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Jean Carignan

 


Celui qu'on considère aujourd'hui, même en Irlande où il fut souventes fois invité, comme ayant été le plus grand «violoneux» de tous les temps est né à Lévis, le 7 décembre 1916.

Son père, né à Québec, est un bon joueur de violon. Il enseigne, malgré certaines réticences, ce qu'il connaît à son fils mais à dix ans, déjà, «Ti-Jean», dépasse tous ceux qui l'entourent.

C'est à cette époque qu'il fait la rencontre du grand Joseph Allard qui consent à lui donner quelques leçons.

«Ti-Jean» habite alors à Pointe-Saint-Charles et Allard à Saint-Pierre-aux-Liens. Quelques kilomètres les séparent mais Jean a la foi et, chaque soir, après avoir passé la journée dans la cordonnerie où il a été mis en apprentissage,  il fait le trajet à bicyclette - Prodige, il apprend tout le répertoire d'Allard en quelques mois.

À quatorze ans, il fait la rencontre de George Wade qui l'engage dans son orchestre, «The Cornhuskers» et pendant cinq ans, il se promènera dans tout le pays, jouant un soir ici, le lendemain ailleurs, le surlendemain à un autre endroit.

En 1937, son contrat avec «The Cornhuskers» terminé, il retourne à Montréal où il est tout de suite engagé à la Salle Saint-André où il restera dix ans.

Puis c'est la misère. - Les violoneux, après la guerre, font partie d'un autre temps. - Il exerce à partir de ce moment-là divers métiers tout en continuant à jouer là où il le pouvait.

En 1952, à New York où il participe à des camps internationaux de musique, il fait la rencontre de Michel Chartier qui vient de fonder la troupe des Feux-Follets. Or, Jean est également un excellent danseur - c'est Ti-Louis Aquin, le danseur de Joseph Allard, qui lui a montré le clog, la gigue, le buck and wing - et si c'est à titre de musicien qu'il s'est joint à la troupe,  il en devient vite un des chorégraphes.

Le folklore, hélas, ne fait pas vivre et, entre deux tournées des Feux-Follets, Jean fait du taxi.

Il en fait et en fera longtemps mais, petit à petit, sa renommée grandit.

À partir des années soixante, le sentiment nationaliste québécois, l'intérêt en ce qui concerne l'histoire populaire et le folklore (avec la venue, entre autres des «folk singers» américains) font qu'il est de plus en plus en demande. - Il triomphe partout où il passe. Au festival de Newport, particulièrement (1960-1961) et en 1973, il peut finalement abandonner son taxi.

Dès lors, il devient une célébrité. La télévision s'intéresse à lui, l'Office Nationale du Film lui consacre un film («Jean Carignan, violoneux»), l'Orchestre Symphonique de Montréal lui consacre trois concerts où il est soliste, le grand Yehudi Menuhin joue à ses côtés dans le cadre d'une série télévisée intitulée «The Music of Man»...

Mais depuis 1974, Jean a des problèmes avec son oreille gauche qui perd de plus en plus son acuité.

Au cours des années 80, ses apparitions sur scène s'espacent ; il n'entend plus les hautes fréquences et il ne peut supporter de jouer faux.

Jean s'éteint le 19 février 1988 non sans avoir laissé derrière lui l'image d'un homme pour qui la musique traditionnelle était non seulement une source d'inspiration mais un mode de vie.


Les enregistrements de Jean Carignan ne se comptent plus.

Sur ce site, on trouvera divers exemples de ses prestations :

En la page sur le Reel du pendu, on y entendra son interprétation enregistrée en 1973.

En celle dédiée au joueur de scie, Aimé Picard, son Avèze (1973 également)

À partir d'une page consacrée à un Festival Western (Napierville 2000), on pourra entendre son Reel du violon accordé en vièle (composé par son père)

On trouvera son interprétation du Reel de Sherbrooke sur la page consacrée aux frères Legris.

 

Voir également à :

Musique traditionnelle du Canada Français

 

ou encore à :

 

Joseph Allard,

Tommy Duschesne,

Isidore Soucy,

Les frères Legris,

Mary Travers,

André Viau,

Tit-homme Caseault

 et Ti-mé Picard


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