : un pour répondre et l'autre pour passer, comme on disait
dans mon temps, un coup de fil.
Vous m'appelez et je suis déjà
en ligne ? Depuis que je l'ai en ma possession, mon portable vous signalera que
je suis indisponible en ce moment (etc.), mais non avec la possibilité de
me laisser un mot, mais par le son d'un téléphone dont je suis en train de
m'en servir. -
Certains d'entre vous, j'en suis certain, n'ont pas souvenance d'avoir
entendu un tel signal, mais voici ce à quoi, avant les boites où
s'accumulent des messages, il ressemblait :
(Merci, paul !)
Et en réponse à ce signal,
je n'ai eu jusqu'à présent aucune plainte. Semblerait que tous les
utilisateurs de téléphones, portable ou non, ont appris, sans doute par
instinct, qu'il signifiait de bien vouloir rappeler plus tard.
Et c'est ainsi que Herméningilde
Pérec, celui qui vous écrit en ce moment, est passé de l'ère pas si
ancienne où les téléphones n'avaient qu'un emplacement : le mur de la
cuisine, à l'ère portable.
H. Pérec
P.-S. : Oh pardon !
Pas deux, mais trois boutons. Le troisième servant à ouvrir ou fermer
l'appareil. Quand je le ferme, il sonne dans le vide. Comme si j'étais
dans mon jardin.
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Copernique Marshall
La malédiction du
bilinguisme
(Reprise d'une rengaine, mienne, mais en plus élaborée)
Ce n'est pas d'hier
que je pense à écrire un livre bilingue, français-anglais, français
d'un côté, anglais de l'autre.
(Ou vice versa, ce qui semble être
un non-sens, mais mon livre aurait deux versions : l'une anglaise,
l'autre française selon la langue qui, pour le lecteur,
semblerait plus à gauche que l'autre.)
Un livre bilingue
en quelque sorte où
je mettrais en relief des idioties comme :
- le son "O" qui
s'écrit de douze façons en français (au, eau, ault, ot, eault,
oh, os, od, etc.)
- ou le son "ough" qui se prononce de neuf façons
en anglais (enough, cough, dough, plough, through, burrough, etc.)
- des incongruités
linguistiques verbales telles que "Mon veau vaut vos veaux"
en français ou "The witch to which you went was witchier
than the witch to which I went" en anglais.
- des règles
de syntaxe anglaises telles que le split infinitive ou,
en français, l'accord grammaticial d'un participe passé d'un verbe se
conjuguant avec l'auxiliaire avoir[*].
[*]Y'a-t-il
possibilité qu'un jour l'Académie Française dénonce cet abus
royal qui date du XVIe siècle lorsque François Premier demande
à Clément Marot de lui inventer une règle de grammaire qui épaterait
ses amis italiens ?
Mais cela ne serait
qu'un début : Dans
un long chapitre, avec études à l'appui, je dénoncerais l'abus
psychologique des parents qui insistent pour que leurs enfants soient
bilingues, l'éventuel résultat étant qu'ils ne sauront jamais
à quelle identité culturelle ils appartiendront, pensant en
anglais aux Fables de Lafontaine et à Alice in
Wonderland en français... s'ils réussissent à être exposés aux
deux. (Sans compter que ces enfants seront toujours, en parlant,
en train de chercher la traduction d'une langue à l'autre d'un
mot qui leur vient à l'esprit en français quand ils seront en
train de parler en anglais et en anglais quand ils parleront en
français.) J'oublie
à dessein un accent qui sera toujours à mi-chemin entre deux
langues. Pour cela, il faut se référer à toutes les personnes
qui, dans le monde, se disent multilingues et qui ne parlent
aucune langue correctement. Un
long appendice comprendra des dizaines d'expressions
intraduisibles : "as thick as two short planks",
"au diable Vauvert", "barking mad"[*]...
ou des choses comme le plus-que-parfait du subjonctif, les
contracations "shan't", "musn't"
ou "mightn't", le mot
"parking" en français et "touché" en
anglais...
[*] Qui
ne provient pas, comme on l'a répété trop souvent, du verbe japper
(to bark), explication qu'on en donne aujourd'hui, alors
qu'elle a pour origine une asile pour aliénés mentaux qui se
trouvait au XVIIe siècle à Barking, au nord est de Londres.
Étant
officiellement bilingue, je peux vous dire ceci : qu'il n'y a rien
de plus étrange, pour un anglophone que d'assister à une tragédie
écrite en alexandrins ou, pour un francophone d'entendre les mots booth pour
trunk ou bonnet pour hood, les deux décrivant les mêmes
parties d'une même voiture, l'une en Angleterre, l'autre en Amérique. En
français je peux me "visser dans un escalier", mais je
ne peux pas "screw myself in a straircase" (well I could
but it wouldn't mean the same thing), je peux aller chez le toubib
(m-é-d-e-c-i-n) alors que "I have to go to a drug store" (a chemist
en Angleterre) to have my prescription filled, mais pas une
ordonnance... - ordonnance ? Depuis quand la médecine m'ordonne
de faire quelque chose ? - Et dans quel autre langue que le français
s'est-on senti obligé de traduire le mot computer ? Et
si un Anglais vous dit que le français est une langue difficile,
demandez-lui comment il explique le fait que les non-anglophones
ont de la difficulté à comprendre la phrase "the medecine
he had had had had no effect on him" où quatre
"had" se suivent quoique le mots "Suissesses",
avec ces cinq "s", est assez particulier en français. * Tout
ce que je sais, c'est qu'on m'a enseigné les deux langues et je
n'ai jamais réussi à en contrôler une. On s'est essayé à m'en
enseigner une troisième, le latin, mais j'ai dit non. Dans notre
groupe, seuls Simon et Monsieur Pérec savent encore lire cette
langue qui est toujours celle officielle du Vatican. Mais
on ne jamais ce que l'avenir nous réserve. Alea jacta est. J'ajourne
sine die.
Copernique
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Simon Popp
Mémoire et mémoires
Je ne crois pas aux mémoires. À la mémoire, oui. Et
merci, la mienne fonctionne très bien. Sauf qu'elle est sélective. Je
ne retiens, ni n'ai jamais retenu, les noms, les numéros, que ce soit de téléphone, de
code postal, ni les adresses ou autres informations que je pouvais noter
dans un calepin. Encore moins les anniversaires. Je n'ai particulièrement
pas même essayé de me rappeler de tout ce qui pourrait ressembler à
du smalltalk. Vous savez : ces choses qu'on se dit entre voisins quand
la conversation tourne à la température, le prix des aliments ou
l'anecdote que l'on s'est raconté hier ou avant-hier. Pour le reste, je
peux vous citer par coeur des passages de romans, de pièces de théâtre,
d'essais... que j'ai lus ou entendus parfois qu'une seule fois il y a dix ans, vingt ans, cinquante ans. Mais il ne faut pas m'en
vouloir si j'ai oublié ce que vous ai dit, il y a deux jours, à propos
de la circulation ou la chose incroyable qui m'était arrivé le matin même
au supermarché.
Je suis Doylien (d'Arthur Conan Doyle).
Je crois fermement ce qu'il a fait
dire à Sherlock Holmes dans son «Étude en rouge»:
Attention : je cite de mémoire.
«Le cerveau d'un homme est comme un grenier vide qu'on peut
meubler de différentes façons. Un imbécile y accumule
n'importe quoi, dans n'importe quel ordre et finit par ne plus savoir
comment s'y retrouver. L'homme intelligent fait attention à ce qu'il y
entasse. - C'est une erreur de penser que ce grenier a des parois élastiques et peut se dilater à
l'infini. Avec le temps, pour chaque chose qu'on y ajoute, une autre
disparait. Il est donc important de ne pas y déposer des informations inutiles
qui vont inévitablement remplacer celles qui pourraient être utiles».
(Dans sa dernière incarnation télévisée [*],
Sherlock dit à son ami, le docteur Watson, que son cerveau est comme un
disque [d'ordinateur] ; qu'il a une capacité limité et qu'en conséquence...)
[*] Bizarre... Je n'arrive plus à
me souvenir du nom du comédien qui y joue son personnage..., un certain
Cumber... quelque chose.
(Cumberbatch - Note de l'éditeur)
Machinalement, et contre mon gré parfois, je
retiens souvent des
choses qui peuvent me paraitre totalement sans importance pour quiconque
ne vit pas dans ma petite tête : le jour, par exemple, et l'heure précise,
où j'ai vu une amie pleurer. Jusqu'à la robe qu'elle portait. Ce sont
là des informations qui allaient m'être utiles, mais que je pouvais
pas, sur le coup, savoir. - Avoir une certaine compassion, par exemple.
«There Is a certain méthod in my madness.» [*]
[*] Shakespeare, Hamlet, 1602.
Quant aux mémoires, si je fais abstraction de celles
de Saint-Simon, elles ne m'ont jamais intéressé sauf si elles sont
romancées et pleines d'exagérations.
Je réponds ainsi à ceux qui me demandent pourquoi je
n'écris pas les miennes. Parce que, j'ai beau penser à toutes les
aventures hors du commun qui me sont arrivées, je n'y vois que de la
futilité.
J'ai retenu quand même quelque chose qu'on m'a dite
souvent au fil des ans : "Je sais, tu me l'as dit hier."
- C'est ce qui me fait dire qu'on ne pense pas
tous de la même façon,
que ceux qui ont retenus mon smalltalk de la veille ont peu de chance de
se souvenir des choses importantes quand ils auront atteint mon âge.
C'est un des aspects de la mémoire que je constate de
plus en plus chez mes contemporains qui se souviennent des noms de tous
les joueurs de hockey qui ont compté plus de 500 buts au cours de leur
carrière et de tous les modèles de voiture qu'ils ont possédées au
cours des derniers cinquante ans. Et des Classels.
*
Une gang de... p'tits vieux
D'abors, nous ne sommes pas une "gang"
: nous sommes sept ou huit et ça, c'est en comptant Madame Maud qui s'occupe
de la mise en page de nos élucubrations.
Et puis nous ne sommes pas "p'tits" :
paul (avec un "p" minuscule) mesure 1,85 m. et, assis,
Copernique fait dans le 1,40. Et puis, à côté de Maud,
s'il m'était arrivé dans une vie antérieure d'avoir été président
de la France, on m'aurait appelé Sakorzy.
Quant à notre vieille dame, Madame Malhasti,
elle a le même
âge depuis que je la connais et, avec Maud et Georges, elle contribue
à réduire notre moyenne d'âge à quelque chose qui frise la quarantaine.
C'est sûr que si vous additionnez mon âge à celui
d'Hermy (pardon : Monsieur Pérec), il se pourrait que, dans un studio
d'enregistrement, notre présence ne se fasse pas trop remarquer
quoique...
Vous avez déjà entendu parler des Zimmers ? - Les
voici :
Note : il se peut que votre fureteur n'accepte pas les vidéos.
The Zimmers ? - C'est le nom d'un groupe de
chanteurs-musiciens Rock qui fut fort connu il y a quelques années
et dont la moyenne d'âge des membres ne fut jamais inférieur à 80
ans et dont le lead-singer, Alf Carretta, avait, au moment où l'enregistrement qui précède, 90 ans.
C'était en 2004 ou 2005. Et la chanson que ce groupe interprétait ? My Generation créée à l'origine par The
Who (Roger Daltry, Pete Townsend, John Entwhistle...) une
quarantaine d'années plus tôt. Oh, nous n'avons pas l'intention,
nul d'entre-nous, de nous
lancer dans la chanson avant encore quelques années, mais si vous nous
suivez le moindrement, vous devez savoir que nous sommes fort occupés,
chacun de notre côté. Ainsi, si je peux me prendre en exemple, il
m'arrive plus souvent qu'à mon tour de me retrouver dans un endroit où
l'on sert des boissons distillés (et même fermentées) faisant
semblant de lire - je ne sais pas, moi.. - une tragédie d'Eschyle, tout
en écoutant les conversations qu'on y tient. C'est ma façon de me
renseigner sur ce que la jeunesse pense. Et vous savez ce que j'ai
appris ? Qu'elle n'est pas plus brillante que nous l'étions à leur âge.
Les gars parlent de hockey, de chars,
de jobs ; les filles de mode, de maquillage, de vedettes et de diètes.
Jusqu'à tout récemment, il me semble, j'ai tenu mon
bout en les écoutant. Je ne m'en suis pas fait pour ce qui me paraissait être de véritables
vétilles :
Je tiens tête à ceux qui n'ont que quarante,
cinquante ans. Ils me font penser aux adolescents que je voyais
gaspiller leurs vies quand j'avais leurs âges.
***
Cheveux gris
Il y a (déjà !) plusieurs années de
cela, je me suis retrouvé, un jour, dans ma profession, avec un
problème que je n'arrivais pas à résoudre. Rencontrant par hasard
un de mes collègues, sans précisément lui décrire ce qui occupait
mon alors très débordant d'activités cerveau, je lui dis : «Mais où
sont-ils passés,
tu sais, ces bonhommes aux cheveux gris qu'on téléphonait il n'y a
pas si longtemps quand on se retrouvait dans une situation dont on
arrivait pas à trouver la solution ?» Et lui de me répondre : «Ils
sont à la retraite, Simon, le bonhomme aux cheveux gris, c'est toi
maintenant qu'on appelle.» - Le plus curieux, c'est que je m'en étais
pas encore aperçu et, cette journée-là, j'ai compris que, sans
savoir tout, je répondais facilement à tous ces jeunes qui
m'appelaient régulièrement pour me demander mon avis.
La
"secrétaire" (hey : ce n'est pas moi qui ai inventé ce
mot) que j'ai un jour embauchée et qui a duré le plus longtemps à
mon service est celle à qui je n'ai posé qu'une seule question
lorsque je l'ai interviewée : «Êtes-vous intelligente,
mademoiselle ?». Elle a hésité un moment puis m'a répondu : «Oui.» - Je lui
ai demandé deux autres questions : "Est-ce
que vous connaissez ceci, cela... [etc.] ?" Et à sa ou ses réponse(s)
négative(s), je lui ai en ai posé une dernière : «Êtes-vous
consentante à l'apprendre ? » À son visage, j'ai compris et je lui
dis : «Soyez à telle station de métro, lundi prochain, à huit
heures. Je serai là pour vous accueillir.» Elle
est restée à mon service (quel mot !) plus de vingt ans.
*
Depuis
quelque temps, on meurt de plus en plus autour de moi. Des amis, des
connaissances, des gens que j'ai connus, il y a, ma foi, longtemps. J'en suis rendu à lire les colonnes nécrologiques dans le
journal de mon quartier. - Vous savez : cette endroit où l'on démontre
sans aucun doute possible que les gens meurent en ordre alphabétique.
- J'y note que les dates de naissance des défunts se rapprochent de
plus en plus de la mienne. J'apprends
ainsi que je vieillis.
Simon
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Jeff Bollinger
La foi
Nous étions quatre. Quatre
couples. Masqués, à deux mètres de distance, tous vaccinés, à l'extérieur
etc. - Je le mentionne au cas où quelqu'un, voulant notre ou plutôt le bien
de l'humanité, décide
de nous rapporter à la force constabulaire [*]
chargée de faire respecter les diverses mesures (dont les bulles) que tout
bon citoyen doit, ces temps-ci, respecter pour enrayer une fois pour toutes
l'équivalent de la peste athénienne, la peste antonine, la peste
justinienne, la peste noire, la peste bubonique, la grippe espagnole et une
bonne dizaine d'invasions bactériologiques telles que la variole, la rougeole, la rubéole,
les oreillons, la tuberculose, la polio, le SIDA... responsables, selon les frères
Skonmadit,
de morts dont la totalité dépasserait (même source) ceux de toutes
les guerres confondues, y compris celles de religion difficiles à ignorer
dans le lot.
[*] Ben
quoi ? Il existe, en banlieue de Napierville, dans une municipalité d'une
ile au milieu du fleuve, en amont de St-Romuald-d'Etchemin, et qui se
nommait autrefois Ville-Marie, une police dite des vidanges,
chargée de surveiller et soumettre à l'amende tous ceux qui ne
respectent pas les consignes relatives au recyclage de tout ce qui peut-être
recyclé moyennant collecte, transport, énergie pour retransformation en
matériaux bruts, retransport, reproduction, redistribution et remise en
marché, y compris les ceusses qu'on dit biodégradables.
Nous parlions de température
(c'est qu'il a bougrement fait froid au début du mois dernier), de choses et
d'autres, de soi, des autres, jusqu'à la conversation tourne autour de
je-ne-me-souviens-plus, quelque chose qui devait être sérieux puisque j'ai
tourné la tête quand j'ai entendu quelqu'un dire : «Ne demandez pas ça
à Jeff. Il est athée.»
Athée ? Moi ? - J'ai dû
paraitre surpris, mais comme j'allais intervenir dans la conversation pour
me défendre,
on m'a tout de suite bâillonné en ajoutant : «Mais s'il y a une chose
dont on ne doit pas parler en société, c'est la religion.»
La belle affaire !
On en parlait puisqu'on
venait de dire que je ne croyais pas en Dieu. - Car si j'ai bien compris, la
définition de l'athéisme, pour celle (car c'était une de mes voisines)
qui venait de me qualifier d'en être un partisan -
attention car la suite contient des affirmations négatives - de ne pas
croire en un dieu, mais de croire qu'un dieu n'existait pas. - L'équivalent
de non pas ne croire en l'existence d'un Père Noël, mais en son
inexistence ou être convaincu, quand on n'a jamais été en Europe, que
l'Europe n'existe pas... ou, comme je le constate trop souvent, on est Libéral
si on n'est pas Péquiste.
Il y a quelque chose qui
cloche chez les croyants : quelque chose qui fait qui si on ne croit pas en
ce qu'ils croient, on est automatiquement croyants en d'autres choses.
Si je suis athée ? - Je ne
le sais pas. - Je veux dire par là que je ne crois pas qu'un dieu - que ce
soit celui des juifs, des musulmans ou des catholiques (pour ne nommer que
ceux-là) - n'existe pas, je ne fais que me dire que n'ai vraiment pas
tendance à croire ou ne pas croire ce en quoi les croyants croient.
Mais je suis content
d'apprendre que je passe, aux yeux de certains, pour un athée. Ça
pourrait peut-être un jour me servir.
Je vais ajouter cette caractéristique
à mon c.v.
Jeff, p.p.a[*]
[*] Passe pour [un] athée.
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Fawzi Malhasti
Morceau choisi
La vieille et les deux servantes
Il était une vieille ayant deux chambrières :
Elles filaient si bien que les sœurs filandières [*]
Ne faisaient que brouiller au prix de celles-ci.
[*] Les trois Parques
La vieille n’avait point de plus pressant souci
Que de distribuer aux servantes leur tâche.
Dès que Téthys chassait Phébus aux crins dorés,
Tourets entraient en jeu, fuseaux étaient tirés ;
De çà, de là, vous en aurez :
Point de cesse, point de relâche.
Dès que l’Aurore, dis-je, en son char remontait,
Un misérable coq à point nommé chantait ;
Aussitôt notre vieille, encor plus misérable,
S’affublait d’un jupon crasseux et détestable,
Allumait une lampe et courait droit au lit
Où, de tout leur pouvoir, de tout leur appétit,
Dormaient les deux pauvres servantes.
L’une entrouvrait un œil, l’autre étendait un bras ;
Et toutes deux, très mal contentes,
Disaient entre leurs dents : Maudit coq ! tu mourras !
Comme elles l’avaient dit, la bête fut grippée :
Le réveille-matin eut la gorge coupée.
Ce meurtre n’amenda nullement leur marche :
Notre couple, au contraire, à peine était couché
Que la vieille, craignant de laisser passer l’heure,
Courait comme un lutin par toute sa demeure.
C’est ainsi que, le plus souvent,
Quand on pense sortir d’une mauvaise affaire,
On s’enfonce encor plus avant :
Témoin ce couple et son salaire.
La vieille, au lieu du coq, les fit tomber par là
De Charybde en Scylla.
Jean de La Fontaine
Fawzi
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Paul Dubé
"Non ! - Pas cet ascenseur : on y
joue du Brahms..."
Est-ce que vous vous souvenez de la dernière
fois où vous avez entendu à la radio ou dans un bar une
musique sans batterie ?
Ceci, par exemple
Ce que vous venez d'entendre ? John Williams, à la guitare,
jouant une pièce d'Albeniz intitulée tout simplement... Tango.
Ce sera, quoique pas de façon si explicite,
le fond de ma prochaine causerie :
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paul
Note :
À ceux qui
ont eu la patience de lire mon compte-rendu de ma précédente causerie,
celle que
j'ai eu l'honneur et le plaisir d'animer le 8 décembre dernier
à propos des Best Sellers et des Prix Littéraires
- voir
ci-joint -, j'ai ajouté une note suite à divers
commentaires qui m'ont été adressés, une mini préface et l'ai
relu au moins dix fois pour en supprimer les plus évidentes
fautes de
frappe et autres erreurs.
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Maud Tessier
Le trois février
Combien de temps encore faudra-t-il
patienter avant que la tâche qu'on m'a confiée, il y a un bon bout de
temps déjà, soit complétée ?
Je ne saurais quoi vous répondre.
Plusieurs fois au cours des dernières
semaines, transposant des pages et d'autres pages, les classant dans
un répertoire temporaire, sans liens hypertextes précis, sujettes à
deux ou trois autres révisions, je me suis redemandé pour la n ième
fois s'il n'aurait pas été préférable de
de repartir à neuf et d'incorporer pages après pages au contenu
premier de
ce site, d'effacer celui auquel ceux qui le consultent sont habitués
et de le relancer à nouveau sur une base aux normes actuelles tout en
intégrant temporairement l'ancien (avec les liens appropriés) jusqu'à ce que les grands
indexeurs (GOOGLE et autres) aient terminé leur travail, une question
d'une semaine ou deux. Or, il eut fallu pour cela que le site reste
inchangé pendant une période d'au moins un mois, sinon deux, ce qui
est contraire à sa forme et son but.
Résumons la chose :
14 458 fichiers
11 433 photos, clips ou enregistrements sonores
3 025 fiches dont certaines, imprimées, exigeraient plus de 30
feuillets A4
38 899 hyperliens dont 2 035 restent à être vérifiés
plus :
une bonne vingtaine de formats
variant du HTML 2 au HTML 5
et sept ans d'archives (notamment du Castor™) à être (ré)intégrées
le tout réparti dans une
cinquantaine de répertoires sans noms précis.
En bref :
Rendre cohérent vingt ans de travail basé sur des prémisses
pourtant clairs.
Suffit pour cela de lire et relire la
page à laquelle, depuis quelques mois, nous mentionnons régulièrement
dans cet hebdo qui, rappelons-le, se nomme :
Un
monde à découvrir (autrefois dit "Ailleurs")
Sur lequel nous ne saurions jamais trop
insister.
*
Après avoir consulté plusieurs
experts - merci particulièrement à Monsieur David Raymond -, nous
avons temporairement cessé nos amendements "à la pièce"
pour nous pencher sur les hyperliens, travail qui devrait être terminé
sous peu, mais que de patience cela nous demande.
Sauf que, familière - enfin ! - avec
l'ensemble, nous avons réussi jusqu'à ce jour
à recréer les bases originelles sur lesquelles, nous l'espérons, le
tout pourra dorénavant être accessible tout en espérant de ne pas
trop bouculer des habitudes qui, dans l'ensemble, si l'on ajoute les
années de nos chroniqueurs, pourraient être qualifiées, comme le dit
Monsieur Pérec, de séculaires.
À bientôt !
Maud
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L'extrait du mois
Épilogue
La vie aura passé comme un grand château triste que tous les vents traversent
Les courants d’air claquent les portes et pourtant aucune chambre n’est fermée
Il s’y assied des inconnus pauvres et las qui sait pourquoi certains armés
Les herbes ont poussé dans les fossés si bien qu’on n’en peut plus baisser la herse
Quand j’étais jeune on me racontait que bientôt viendrait la victoire des anges
Ah comme j’y ai cru comme j’y ai cru puis voilà que je suis devenu vieux
Le temps des jeunes gens leur est une mèche toujours retombant dans les yeux
Et ce qu’il en reste aux vieillards est trop lourd et trop court que pour eux le vent change
J’écrirai ces vers à bras grands ouverts qu’on sente mon coeur quatre fois y battre
Quitte à en mourir je dépasserai ma gorge et ma voix mon souffle et mon chant
Je suis le faucheur ivre de faucher qu’on voit dévaster sa vie et son champ
Et tout haletant du temps qu’il y perd qui bat et rebat sa faux comme plâtre
Je vois tout ce que vous avez devant vous de malheur de sang de lassitude
Vous n’aurez rien appris de nos illusions rien de nos faux pas compris
Nous ne vous aurons à rien servi vous devrez à votre tour payer le prix
Je vois se plier votre épaule. A votre front je vois le pli des habitudes
Bien sûr bien sûr vous me direz que c’est toujours comme cela mais justement
Songez à tous ceux qui mirent leurs doigts vivants leurs mains de chair dans
l’engrenage
Pour que cela change et songez à ceux qui ne discutaient même pas leur cage
Est-ce qu’on peut avoir le droit au désespoir le droit de s’arrêter un moment
J’écrirai ces vers à bras grands ouverts qu’on sente mon coeur quatre fois y battre
Quitte à en mourir je dépasserai ma gorge et ma voix mon souffle et mon chant
Je suis le faucheur ivre de faucher qu’on voit dévaster sa vie et son champ
Et tout haletant du temps qu’il y perd qui bat et rebat sa faux comme plâtre
Songez qu’on n’arrête jamais de se battre et qu’avoir vaincu n’est trois fois rien
Et que tout est remis en cause du moment que l’homme de l’homme est comptable
Nous avons vu faire de grandes choses mais il y en eut d’épouvantables
Car il n’est pas toujours facile de savoir où est le mal où est le bien
Et vienne un jour quand vous aurez sur vous le soleil insensé de la victoire
Rappelez vous que nous avons aussi connu cela que d’autres sont montés
Arracher le drapeau de servitude à l’Acropole et qu’on les a jetés
Eux et leur gloire encore haletants dans la fosse commune de l’histoire
J’écrirai ces vers à bras grands ouverts qu’on sente mon coeur quatre fois y battre
Quitte à en mourir je dépasserai ma gorge et ma voix mon souffle et mon chant
Je suis le faucheur ivre de faucher qu’on voit dévaster sa vie et son champ
Et tout haletant du temps qu’il y perd qui bat et rebat sa faux comme plâtre
Je ne dis pas cela pour démoraliser. Il faut regarder le néant
En face pour savoir en triompher. Le chant n est pas moins beau quand il décline
Il faut savoir ailleurs l’entendre qui renaît comme l’écho dans les collines
Nous ne sommes pas seuls au monde à chanter et le drame est l’ensemble des chants
Le drame il faut savoir y tenir sa partie et même qu’une voix se taise
Sachez le toujours le choeur profond reprend la phrase interrompue
Du moment que jusqu’au bout de lui même le chanteur a fait ce qu’il a pu
Qu’importe si chemin faisant vous allez m’abandonner comme une hypothèse
J’écrirai ces vers à bras grands ouverts qu’on sente mon coeur quatre fois y battre
Quitte à en mourir je dépasserai ma gorge et ma voix mon souffle et mon chant
Je suis le faucheur ivre de faucher qu’on voit dévaster sa vie et son champ
Et tout haletant du temps qu’il y perd qui bat et rebat sa faux comme plâtre
Louis Aragon - 1960
*
Version chantée par
Jean Ferrat :
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Lectures
Les textes qui suivent - et les précédents - ne doivent pas être considérés comme de véritables
critiques au sens de «jugements basés sur les mérites, défauts, qualités et imperfections» des livres,
revues ou adaptations cinématographiques qui y sont mentionnés. Ils se veulent surtout être de
commentaires, souvent sans rapport direct avec les oeuvres au sujet desquelles les chroniqueurs qui
les signent désirent donner leurs opinions, opinions que n'endosse pas nécessairement la direction
du Castor™ ni celle de l'Université de Napierville.
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Best Sellers et Prix Littéraires
(Paul Dubé - 8 déc. 2021)
(Voir ci-dessus)
Je connais Paul. - Forcément : nous avons à peu près
le même âge, nous écrivons tous les deux pour le même hebdo et
nous nous voyons, peu s'en faut, quotidiennement. Si ce n'était pas de
soulever de fausses rumeurs, on pourrait presque dire que nous
partageons le même espace. Physiquement.
Je lis comme lui non seulement les mêmes livres,
mais de la même façon. Jamais, cependant pour la ou les mêmes
raisons. Lui, il se renseigne. Moi, je ne fais que constater à quel
point je ne saurai jamais rien. Chaque fois que j'en prends un et
que je mets, comme il dit, "à déchiffrer" des
lettres que je transforme en "syllabes, mots,
phrases et pensées", je me dis, en étant représentatif de
la race humaine, que je - nous - ne sommes pas très brillants. Mais pire encore
: qu'en tant que lecteurs, je - nous - ne sommes pas très nombreux.
Il y a peu de temps de cela, j'ai entendu quelqu'un
dire qu'il était fort insolent, lorsque invité chez quelqu'un qu'on
ne connaissait pas, de jeter un coup d'oeil sur sa bibliothèque.
Je me suis dit, après avoir noté quelques titres,
que ce type-là n'avait pas de goût. Exactement ce qu'on disait, de
moi, il n'y a pas si longtemps.
Sur mon bureau, y'avait à ce moment-là le "Un
jour je m'en irai sans avoir tout dit" de d'Ormesson et le scénario
de King Lear dans une adaptation moderne rédig pour la télévision
américaine.
Simon
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Il y a dix ans dans le Castor™
On boredom ...
I was in Paris not to long ago to attend the funeral
of a would-have-been-had-he-tried but still friend of the family who
decided to cash in his chips at the unjustifiable old age of 54,
something which is totally out of the norms statistics have laid down
for us to observe (*),
not having cared in the process, amongst various other things, for
certain religious customs (he died on a Sunday).
Following a miserable overnight flight and after an
half-of-an'-hour delay to pick up my luggage at the
obsolete-the-day-it-opened Aréoport
Charles de Gaule's if-you-can-find-it here-it's-somewhere-else area, I walked to
its famous taxi stand, waited in line another half an
hour hoping that the traffic wouldn't be as bad as usual (which it
was), to finally sit back in «a voiture» where I was asked
where I wanted to go. And this is where everything went downhill.
Simply put, I couldn't remember the name of my hotel
nor the street it was on. Near boulevard Saint-Michel, of course, but
at what intersection ? - The street, I remembered later, was «rue
Auguste Comte». It is the street that separates, just in case you
might want to know,
les Jardins du Luxembourg in half. Why I couldn't I remember its name
that day, I'll let you guess, but what I DID
remember was that Auguste Comte was the father of positivism (and
other loony philosophical stuff) so, like an idiot, that's what I said
to the driver : « Vous savez.. le père du positivisme... »
- Turned out he knew Leconte, his father having been a good friend of
Georges Canguilhem who had studied under Émile Chartier (Alain) who
had had a run-in with Henri Bergson, one of Proust's teacher, Proust
well known for « À la recherche du Temps perdu » a
semi-autobiographical novel which was partially published
posthumously... (are you still with me?)
Anyway, so there I was listening to this nail-biting
egghead stuff, stuck in the traffic, trying to figure out why, of all
the taxi drivers in Paris, I had to fall on this overeducated windbag
that couldn't stop talking as if his entire life was meant to
enlighten the intelligence of every passenger that would be unlucky
enough, when he was in service, to drop in his cab. - I tried
diverting the conversation to general stuff, you know : traffic,
taxes, whatever, but every time I came up with something, he had more
information to blab about : statistics, growth, history, even the name
of the fellow who invented lights at intersections and taxi meters.
Couldn't stop him.
When we finally arrived at my destination, I asked
him point blank what he was doing driving a cab in Paris with all that
knowledge he had on everything. His
answer was simple : "I hate boring people."
Well that made two of us that day.
Copernique
P.-S. : The hotel ? I won't tell you its name
because it's not that great and horribly in the middle of nowhere but
the waitress at the bar is so impolite that she didn't expect any
extra gratuities so I got four drinks for the price of three.
(*)
Oscar
Wilde.
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Le courrier
M. Algernon Lambert -
Nevers (58000), France
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Vue de Delft
Johannes Vermeer
Le Mauritshuis
La Haye, Pays Bas
M. Constant Ladéroute -
Wijgmaal (3018), Belgique [*]
[*] M. La déroute fut jusqu'à tout récemment président de
l'Association des Scaphandriers Amateurs de Torodo (Burkina Faso)
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Henri Béraud
Récipiendaire du Prix Goncourt (1922)
Pour son roman Le martyre de l'obèse
M. Julien Abril -
Mulhouse (68200), France
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La Plaza Akexis-Nihon
Angle Ste-Catherine et Atwater
Montréal, Québec
Le 26 octobre 1986
Ms Renée Leroux -
Ste-Apostasie, Québec
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La Biblioteca Real Cabinete
De
Leitura
Rio De Janeiro (Brésil)
Madame Delphine Bernard -
Neuilly-sur-Seine, (92200) France
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Accueil Bonneau
rue de la Commune
Montréal, Québec
9 juin 1998
M. Noël Bérard -
Nicosia (1687), Chypre
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Evelyn
Nesbit
(1884 - 1967)
M. Gérard Maheu-Thivierge -
Ville D'Ajou (Montréal), Québec
Sweet Emma Barrett
(1897 - 1983)
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Dédicace
Cette
édition du Castor est dédiée à :
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Pierre Alexis Ponson du Terrail
Personnage phare du roman populaire
(1828 - 1871)
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De cet hebdomadaire publié sur les électroniques presses de la Vatfair-Fair Broadcasting Corporation grâce à une subvention du Ministère des Arts et de la Culture du Caraguay, il est tiré, le premier lundi de chaque mois, sept exemplaires numérotés de I à VII, sur papier alfa cellunaf et sur offset ivoire des papeteries de la Gazette de Saint-Romuald-d'Etchemin et trois exemplaires, numéroté de 1 à 3, sur offset de luxe des papeteries Bontemps constituant l'édition originale, plus trois exemplaires de luxe (quadrichromes) réservés au Professeur Marshall, à Madame France DesRoches et à Madame Jean-Claude Briallis, les deux du Mensuel Varois Illustré.
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