Appelé «Tit'homme» à cause de sa petite taille (1,56
mètres - 5 pieds 2 pouces), Roland Caseault n'en demeure pas moins un grand
homme dans la petite histoire du folklore québécois.
Ni musicien, ni compositeur, ni danseur, ni même
chanteur, il sut quand même se créer une place au sein de la grande confrérie
des violoneux et accordéoneux de son époque grâce à sa bonhomie, son entrain
et son inénarrable façon d'animer n'importe quelle soirée où il était invité.
Né à Baie Saint-Paul len 1878, il commença à se faire
connaître dans les chantiers au nord de Latuque peu après 1900, les bûcherons,
piqueurs, cooks et jobbers revenant de ces chantiers ne cessant de parler d'un assistant-cook qui savait mille contes par coeur.
Pamphile le May (1837-1918) qui, à la même
époque, écrivait et publiait des contes de même nature que ceux de «Tit'homme»
(cf. : Contes
vrais, parus en 1899 [1]),
après l'avoir entendu lors d'une soirée en la Salle Lévesque (Trois-Rivières),
écrivit dans son journal : «Ce type-là aurait écrit que j'aurais abandonné mon
métier.»
Parmi les contes, citons :
La nuite [nuit] de trois jours
Le nain de Port-Alfred et son chandail magique
La grande virée de Matane
Les mille vaches, le diable et Jos Malboeuf
Les culottes à Grand-Nez
Ti-Guy Ouellette et la poule qui pondait des
oeufs carrés
Le sapin de cent vingt deux pieds
Le pendu de Saint-Henri
Les filles crocheteuses de Lislet
L'abbé qui [ne] croyait pas aux fantômes
Le dernier cigare de l'étrangleur de
Saint-Michel
La ronfleuse de Montmagny
Le fantôme de Maniwaki
L'été où y'a pas eu d'été
Ti-cul Gingras et la machine à casser les
bouteilles
Le ragoût de la femme-accoucheuse
La traversée en canot des Appalaches
Le grand cerf de Saint-Foulard
La grand-mère aveugle et son méchant tricot
L'annonce faite à Marie
Le soleil trompeur et la nuit de
Saint-Vérone-de-Winford
La bouteille sans fond
Le cuisinier malchanceux
La danse du singe de Saint-Tite-des-Caps
La sourde de Saint-Hypolithe et son
chien-écouteur
Le bossu de La Malbaie
La descente des rapides de La Plaine
La grand-jaune du septième rang
Le cheval qui savait dompter les mouches
Le tonneau à cinq branches
Le sapin qui reprit vie
Les chutons du rang de la Cabane
Ronde à Mascouche
L'après-midi des grenouilles volantes
La placoteuse repentie
La drave de Chapeau-de-Paille
La salope de Saint-Jacques-le-Mineur
La fois que Ti-Jos Charland a dû jouer les
yeux bandés
La péteuse des Escoumains
L'ascension du Mont-Tamis
Les menteries du commis-voyageur
Ti-Guy Rinfret et le poisson qui nageait de
côté
La truie à six pattes
Médé Paquette et son violon à cinq cordes
Les feux de la Saint-Jean à Pâques
Le bedeau-voleur
L'aventure du ti-gars qui savait lire
l'anglais
L'égoïne maudite
Le taureau paresseux
La soupe aux copeaux de bois
L'échelle à Ti-Jacques
Le grand frette [froid] de Péribonka
La ti-fille de Mascouche et son frère, le
voleur
La maison hantée de Vianneyville
Les trois chats de Saint-Sévère
La lune déguiseuse
La six-fois veuve de Lévis
La dernière nuit du forgeron de Ste-Anne
Le curé malhonnête
etc., etc.
Après avoir parcouru la province de Québec
dans tous les sens, atteint au début des années trentende la maladie de Parkinson, il déménagea à Val
Cartier (Québec), en 1938, chez sa soeur, qui avait épousé un cheminot de la
région, pour y mourir le 16 avril 1948 non sans, à l'occasion, avoir
participé à différentes fêtes paroissiales où il remontait le morale des
troupes qui y étaient stationnes inspirant à Isidore Soucy Le reel de la mobilisation (1940), à Rosaire Girard, Le reel de la victoire (1942) et à Tommy Duchesne lui-même, Le réveil de de Gaulle (1945).
Pour entendre ces créations, cliquez sur la note
(format MP3) :
Isidore Soucy Le reel de la mobilisation [2] (1940)
- 02:25 min.
Rosaire Girard, Le reel de la victoire [3] (1942)
- 02:36 min.
Tommy Duchesne, Le réveil de de Gaulle [4] (1945)
- 02:41 min.
[1] Une édition critique de quelques uns de
ses Contes vrais réunis par l'abbé Renault, s.j., a
été publiée en 1983 sous la direction
des soeurs Jeanne Demers et Lise Maisonneuve toutes deux fort connues
dans le domaine du folklore puis à nouveau en 1993 et 1997 par les
Presses de l'Université de Napierville. Les rares exemplaires qu'on
peut encore retrouver sont pour la plupart dans des collections privées.
[2] Une des grandes interprétations d'Isidore
Soucy. - Source : Starr 16355. Ce reel, cependant, n'était qu'une adaptation
du Reel des nocesd'or enregistré cinq ans
auparavant par l'harmoniciste Louis Blanchette (Rivière-du-Loup 1905 -
Montréal 1969) - Starr 15927 :
Louis Blanchette, Le reel des noces d'or
(1935)
- 02:41 min.
[3] Starr 16464
[4] Quadrille - Starr 16622 - première
«prise», avec son faux départ.
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