Vol. XXXI,  n° 10 - v. 3.0 Le seul hebdomadaire de la région publié une fois par mois Le lundi 7 juin 2021

Juin

Rouvert - Depuis ce matin !

(Voir notre section «Publicité»)  

 
En révision

Ont été téléversées et peuvent théoriquement, depuis ce matin, être à nouveau consultées dans un format qui les rend plus accessibles, les pages suivantes :

  • 181 biographies (sur un total de plus de 300 présentement à l'étude)

  • 100 documents sonores commentés et illustrés (sur quelque 450)

  • et autres documents qui leur sont reliés (photos, clips, annexes, etc.)

    des fiches illustrées sur :

  • La ville d'Aceto (en Italie)

  • La république du Caraguay (en Amérique du Sud)

  • et les endroits dits «Les Coteaux» (au Québec)

D'autres fiches et pages, toujours en révision, ont été temporairement déplacées et devraient être également téléversées au cours des prochains jours.

Cordialement vôtre,

Maude Tessier

*

Ce numéro :

Dick Hyman, Joplin et Cory Hall, Covid-19, Myrtle Beach, Bob Dylan et I Am a Multitude, Joan Baez et Ruteboeuf (via Léro Ferré), Marcel Aymé, Zeus, Thor, Jupiter, Amunra, Osiris, Ra (etc.), La Presse et Cré Basile, Euripide, Daninos and Being Appalled ! - Plus :

La population mondiale, Morris West et Les souliers de Saint-Pierre, Edna St-Vincent Millay, La shop à Gauvin, Jean Marais, Amor Towles et Un gentleman à Moscou, Les Écrivains de toujours.

 
Éditorial  

Éditions 

Au cas où vous ne vous seriez pas aperçus (il nous semble avoir dit la même chose le mois dernier, mais en rapport à d'autres circonstances), l'édition du Castor™ est assujettie à plusieurs contraintes dont la moindre - et en même temps la plus importante - est celle du temps qui se passe entre le moment où les textes de ses chroniqueurs parviennent sur le bureau de son éditeur (une façon de parler) et de sa mise en ondes (idem) qui elle-même est sujette, à de multiples avatars dont divers ajouts et corrections et le temps de l'upload (le téléchameaudage en amont, selon l'ONF) et ses ajustements subséquents.

Une suggestion, partiellement observée en ce qui a trait la "courante" édition a été adoptée : celle d'indiquer que l'édition disponible, au moment où de nombreux et multiples lecteurs en prendront une variante, d'indiquer qu'il s'agit clairement de la première  (non vérifiée), de la deuxième etc. et que de la finale, qui précédera toujours l'ultime : la version destinée au marché américain.

La direction

Chroniques  

Les chroniques précédentes de nos correspondants pourront être
à nouveau consultées quand elles auront été révisées.

 
    Simon Popp

Et c'est un départ (It's a Go !)

 Je ne suis pas de ceux qui sont convaincus qu'avec la levée des restrictions relatives à la COVID-19, nous retournerons sous peu à une vie "normale". D'ailleurs, c'est quoi une vie "normale" ? Aussi loin que je puisse remonter dans ma «longue» qui me semble de plus en plus «courte» au fur et à mesure qu'elle se raproche d'un point de non retour, je ne peux m'empêcher de penser qu'elle en a connu des dizaines, sinon plusieurs dizaines de ces périodes dites «normales» au cours de son existence, ma vie.

Je peux même vous citer, sans trop avoir à y réfléchir, divers moments où d'une vie «normale», je suis passé à une autre sans m'en apercevoir.

Et combien de gens ai-je vu passer d'une vie «normale» à une vie «anormale» et se retrouver dans une autre qu'il croyait identique à la précédente et qui n'était pas plus «normale» que l'autre avant.

D'ici les prochains jours, dans les prochaines semaines, au cours des prochains mois, je sais que je vais retrouver des amis, des connaissances, des gens que je n'ai pas vus depuis, dans plusieurs cas, plus d'un an et je me demande dans quel état je vais les retrouver.

Il y a un certain temps, bien avant la COVID-19, je disais à une personne que j'ai bien aimée que ça faisait un bon bout de temps que je ne l'avais pas vue et que je savais pas où elle était passée dans celle que je voyais à ce moment-là.

Elle m'a répondu qu'elle était fatiguée.

«Que sont mes amis devenus ?» se demandait Ruteboeuf il y a sept siècles : 

Joan Baez (Ferré) - 1967 :  

*

Tout le contraire

Plus je vieillis, plus je réalise que je suis le contraire de ce que je suis. Du moins en société. Tenez, je vais vous donner un exemple :

C'est un fait connu que j'ai de la difficulté à suivre des conversations autour d'une table. Je parle de ces conversations décousues qui commencent par le beau temps qu'il fait depuis plusieurs jours et qui se terminent par des commentaires sur la civilisation romaine. Entre les deux, quelqu'un a parlé du temps qu'il a fait l'an dernier qu'un autre a dit épouvantable à Myrtle Beach lors de ses dernières vacances qu'il ne pourra pas malheureusement refaire cette année à cause de la fermeture des frontières due à la COVID tandis que, au moment où l'on s'apprêtait à parler de vaccination, le cri d'un enfant a fait passer le sujet aux jeunes du voisin qui sont mal éduqués dû au fait que leurs parents ont laissé cette tache aux employés du Ministère de l'Éducation qui n'est pas mieux que celui du transport. «Comme se fait-il, dit-il, que les ponts construits par les Romains sont toujours utilisables alors que les nôtre ont une duré de vie qui dépassent pas cinquante ans ? » 

Ayant de plus en plus de difficulté à supporter ce gendre de coq-à-l'âne, je me sens redevenir ce que j'étais, c'est-à-dire  tout le contraire de ce que j'ai déjà été.

Vous voyez où je veux en venir ?

À écouter :

I Am Multitudes de Bob Dylan (sur Youtube)

* 

Ce que je pense...

Combien sommes-nous aujourd'hui ? Je veux dire : sur cette terre, cette minuscule planète dont il doit exister des milliards d'exemplaires dans l'univers connu (*).

(*) Oh ne me faites pas scier avec vos mini-connaissances en statistiques, en géographie et en astronomie : il y a longtemps que vous et moi avons appris que nous vivons sur une roche d'une grosseur qui n'a aucun sens, que cette roche tourne autour d'une étoile d'une grosseur qui n'a aucun sens, comme il y en a des milliards dans une galaxie d'une grosseur qui n'a aucun sens, dont il en existe des milliards. - Si vous ne me croyez pas, continuez à penser ce que vous voulez. mais ne lisez pas le reste.

Nous sommes - je viens de le lire - 7,764 milliards. (C'était 2,037 quand je suis né.) - 7,764 milliards... En secondes, vous savez combien de temps 7,764 millards de secondes représentent ? 

DEUX CENT QUARANTE SIX ANS !

(Les gens qui ont vécu un milliard de secondes depuis qu'ils sont au monde ont aujourd'hui 32 ans...)

Pensez à une (1) personne qui défile devant vous, au pas militaire, à toutes les secondes, vingt-quatre heures par jour, trois cent soixante cinq (six) jours par année...

Vous ne serez plus là quand la dernière passera. Vous aurez été remplacé par votre arrière - arrière - arrière - arrière - arrière - arrière - arrière - arrière - petit-fils (ou petite-fille) en l'an DEUX MILLE DEUX CENT SOIXANTE SEPT (2267), dans 246 ans...

À rebours ?

Il y a 246 ans, Louis XVI était sacré roi de France, les Américains tentaient d'envahir le Canada, un nouveau pape fut élu [Pie VI], neuf sorcières furent brûlées vive en Pologne, Jane Austen vint au monde et Mozart composait ses 5 concertos pour violon...

Sera-t-il (ou sera-t-elle), votre petit-fils ou votre petite-fille chrétien(ne), musulman(e), juif(ve), indou(e) ou membre de la nouvelle et dernière (parce que améliorée) incarnation de l'Église de Scientologie ? Et qui sait ? Peut-être qu'il ou qu'elle ne sera plus là, étant né(e) sur Mars... 

*

Sisyphe est mon héros.

Sisyphe a été condamné à rouler une pierre jusqu'au haut d'une montagne et une fois rendu là, on a remis sa pierre au début et on lui a dit de recommencer.

Après des milliers de recommencements, il s'est dit, tout en sachant qu'il n'était pas plus ni moins inintelligent que ceux qui l'avaient condamné à ce "supplice", qu'il n'était pas si malheureux, que la vie, aussi incompréhensible aussi absurde qu'elle avait l'air, valait la peine d'être vécue.

*

 Et en terminant...

Il y a une chose qui m'a toujours intrigué. C'est celle des gens qui pratiquent une religion. N'importe laquelle. Même celle qui leur est personnelle. Ils semblent tous être convaincus qu'ils sont dans la bonne voie.

Ma question est :

Avec tous les dieux qui se sont avérés faux ou du moins imaginaires au cours de l'histoire (Zeus, Thor, Jupiter, Amunra, Osiris, Ra, etc. - On en compte plus de mille...), est-ce qu'il leur vient à l'esprit que statistiquement, le leur pourrait ne pas exister ?

Mon autre question s'adresse en particulier aux chrétiens :

Votre Christ, quand il reviendra sur terre, est-ce que vous penser qu'il sera content de voir tous ces crucifix qu'il retrouvera en millions d'exemplaires un peu partout ?

Et j'en ai une autre qui, elle s'adresse, aux soeurs (de toutes les congrégations) :

Dieu, qui voit tout, à ou au travers les murs, même ceux en granite, vous ne croyez pas qu'il ignore ce que vous avez l'air sous ce vêtement que vous portez quand vous prenez un bain ? 

Oui, je sais :

La religion n'est pas un sujet dont on parle en société.

Simon 

 

   Copernique Marshall 


σκαιοῖσι μὲν γὰρ καινὰ προσφέρων σοφὰ
δόξεις ἀχρεῖος κοὐ σοφὸς πεφυκέναι·
τῶν δ᾿ αὖ δοκούντων εἰδέναι τι ποικίλον
κρείσσων νομισθεὶς ἐν πόλει λυπρὸς φανῇ.
ἐγὼ δὲ καὐτὴ τῆσδε κοινωνῶ τύχης

Si vous apportez quelque chose de nouveau à ceux qui vous lisent, vous allez passer pour quelqu'un qui ne sait pas écrire ; et ceux qui continueront à vous lirem vous penseront supérieur à ceux qui vous ont précédé ; d'autres cependant se diront que vous vous pensez plus intelligent que vous l'êtes. Cela semble être ma destiné.

- Euripide

I am indeed appalled

J'ai redécouvert récemment la véritable signification d'une expression que j'ai trop souvent lue ou entendue pour signifier, en anglais, qu'on est surpris, étonné, déconcerté ou - c'est Simon qui l'a mentionné - désarçonné (quoique j'ai aucune idée de ce que cela peut bien vouloir dire).

C'est une expression, je crois, qui n'existe qu'en anglais : "To be appalled" dont les dictionnaires que j'ai consultés m'ont décrit comme étant "greatly dismayed" ou "horrified" qui, traduits en français, se lisent à leurs tours : "très consterné" ou "horrifié".

Elle me fait penser au mot "horrible" utilisé par quelques francophones en parlant de la circulation ou de la température et au sujet duquel Daninos (*) disait qu'une fois qu'on l'avait entendu dans certaines situations, comme celle d'un embouteillage au cours d'une canicule, il n'y avait plus de mots en français pour décrire les condition dans lesquelles se sont retrouvés ceux qu'on a transportés dans des wagons à bestiaux vers les camps de concentration durant la deuxième Grande Guerre.

(*) Pierre Daninos (1913-2005) est un écrivain et humoriste français principalement connu pour Les Carnets du major Thompson et autres livres décrivant l'absurdité des conventions sociales, des particularités culturels, des expressions toutes faites, etc. - Très en vogue dans les années cinquante et soixante, il est aujourd'hui à peu près oublié, remplacé par des écrivains ou humoristes plus secs et plus directs, mais souvent moins drôles.

"To be appalled" veut dire qu'on - écoutez bien ceci - n'a pas de mots pour décrire ce qu'on ressent, ce que je ressens régulièrement devant la stupidité humaine qui pousse certains à ne pas penser pour éviter de se poser des questions auxquelles il n'y pas de réponses.

Copernique

   Jeff Bollinger


La Presse

Monsieur Popp (Simon) n'a pas de téléviseur. Difficile de ne pas en avoir un quand on a des enfants à la maison, mais avec tout ce que j'y ai vu depuis que je la regarde et tout ce que j'y vois depuis quelques années, je commence à comprendre pourquoi. C'est un bouffeur de temps incroyable. À sa question, «Dites-moi le nom d'une émission, d'un reportage dont vous vous souvenez encore et qui a modifié votre vie», je n'ai pas encore trouvé de réponses.

(Remarquez que je ne suis pas de la génération qui regardait «Cré Basile».)

Monsieur Popp (Simon) dit ne pas lire les journaux depuis vingt, sinon trente ans. Mais, quand on parle de «nouvelles», il semble être au courant de tout.

C'est qu'il sait comprendre - une habitude qui s'acquiert avec le temps, je suppose -  en une minute ce qui prendra une heure à un politicien pour ne rien dire ou à un journaliste deux pages pour démontrer qu'il ne sait pas ce dont il parle.

Où ai-je lu, récemment que...

«Nous remplaçons lentement une presse fonctionnelle par des pourriels de relations publiques, des études approfondies sans conséquence, des chroniques d'opinions à la traîne, de la désinformation à la fois étrangère et nationale, des adolescents influenceurs de marques et des incendies de poubelles et des écrasements de chiens décrites et décrits en profondeurs dans des émissions aux noms ronflants.»

Si, au moins, j'avais sa mémoire...

La mienne, au lieu de s'enmieuter semble se rétrécir de plus en plus.

Les enfants ! Ce sont eux les responsables.

Ben quoi ? Faut bien trouver un ou des coupables.

Jeff


  George Gauvin


'Y restent en place !

C'est la grande Duquette qui me l'a dit. Elle l'avait apprise de Léa qui travaille dans le «Personnel» :

Ma shop ne déménagera pas.

Un communiqué doit suivre.

Paraît que, déjà, certains et certaines, comme moi, ayant soupçonné qu'on allait déménager dans le West Island, s'étaient mis, comme moi, à chercher un emploi ailleurs, et que parmi eux, mais pas comme moi, en avaient trouvé un et avaient donné leur démission.

Pas question de perdre une partie de ses employés, les boss de ma shop ont donc renouvelé leur bail dans le «no-man's-land» (merci Copernique) où - j'attends de nouvelles d'une minute à l'autre - je devrai me repointer sous peu.

Ce sont des choses qui arrivent quand on dirige une entreprise de Toronto où y'a pas de Rive-Sud.

Pourtant, y'aurait dû savoir que leur plan n'avait ni queue, ni tête. Mais ils, les boss, ne devaient pas se rappeler qu'un cercle de vingt kilomètres du Centre-Ville  de Montréal, c'était le double du Centre-Ville de leur ville.

Même moi qui n'est pas forte en math s'en rappelait parce que, figurez-vous, qu'il n'y a pas si longtemps, de cela, quelqu'un là-bas avait décédé d'instaurer des "territoires"...

Vous devinez le reste.

George

P.-S. : J'sais pas pour vous autres, mais pas voir son chum, huit heures par jour, ce ne sera pas une grosse pénitence.

   Fawzi Malhasti


Read me !

Lift this little book,
Turn its tattered pages
Read me, do not let me die !
Search the fading letters, finding
Steadfast in the broken binding
All that once was I !

Traduction approximative :

Soulevez ce petit livre,
Tournez ses pages en lambeaux
Lisez-moi, ne me laissez pas mourir !
Cherchez dans ses lettres qui s'effacent, trouvez
Ce qui se trouve à l'intérieur de sa reliure cassée
Tout ce que j'ai été !

(Edna St-Vincent Millay)

Fawzi

   Paul Dubé


J'y arrive !

D'ici quelques jours - revenez me voir.

Je vous donnerai un lien vers une introduction que je suis en train d'écrire pour la nouvelle présentation des 439 (ce nombre m'a été donné par Maude) enregistrements que j'aurais suggérés au cours des derniers quinze ans, ici même, dans le Castor™.

J'en suis, pour le moment au centième que, Maude m'a dit, serait disponible demain (quand vous lirez ceci) : une question du temps nécessaire à tout téléverser (sic) et vérifier.

Entre vous-zé-moi ? Je sens qu'elle va me revenir...

En attendant :

Suite au numéro 190 (26 octobre 2009)

Il y a quelques années de cela, quand j'ai vu, chez les disquaires, les CD de Scott Joplin (J) classés entre Haydn (H) et Lully (L) dans la section dite sérieuse, (lire : classique) j'aurai dû crier bravo car s'il existait au début du siècle dernier un grand compositeur, c'était bien lui. Sauf qu'il aura fallu plusieurs décennies avant qu'on s'intéresse vraiment à sa musique.

Une seule erreur chez Joplin : son opéra Trémonisha. - Pathétique, ennuyant comme la pluie, terrible, carrément mauvais. - Sauf que, bien avant cette chose sur laquelle il a travaillé pendant des années et dont la création n'a eu lieu sans succès que plusieurs années après sa mort (à quelque part au Texas, si ma mémoire est exacte), Scott Joplin avait composé ce qu'on appelle des rags mais dont la structure musicale, apparemment simple, défie souvent toutes descriptions. Disons que toutes celles que j'ai lues n'ont pas réussi à informer qui que ce soit sur ce que ça pouvait être sans en écouter une.

Disons qu'une rag est une sorte de pièce pour piano, qu'elle est généralement limitée à quatre (4) thèmes de courtes durées, qu'elle est syncopée (*) et que ces thèmes sont  jouées dans l'ordre AA-BB-CC-DD. ("AA", "BB"... signifiant que chaque thème est répété deux fois, parfois avec de légères variantes.)

(*) (Pour les "connaisseurs".) Dans le solfège rythmique, on appelle syncope une note attaquée sur un temps faible et prolongée sur le temps suivant (qui est toujours un temps fort). - Pour plus de renseignements voir Wikipedia. Mais on saura exactement ce que c'est qu'à l'écoute.

Celle que je vous proposait dans ma 190e (?) chronique en contenait cinq (5) de ces thèmes (AA-BB-CC-DD-EE... quoique le quatrième est souvent appelé "trio" ce qui fait que le EE est souvent dit DD). 

Le premier est typiquement rag avec sa mesure bien marquée de la main gauche. Le deuxième, en mineur est plaintif, presque dramatique. Le troisième est une danse tout à fait innocente. Le quatrième ou trio calme comme un ruisseau sert surtout à introduire le cinquième qui pourrait avoir été composé par un des grands romantiques du XIXe. Et tout cela en moins de quatre ou cinq minutes. douze secondes...

L'enregistrement joint était la meilleure interprétation d'une rag publiée après la mort de Joplin intitulée Reflection Rag qui était à ce moment-là ma favorite - et qui l'est toujours - de tout l'oeuvre de Joplin.

Cet enregistrement était en provenance d'un coffret (33t) intitulé Scott Joplin : The Complete Works for Piano avec pour pianiste Dick Hyman, l'autorité pendant longtemps en ce qui concernait Joplin. - Étiquette RCA Red Seal CRL5-1106 (1975).

Dick Hyman 

Le revoici :

Joplin - Reflection Rag - Dick Hyman : 

 

Mais j'ai découvert depuis, la version de Cory Hall :

Joplin - Reflection Rag - Cory Hall :  

La différence (outre la vitesse d'exécution) réside en ceci :

Dick Hyman - Extrait :   

Voici la même section jouée par Cory Hall :

Cory Hall - Extrait :   

 J'y reviendrai quand j'en serai rendu, dans ma révision, à ce numéro, le cent quatre vingt dixième...

Psst :

(Pourvu que ça fonctionne, parce qu'avec ses nouveaux codes, Maude, ces temps-ci me rend la vie dure.)

Pour voir Cory Hall dans un des ses numéros, cliquez sur le lien qui suit :


Note : il se peut que votre fureteur n'accepte pas les vidéos.

paul

L'extrait du mois


Un dénommé Dutilleul

Il y avait à Montmartre, au troisième étage du 75 bis de la rue d'Orchampt, un excellent homme nommé Dutilleul qui possédait le don singulier de passer à travers les murs sans en être incommodé. Il portait un binocle, une petite barbiche noire, et il était employé de troisième classe au ministère de l'Enregistrement. En hiver, il se rendait à son bureau par l'autobus, et, à la belle saison, il faisait le trajet à pied, sous son chapeau melon.

Dutilleul venait d'entrer dans sa quarante-troisième année lorsqu'il eut la révélation de son pouvoir. Un soir, une courte de panne d'électricité l'ayant surpris dans le vestibule de son petit appartement de célibataire, il tâtonna un moment dans les ténèbres et,
le courant revenu, se trouva sur le palier du troisième étage. Comme sa porte était fermée à clé de l'intérieur, l'incident lui donna à réfléchir et, malgré les remontrances de sa raison, il se décida à rentrer chez lui comme il en était sorti, en passant à travers la
muraille. Cette étrange faculté, qui semblait ne répondre à aucune de ses aspirations, ne laissa pas de le contrarier un peu, et, le lendemain samedi, profitant de la semaine anglaise, il alla trouver un médecin du quartier pour lui exposer son cas. Le docteur put se convaincre qu'il disait vrai et, après examen, découvrit la cause du mal dans un durcissement hélicoïdale de la paroi strangulaire du corps thyroïde. Il prescrivit le surmenage intensif et, à raison de deux cachets par an, l'absorption de poudre de pirette tétravalente, mélange de farine et d'hormone de centaure.

Ayant absorbé un premier cachet, Dutilleul rangea le médicament dans un tiroir et n'y pensa plus. Quant au surmenage intensif, son activité de fonctionnaire était réglée par des usages ne s'accommodant d'aucun excès, et ses heures de loisir, consacrées à la lecture du journal et à sa collection de timbres, ne l'obligeaient pas non plus à une
dépense déraisonnable d'énergie. Au bout d'un an, il avait donc gardé intacte la faculté de passer à travers les murs, mais il ne l'utilisait jamais, sinon par inadvertance, étant curieux d'aventures et rétif aux entraînements de l'imagination. L'idée ne lui venait même pas de rentrer chez lui autrement que par la porte et après l'avoir dûment ouverte en faisant jouer le serrure. Peut-être eût-il vieilli dans la paix de ses habitudes sans avoir la tentation de mettre ses dons à l'épreuve, si un événement extraordinaire n'était venu soudain bouleverser son existence. M. Mouron, son sous-chef de bureau, appelé
à d'autres fonctions, fut remplacé par un certain M. Lécuyer, qui avait la parole brève et la moustache en brosse. Dès le premier jour, le nouveau sous-chef vit de très mauvais oeil que Dutilleul portât un lorgnon à chaînette et une barbiche noire, et il affecta de le traiter comme une vieille chose gênante et malpropre. Mais le plus grave était qu'il prétendît introduire dans son service des réformes d'une portée considérable et bien faites pour troubler la quiétude de son subordonné. Depuis vingt ans, Dutilleul commençait ses lettres par la formule suivante : «Me reportant à votre honorée du tantième courant et, pour mémoire, à notre échange de lettres antérieur, j'ai l'honneur de vous informer...» Formule à laquelle M. Lécuyer entendit substituer une autre d'un tour plus américain : «En réponse à votre lettre du tant, je vous informe...»

Dutilleul ne put s'accoutumer à ces façons épistolaires. Il revenait malgré lui à la manière traditionnelle, avec une obstination machinale qui lui valut l'inimitié grandissant du sous-chef. L'atmosphère du ministère de l'Enregistrement lui devenait
presque pesante. Le matin, il se rendait à son travail avec appréhension, et le soir, dans son lit, il lui arrivait bien souvent de méditer un quart d'heure entier avant de trouver le sommeil.

Écoeuré par cette rétrograde qui compromettait le succès de ses réformes, M. Lécuyer avait relégué Dutilleul dans un réduit à demi obscur, attenant à son bureau. On y accédait par une porte basse et étroite donnant sur le couloir et portant encore en lettres capitales l'inscription : Débarras. Dutilleul avait accepté d'un coeur résigné
cette humiliation sans précédent, mais chez lui, en lisant dans son journal le récit de quelque sanglant fait divers, il se surprenait à rêver que M. Lécuyer était la victime.

Un jour le sous-chef fit irruption dans le réduit en brandissant une lettre et il se mit à beugler :

- Recommencez-moi ce torchon! Recommencez-moi cet innommable torchon qui déshonore mon service!

Dutilleul voulut protester, mais M. Lécuyer, la voix tonnante, le traita de cancrelat routinier, et, avant de partir, froissant la lettre qu'il avait en main, la lui jeta au visage. Dutilleul était modeste, mais fier. Demeuré seul dans son réduit, il fit un peu de
température et, soudain, se sentit en proie à l'inspiration. Quittant son siège, il entra dans le mur qui séparait son bureau de celui du sous-chef, mais il y entra avec prudence, de telle sorte que sa tête seule émergeât de l'autre côté. M. Lécuyer, assis à sa table de travail, d'une plume encore nerveuse déplaçait une virgule dans le
texte d'un employé, soumis à son approbation, lorsqu'il entendit tousser dans son bureau. Levant les yeux, il découvrit avec un effarement indicible la tête de Dutilleul, collée au mur à la façon d'un trophée de chasse. Et cette tête était vivante. À travers le
lorgnon à chaînette, elle dardait sur lui un regard de haine. Bien mieux la tête se mit à parler.

- Monsieur, dit-elle, vous êtes un voyou, un butor et un galopin.

Béant d'horreur, M. Lécuyer ne pouvait détacher les yeux sur cette apparition. Enfin, s'arrachant à son fauteuil, il bondit dans le couloir et courut jusqu'au réduit. Dutilleul, le porte- plume à la main, était installé à sa place habituelle, dans une attitude paisible
et laborieuse. Le sous-chef le regarda longuement et, après avoir balbutié quelques paroles, regagna son bureau. Ä peine venait-il de s'asseoir que la tête réapparaissait sur la muraille.

- Monsieur vous êtes un voyou, un butor et un galopin.

Au cours de cette seule journée, la tête redoutée apparut vingt- trois fois sur le mur et, les jours suivants, à la même cadence. Dutilleul, qui avait acquis une certaine aisance à ce jeu, ne se contentait plus d'invectiver contre le sous-chef. Il proférait des menaces obscures, s'écriant par exemple d'une voix sépulcrale, ponctuée de rires vraiment démoniaques : 

- Garou! garou! Un poil de loup! (rire). Il rode un frisson à décorner tous les hiboux (rire).

Ce qu'entendant, le pauvre sous-chef devenait un peu plus pâle, un peu plus suffocant, et ses cheveux se dressait bien droits sur sa tête et il lui coulait dans le dos d'horribles sueurs d'agonie. Le premier jour, il maigrit d'une livre. Dans la semaine qui suivit, outre qu'il se mit à fondre presque à vue d'oeil, il prit l'habitude de manger le potage avec sa fourchette et de saluer militairement les gardiens de la paix. Au début de la deuxième semaine, une ambulance vint le prendre à son domicile et l'emmena dans une maison de santé.

...

Marcel Aymé - Le passe-muraille (début) - 1943 

*

Installée sur la place Marcel Aymé au coeur du 18e arrondissement, la statue ci-dessus est l'oeuvre du comédien, écrivain et sculpteur Jean Marais qui, au visage de Monsieur Dutilleul lui a substitué celui de Marcel Aymé.

Lectures


Les textes qui suivent - et les précédents - ne doivent pas être considérés comme de véritables critiques au sens de «jugements basés sur les mérites, défauts, qualités et imperfections» des livres, revues ou adaptations cinématographiques qui y sont mentionnés. Ils se veulent surtout être de commentaires, souvent sans rapport direct avec les oeuvres au sujet desquelles les chroniqueurs qui les signent désirent donner leurs opinions, opinions que n'endosse pas nécessairement la direction du Castor™ ni celle de l'Université de Napierville.

Amor Towles : A gentleman in Moscow
(Édition Viking, 2016)
Amor Towles : Un gentleman à Moscou
(Le livre de poche, 2020)

(Au début des années 1920, le comte Alexandre Ilitch Rostov est condamné par le tribunal bolchevique à vivre en résidence surveillée dans un luxueux hôtel de Moscou. Dans cette prison dorée, il reçoit les diplomates et les actrices célèbres au prestigieux restaurant Boyarski. Sa rencontre avec Nina, une fillette de 9 ans, bouleverse son quotidien...)

Morris West : The shoes of the fisherman
(Édition Morrow, 1963)
Morris West : Les souliers de Saint-Pierre
(Le livre de poche,1998)

(L’archevêque ukrainien Kiril Lakota est enfin libéré après avoir été prisonnier politique en Sibérie pendant deux décennies. A la suite d'accord entre la Cité du Vatican et l'URSS, il part pour Rome, étant devenu citoyen du Vatican. Le Secrétaire Général Soviétique le libère pour tenter de rallier le Vatican à sa thèse du danger chinois grandissant...)

Un ami me recommendait le premier de ces deux livres récemment en ajoutant ceci : «C’est le regard d’un homme parfaitement éduqué pour une autre époque et un autre milieu, confronté au monde qui change (pour le pire ou le mieux, va savoir). Ton genre de regard sur la civilisation moderne, plein de candeur acide...»

À peu près vers la même date, un autre ami me parlait du second, celui d'un auteur australien (parfaitement inconnu en ce qui me concernait), dont il était à relire  Le mystère Strassberger qu'il disait "vachement bon" et qu'il se promettait, une fois sa relecture terminée, de lire, du même auteur, L'avocat du diable (1959) et Les souliers de Saint-Pierre (1963). - Ce dernier titre me rappela vaguement un film des années soixante que je me suis souvenu avoir vu à l'époque, probablement à la télé, qui avait pour titre The Shoes of the Fisherman (Les souliers du pêcheur - sic !) avec, si vous pouvez vous imaginer, Anthony Quinn dans le rôle d'un cardinal (qui deviendrait pape... [!]) et Laurence Olivier dans celui d'un ministre russe.

Sure enough (effectivement): vérification faite, il s'agissait bien d'un film dont le scénario avait été écrit à partir d'un roman de l'Australien, auteur de ce Mystère Strassberger que mon ami était en tran de lire..  - Pas si parfaitement inconnu, donc. - Voir l'IMDB où il est coté 7 sur 10. - Pas de commentaires à ajouter sinon que c'est le genre de film que je visionnerais à nouveau seulement si on m'attachait à un fauteuil...

Ces précisions ayant été données, je m'empresse de mentionner immédiatement que, comme c'est mon habitude, je vais au cours des prochaines lignes vous parler entièrement d'autres choses. Alors, si vous voulez avoir plus d'informations sur ces deux livres (et leur traduction), vaut mieux aller voir ailleurs.

FIN DE MON INTRODUCTION

Question :

Est-ce que je vous ai déjà mentionné la boutade qui signale que, si vous voulez savoir si vos amis vous connaissent, il faut leur demander de vous acheter des livres ?

Je  la (re)mentionne aujourd'hui, non pas pour vous dire que les deux amis que je viens de mentionner ne me connaissent pas, car ils savent très bien tous les deux que je suis : a) un grand lecteur, b) que je lis souvent des livres qui vont dans le sens contraire de mes penchants naturels et c) que je suis très curieux de nature. 

Je la mentionne à nouveau pour en citer une autre, de Proust celle-là, qui veut que chaque lecteur soit un lecteur de lui-même  (i.e. : l'on perçoit dans les livres que ce que notre personnalité nous permet de percevoir), pour avancer pour la nième fois le plus parfait des truismes, à savoir que chaque lecteur, sauf exceptions, parce qu'il a appris à déchiffrer les codes de l'écriture (lettres, mots, enchaînements de ces mots en phrases, etc.), est convaincu que sa façon de lire est la bonne ou, pire encore, qu'il n'existe qu'une seule façon de lire, c'est-à-dire la sienne, de comprendre ce qu'un auteur a bien voulu lui dire.

Je regertte, mais lire à sa façon, c'est faire fi d'une part, de toutes les techniques dont se servent ceux qui écrivent pour "faire passer leur message" et, d'autre part, oublier qu'un livre peut être lu de différentes manières. Ainsi, avez-vous trouvé trop long le paragraphe précédent ? C'est qu'il fallait le lire deux fois pour en comprendre le sens. L'avez-vous lu sans y porter une attention particulière ? L'avez-vous lu rapidement ? Vous êtes-vous arrêté à mi-chemin pour le reprendre depuis le début ?

Plus encore :

Certains lisent des romans pour les histoires qu'ils contiennent : est-ce que Marie épousera celui qu'elle aime ? comment James Bond sortira-t-il de l'impasse où il se trouve ? qu'adviendra-t-il de Madame Bovary ? et comment l'assassin s'est-il pris pour commetttre son meurtre ?

D'autres lisent des essais pour en apprendre un peu plus sur la politique de leur temps ;  pour mieux comprendre certains événements passés ; pour se renseigner sur les changements climatiques...

Et d'autres, encore, lisent pour savoir comment un auteur s'est pris pour amener ses lecteurs à voir le monde comme il le voit.

Autant de façons de lire, parfois les mêmes choses, mais pas dans le même but.

Mais il y a un autre aspect de la lecture qu'on ignore trop souvent : celui de la lecture récréative, divertissante et qui n'a rien à voir avec celles qui précèdent ou celle qu'on appelle "la littérature".

Si, à mon tour, il m'est arrivé de suggérer ou d'offrir des livres à des amis ? Souventes fois. La plupart du temps en leur remettant une copie du livre qu'il recherchait ou une édition de luxe de leur livre préféré. Sinon, c'était en leur décrivant bien-comme-il-le-faut ce dont il s'agissait en leur disait que ça pourrait peut-être les intéresser. Mais, à ma connaissance, je n'ai jamais insisté. Sauf aprèes un verre... ou deux.

Ce qui m'amène à vous dire...

... en terminant (?) :

que, contrairement à une image qu'on me renvoie souvent, je n'ai pas d'opinion ferme sur ce qui doit être lu, ni comment ; j'ajouterai même que ce qui m'intéresse sincèrement et honnêtement dans ce que lisent que mes amis, les ceusses qui me sont proches ou que je rencontre ici et là - bref : tous ceux qui lisent -, ce n'est pas nécéssairement ce qu'ils lisent, mais leurs façons de lire et aux raisons qui les poussent à ne lire que certains types de livres plutôt que d'autres.

C'est un des côtés que je trouve le plus fascinant dans l'acte non naturel de prendre un livre et tenter de comprendre ce qu'un autre, de manière tout ausi non naturelle, a écrit.

Sauf que ça m'attire toujours des ennuis :

Si vous êtes, catholique, de droite, athée ou de gauche et que je vous demande pourquoi, ce n'est pas parce que je suis, dans le même ordre, mais inversé, de gauche, athée, de droite ou anti-catholique. Je vous pose les mêmes questions en ce qui concerne vos choix ou habitudes que je me pose par rapport aux miens ou aux miennes. J'applique, en d'autres mots, les mêmes critères en ce qui concerne vos choix que j'applique aux miens. - Qu'est-ce qui me pousse à préférer Shakespeare aux dramaturges de langue française, classiques ou non ? [1] - Pourquoi je considère toutes les traductions comme étant quasi frauduleuses ? [2] Et qu'est-ce que c'est que cette manie de toujours en revenir aux mêmes auteurs quand je parle de littérature ? [3]

[1] - Faux : je considère le Phèdre de Racine égal ou supérieur à tout ce qu'a écrit Shakespeare. Et je n'oublie pas dans mes prières Eschyle, Sophocle et Euripide.

[2] - Faux : La traduction en anglais d'À la recherche du Temps perdu de Moncrief est un véritable chef-d'oeuvre, non pas qu'il ait traduit admirablement bien en anglais le texte de Proust, mais il en a transposé et le style et l'âme.

[3] - Je plaide coupable : je me réfère au'aux écrivains que je connais ! - Et si vous voulez un exemple de mon ignorance, je peux vous affirmer sur mon honneur que je n'ai jamais lu au complet un roman de Balzac.

Je pense comme Ruskin : 

Qu'il n'y a pas de livres absolument bons ou absolument mauvais, mais quels que soient les livres que vous lisez, il y a une chose sur laquelle vous et tous les lecteurs serez d'accord : qu'il y a des bons et des muvais livres ; qu'il existe des livres bien écrits et des livres mal écrits.

Simon (qui a bien hâte de participer à une rencontre ayant pour thème Pourquoi il ne faut pas lire les best-sellers.)

P.-S. : J'en suis au tiers d'Un gentelman à Moscou. Pas encore trouvé le but de l'auteur...

***

Écrivains de toujours
(Éditions du Seuil - de 1951 à 1981

Il est de ces collections dont les volumes paraissent plus ou moins régulièrement (exemple : la Correspondance de Marcel Proust [Plon] dont le premier volume est paru en 1970 et le dernier en 1993 - 21 volumes - soit un peu moins qu'un volume par année) et qui, de ce fait, taxe quelque peu la patience ou la longévité et l'intérêt de leurs lecteurs ou, encore plus, celle des collectionneurs. 

Celle des Écrivains de toujours, également connu sous le nom des "[Écrivains] par eux-mêmes" n'échappe pas à cette règle. Son premier volume (Victor Hugo) paru en 1951 et son dernier, le 106e (Racine) en 1993 (?) soit, en 42 ans, à peu près cinq volumes aux deux ans, ne fait pas exception à cette règle. Il en a été de même des Mémoires de Saint-Simon, chez Ramzay, l'oeuvre de Shakespeare en édition bilingue aux Éditions Rencontre, etc.

[*] Un ultime volume devait paraître l'année "suivante", mais il demeura inédit jusqu'en 1995 où Garnier Flammarion l'incorpora dans sa collection Microscome.

Je ne me souviens plus exactement quand je me suis procuré mon premier volume de cette collection, ni du titre ou de l'écrivain dont il était question, mais ce devait être au début des années soixante et, dernièrement, j'ai retrouvé chez un libraire d'occasion mon trente-cinq ou trente-sixième numéro. J'ai un regret à cet égard et c'est celui de ne pas me les être procuré tous car de tous ceux que j'ai lus, je n'en ai jamais trouvé un mauvais. Faut dire que parmi leurs auteurs se trouvent Henri Guillemin, Pacal Pia, Claude Mauriac, Roland Barthes, Pierre Clarac... qui, dans certains cas, si la collection existait encore de nos jours, aurait peut-être été eux-mêmes le sujet de l'un d'entre eux. J'irai même jusqu'à ajouter que, de tous les livres que j'ai lus sur Proust - une bonne centaine sinon plus - son Proust par lui-même (Claude Mauriac) est parmi les plus intéressants qu'il m'a été donné de lire (exception faite de  Du côté de chez Proust de François Mauriac (La Table ronde, 1947) qui, à mon avis n'a jamais été dépassé.

La formule était simple : de larges extraits de chaque auteur ou objet de chaque volume étaient cités et commentés par un spécialiste.

Ceux que je possède sont, dans ma collection, sans doute les volumes que je consulte le plus souvent lorsque je pense à, je ne sais pas, disons Proust, Joyce, Poe, Stendhal, Apollinaire, Verlaine, Cocteau, Bergson... pour n'en mentionner que quelques uns.

Comme ce sont des livres reliés carton, à force de les manipuler, je songe sérieusement à les faire relier avant qu'ils se retrouvent en feuilles détachées, mais depuis que j'y ai pensé, je me suis mis à jeter un coup d'oeil du côté des revendeurs sur Internet si, par hasard, je ne pourrais pas m'en procurer d'autres.

Mais :

J'apprends de la bouche d'une de mes amis, bibliothécaire, que ce sont des livres considérés comme étant désuets par les professeurs de littérature de son entourage.

«Que diable, me suis-je dit, enseigne-t-on, aujourd'hui au niveau secondaire ou collégiale... en littérature ?» - La seule réponse que j'ai pu me donner jusqu'à aujourd'hui, c'est que ce n'est certainement pas l'histoire de la littérature.

Comme j'écrivais à un de mes amis l'autre jour, il semble y avoir eu une brisure entre ce qu'on m'enseignait  du temps où j'étais aux études (y compris celui des deux et même trois générations qui m'ont précédé) et celle d'aujourd'hui et qui semble avoir déjà eu des effets sur la génération qui m'a immédiatement suivi.

Simon

Il y a dix onze ans dans le Castor


Avis important concernant les prochaines élections :

Il se peut qu'à l'occasion, et pour diverses raisons, les politiciens aient été décrits dans cet organe comme étant des individus plus intéressés à leurs personnes qu'à ceux qu'ils représentent ou des êtres sans foi ni loi dont la seul intérêt dans la vie consiste à accumuler le plus d'honneur, le plus de gloire et le plus de biens possible, au détriment de la population ; que ce sont des incompétents, des égoïstes, des mégalomanes soucieux de bien paraître alors que leur personnalité interne ne dépasse pas celle d'un cloporte aux pattes traînant dans la boue ; qu'ils n'ont qu'une chose en tête soit celle de se faire réélire, prêt à mentir honteusement pour ce faire, quitte à sacrifier ceux qui les auront aidé dans leur campagne précédente 

Il se peut également qu'ils aient pu paraître, aux yeux de nos lecteurs, comme étant des êtres fourbes, déloyaux, dissimulateurs, fallacieux, hypocrites, insidieux, perfides, sournois, tortueux, trompeurs, visqueux, artificieux, bigots, caméléons, insincères, simulateurs et menteurs, à côté de qui les Pharisiens auraient été des boyscouts.

Nous espérons que cela ne s'est pas produit pas trop souvent et nous nous excusons si, en filigrane, les choses peuvent ou ont pu paraître ainsi. 

Cela n'était pas et n'est vraiment pas de nos intentions.

La Direction.

Le courrier


Mme. Noëlla Fezensac - Rosemont-Petite-Patrie (Montréal), Québec

  - HA(rbour) 7171 Puis le UN(iversité) 8-7654, le 872-1313 et le 934-2121 qui, en 1985 devint le 911 à l'instar de la ville de Laval qui l'avait adopté huit ans auparavant, en 1977, Longueuil en 1978, Baie-Comeau en 1981 et Boucherville en 1983.

M. Sumner Du Trieux - Villeneuve-Saint-Georges, France

  - «Quoi ! mes maîtres, mes bons amis, mes honnêtes voisins, vous voulez donc votre ruine ?» Ménénius, Acte 1, Scène 1 de Coriolan de Shakespeare. («Why, masters, my good friends, my my honest neighbours, will you undo yourselves ?»

M. Donat Tessier, Boucherville, Québec

  - La dernière adresse que nous avons au dossier est la suivante :

A. Samoisette, directeur général
COMPAGNIE d'ASSURANCES GÉNÉRALES
Siège social : Paris, France
Édifice Insurance Exchange, Montréal, Québec

Son représentant à Lachenaie (Québec) était un certain :

MAXIME BRISEBOIS
Tél. : 102 S 3-1

Herr Rudolf Jung - Falkendorf, Austria

  - Évidemment, vous êtres trop jeune pour avoir connu les années trente et quarante, ni, si vous me le permettez, l'Anschluss, mais ne vous inquiétez pas : les Américains, particulièrement ceux des États du Sud, sont trop intelligents, trop éduqués et même particulièrement conscients de leur Constitution pour permettre que des choses semblables se produisent dans leur pays.
 M. Alberto Baresi, Maniago (PN), Italie
  - ROMANO  Mussolini (et non Roberto).

Mme. Bernadette Chalifour née Boisvert, Beauharnois, Québec

  - La création d'un cadre théorique dans lequel les particules ponctuelles de la physique des particules seraient représentes par des objets unidimensionnels n'a pas été aprouvée par le conseil d'administration de la Vatfair-Fair Cooking Academy dans la révision de leur recette de leur Green String Beans Salad (lobster, cherry tomatoes and capers) served in a Béarnaise sauce, with a fried egg on top and Spam. - Inutile, en conséquence d'en faire la demande auprès des Comptoirs Coloniaux Vatfair-Fair & Co. ou de leur établissements connus sous le nom de nom de Vatfair-Fair Gourmet Food and Shoe Emporium. 

Dédicace


Cette édition du Castor™ est dédiée à :

 

L'octogénaire Bob Dylan

À écouter :

I Contain Multitudes
(Sur YouTube)

Pages recommandées


 Toulouse-Lautrec : L'oeuvre lithographique complète  
370 photos des lithogravures de Toulouse-Lautrec     

Schubert
un essai de Paul Dubé
47 pages
93 extraits sonores, 52 photos, 5 vidéos, 5 annexes, de nombreux liens...
(Édition revue et corrigée - Mai 2021)

Le mot de la fin


À propos de Trump :

«I imagine it as a chilling final turn of the plot.»

His world is coming to an end. He will never have another good day. Looser label will haunt him. The law will pursue him. Mental illness will hobble him. His properties will bankrupt him.

«J'imagine qu'il s'agit de la dernière tournure d'un effrayante histoire.»

Son monde touche à sa fin. Il n'aura jamais une autre bonne journée. Toutes les étiquette le hanteront. La loi le poursuivra. La maladie mentale va le rndre encore plus bête. Ses biens vont le mettre en faillite.

 Peter Marks
Drama Critic
The Washington Post

Novembre 2020

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Notes et autres avis :


Fondé en 1900 par le Grand Marshall, le CASTOR DE NAPIERVILLE fut, à l'origine, un hebdomadaire et vespéral organe créé pour la défense des intérêts de l'Université de Napierville et de son quartier. - Il est , depuis le 30 septembre 2002, publié sous le présent électronique format afin de tenir la fine et intelligente masse de ses internautes lecteurs au courant des dernières nouvelles concernant cette communauté d'esprit et de fait qu'est devenu au fil des années le site de l'UdeNap, le seul, unique et officiel site de l'Université de Napierville.

De cet hebdomadaire publié sur les électroniques presses de la Vatfair-Fair Broadcasting Corporation grâce à une subvention du Ministère des Arts et de la Culture du Caraguay, il est tiré, le premier lundi de chaque mois, sept exemplaires numérotés de I à VII, sur papier alfa cellunaf et sur offset ivoire des papeteries de la Gazette de Saint-Romuald-d'Etchemin et trois exemplaires, numéroté de 1 à 3, sur offset de luxe des papeteries Bontemps constituant l'édition originale, plus trois exemplaires de luxe (quadrichromes) réservés au Professeur Marshall, à Madame France DesRoches et à Madame Jean-Claude Briallis, les deux du Mensuel Varois Illustré.

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