Volume XXIX, n° 2 Le seul hebdomadaire de la région publié une fois par mois Le lundi 1er octobre 2018

Automne



Cette édition :

Raymond Queneau - Georges Pérec - Christopher Hitchens - Guy Béart - Les fonds de tiroir de Simon - Les élections (Jeff) - Un mot du Professeur - Félix Leclerc - Frank Lloyd Wright - Le Comte Robert-de-Montesquiou-Fezensac - René Char - Jules Renard - Blaise Pascal - Frederic Remington - Richard Feynman - Quelques petits musées - Maeterlinck - Zazie dans le métro...

Bonne lecture !

La direction

 

Chroniques

Les chroniques précédentes de nos correspondants peuvent être consultées à partir de ce lien

 
      Simon Popp

Caput cum nubibus
(La tête dans les nuages)

[Textes divers tirés de mon journal ou de mes fonds de tiroir.]

Ce que j'ai oublié de mes études en économie politique, il semblerait que Trump ne l'ait pas encore appris.

***

Tiens, justement, on me demandait l'autre jour, à moi - à moi (!) qui ne me suis jamais intéressé à la politique -, qu'est-ce que j'avais à lire tout ce qui me tombait sur la main depuis quelque temps sur ce Trump de mes deux : "C'est qu'il est plus drôle que les sit-coms qu'on peut voir à la télé" ai-je répondu. - Inquiétant, oui, mais drôle, comme un clown. - Or les clowns sont souvent inquiétants. - J'ai appris ça, dans le temps, avec le Père Noël de chez Eaton.

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René Char ? - Intraduisible, même en français. - Ramenez-moi Sainte-Beuve !


René Char

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J'ai eu une femme et un fils, je crois. Mais à mon âge, ce dont on se souvient...

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Quand on me dit qu'untel est arrivé, je me dis qu'il ne devait pas aller bien loin.

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Comment Proust écrirait-il aujourd'hui ?

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J'ai un grand respect pour ceux qui mettent à jour les dictionnaires ; qui y ajoutent des mots nouveaux ou qui suppriment ceux qui ne sont plus utilisés. - Idem en ce qui concerne les latinistes au Vatican qui inventent quotidiennement des mots pour décrire des objets ou des idées qui n'existaient pas du temps des Romains. - Et idem à ceux qui surveillent et ajustent les traducteurs automatiques. - Faut dire que les premiers ont inventé des dictionnaires de : "Vieux français", "D'archaïsmes" et de "Mots disparus".

***

Depuis que j'ai commencé à parler de déménager (surtout à l'extérieur de Montréal), un vent de panique semble s'être levé dans mon entourage : "Sera-t-il heureux ?", "Comment va-t-il vivre sans la ville autour de lui ?", "Qu'est-ce qu'il va faire sans sa (ses) bibliothèque(s) ? ", "Et le jour, où ira-t-il luncher ?" - Ce sont là des questions que je ne me suis pas posées parce qu'elles n'ont aucun sens. - Elles sont à peu près aussi sensées que celle qu'on m'a demandé quand j'ai décidé de vivre seul : "Mais... qui va te faire à manger ?" qu'on m'avait dit à ce moment-là. - Comme si je n'avais jamais appris à me faire une lasagne au saumon, une omelette aux champignons ou un grilled cheese.

***

J'ai connu deux personnes - et uniquement deux - qui ont su qui j'étais et, par bonheur, ils ne me l'ont jamais reproché.

***

Je suis de ceux qui croient sincèrement que le bonheur n'a rien à voir avec une situation en particuler ou à ces événements qui nous arrivent à tous de temps à autres : revers temporaires de fortune, grippes, accidents, pertes de quelque chose, mort de quelqu'un dans notre entourage ; ni, non plus à la déchéance inévitable de nos corps quand on vieillit... - Le bonheur est un état d'esprit. - Jeune, même, dans un environnement dans lequel je n'oserais pas élever un enfant, j'étais, au fond de moi-même heureux.

Le stress ? Je n'ai aucun idée ce que c'est. - J'ai été trop inconscient de ce qui se passait autour de moi pour en avoir eu, toute ma vie, la moindre idée.

À moins que, inintelligent et désorganisé, les ennuis ne m'atteignaient pas. Qui sait ?

***

Je suis également de ceux qui n'ont jamais, dans les quelques endroits où j'ai vécu (dont deux où j'ai habité pendant plus de vingt ans... chacun), déplacé ou fait déplacer une cloison, changer un garde-robe de place ou "rénover" quoi que ce soit. - Si : j'ai fait remplacer un lavabo, une fois, mais il coulait... - Mais Dieu ce que j'en ai connu de ces banlieusards qui ont "refait" ou "fait refaire" deux, trois fois leurs sous-sols, leur(s) salle(s)-de-bain, armoires-de-cuisine ou ont abattu un mur pour transformer deux petites pièces en un «moyenne«. - D'où cette prolifération, en Amérique du Nord, des Rona, Home-Dépot et autres établissements similaires qui font la joie des bricoleurs.


NON : je n'ai jamais changé quoi que ce soit dans les endroits où j'ai habité sauf quelques agencements de meubles . Ainsi, il y a plus de trois ans déjà, j'ai transformé ma salle-à-manger en bureau car je ne recevais plus.

Sans doute la conséquence d'avoir si souvent voyagé qu'une chambre d'hôtel est devenue par paraître un habitacle tout à fait naturel.

Et puis, dans le village où je m'en vais (si tout fonctionne comme prévu), je ne serai pas le premier, mais je n'ai jamais voulu être le premier nulle part, même pas second à Rome.

Devenir l'excentrique de là où je m'en vais ? - Vous n'aviez, chers futur voisins, qu'à mettre une affiche à l'entrée de votre village : 

«On veut pas d'étranges !»

***

J'ai souvent voyagé "en première" ; métier et urgence l'exigeaient. Ce qui m'a frappé, c'est cet espèce d'allure d'importance que se donnaient ceux qui voyageaient à mes côtés. Je reconnaisais dans le lot de mes co-voyageurs les ceusses qui savaient vértitablement voyager "en première" : ils buvaient de l'eau, même si le champagne était offert gratuitement.

***

Mort, Yturri, te salue, tante !

Probablement la pire méchanceté qu'il m'a été donné de lire dans ma vie.

Robert de Montesquiou-Fezensac, un personnage très connu dans le monde proustien et qui s'est toujours cru grand poète, était, dans sa vie privée, homosexuel. Et tous ceux qui le connaisaient le savaient. Il eut, pendant longtemps, un secrétaire du nom de Gabriel d'Yturri (le "de" ayant été ajouté à son nom par Montesquiou). - Ce secrétaire mourut et le lendemain, dans les journaux on put lire - sans doute de la plume d'un être absolument dégueulasse comme Jean Lorrain - ce que je viens de citer : "Mort, Yturri, te salue, tante", un calembour sur ce que les gladiateurs romains disaient à l'empereur du moment avant de livrer combat : "Morituri te salutant" ou "Ceux qui vont mourir te saluent !"

C'est une chose que j'ai lue quand j'avais vingt ans et je me souviens d'avoir trouvé son "pendant" : "Qui autem non habet mori te salutant !" dont je ne me suis jamais servi. "Celui qui ne tient pas à mourir te salue !"


Robert de Montesquiou-Fezensac
et
Gabriel d'Yturri

***

Porto-Riche (Georges de), né en 1849 et mort en 1930, un de ces innombrables romanciers et dramaturges français dont on n'entend plus parler, disait que Victor Hugo était un latin ; qu'il avait repris en français tous les vers de Virgile... Probablement le même qui disait qu'Anatole France écrivait en grec.

***

Je ne connais rien de plus prétentieux que le bavardage de ceux qui, sur le tard, ont appris à s'exprimer correctement en société (au moyen de tous les clichés possibles et impossibles). Particulièrement dans les galeries d'art, lors des vernissages.... "Mais vous avez dû le connaître ; il était à Cannes au début des années soixante-dix. Un type charmant d'ailleurs qui..."

C'est là que j'ai appris qu'il y avait, vraiment, des gens qui marchaient à deux pieds du sol.

***

Étiez-vous là au début des années cinquante quand les Français "de France" sont arrivés en meute de... Paris (jamais d'ailleurs) ?

Z'avaient tous en commun une langue parlée dont on connaissait à peine la sonorité et qu'ils utilisaient pendant des heures pour nous expliquer toutes sortes de choses que nous ne connaissions pas... - La plupart se sont infiltrés dans les domaines dans lesquels nous étions - fin du régime Duplessis - très peu versés : le théâtre, la radio, la télévision, les galeries d'art (et j'en passe comme les domaines de la couture, de la coiffure, de la décoration intérieure et même dans la restauration). - On les croyait supérieurs à nous tous jusqu'à ce que quelques québécois se réveillent dans les années soixante : Michel Tremblay avec ses Belles-Soeurs, Charlebois avec ses Osstidcho(s), Deschamps avec ses monologues et d'autres dans la continuité de : Jacques Normand, Gratien Gélinas et un ou deux défroqués comme Paul Buissonneau et son Théâtre de Quat'sous et même Guy Hoffmann.

Sont presque tous disparus aujourd'hui quoiqu'il en reste encore un ou deux (et leurs imitateurs), mais je serais curieux de savoir la carrière qu'aurait aujourd'hui un inconnu de "Paris" qui voudrait s'implanter dans le milieu culturel québécois demain matin.

***

À Paris - je dois dire que cela ne m'est jamais arrivé - à un garçon au café qui vous rerprendra à propos d'un mot que vous avez mal prononcé, il faut lui dire que nous avons eu le courage, en tant que Québécois, de conserver la langue de nos ancêtres et, pour le tuer sur place, lui dire cela dans une phrase où figurera un plus-que-parfait du subjonctif.

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Jules Renard disait qu'il y avait, en littérature, des raconteurs et... des écrivains.


Jules Renard

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J'ai une amie qui a un fils de trois ans que je regarde constamment, chose que je dois préciser, ne m'est pas arrivé depuis des années. - Je ne parle pas de cet enfant en particulier, mais de tous les enfants et peut-être, précisémment de ceux qui ont trois ans. - Une fraîcheur, une innocence, une fragilité, des cris car ils n'ont pas encore compris le sens et le poids des mots et puis une bouderie et des pleurs. - Tout ce qui ne durera pas.

***

Nos plus beaux mots ? Ceux qu'on écrit avant de mourir à ceux qu'on aime pour leur dire merci d'avoir été là.

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Paraît que Pascal combattait ses maux de tête en se penchant sur des problèmes de géométrie. Que ferait-il aujourd'hui avec la mécanique quantique ?


Blaise Pascal

Comme disait Richard Feynman, si vous êtes convaincu de savoir ce qu'est la mécanique quantique, vous ne connaissez pas ce qu'est la mécanique quantique.


Richard Feynman

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Pourquoi les enfants des autres sont tous des petits monstres tapageurs alors que nos propres enfants sont tous des futurs génies ?

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Le meilleur mot de passe ? Eronné. Si vous l'oublier et que vous tapez n'importe quoi, votre ordinateur vous le rapellera, i. e. : «Votre mot de passe est eronné.»

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Un jour, je suis passé devant le numéro 26 bis de la rue Guillaume-Tell à Paris (c'est dans le 17e), là où est décédé Charles-Lucien Louis dont le nom de plume était Pierre Valdagne. Sans le savoir.

***

J'ai appris à me méfier des femmes qui ne mentent jamais car il est de la nature humaine de mentir. Parfois, souvent même, c'est pour ne pas faire de peine à quelqu'un. - Est-ce que, dans ces conditions  les femmes qui ne mentent pas, mentent, parfois ? -  Disons qu'elles ne disent pas toute la vérité ou plutôt, elles l'embellissent, l'escamotent ou la laissent sous-entendre dans une périphrase indéchiffrable.

Parfois, elles ne répondent que par une question. Exemple: "Pourquoi tu me demandes si je t'ai déjà trompé ?"

Finalement, il n'y a que les hommes qui trompent leurs femmes. Mais avec qui ?

***

À bien y penser, je connais peu de gens qui sont aussi vaniteux et si faussement modeste que moi. - Quand je m'y mets. - Ainsi, un jour, j'ai pensé qu'une statue en marbre de mon auguste personne pourrait me survivre... Sauf que pour cela, il aurait fallu que je me mette à la sculpture.

***

J'ai pensé récemment à me faire imprimer des cartes ou  me fabriquer dans mon inexistant atelier une sorte de tableau que je pourrais m'acrocher autour du cou et sur lequel on pourrait lire la longue liste des connaissances dans lesquelles je n'en ai aucune : la politique, l'Afrique, l'Asie (toutes les Asies : la mineure, la majeure et l'autre), tout ce qui est à l'est de La Pocatière (rive-sud du Saint-Laurent) ou de Sept-Iles (rive-nord), Montréal-Nord (post 1960)... et puis, récemment, Tiberius Gracchus...


Tiberius Gracchus

À bien y penser, la liste serait trop longue. Faudrait que j'y ajoute absolument les femmes, le sport, l'architecture néo-nazi, la philatélie et certaines notions de nécropalacontidropopithéologie et... puisque je vous dis que la liste serait trop longue... d'autres.

Sauf que dans certains domaines, je me crois assez ti-Jos connaissant (tiens : une expression qu'on n'entend plus de nos jours), Malheureusement, il semblerait que ce soit dans ceux-là qu'on essait de m'en faire accroire le plus.

***

Et puis finalement, j'espère que l'éternité n'existe pas : je me vois mal aux prises avec moi-même, en extase ou pas, jusqu'à... la fin des temps., ce qui est un non-sens, l'éternité n'ayant pas de fin quoique, si je me souviens bien, entre les deux, y'a la vallée de Josaphat où l'on retrouvera toute sa famille et ses amis. - Mon Dieu, quelle horreur !

Simon

 

 

      Herméningilde Pérec


 Magister dixit

«Vous savez, comme me disait le Professeur l'autre jour, je suis certain que vous avez perdu la moitié de votre clientèle [il parlait de celle de nos lecteurs] en changeant votre Castor™ en hebdomadaire socialo-philosophico-littéraire avec les journaux de bord de vos chroniqueurs... [une pause] et c'est tant mieux !» 

H. Pérec

 

   Copernique Marshall


  Petits musées

Pour avoir passé des semaines et des semaines aux États-Unis, en de courts et longs voyages un peu partout, je peux vous affirmer que ce n'est pas un pays où l'on ne retrouve que des ignares et des cons ou, si vous le voulez les décrire différemment, des membres de la National Riffle Association ou des Républicains fiers d'avoir voté pour Trump. Oh, je suis prêt à vous concéder que, dans certains états du Sud (en particulier), le niveau d'intelligence de leurs habitants - de leur ignorance, surtout - m'a souvent inquiété, mais j'ai ressenti la même inquiétude dans des villes du Nord où l'on pourrait croire que la culture est omniprésente. À New York, à Boston et à Chicago, il m'a suffit de m'éloigner quelque peu du centre-ville pour constater que certaines banlieues n'étaient pas à l'abri du populisme, de la vulgarité et de la totale ignoranteté.

De sérieux exemples de la grandeur de cette nation se trouvent quand même dans le soin méticuleux avec lequel on y entretient les champs de bataille ( Guerre de Sécession), dans l'importance qu'on attache à conserver ses parcs nationaux, ses immenses paysages (Grand Canyon), ses demeures historiques, ses monuments, édifices publics, et... ses petits ou méconnus musées.

Exemples 

Est-ce que vous avez déjà entendu parler de Frederic Remington ? Il s'agit du peintre-sculpteur du Far-West le plus célèbre. Ses oeuvres sont exposées dans les plus grands musées américains. Suffit d'avoir vu quelques uns de ses bronzes ou de ses tableaux pour se rappeler qui il fut :

 

La maison où il est né abrite aujourd'hui le Frederic Remington Museum et vaut le déplacement à elle seule.

L'endroit où se trouve ce musée est dans la petite ville méconnue d'Ogdensburg (New York), de l'autre côté de la rive de la ville de Johnstown, en Ontario (entre Montréal et Kingston), à deux heures de Montréal. - On peut s'y procurer des reproductions de ses bronzes pour des prix variant entre 300 et 500$ US. 

(Pour plus de renseignements voir à : https://fredericremington.org/.)

Un autre musée qui mérite d'être visité est le Currier Museum of Art dans la municipalité de Manchester (New Hampshire) où l'on peut voir des oeuvres de Picasso, Matisse, Sargent, des oeuvres de la Renaissance et une foule d'objets surprenants...  et même visiter, tout près, la maison Zimmerman construite à partir de plans dessinés par Frank Lloyd Wright. 

Voir à : https://currier.org/

À ne pas manquer quand on fait route vers Boston.


La maison Zimmerman
(Photo sujette à des droits d'auteur)

Que diriez-vous maintenant d'un musée en verre et de verre ?

Existe dans la ville de Corning, état de New York (Corningware, ça vous dit quelque chose ?), un tel musée consacré entièrement au verre, à son histoire, sa technologie et à l'art  - passez-moi l'expression - qui en découle.  

Plus de 45,000 pièces y sont exposées, les plus anciennes datant de 3 500 ans. - Il s'agit tout simplement de la plus grande collection de verres et d'objets en verre au monde.

C'est quand même un peu loin : à 560  kilomètres de Montréal, mais on peut toujours, tandis qu'on est dans le coin, passer par la ville d'Ithaca pour y voir un modèle, à l'échelle du système solaire que l'on peut explorer à pied sur une distance de 1,18 kilomètre, Ce modèle a été construit en 1997 en l'honneur de Carl Sagan qui fut longtemps résident et professeur à l'université Cornell, tout près de là.

(En 2012, on a ajouté à ce modèle une pièce représentant l'étoile la plus près - Alpha Centauri -  mais pour voir cette pièce, il faut se rendre au l'Imoloa Astronomy Center de l'universit d'.... Hawai ! - Paraît qu'on étudie présentement la possibilité d'y ajouter une autre pièce représentant, cette fois-là, l'exoplanète Kepler-37d qu'on installerait... sur la lune.)

Voir à : https://en.wikipedia.org/wiki/Sagan_Planet_Walk

Copernique

 

       Jeff Bollinger


L'électorat ! 

Note :

Pour nos amis non du Québec, la journée où ce Castor™ sera publié, nos concitoyens seront en train d'élire les députés qui les représenteront (m'enfin... c'est ce qu'on dit) à l'Assemblée Nationale. - À suivre... peut-être.

Au moment où j'écris ces lignes, donc, nous sommes en pleine campagne électorale, une campagne qui semble, comme tous autres, avoir comme sujet principal les finances (lire : budgets) et les promesses de faire ceci ou cela «en cours de mandat».

Pour les promesses, malgré mon âge, ça fait déjà un bon moment que je n'y attache aucune crédulité et, si je n'ai pas la culture d'un Simon ou d'un Copernique, il y a une chose, au moins, sur laquelle je me penche depuis des années et c'est celle qui se rapporte aux statistiques, aux chiffres et aux mathématiques. - Même que je commence à être un peu versé dans les géométries. Je dis géométies au pluriel, car il en existe beaucoup d'autres qui ne sont pas euclidiennes. - Pas encore tout à fait rendu à la connaissance totale de l'algèbre non-linéaire ni au fin des fins du calcul intégral, mais j'y arrive.

Je dis tout ça parce que je trouve déplorable les articles que l'on publie (qu'on aura publiés au moment où vous lirez ceci) dans les journaux à propos des finances de l'État.

À quelques reprises, j'ai parlé ici de la manière dont certains journalistes ont interprété certaines statistiques, notamment dans le domaine de l'analphabétisme et de la population.

En bref, si vous me le permettez, j'ai laissé sous-entendre qu'ils ne s'y connaissaient pas du tout et qu'ils avançaient des choses qui n'avaient aucun sens, des choses qui menaient à des conclusions pensées d'avance et que leurs chiffrent allaient confirmer.

Ben tout, ce que j'ai lu récemment - sur les finances particulièrement - m'a paru d'une naïveté - d'une fausseté même - à en vomir, notamment de la bouche de certains - que dis-je ? de tous les -  chefs des partis à l'affiche qui veulent devenir Premier Ministre de la «Nation québécoise».

Chers concitoyens, votez aujourd'hui (je répète : au moment où vous lirez ces lignes) selon votre conscience, mais dites-vous une chose : vous êtes, quel que soit le journal que vous lisez, que vous avez lu,  quelle que soit la chaîne de télévision que vous regardez ou que vous avez regardée, vous avez été et vous êtes, comme moi, mal renseignés surtout en ce qui a trait à ce qui tient à coeur chacun de nous : nos finances.

Comme disait Simon des candidats dans son quartier ; «Blanc bonnets ou bonnets blancs», ce que mon père appelait les «quatre sous qui valent une piastre

Si seulement tous les électeurs annullaient tout simplement leur bulletin de vote,,,

J'y reviendrai.

Jeff

 

    Georges Gauvin


Des sous, des sous et encore des sous
(Chronique aurait dû paraître le mois dernier)

Ouais, c'était la rentrée (le mois dernier), cette rentrée qui fait qu'avec l'éducation gratuite au Québec, ma fin de mois a débuté le dix. Gratuite, l'éducation ? Faites-moi rire. - Avec les cahiers, les binders, les plumes, les crayons à dessin, les gommes à effacer, les sacs, les vêtements spéciaux (gym, chandails divers, les bottes de ci ou ça - et je ne parle pas des patins ou des planches à rouler) et j'en oublie tout autant, j'ai eu l'impression, encore cette année de me faire avoir.

Et encore : y'a les passes pour ceci et cela, les coûts des gyms, les excursions à prévoir, les lunchs, l'argent de poche... Je me demande à chaque fois ce que ça sera quand il sera au collège ou à l'université où il devra se loger ailleurs, voyager le matin et le soir et, naturellement, se payer des distractions. - Le père est là, oui, avec sa pension alimentaire (quelle expression !) qu'il trouve aberrante sans savoir combien son fils coûte... réellement.

Pas pour rien qu'on trouve tant d'étudiants qui travaillent dans les restaurants et les bars où - et c'est ça qui est le pire - ils gagnent plus d'argent qu'il leur en faut et qui, entraînés par cet argent, décident de ne plus poursuivre leurs études ou de les remettre à plus tard.

Et voilà que, par dessus le marché, mal orientés, ils se lancent dans ce qu'ils croient aimer (l'art, la mode, le théâtre, les sports mêmes) où les débouchés sont rares et les jobs encore plus rares. 

Pendant ce temps, au bureau et dans ceux de mes collègues et amis, y'a une pénurie de main d'oeuvre. - Qui, de nos jours, veut faire carrière dans l'assurence, la comptabilité, la vente au détail ? Ou dans une - quoi ? -  manufacture ? - Eurk ! 

Si seulement je pouvais nourrir non pas quatre adultes ou adolescents, mais deux adultes et un pré-ado avec $75 par semaine. C'est pourtant ce que notre Premier Ministre actuel affirmait récemment...

Et ouis, de temps en temps, j'aimerais ça, moi, boire du vin ou me payer une serait-ce qu'une blouse signée.

Georges

 

        Fawzi Malhasti


 Morceau choisi 

 Femme d'hier et d'aujourd'hui

Tu t'absentais un jour et je voulais mourir 
J'épiais les passants, je n'étais que soupir 
Enfin je te voyais sur la route venir 
Femme jeune, j'étais dehors pour t'accueillir

Après quelques saisons, tu t'absentais un an 
Tu me téléphonais, m'envoyais de l'argent 
J'essayais de comprendre, je savais qu'un beau soir 
Sans trop le désirer, tu reviendrais pour voir 

Si tes enfants sont là, quelle affreuse morale 
Tes enfants sont partis, ils ne t'ont pas connu 
J'ai des dettes, des deuils et je me porte mal 
Qui est cet étranger à ma porte venu ? 

Tu es mort mon amour, emporté par le vent 
C'était un pionnier, disait-on, un géant 
J'ai oublié tes mains, ton rire et ton visage 
Ton nom est déserteur dans mon âme, chère image 

Veuve, heureuse aujourd'hui 
Voilà ce que je suis.

Félix Leclerc 

Fawzi

 

         De notre disc jockey - Paul Dubé


Demain, je recommence

Il avait 56 ans quand il enregistra cette chanson avec, derrière lui 19 albums publés entre 1957 («Qu'on est bien») et 1982 («Porte-Bonheur» ou «Les chansons gaies des belles-années» duquel «En revenant de la revue» fut choisi pour être le premier enregistrement  d'une anthologie de la chanson française diffusée sur Internet depuis bientôt un an). Trois autres suivront avant son dernier récital, à l'Olympia, en 2015, quelques mois avant sa disparition.

On se souvient de ses premiers succès, en 1957-1958, mais après... Oui, la maladie n'a pas aidé (années '70 et '80), mais en 1986, il rebondit avec cette chanson visiblement autobiographique, qui demeure un de ses grands moments.

C'est cette chanson que je vous propose aujourd'hui.

Son nom ? Guy Béart. - Il est né en Égypte (le Caire, 1930) d'un père catholique et d'une mère juive ; a été élevé au Liban, dans plusieurs villes d'Europe et du Mexique ; il a été étudiant en musique (nombreux instruments), en maths sup et en maths spé, avant de devenir ingénieur puis chanteur (cabaret de la Rive Gauche) où Jacques Canetti, après avoir entendu son Bal chez temporel, lui a fait signer un contrat avec la marque Phillips. - Grand prix du disque de l'Académie Charles-Cros.

 
Guy Béart

Cliquer sur la note : Second

paul

 

Maux et impressions à corriger


  • Rire à gorge d'employé 

  • Le Prince qu'on sort

  • Toute vérité n'est pas bonne à suivre

  • Dis-moi qui tu fréquentes et je te dirai qui tuer

  • Il n'est jamais trop tard pour ne rien faire

  • Tout ce qui reluit n'est pas fort

  • Il n'y a pas de feu sans fumée

  • Les jours se suivent et finissent par se rassembler

  • C'est en forgeant qu'on devient forgeron et en ceinturant qu'on devient ceinturon

  • Il faut prendre le taureau par la queue et faire face à la situation

  • Il n'y a pas de plaisir sans veine

  • À chacune, ses chacuns

  • Un homme à Visé (Belgique) en vaut deux

  • Personne est un dispensaire

  • Aux grands mots, les grands remèdes

  • Il ne faut pas mettre la charia devant les pieux (d'autres croyances)

  • Le voyages ferment la jeunesse

  • Pierre qui roule accumule de la masse

  • L'herbe est toujours plus verte au Wisconsin

  • De la main à la bouche se perd souvent la coupe (variante : De la soupe aux lièvres)

  • Être accunulé au pied du mur

  • Un rien ne vaut pas mieux qu'un tu l'auras

  • Tel père, tel fils ou : À père avare, fils prodigue

  • Le monde appartient à ceux qui se lèvent de bonne heure jusqu'à ce que les autres se lèvent

  • Qui sème le vent fait sécher son linge

  • Les bons contes font les bons amis

  • Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tannée

  • Pour un lunch rapide : des sandwiches et des cruautés

  • Le moine fait l'habit

  • Tant va la cruche à l'eau qu'enfin la caravane passe

  • Le parti vers ; enfin un peu de poésie

  • Les trois maladies du siècle : l'arthrite de Russie, l'asthme de Panama et la grippe de Pagnol

Source : les pages rousses du petite Larose.

(Le même qui chantait l'Ô Canada avec ce vers : «Ton histoire est une des pas pire...!»

 

L'extrait du mois


Priez tant que vous voudrez... 

(Extrait de «Vivre en mourant» («Mortality») de Christopher Hitchens paru chez Twelve en 2012 quelques mois après son décès dû à un cancer de l'oesophage.)

Pour ceux qui ne le connaissent pas Christopher Hitchens fut un conférencier, écrivain et journaliste d'origine britannique connu pour ses opinions anti-establishment, notamment pour ses remarques désobligeantes - mais très pertinentes - sur Mère Thérésa, Hillary Clinton et la Princesse Diana. Il fut également un redoutable adversaire au cours des débats auxquels il a participé.

«Icône du mouvement athée, reconnu comme un intellectuel influent, Christopher Hitchens s'est décrit comme un antithéiste, défenseur des idées des Lumières. Il a notamment dénoncé le concept d'un dieu "entité suprême" comme une croyance totalitaire qui détruit la liberté des individus, et souhaitait que la libre expression et le progrès scientifique prennent le pas sur la religion.» (Wikipédia).

Le texte qui suit se veut une réponse à une question largement diffusée via les médias sociaux alors qu'on savait Hitchens gravement malade :

«Qui ne peut s'empêcher de penser que le cancer de l'oesophage de Christopher Hitchens est une vengeance de Dieu pour avoir utilisé sa voix à blasphémer contre Lui ?»

***

Hitchens :

«Malheureusement il semblerait que les athées aiment ignorer les FAITS. Ils aiment se comporter comme si tout n'était que "coïncidence". Vraiment ? Est-ce juste une "coïncidence"  si, entre toutes les parties de mon corps, celle qui est atteinte d'un cancer a servi à blasphémer ?

Évidemment, on ne peut pas empêcher les gens de le croire. De croire également que je vais me tordre de douleur avant de mourir au terme d'une horrible agonie ; pour ensuite passer à la vraie rigolade, quand je serai expédié dans le feu de l'enfer pour y être à jamais torturé. - Il existe de nombreux passages, dans les Écritures et la tradition religieuse, qui ont fait de ce genre de croyance un article central de la foi.

Longtemps avant d'y être personnellement mêlé, ,j'avais comme deviné les objections évidentes :

Un : qui, parmi les primates que nous sommes peut se flatter de connaître la pensée divine ?

Deux : l'auteur anonyme de la question ci-dessus voudrait-il que ses opinions soient lues par mes inoffensifs enfants, qui vont, à leur manière se voir infliger aussi une période très dure, et par le même Dieu ?

Trois : pourquoi pas une autre mort, plus spectaculaire, comme un  éclair me foudroyant, ou quelque chose d'aussi terrifiant ? (Il me semble à cet égard que la divinité vengeresse qu'on invoque dispose d'un arsenal tristement restreint, si la seule idée qui lui vienne est précisément le cancer auquel on pouvait s'attendre chez moi, vu mon âge et mon "style de vie"...)

Quatre : pourquoi le cancer, d'ailleurs ? 

Presque tous les hommes ont un cancer de la prostate, s'ils vivent assez longtemps. C'est moche, mais c'est fort également réparti entre saints et pécheurs, croyants et mécréants. Si vous maintenez que c'est Dieu qui décerne les cancers appropriés, il vous faut prendre aussi en compte les quantités d'enfants qui sont atteints de leucémie et les dévotes personnes qui sont mortes jeunes et dans la souffrance de façon tout à fait commune et naturelle Bertrand Russell et Voltaire, bien au contraire, sont demeurés pleins d'allant jusqu'au bout, comme nombre de criminels psychopathes et de tyrans. Ces épreuves divines paraissent compte tenu de ces facteurs beaucoup plus infligées au hasard qu'autrement.

Ma gorge, pour l'instant est non cancéreuse - laissez-moi m'empresser de le mentionner. Par ailleurs, elle n'est pas le seul organe que j'ai utilisé pour blasphémer. Et, même si ma voix disparaissait rien ne m'empecherait de continuer d'écrire, surtout  ces pamphlets anti-religieux qu'on m'attribue, avec raison, du moins jusqu'à ce que vienne la grande noirceur. Dans ces conditions, pourquoi pas le cancer du cerveau? Une fois réduit à l'état d'imbécile terrifié et à demi conscient, qui sait s'il ne me viendrait pas à l'idée de réclamer  à grands cris un prêtre au moment final... -  Je tiens cependant à affirmer ici au moment où j'ai encore toute ma lucidité que le moribond que je serai éventuellement ne sera pas "moi". (Retenez bien ce que je viens d'écrire au cas où des rumeurs disant le contraire  suivront ma mort.)

Ce qui dérange le plus, quand on est atteint d'une maladie mortelle, ce ne sont pas ces questions-là, c'est qu'on passe une bonne partie de son temps à se préparer à son éventuelle disparition avec une petite dose de stoïcisme (et à prendre des dispositions pour ceux qu'on aime), tout en s'intéressant simultanément et vivement au travail qui consiste à survivre. C'est un mode de "vie" très bizarre - notaires et avocat le matin et médecins l'après-midi - et qui signifie qu'on doit vivre, encore plus que d'habitude, dans un cadre intellectuel qui est le double d'un cadre normal.

C'est également vrai, semble-t-il, pour ceux qui prient pour moi. Et la plupart d'entre eux sont juste aussi "religieux" que le type qui veut que je sois torturé en ce bas monde - ce que je serai même si, finalement, je guéris et qu'ensuite je sois torturé à jamais par-dessus le marché si je ne guéris pas ou même, probablement et pour finir, si je guéris.


Christopher Hitchens

Parmi la quantité étonnante et flatteuse de gens qui m'ont écrit lorsque je suis tombé si malade, très peu ont manqué de dire l'une de deux choses : ou bien ils m'assuraient qu'ils ne me feraient pas l'offense de m'offrir de prier pour moi, ou bien ils maintenaient avec une affectueuse compassion qu'ils prieraient pour moi de toute façon.

Divers sites d'inspiration religieuse se sont penchés sur cette question. Pat Archbold, du National Catholic Register, et le diacre Greg Kandra,  qui sont des catholiques romains, ont estimé que j'étais une personne digne de prières. Le rabbin David Wolpe, auteur de Pourquoi la Foi importe et chef d'une importante communauté à Los Angeles, a dit la même chose. J'ai eu avec lui des débats publics,, comme j'en ai eu avec plusieurs protestants évangéliques conservateurs, comme le pasteur Douglas Wilson du New Saint Andrews College et Larry Taunton de la Fixed Point Foundation à Birmingham, Alabama. L'un et l'autre ont écrit pour dire que leurs assemblées priaient pour moi. Et c'est à eux que j'ai eu pour la première fois l'idée de répondre : pour demander pourquoi.

Comme beaucoup de catholiques priant essentiellement pour que je voie la lumière autant que pour que j'aille mieux, ils se montraient très honnêtes. Le salut était le point principal. "Nous sommes, bien sûr, préoccupés par votre santé aussi, mais c'est une considération très secondaire. - Et que servirait-il a un homme de gagner tout le monde, s'il perdait son âme ?" (Matthieu, 16, 26). - Voilà pour Larry Taunton. 

Le pasteur Wilson répondit qu'en apprenant la nouvelle il avait prié pour trois choses : pour que je remporte le combat contre la maladie, pour que je me mette en règle avec l'éternité et pour que cette histoire nous remette en contact l'un avec l'autre. Il ne put s'empêcher d'ajouter, assez malicieusement, que cette troisième prière était déjà exaucée.

Il y a donc des catholiques, des juifs et des protestants fort estimables pour penser que je mériterais, en un certain sens, d'être sauvé. Le parti musulman s'est montré plus discret. Un ami iranien, a demandé qu'une prière pour moi soit dite sur la tombe d'Omar Khayyâm, le  poète suprême des Persans libres penseurs.

La vidéo annonçant sur YouTube la journée de prières en ma faveur est accompagnée par la chanson I Think I See the Light, interprétée par le même Cat Stevens qui, sous le nom de Yusuf Islam, fit chorus ,à l'époque avec l'appel hystérique de la théocratie iranienne prônant l'assassinat de mon ami Salman Rushdie. (Les paroles de ce chant prétendument exaltant sont à vrai dire d'une platitude digne d'un ado.) 

Mais cet oecuménisme apparent présente d'autres contradictions. S'il me venait l'idée, par exemple, de dire que je viens de me convertir au catholicisme, je sais que Larry Taunton et Douglas Wilson seraient parmi les premiers à juger que je viens de commettre là une cruelle erreur. Inversement, si je m'apprêtais à rejoindre l'un ou l'autre de leurs groupements évangéliques, les tenants de Rome n'estimeraient pas mon âme beaucoup plus en sûreté que maintenant, et si je décidais sur le tard d'adhérer au judaïsme ou à l'islam, cela me ferait perdre beaucoup de prières de part et d'autre.

Je sympathise une fois de plus avec l'énergique Voltaire qui, harcelé sur` son lit de mort' et pressé de renoncer â Satan, murmura que ce n'était pas le moment de se faire des ennemis

[...]

Le physicien danois et Prix Nobel Niels Bohr avait un jour accroché un fer à cheval au-dessus de sa porte. Consternés, des amis s'exclamèrent qu'il n'ajoutait sûrement pas foi à cette pitoyable superstition. " Non, en effet, répondit-il tranquillement, mais apparemment, ça marche, qu'on y croie ou pas." En fin de compte, ça pourrait être une façon de voir les choses,»

(La tradaptation précitée est due en partie à la plume de Madame Fawzi Malhasti)

 

  Book Review - Lectures


Les textes qui suivent - et les précédents - ne doivent pas être considérés comme de véritables critiques au sens de «jugements basés sur les mérites, défauts, qualités et imperfections» des livres, revues ou adaptations cinématographiques qui y sont mentionnés. Ils se veulent surtout être des commentaires, souvent sans rapport direct avec les oeuvres au sujet desquelles les chroniqueurs qui les signent désirent donner leurs opinions, opinions que n'endosse pas nécessairement la direction du Castor™ ni celle de l'Université de Napierville.

Qu'est-ce que je lis ces temps-ci ?

Tout !

C'est que je suis à faire le ménage dans ma bibliothèque. Dans le but d'en vendre une bonne partie. Tous mes «Pléiade», par exemple. Et mes Proust, mes livres sur Proust et mes autres livres qui parlent de personnages qui ont connu Proust. Plus des centaines de volumes que je n'ai pas ouverts depuis des années. Y compris deux dictionnaires encyclopédiques (en plusieurs volumes, chacun) et mes «Larousse Illustré» du début du siècle dernier qui ont perdu leur utilité grace à l'Internet.

Et classant les livres sur la musique à tel endroit, ceux sur la littérature là un autre et les livres d'histoire ailleurs, je trouve des livres que je n'ai jamais lus, des livres que je veux relire et -  vous savez comment ça se passe - : on trouve derrière une rangée, des choses qu'on a oubliées depuis longtemps et comme elles nous intéressent, on se met à les feuilleter et puis au diable le classement et les listes, on perd tout un avant-midi à lire.

La preuve ? - Voir ci-dessous. - Presque toute une journée à relire deux volumes retrouvés par hasard.

Conclusion :

Voilà un travail qu'il faudrait donner à quelqu'un d'autre, mais qui ? - Qui sait que Jean Lorrain, la Princesse Bibesco et Montesquiou vont ensemble ?

Simon

***

I - Je me souviens
Georges Perec
Hachette 1978

II - Je me souviens [encore mieux] de "Je me souviens"
Roland Brasseur
Le Castor Astral (sic) 1998

I - Je me souviens :

   Communiqué de presse (Hachette) :

«Ces " je me souviens " ne sont pas exactement des souvenirs, et surtout pas des souvenirs personnels, mais des petits morceaux de quotidien, des choses que, telle ou telle année, tous les gens d'un même âge ont vues, ont vécues, ont partagées, et qui ensuite ont disparu, ont été oubliées ; elles ne valaient pas la peine d'être mémorisées, elles ne méritaient pas de faire partie de l'Histoire, ni de figurer dans les Mémoires des hommes d'Etat, des alpinistes et des monstres sacrés....

Il arrive pourtant qu'elles reviennent, quelques années plus tard, intactes et minuscules, par hasard ou parce qu'on les a cherchées, un soir, entre amis : c'était une chose qu'on avait apprise à l'école, un champion, un chanteur ou une starlette qui perçait, un air qui était sur toutes les lèvres, un hold-up ou une catastrophe qui faisait la une des quotidiens, un best-seller, un scandale, un slogan, une habitude, une expression, un vêtement ou une manière de le porter, un geste, ou quelque chose d'encore plus mince, d'inessentiel, de tout à fait banal, miraculeusement arraché à son insignifiance, retrouvé pour un instant, suscitant pendant quelques secondes une impalpable petite nostalgie.» 

II - Je me souviens encore mieux de «Je me souviens»

Communiqué de presse (Le Castor Astral) : 

«Roland Brasseur se souvient que le 20 janvier 1989, au théâtre Mogador, il a vu et entendu Sami Frey dire sur sa bicyclette les 480 "Je me souviens" de Georges Perec. Mais son plaisir a vite laissé place à de l'inquiétude : que pouvaient bien comprendre les lecteurs, les spectateurs de 20 ans ? Pour ceux-là, l'essentiel des propos des "Je me souviens" est oublié ou en passe de disparaître. En rappelant à la vie les souvenirs de Perec, Roland Brasseur accomplit le miracle de rendre concrète la mémoire d'une génération....

Ludique avant tout, ce livre agit comme le révélateur des années 50 à 70. Il s'adresse autant aux jeunes qu'aux mélancoliques des années Bébé Cadum et Caram'bar. S'aventurer ici, c'est se laisser saisir par un fourmillement d'anecdotes, d'informations et de documents.

Quelques notes

Coïncidence ?

Dix ans se sont écoulés entre la publication du volume de Georges Pérec et la prestation de Sami Frey au théâtre Mogador (à laquelle j'ai assisté l'année suivante au TNM à Montréal) et puis dix autres ont suivis avant que Roland Brasseur publie son volume sur celui de Pérec. - Compte tenu des recherches impliquées pour retracer les  détails contenus dans ce dernier, ce laps de temps me paraît aujourd'hui, à la relecture, et de Pérec, et de Brasseur  (il faut lire les deux en parallèle), tout à fait normal. J'allais écrire «raisonnable». 

L'irraisonnable ou plutôt l'inexplicable, dans mon cas, c'est qu'il a fallu dix autres années avant qu'un libraire du 18e, à Paris, ami d'un ami, me refile une copie du volume de Brasseur en échange d'un autre livre dont je ne me souviens plus du titre et que j'avais acheté la journée même... 30 ans se sont donc écoulés entre ma lecture de Je me souviens et celle de Je me souviens de Je me souviens ! - Or, au moment où j'écris ces lignes, nous sommes en 2018 et je tombe quasiment à la renverse : 40 ans se sont écoulés entre le moment où les deux livres se retrouvent côte à côte dans ma bibliothèque....

Aussi intéressant ou inintéressant que soit le paragraphe précédent, il n'en reste pas moins que si le livre de Pérec pose en lui-même une question à savoir à quel point le fonctionnement de notre mémoire est loin d'être compris, la somme et - disons-le,  l'étrangeté - des informations qu'elle accumule nous paraît, après une première lecture tout à fait est fascinante.

Le texte qui suit le dernier "Je me souviens" de Pérec mentionne  que quelques uns de ces "Je me souviens" ont été publiés dans les Cahiers du Chemin et rasemblés entre janvier 1973 et juin 1977 ; que le principe en était simple : tenter de retrouver un souvenir "presque oublié, inessentiel, banal, commun, sinon à tous, du moins à beaucoup".

Ensemble, ces deux livres, s'ils ont un aspect intéressant, c'est celui de nous encourager à rédiger nos propres «Je me souviens».

Simon

P.-S. - Également lu dans mon reclassement :

On disait de Maeterlinck que ça lui était égal d'ennuyer ses lecteurs ; qu'il ne s'arrêtait pas pour si peu. - Heureusement, Debussy fut là.

À 60, 50 et parfois même 40 ans (comme l'écrivait Jules Renard dans son journal, alors qu'il n'en avait, à ce moment-là, que 35), on peut se mettre à travailler car "on n'est plus embêté par des histoires de femmes" - Ma réponse est que les femmes, dans ce domaine, sont plus chanceuses.

***

Bâtons, chiffres et lettres
Raymond Queneau
Gallimard 1950
Réimprimé avec quelques additions - Le livre de poche(1960)
Réimprimé à nouveau -
Folio Essais - 1994
Également disponible en format électronique (Amazon-Kindle)

Voilà un livre que j'ai lu il y a longtemps et que je n'ai jamais oublié.

Il s'agit d'un recueil de mini-essais écrits par Queneau entre 1928 et 1964 ayant pour thème principale la française langue (comme dit Monsieur Pérec) et la littérature en général. - On y trouve d'amères réflexions sur les puristes qui sont en train de détruire le français en n'admettant aucun néologisme ni tournure de phrase qui s'éloigneraient tant soit peu de ce qu'ils appellent la "langue de Molière" et qui lui ressemble de moins en moins. Tout comme celle de Corneille, il faudra bientôt lire Molière en traduction.

Si vous aimez la pensée parallèle, celle que les Anglais qualifie de "out of the box", c'est-à-dire la pensée non-conventionelle, celle qui pose des questions auxquelles on s'attend le moins, ce livre est fait pour vous.

Voici comment Gallimard le présente sur son site (citant Queneau) :

«Avant d'écrire, l'écrivain choisit, autant que possible, la langue dans laquelle il va rédiger ce qui lui semble nécessaire d'être dit.
[...]
Un problème se pose actuellement aux écrivains français, bien que la plupart d'entre eux ne s'en doutent même pas. En effet, il existe actuellement deux langues, celle qui continue à être enseignée (plus ou moins mal) dans les écoles et à être défendue (plutôt mal que bien) par des organismes officiels, comme l'Académie française, et la langue parlée, je ne dis même pas la langue populaire. Que le français actuel ne soit plus le même que celui des Académies, non pas seulement la française, déjà citée, mais celles entre lesquelles est partagé le territoire français pour la distribution de l'enseignement, c'est là une vérité élémentaire. Toute la question est de savoir jusqu'où va cette différence, et s'il la faut accentuer ou bien au contraire la réduire.
[...]
Il y a deux langues distinctes : l'une qui est le français qui, vers le XVe siècle, a remplacé le "francien" (la traduction s'impose pour presque tous les textes avant Villon), l'autre, que l'on pourrait appeler le néo-français, qui n'existe pas encore et qui ne demande qu'à naître. Il est en gestation. Sa naissance n'est pas facile.
[...] 
Le problème du néo-français est posé. Il n'est posé que depuis plusieurs années. L'accouchement sera laborieux. L'écrivain français doit aider à cette parturition
(*), son travail, son œuvre doit être une maïeutique (**) linguistique.»

(*) Accouchement.
(**) Méthode suscitant la mise en forme des pensées confuses par le dialogue.

                                

En voici un extrait :

LANGAGE ACADÉMIQUE

«Nous l'a-t-on ressassée, cette histoire de Malherbe et des crocheteurs du Port-au-Foin. "Quand on lui demandait, dit Racan (*), son avis sur quelques mots de français, il renvoyait ordinairement aux crocheteurs du Port-au-Foin et disait que c'étaient ses maîtres pour le langage." J'eusse (si j'ose dire) volontiers fait grief à l'A.F. (j'entends l'Académie Française) de ne pas en avoir fait autant, si la consultation d'un dictionnaire (ma foi, l'érudition a ses limites) ne m'eût appris que le fameux Malherbe en question, un poète, n'était mort six ans (plus ou moins) avant la création de l'A.F. (voir plus haut l'explication de ces initiales).

(*) Honorat de Bueil de Racan. poète et écrivbain français (1589-1670)

Bien que parmi les premiers académiciens il y ait eu des disciples de Malherbe, on ne cite aucun exemple, à ma connaissance, d'académicien qui, sans épée ni bicorne, soit allé discuter le coup avec quelque bon pote grammairien de la Butte-aux-Cailles ou de Houilles (Seine-et-Oise). Foin des souteneurs ! l'académicien ne connaît comme mère maquerelle qu'une espèce de momie embobinée en mille lanières d'in-folio, peu après la mort de Furetière, concurrent redoutable de l'A. F., puisque enquêteur ès termes de métier.

Le latin étant mort avec le tabac à priser versé dans la tasse de Santeuil (une allusion pour les érudits), il a bien fallu reconstituer un langue immuable factice et desséchée, celle de l'Aufklärung et du rationalisme voltairien, pas méprisable du tout, un fameux phénomène de grammaire, mais qui handicapa diablement les écrivains sur le ventre desquels le xixe siècle appuya sa charnière.

On vit encore là-dessus. Mais est-ce bien là le sort de la langue française ? Cette algèbre du rationalisme nioutonien, cet espéranto qui facilita les tractations de Frédéric de Prusse et de Catherine de Russie, cet argot de diplomates, de jésuites et de géomètres euclidiens demeure censément le prototype, l'idéal et la mesure de tout langage français.

Il est lamentable d'avoir à multiplier les truismes ; or le plus vulgaire, dans ce domaine, est tout simplement qu'on ne parle plus comme au temps de Bossuet. Remarque enfantine et pourtant rare, puisque quasiment personne n'ose en tirer les conséquences évidentes.

Les gens qui ont de la lecture s'étonnent de la survie de la littérature latine. Il leur paraît curieux que de Thou ait écrit son histoire en latin, Nioutone ses Principia, et Baumgarten son Esthétique. Or c'est là fait courant dans notre civilisation contemporaine.

Nous parlons deux langues, tout comme les Grecs ; la "cathaverousa" (langue pure) est usitée par les journalistes et les fonctionnaires ; la "démotique" (populaire) par les poètes. Malheureusement, ici, à quelques rares exceptions près, les poètes parlent la langue "pure" et les fonctionnaires et les journalistes aucune langue du tout.

Un jour, Jean Paulhan m'a communiqué une citation d'un sage chinois, dans laquelle il était question d'un empereur qui, pour réformer les moeurs, commençaient par changer les signes, expressions du langage. On peut se demander (et répondre dans un sens positif sans beaucoup d'hésitations) si les fonctions efficaces d'une véritable Académie ne seraient pas justement une action à propos de la langue française pour en transcrire et en préparer les nouveaux aspects.

Tout le monde sait que la langue "évolue", comme on dit. Tout le monde sait qu'on ne parle pas comme au temps du Serment de Strasbourg, ni comme au temps de Rutebeuf, ni même comme au temps de Béranger. C'est d'une banalité à faire pleurer.

Cependant, que l'on propose comme travaux sains (et sanitaires), à une Académie idéale non pas d'entériner les formes syntaxiques ou les nouveautés lexicologiques, mais bien de préparer la mort du français sclérosé actuel et les possibilités d'une langue nouvelle, je crains que cela ne terrorise les habits verts. Et pourtant, il me semble évident que la vie d'un pays dépend de celle de son idiome propre. On ne peut soigner la France sans lui dire : "Tire ta langue." Elle la tire. Moi, je la trouve un peu blanchâtre. Ces sacrés habits verts la soignent mal. Il faudrait qu'elle soit un peu plus rose, cette langue. Un peu plus rose - au moins.»

Tout le livre est écrit à peu près sur le même ton par celui qui ne s'est jamais gêné pour écrire des néologismes qu'on accepte à la lecture sans s'en apercevoir ou qui faisait dire à sa Zazie :

"Napoléon mon cul. Il me fait chier celui-là avec son chapeau à la con."

(Un film à voir, soit dit en passant : Zazie dans le métro de Louis Malle avec Philippe Noiret et une délicieuse petite du nom de Catherine Demongeot. - 1960. - Ce film n'a pas vieilli.)


Zazie

 Liste des chapitres de Bâtons, chiffres et lettres :

PRÉLIMINAIRES

Technique du roman
Conversation avec Georges Ribemont-Dessaignes
Langage académique
On cause
Connaissez-vous le chinook?

Il pourrait sembler qu'en France...

PRÉFACES

Bouvard et Pécuchet, de Gustave Flaubert
Moustiques, de William Faulkner
Notre-Dame de Paris, de Victor Hugo
Rendez-vous de juillet, de Jean Queval

LECTURES POUR UN FRONT

HOMMAGES

La symphonie inachevée
Une belle surprise
Une traduction en joycien
Jacques Prévert, le bon génie
Fantomas
Defontenay

GRAPHIES

Pictogrammes
Délire typographique
What a life!
Mirô ou le poète préhistorique

LITTÉRATURE POTENTIELLE

Fortement recommandé


Raymond Queneau

Copernique

 

Le courrier


M. Maurice Bonnet de Faramond-Bauër - Paris 16e

Bière : liberté. - Vin : santé - Alcool : euphorie. - Eau : bactéries.

Mme Eugénie Dehors-Lapauze-Côté du Regard

Il est, en effet, généralement admis que ceux qui mangent dans leur salle à manger, dorment dans leur lit et dont la salle de bain est d'une propreté immaculée n'ont pas accès à l'Internet.

Mme Eurémie Monégut-Toudouze - Pernod (Var)

Oh, vous savez, la différene entre la folie et le génie est assez mince quoique le génie a ses limites.

Monsieur Charles-Henri Rigaud Le Gaulois-Repris, chef des pompiers volontaires de St-Isidore-de-la-Vérenderie (Sud) et de St-Armand-du-Longchamp-de -Varennes (Nord)

Désolé, cher Monsieur, mais la place de l'Historien-en-chef de la Société de Reconstitutions Historique de l'Université de Napierville (voir ci-joint) est déjà prise.

 

   Dédicace


Cette édition du Castor est dédiée à :


Todore Bouchonneau
alias
René Caron
(1925-2016)

          Le mot de la fin


La chose s'est passée en 1905 ou 1906, à Manhattan, dans la ville de New York. C'était à l'époque de l'Ellis Island par où des milliers d'immigrants arrivaient aux États-Unis avec l'espérance de se faire une meilleure vie. 

Parmi ces immigrants, un Italian qui n'avait comme fortune que son costume, quelques sous, un orgue de Barbarie et un tout petit singe (Capucin) qui, pendant que son maître faisait tourner la manivelle de son orgue mécanique se promenait parmi les passants avec une tasse miniature dans laquelle il recueillait les sous qu'on voulait bien lui donner.

Installé dans le quartier des affaires, cet homme avec sa musique alors inconnue fut bien apprécié et son petit animal si aimé qu'au lieu de lui donner un sous, ceux qui normalement lui en auraient un lui en donnaient deux, ceux qui  lui en auraient deux lui en donnaient cinq, cinq, dix, dix vingt-cinq et ainsi de suite.

En l'espace de quelques mois, l'homme devint très riche et se procura un orgue Casavant et un gorille.

- D'après les Mémoires du Grand Marshall

 

Autres sites à consulter 



Webmestre : France L'Heureux


Webmestre : Éric Lortie

 
Webmestres : Paul Dubé et Jacques Marchioro


Notes et autres avis


Clauses et conventions :

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  • En arrière-plan, son éditeur qui réunit dans un ordre pré-établi les textes et images qui en font parti

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  • Viennent ensuite les correcteurs, vérificateurs, inspecteurs et surveillants qui en assurent la qualité.

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Nous prions nos lecteurs, etc. 

Historique :

Fondé en 1900 par le Grand Marshall, le CASTOR DE NAPIERVILLE fut, à l'origine, un hebdomadaire et vespéral organe créé pour la défense des intérêts de l'Université de Napierville et de son quartier. - Il est, depuis le 30 septembre 2002, publié sous le présent électronique format afin de tenir la fine et intelligente masse de ses internautes lecteurs au courant des dernières nouvelles concernant cette communauté d'esprit et de fait qu'est devenu au fil des années le site de l'UdeNap, le seul, unique et officiel site de l'Université de Napierville.

De cet hebdomadaire publié sur les électroniques presses de la Vatfair-Fair Broadcasting Corporation grâce à une subvention du Ministère des Arts et de la Culture du Caraguay, il est tiré, le premier lundi de chaque mois, sept exemplaires numérotés de I à VII, sur papier alfa cellunaf et sur offset ivoire des papeteries de la Gazette de Saint-Romuald-d'Etchemin et trois exemplaires, numéroté de 1 à 3, sur offset de luxe des papeteries Bontemps constituant l'édition originale, plus trois exemplaires de luxe (quadrichromes) réservés au Professeur Marshall, à Madame France DesRoches et à Madame Jean-Claude Briallis, les deux du Mensuel Varois Illustré.

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