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Chroniques
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Simon Popp
Confession de quelqu'un qui se prend pour un autre
Un des faits surprenant de la vie en société est, comme
je le disais il n'y a pas longtemps, qu'on a beau vouloir être ce que l'on est,
l'on finit toujours par n'être que quelqu'un d'autre. - «Notre
personnalité, disait Proust, n'est que la création de la
pensée des autres.» - Wittgenstein disait de son côté
(si
j'ai bien compris) que la communication entre êtres humains était
impossible. - Une question, entre autres, de langue et de la signification que chacun attribue aux mots, aux
expressions et à leur ordre dans une phrase ; à l'utilisation
également de clichés qu'on répète pour les avoir entendus dans des contextes différents. -
Ajoutez à cela notre façon de parler, le ton de notre voix, les
postures que nous adoptons en parlant, etc. - Sauf qu'il a réussi,
lui, Wittgenstein, à communiquer son message. Une grande contradiction, non ?
Ce soir, après une de ces longues journées, j'ai pensé au nombres de gens que j'ai rencontrés dans ma vie, surtout dans des établissements où l'on sert des boissons fermentées et (même) distillées ; à ceux avec qui je me suis lié et que je continue à
l'être depuis, dans certains cas, plusieurs années. - Une heure, deux heures à la fois où, j'espère, je tiens un discours sinon intelligent du moins cohérent.
J'écoute, j'y parle tout en ayant appris il y a longtemps l'art de détourner toutes les conversations autour des sujets qui m'intéressent (ce que
quelqu'un semble avoir noté suffisamment pour me le souligner).
Le problème, c'est que tous ces gens que je connais ne savent pas qu'avant
de les rencontrer je suis passé chez mon libraire ou que je
viens de passer trois heures à lire un obscur essayiste anglais
du XIXe ou à ou écrire, que
j'arrive de la Grande Bibliothèque pour aller chercher une copie du
Voleur de bicyclette de de Sica, un volume des écrits de
Borgès ou l'oeuvre (en photos) de Jackson Pollock. - C'est
que sur les vingt-quatre heures que dure une journée, les deux heures que je passe avec eux, il en reste vingt-deux
durant lesquelles je ne fais rien d'autre que d'être moi. Et eux
aussi d'ailleurs.
Et c'est là que je dis que l'on ne se connaît pas.
Depuis quelque temps, face à l'idée que je puisse déménager loin du centre-ville de Montréal, dans un tout petit village , on
n'en finit plus de me demander si je n'ai pas peur de m'y ennuyer, si la solitude ne me
pèsera pas à la longue.
Ma dernière réponse est : «Non, non et
non... - Pour une raison très simple : parce que je suis Simon Popp !». Quelle arrogance,
n'est-ce pas ? - Nah : outrecuidance serait dans ce
contexte plus approprié..
Mon ennui à court terme ? Avoir à réduire le contenu de ma bibliothèque , à me débarrasser
de mon ensemble de salle à manger avec ses six chaines, de deux armoires, de différents posters encadrés et
de tout ce qui ne sert à rien depuis des années. C'est un problêm
de l'existence (ou plutôt d'avoir vécu) que je pensais pouvoir laisser à ma succession...
***
Citation
Viens de lire dans les Mémoires
de Saint-Simon à propos de Louis Phélypeaux de Pontchartrain, marquis de Phélypeaux (1667), comte de Maurepas (1687) et de Pontchartrain (1699)[1643-1727])
:
«La petite vérole l'avait rendu borgne, mais la fortune l'avait aveuglé.»
***
Souffrage !
J'ai appris tout à fait par hasard
il n'y a pas longtemps que nous étions, au moment où j'écris ces lignes en «période électorale». On m'aurait dit que nous étions en une de ces périodes de «plus ça change, plus c'est pareil» que ça ne m'aurait pas plus surpris car, des «périodes électorales» qui n'ont rien changé, j'en ai connues maintes et plusieurs ; des municipales, des provinciales, des fédérales et, si je m'en souviens bien, même des
élections d'arrondissments», de quartiers, de commissions scolaires
y compris des collégiales car, là où j'ai étudié, on «votait» pour élire des représentants par «classe» (entendez par là des étudiants partageant les mêmes cours ou les mêmes salles où l'on enseignait le latin, le français, la géométrie et même le dessin d'après nature). - À bien y penser, je crois n'avoir connu
que des élections où plus ça changeait, plus c'était pareil
La démocratie a de ces visages qui ne trompent pas : elle est en contradiction presque totale avec celle qu'on nous
décrit dans les cours d'histoire, de philosophie et même de linguistique. Et n'allez surtout pas me dire que la démocratie de l'ancienne Grèce était... démocratique. À Athènes, tout comme à Rome, il fallait apartenir à une riche famille pour être élu. Et parfois même, on devait acheter «ses élections».
Je serais prêt à parier que 95% des électeurs d'aujourd'ui, en France, en Italie, en Angleterre, aux États-Unis et même ici, au Canada, n'ont jamais VU leur député ou représentant (sauf, par hasard, à la télévision) et que la moitié d'entre-eux ne savent même pas son nom.
Dans un système entièrement démocratique comme le nôtre, en particulier, on ne choisit même pas les candidats dont l'heureux élu nous représentera
au municipal, au provincial ou au fédéral. Ce choix est effectué par les membres des partis qui s'affrontent. Et encore : le «cheuf» peut, à n'importe quel moment, vous «parachuter» son
candidat dans le comté ou l'arrondissement où vous résidez. - Si vous ne me croyez pas, demandez aux électeurs et même aux membres du Parti Libéral du comté de Marquette en ce moment.
Et puis qu'est-ce que c'est que ces «partis» (politiques) ? - Je connais des gens ici, comme aux États-Unis, qui votent pour le même depuis des années, quasiment de père en fils (et de mère en fille depuis qu'on a permis aux femmes de voter et l'on parle pas ici depuis plusieurs siècles mais depuis une douzaine de décennies tout au plus) même si les partis pour qui ils votent ont changé leurs politiques plusieurs
fois au fil des ans, parfois d'une élection à l'autre et même entre deux élections.
(Cf, : le Parti Républicain
de Lincoln et ceux de Bush, père et fils, et celui de Trump...)
Notre démocratie n'est pas une illusion. Elle est une illusion d'une illusion.
D'aucuns vous diront qu'il faut quand même qu'il y ait une certaine organisation à la base, sinon ce serait un chaos total dans les gouvernements - je répète -
municipales (municipaux ? comme dans cheval, chevaux ?), provinciaux ou au fédéraux. Mais alors cessez de nous embêter avec vos élections : laissez aux fonctionnaires le pouvoir d'administrer ce que, de toutes façons, ils sont obligés d'enseigner à ceux «que nous élisons» lorsqu'un, par exemple, un avocat de Saint-Gliglin qui a la faveur du «cheuf» devient ministre des portes, fenêtres et bijoux.
Je ne connais qu'un seul bulletin de vote qui, dans toutes les circonstances, pourrait être valable ou avoir une certain poids dans l'exercice d'une véritable démocratie telle qu'on la pratique
ici et c'est celui sur lequel il y aurait une case qui se lirait
: «aucun de ceux-là».
Si 50% + 1 des électeurs allaient faire une croix dans ccette
case, tout ceux qui figurent sur ce bulletin seraint INTERDITS de se représenter
pour cinq ans.
Peut-être que parmi les clowns qui se présenteraient pour le parti X, Y ou Z à des élections quelconques, l'on finirait ainsi par trouver des représentants dignes - je ne dirai pas de foi, mais au moins de confiance. - Et puis le chef d'un parti ne deviendrait pas automatiquement premier ministre, président or whatever : celui-ci serait élu indépendamment.
Une dernière condition : tous les gens qui se présentent devant l'électorat devraient détenir un diplôme en sciences politiques ou à tout le moins, avoir démontré une certaine expérience en gestion.
Faudrait-il ajouter à ce critère de base les obligations de : 1) n'avoir jamais fait faillite plus qu'une fois et 2) ne pas avoir de casier judiciaire (sauf pour conduite en état d'ébriété car, quand même...)
Et puis cinq ans de prison automatique à quiconque est reconnu coupable d'évasion fiscale, d'acceptation de pots-de-vin ou de mensonges à la population.
Tiens, tant qu'à y être pourquoi ne pas doubler les salaires de nos députés, ministres, sénateurs, etc. ou, à tout le moins, semblables à ceux qui dirigent des entreprises comparables à celles qu'ils auront à diriger.
En attendant, pour qui voulez-vous que je vote sous peu ? Pour ceux ou celles qui tiendront leurs promesses électorales
?
Choisissez dans le lot :
Le Parti Québécois, le Parti
Québec
Solidaire, le Parti Coalition Avenir Québec, Le Nouveau Parti Démocratique
du Québec (quoi ? Il y en aurait eu un ancien ?), le Parti Libéral
et le Parti Vert.
Qu'on nous ramène les Créditistes.
Avec eux, au moins, c'était drôle.
Simon
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Herméningilde Pérec
La rentrée !
Nous en avons parlé de cette
fameuse rentrée. L'an dernier, l'autre avant ; asussi longtemps
qu'on puisse nous en rappeler. Avec ses initiations, css défilés
ses accueils plus ou moins froids des «anciens»
qui, à peine, avaient commencer à utiler un rasoir pour tailler
leurs imberbes goatees. Et ces jeunes filles avec
leur jumpers qui, à genoux, devaient toucher le sol.
Ce qu'il devait s'en créer alors des amitiés qui devaient durer jusqu'à la fin des temps
et des amours (non consommées à mon époque) qui
allaient durer toute une vie.
Aujourd'hui, je ne vois que des
jeunes en t-shirts et en jeans faire la tournée des bars (il n'y
a qu'un dans les Quartier Universitaire de Napierville !) dans
d'importantes villes comme St-Hyacinthe, St-Jérome et
Drumondville ou, forcément, rue St-Denis à Montréal, près de
l'UQUAM. - Je ne sais pas pour la ville de Québec. Il y a
longtemps que je suis passé par là, mais si ma mémoire est
exacte, le campus de l'Université Laval est plutôt éloignée
du centre-ville.
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Quoiqu'il en soit, il
semblerait que les facultés de médecine, dans les universités
du monde connu, soient celles aux initiations les plus barbares,
Chose à vérifier.
N'en reste pas moins, comme le
Profeseur me le soulignait la semaine dernière, que la rentrée,
cette année est notre 68ième, à nous deux.
Pas de quoi se réjouir, mais
tout de même de quoi se remémorer.
Et vous chers lecteurs, vous
en êtes rendus à votre combien-tième ?
H. Pérec
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Copernique Marshall
I'm through with love (air connu)
À 10h50 , hier soir, j'ai
refermé le Mason & Dixon de Thomas Pynchon à la page
245, c'est-à-dire à la fin du 24e chapitre, au moment où Mason
et Dixon arrivent à Londres pour signer leur contrat ; et
ce, avec la ferme intention de ne plus y revenir. Est-ce
que Mason & Dixon est un mauvais livre ? Non. - Même que
c'est un très bon Pynchon. - Alors ? Est-ce
que vous avez déjà vu un excellent jongleur ?
Un type dans le genre de W. C. Fields qui, ne vous trompez pas,
fut un des plus brillants jongleurs au début du siècle dernier
avant de se lancer dans sa carrière cinématographique où il
finit par être un dialoguiste remarquable et un brillant acteur
dans des rôles créés sur mesure pour mettre en lumière son
extravagante personnalité et souvent écrits par lui. Quelques unes de
ses prestations en tant que manieurs d'objets divers furent filmées.
On en trouvera une excellente, par exemple à la fin de «The
Old Fashioned Way» de William Beaudine, tourné en
1934 et son maniement d'une queue au billard ou une balle de ping
pong mérite également un détour («The Pool Sharks» et
«You Can't Cheat an Honest Man»). 
Le
rapport entre un jongleur et Pynchon ? Il est simple : Pynchon est
un extraordinaire manieur de mots, de phrases, de situations, de
revirements inattendus et de tout ce à quoi on ne peut prévoir
dans un roman : animaux qui parlent, rencontres fortuites avec des
personnages historiques, découvertes imprévus, situations inespérées
qui se règlent en trois secondes, anecdotes qui mènent nulle
part et même des dialogues interrompus, repris des pages et des
pages plus tard au moment où on s'en attend le moins. - Et cela
n'est qu'une courte liste de ses procédés qu'on finit par appeler
des trucs, les mêmes utilisés par les jongleurs qui, au
moment où s'en attend le moins, semblent avoir perdu le contrôle
de leurs quilles, balles de tennis ou boîtes de cigares, mais qui
réussissent à les récupérer in extremis avec leur pied à
trois centimètres du sol. Ajoutez
à ce qui précède une imaginatiuon débridée, sans limite
apparente et qui peut en un instant vous transporter d'un bar infâme
à un pont d'un transatlantique de tout premier ordre. Et comme si
ce n'était pas assez, Thomas Pynchon est l'auteur américain le
plus reclus de tous, plus reclus encore que J. D. Salinger qui,
après la
publication de son «Catcher in the Rye» en 1953, s'est
retiré de la vie publique jusqu'à sa mort en 2010 ayant tout au
long de ces années refusé tous les interviews qu'on lui a proposés,
se contentant, de temps à autre d'envoyer des short stories au
New Yorker. - De Pynchon, la Presse n'a de lui qu'une photo, du
temps où il était étudiant, et son dossier universitaire est
disparu mystérieusement. Et voilà où sa vie publique, qui n'a
jamais eu de début, s'est arrêtée.
J
Thomas Pynchon
(seule photo connue)
Je
ne peux en dire plus car... il n'y a plus rien à dire sauf... qu'il
a publié, au fil des ans six romans : «V», «The
Crying of Lot 49», «Gravity's Rainbow», «Slow
Reader», «Vineland» et «Mason & Dixon»,
tous traduits en français : «V», «Vente à la criée
du lot 49», «L'Arc-en-ciel de la gravité», «L'Homme
qui aprenait lentement», «Vineland» et «Mason
& Dixon». Sa réputation,
il la doit à l'intelligentsia américaine dont les membres ont
trouvé des références obscurs à diverses mythologies dans ses
écrits, certaines
cabalistiques, des formules mathématiques, y compris
des secrets militaires (notamment dans «Gravity's Rainbow»)
jusqu'à ce qu'il publie un livre basé sur les années soixante où
s'entremêlent drogue, sexe, violence et manifestations
anti-militaristes, objets qui ne font généralement pas partie
des connaissances académiques et qui, le livre en question,
a dérouté tous ses
critiques. «Reclus»
Thomas Pynchon ? Sa définition (il l'a fait parvenir à un
journaliste de la chaîne télévisée CNN qui s'était mis dans
la tête de savoir qui il était, où il vivait, etc.) :
«Le
mot "reclus" a été inventé pour décrire ceux
qui ne tiennent pas à parler aux journalistes.»
Mais
toute chose a une fin et je viens de tirer la ligne sur Pynchon.
Pour sans doute avoir trop vu son spectacle. Note
: Depuis «Mason
& Dixon» (1997), Thomas Pynchon a publié «Against
the Day» (2006), «Inherent Vice» (2009) et «Bleeding
Edge» (2013)
Copernique
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Jeff Bollinger
Ana... quoi ?
J'aime beaucoup les
statistiques.
En juillet dernier, j'ai
mentionné celles publiées dans le journal La Presse le 26 juin précédent
pour démontrer qu'on y avait tiré des conclusions
sujettes à caution.
Au cours du weekend dernier, ce
fut au tour du Devoir de publier, entre autres les chiffres
suivants :
1 - Que parmi les analphabètes québécois :
10% sont âgés de 16 à 25 ans
39% sont âgés de 26 à 45 ans
51% sont âgés de 46 à 65 ans
Attention : one parle pas de
10%, 39% ou 51% des
Québécois mais des Québécois analphabètes.
2 - Que le pourcentage de jeunes issus de
milieux dévaforisés qui ne terminent pas leurs études
secondaires est de 50%
Attention encore une fois : est-ce qu'on
veut dire que 50% des jeunes (qui ne terminent pas leurs études
secondaires) sont analphabètes ou que 50% des jeunes qui sont
analphabètes sont des jeunes (qui n'ont pas terminé leurs études
secondaires) ?
3 - Que le pourcentage de Québéquois
âgés
de 16 à 65 ans qui éprouvent des difficultés en lecture est
de 49%
On ne dit pas ici quel est le pourcentage des
Québécois qui sont âgés de 16 à 65 ans. - J'ai véririé :
ce pourcentage est de 74.4%. - On parle donc de 49% de 74.4% de
la population et conséquemment de 36,5 % de la population, ce qui coïncide
à à peu près avec les statistiques de la Fondation pour l'Alphabétisation du Québec
qui mentionne qu'«Une personne sur trois (34,3 %) au Québec est susceptible de se
retrouver dans une situation où sa capacité à lire sera
relative à la présence de conditions facilitantes ou
d’environnements écrits non complexes.»
(S'agit
de définir ce qu'est «éprouver des difficultés en lecture»
qui est fort différent d'un analphabète»)
4 - Que le nombre d'adultes dans la province
qui seraient analphabètes est de nuit cent mille (800,000 ou un peu moins de 10% de
la population totale)
Sauf qu'on parle de la
population adulte soit
: 800,000 sur 74,4% de 8.215 million ou 13%...
Il y a des choses sur lesquelles il faudrait
être plus précis.
***
Holiday Inn
C'est Simon, un jour, alors que nous étions assis à un bar (Simon déteste manger à une table - je vous dis pourquoi dans deux minutes), qui m'a dit un jour :
"Je me suis toujours demandé si les gens dans les
miroirs (nous étions dans un bar où derrière les
bouteilles, y'avait un série de miroirs d'un bout à l'autre) ; si les gens dans les miroirs
savent qu'ils n'existent pas" - "Ils sont là,
dit-il, à imiter tous les gestes que nous faisons et ne se posent jamais de
questions." - C'est une chose qui m'a frappé sur le moment et dont je me souviens à chaque fois que je me regarde dans une glace. Pire : l'autre jour, il m'a dit qu'à l'âge où il était, il avait toujours l'idée que le miroir de sa salle de bain était sale quand il se
regardait le matin. - Un peu comme Cocteau (je
crois) qui disait que les miroirs se devaient de réfléchir
avant de nous renvoyer notre image...
Pourquoi Simon déteste s'assoir à une table ? - Ce n'est pas qu'il le déteste
vraiment, c'est qu'il préfère
s'assoir à un bar pour manger.
"C'est que, dit-il, dans un bar, on peut toujours se
lever et partir sous un prétexte quelconque, sans choquer ceux avec qui on est en
conversation." - C'est une chose qu'il a sans doute apprise - et qu'il
m'a enseigné car mon métier exige que je voyage assez souvent - compte tenu qu'il a passé une bonne partie de sa vie à voyager à travers le Canada et les États-Unis où, le soir, il n'y avait que deux choses à
faire : passer sa soirée à placoter avec des commis-voyageurs au bar ou regarder, si on ne lit pas, tout ce qui bouge à la télévision, dans d'identiques chambres d'identiques hôtels d'identiques villes de l'Amérique.
Un ami de longue date s'est trouvé chanceux, un jour, d'avoir trouvé un emploi qui lui permettrait de voyager en Europe continuellement. Au début, il s'était mis dans la tête de trouver des hôtels typiques où il goûterait à tout ce qui différencie la France, l'Angleterre, la Belgique, l'Allemagne,
etc. de notre North America. Après quelques voyages, après s'être fait dire qu'il n'y avait pas ou plus de
room service passé une certaine heure ou que les lits étaient ou trop grand ou trop petit ou qu'il n'y avait plus d'eau chaude après huit heures du matin, il est devnu un inconditionnel des Hilton, des et même des Holiday Inn qu'il jugeait être, ces derniers, des endoits qu'il considérait comme
des campings.
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Faut-il rappler l'anecdote conceranant un
standup comic américain qui, après avoir fait la tournée de tous les États américains, avait finalement réussi à se tailler une grande place parmi les gens de son métier
et était devenu riche au point de se faire construire une maison à Hollywood à laquelle il avait insister pour qu'une aile soit une copie
exacte d'un chambre d'un Holiday Inn ? - Disait à ceux qui lui
demandaient pourquoi, il disait que les soirs où il n'arrivait pas à s'endormir, il s'y rendait pour être
"chez lui" !
Qui cite tout le temps, ici, Anaxagore qui disait que "la vie est un voyage" ?
Je pensais à tout cela, hier soir, quand j'eus eu parlé à Matisse
via Google Talk et qui m'a demandé quand est-ce que je serais de retour à la maison...
Ceux qui disent qu'avec les commucations visuelles genre Internet
le nombre ds meetings dans les entreprises allaient diminuer ne vont pas souvent dans les aéroports.
Et puis une dernière question :
Aux coûts que le moinde déplacement représente aujourd'hui, où ces gens
qui sisiblement n'ont, comme dit mon père "que leurs
linges sur leurs dos" prennent-ils leur argent ?
Jeff
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Georges Gauvin
Des sous, encore des sous, toujours des sous
Note de l'éditeur :
Le texte de la chronique de
Madame Gauvin a malheureusement été effacé lors de son
transfer sur le serveur du Castor™ (un malhabile employé
l'a copié vers au lieu de le copier de)
Nous nous en excusons auprès
de nos lecteurs et auprès de madame Gauvin.
Nous devrions être en mesure
de le récupérer d'ici peu.
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Fawzi Malhasti
Morceau choisi
Mon poème favori
(C'est le premier que j'ai appris par coeur
quand j'étais étudiante. Mais je regrette son deuxième tercet
ou, si vous préférez, sa dernière strophe - Ce poème eut été parfait après son onzième vers.)
Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle
Assise aurprès du feu, dévidant et filant,
Direz chantant mes vers, en vous émerveillant :
Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle.
Lors vous n'aurez servant
oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s'aille réveillant,
Bénissant votre nom de louuange immortelle.
Je serai sous la terre et,
fantôme sans os,
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ;
Vous serez au foyer une vieille accroupie.
Regrettant mon amour et
votre fier dédain.
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :
Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.
(Pierre de Ronsard
1524-1585)
Fawzi
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De notre disc jockey - Paul Dubé
Vetus est ut moderna
Ah, comme cela est difficile d'être
à la page ! Des auditeurs [de mon émission de radio] me reprochent
de ne pas assez faire jouer Brel, «le plus grand des plus grands
interprètes de son époque» alors que d'utres me disent que Jean
Ferrat n'avait pas une aussi belle voix que «ça». On m'écrit
même que Tino Rossi n'est plus de notre temps et qu'il faudrait
l'oublier, que je devrais laisser plus de place aux «jeunes», et
desquels on
me cite des noms dont je n'ai jamais entendu parler.
La même chose en anglais. Il n'y a
pas deux jours que je me suis laisser dire que les «Beatles» avaient
révolutioné la musique populaire, qu'on devrait ériger une statue
en l'honneur de Roy Orbison et que les Beach Boys n'ont été qu'une
mode temporaire.
Ah oui ?
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The
fabricated Four
J'essaye de plus en plus de
ne pas m'impliquer dans ce genre de discussions. Après tout, ce n'est que
depuis 60 ans que j'écoute de la musique, chantée ou non, et qu'après
toutes ces années, j'en suis aux quatuors à cordes de Bethoven, au
Pelléas et Mélisande de Debussy et au Kindertotenlieder de
Malher, - Si j'écoute de la musique populaire ? Mais oui. Si je
continue à croire que mes choix demeureront des classiques? Mais
oui.
Tenez : si je vous disais que le «Sympathy
for the Devil» des Rolling Stones risque de demeurer un classique
plus longtemps que le «Yesterday» des Beatles (qui ne
remplacera jamais le «I Wonder Who's Kissing her now» de
Joseph E, Horward) ?
Anyway, aujourd'hui, je vous ramène
à la chanson d'un orfèvre de la rime - qui n'a comme prédécesseur
qu'un certain Jean de Lafontaine - en la personne de Georges Brassens
dans une de ses plus magnifiques chansons qui s'intitule out simplement
«Saturne». - Version «live» enrgistrée en Angleterre, en
1993
Cliquer sur la note :
paul
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L'extrait du mois
100 films
Note
À l'occasion du centième anniversaire du cinéma, Serge Losique alors à la Cinémathèque québécoise a pensé présenter au public
montrélais les 100 meilleurs films de tous les temps à partir d'une liste dont il vous exlique la source dans les mots qui suivent.
La liste de ces cents films suit tout de suite après
Commentaire de Serge Losique :
«A l'occasion du centième anniversaire du cinéma [1903-1994], nous comptions présenter les 100 meilleurs films du cinéma selon une trentaine de personnalités d'ici et d'ailleurs, connues avant tout pour leur cinéphilie. Puis, d'autres noms sont venus s'ajouter, soit parce que nous les avons invités à participer, soit parce qu'ils ont entendu parler de ce projet comme certains cinéphiles qui nous ont envoyé des listes spontanément.
Nous nous sommes donc retrouvés avec une centaine de listes venues d'un peu partout et les noms des sommités en matière de connaissances cinématographiques qui suivent montrent le sérieux du travail accompli.
Nombreux sont les participants qui ont joint des notes en parlant de la difficulté de choisir - choisir tout court - comme choisir à l'intérieur de l'oeuvre d'un réalisateur particulier.
Ainsi, Jean Rouch a choisi de nous envoyer "une sélection basée sur la chronologie des projections des films qui sont restés gravés dans ma mémoire, depuis ma découverte du cinéma avec "Nanook" et "Robin des
bois". Il dit s'être astreint à ne choisir qu'un film par réalisateur au lieu de
"tout Chaplin", "tout Renoir", tout "Rossellini".
Serge Dussault a précédé sa liste de la mention suivante
"certains s'imposaient historiquement. D'autres que j'ai choisis par amour. Et quelques-uns... par
provocation."
Bertrand Tavernier a accompagné sa liste de cette remarque: "Il n'entre dans ma liste aucun classement, ni dans les dates, ni dans les thèmes et beaucoup d'oublis, pas mal d'injustices et le désir d'attirer l'attention sur certains titres et cinéastes. Je me suis volontairement abstenu, à une ou deux exceptions, de citer des films postérieurs à 1973, date de mes débuts dans la mise en scène."
Pierre Rissient précède sa liste d'une longue introduction dont voici un extrait:
"Liste arbitraire quant au choix des films que j'ai choisis, liste désordonnée, mais non sans lignes, non sans liens. Il a pu me paraître juste de mentionner le nom d'un technicien ou d'un acteur dont la collaboration a été, a mes yeux, déterminante. J'ai dû citer deux films pour certains metteurs en scène quand il me paraissait impossible de départager. Liste injuste, mais de bien meilleure foi, je crois, que le consensus hypocrite autour de l'oeuvre de certains metteurs en scène..."
D'autres nous ont envoyé des listes sans commentaires particuliers comme Luc Perreault, Jean-Loup Passek, Peter Harcourt, Andrei Plakhov, David Stratton, Donald Richie, Michel Ciment, Andrew Sarris. Et si l'exercice les a fait souffrir, il sont restés stoïques et nous ont envoyé des listes claires sans ratures ni renvois.
Nous avons compilé ces listes et sommes arrivés à un classement avec en tête les films qui ont obtenu le plus de voix. Il est clair qu'un film qui arrive à la centième position mérite encore amplement l'appellation de chef-d'oeuvre puisque de nos jours, environ 3000 longs métrages sont produits annuellement dans le monde.»
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La liste :
1 - Citizen Kane (1941) - Orson Welles
2 - Cuirassé Potemkine, Le (1925) - Sergei Eisenstein
3 - Règle du jeu, La (1939) - Jean Renoir
4 - The General (1927) - Buster Keaton
5 - Greed (1924) - Eric von Stroheim
6 - Passion de Jeanne d'Arc, La (1928) - Carl Dreyer
7 - Voleur de bicyclette, Le (1948) - Vittorio de Sica
8 - 2001, A space Odyssey (1968) - Stanley Kubrick
9 - Atalante, L (1934) - Jean Vigo
10 - Enfants du paradis, Les (1945) - Marcel
Carné
11 - Sunrise (1927) - Friedrich Wilhelm Murnau
12 - Sunset Boulevard (1950) - Billy Wilder
13 - Grande illusion, La (1937) - Jean Renoir
14 - Sept Samuraï, Les (1954) - Akira Kurosawa
15 - Fraises sauvages, Les (1957) - Ingmar Bergman
16 - A bout de souffle (1959) - Jean-Luc Godard
17 - Gold Rush, The (1925) - Charles Chaplin
18 - Modern Times (1936) - Charles Chaplin
19 - Napoleon (1927) - Abel Gance
20 - Andréj Rublëv (1967) - Andrei Tarkovski
21 - City Lights (1931) - Charles Chaplin
22 - Intolerance (1916) - D.W. Griffith
23 - Metropolis (1926) - Fritz Lang
24 - Pather Panchali (1955) - Satyajit Ray
25 - Tokyo Monogatari (1953) - Yasujiro Ozu
26 - 400 coups, Les (1959) - François Truffaut
27 - Avventura, L' (1960) - Michelangelo Antonioni
28 - Jules et Jim (1961) - François Truffaut
29 - Rashomon (1950) - Akira Kurosawa
30 - Roma, città aperta (1945) - Roberto Rossellini
31 - La Strada (1954) - Federico Fellini
32 - Vertigo (1958) - Alfred Hitchcock
33 - 8 1/2 (1963) - Federico Fellini
34 - Birth of a Nation (1915) - D.W. Griffith
35 - M (1931) - Fritz Lang
36 - Nanook of the North (1922) - Robert Flaherty
37 - Septième Sceau, Le (1956) - Ingmar Bergman
38 - Singin' in the Rain (1952) - Stanley Donan, Gene Kelly
39 - Dolce vita, La (1960) - Federico Fellini
40 - Gone with the Wind (1939) - Victor Flemming
41 - Persona (1966) - Ingmar Bergman
42 - Searchers, The (1956) - John Ford
43 - Stagecoach (1939) - John Ford
44 - Third Man, The (1949) - Carol Reed
45 - Cries et chuchotements (1972) - Ingmar Bergman
46 - Hiroshima mon amour (1959) - Alain Resnais
47 - Dernier des hommes, Le (1924) - Friedrich Wilhelm Murnau
48 - Madame de (1953) - Max Ophuls
49 - Magnificent Ambersons, The (1942) - Orson Welles
50 - Los olvidados (1950) - Luis Bunuel
51 - Rear Window (1954) - Alfred Hitchcock
52 - Earth, The (1930) - Alexandre Dovjenko
53 - Cendres et diamants (1958) - Andrzej Wajda
54 - Ange bleu, L' (1930) - Josef von Sternberg
55 - Conformiste, Le (1969) - Bernado Bertolucci
56 - Nashville (1975) - Robert Altman
57 - Vivre (1952) - Akira Kurosawa
58 - Cabinet du Dr. Caligari, Le (1920) - Robert Wiene
59 - Casablanca (1942) - Michael Curtiz
60 - Casque d'or (1952) - Jacques Becker
61 - Condamné à mort s'est échappé, Un (1956) - Robert Bresson
62 - Duck Soup (1933) - Leo McCarey
63 - Godfather, The (1972) - Francis Ford Coppola
64 - Homme à la caméra, L' (1929) - Dziga Vertov
65 - Lola Montes (1955) - Max Ophuls
66 - Night of the Hunter (1955) - Charles Laughton
67 - Nosferatu (1922) - Friedrich Wilhelm Murnau
68 - To Be or not to Be (1942) - Ernst Lubitsch
69 - Psycho (1960) - Alfred Hitchcock
70 - Treasure of the Sierra Madre, The
(1947) - John Huston
71 - Apocalypse Now (1979) - Francis Ford Coppola
72 - Chinatown (1974) - Roman Polanski
73 - Arbre aux sabots, L' (1978) - Ermanno Olmi
74 - Broken Blossoms (1919) - D.W. Griffith
75 - Dead, The (1987) - John Huston
76 - Grapes of Wrath, The (1940) - John Ford
77 - Lawrence of Arabia (1962) - David Lean
78 - Mère, La (1926) - Vsevolod Poudovkine
79 - Mon oncle Antoine (1971) - Claude Jutra
80 - Red River (1948) - Howard Hawks
81 - Some Like it Hot (1959) - Billy Wilder
82 - Taxi Driver (1976) - Martin Scorsese
83 - Contes de la lune vague après la pluie (1953) - Kenji Mizoguchi
84 - Viridiana (1961) - Luis Bunuel
85 - Wild Bunch, The (1969) - Sam Peckinpah
86 - Age d'or, L' (1930) - Luis Bunuel
87 - Amarcord (1973) - Federico Fellini
88 - Tu ne tueras point (1987) - Krzysztof Kieslowski
89 - Bonnie and Clyde (1967) - Arthur Penn
90 - Chien Andalou, Un (1928) - Salvador Dali & Luis Bunuel
91 - Sacrifice, Le (1985) - Andrei Tarkovski
92 - Schindler's List (1993) - Steven Spielberg
93 - Mariage de Maria Braun, Le
(1978) - Rainer Werner Fassbinder
94 - Léopard, Le (1962) - Luchino Visconti
95 - Godfather II, Le (1974) - Francis Ford Coppola
96 - High Noon (1952) - Fred Zinnemann
97 - Paris Texas (1984) - Wim Wenders
98 - Ivan le terrible, 1 et 2 (1943-46) - Sergei Eisenstein
99 - North by Northwest (1959) - Alfred Hitchcock
100 - Kid, The (1921) - Charles Chaplin
Commentaires de nos
chroniqueurs :
«J'aime ce genre de listes.
Je les préfère aux livres sur le cinéma ou sur un réalisateur en
particulier qui nous donnent une série de "choses remarquable" ou
"à ne pas manquer" et qui nous empêche d'aimer un film pour ce
qu'il est : un film.» (Jeff)
«Je connais cette liste
depuis des années et je l'ai refilée à je-ne-sais-plus-combien de personnes
qui m'ont tous sincèrement remercié sauf un qui m'a demandé comment
"Casablanca" avait bien pu s'y rerouver !» (Copernique)
«Avec le temps, cette liste
est devenu quelque peu caduque. Depuis 1994, il y a eu beaucoup de films qui mériteraient
d'y être insérés - je pense, comme ça, au hasard, à "The Big
Lebowski" ou "Fargo" des frères Cohen -, mais dans
l'ensemble, pour l'éducationement des véritables cinéphiles, elle me paraît
suffisante. - Un seul regret: l'absence (ou presque) de nombreux films muets.
- peut-être devrait-on faire deux listes...» (Simon)
«Excellente liste sauf que
j'y ai cherché, en vain "Great Expectations" de David Lean
(1946), mon film favori. Parce que "Hiroshima, mon
amour"...» (Fawzi Malhasti).
«Manque quelques navets. Un
fim comme "Plan nine from Outer Space" d'Edward Wood jr.
devrait être vu par tout amateur de cinéma ne serait-ce que pour qu'il
apprenne ce qu'est un mauvais film. - Et puis j'ajouterai quelques films de série
B, "Invasion of the Body Snatchers" de Don
Siegel ou "L'art de faire un grand film avec un petit budget et avec
beaucoup de chance !» (paul)
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Book Review - Lectures
Les textes qui suivent - et les précédents - ne doivent pas être considérés comme de véritables critiques au sens de «jugements basés sur les mérites, défauts, qualités et imperfections» des livres, revues ou adaptations cinématographiques qui y sont mentionnés. Ils se veulent surtout être de commentaires, souvent sans rapport direct avec les oeuvres au sujet desquelles les chroniqueurs qui les signe désirent donner leurs opinions, opinions que n'endosse pas nécessairement la direction du Castor™ ni celle de l'Université de Napierville.
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Para Aquela que Está Sentada no escuro à Minha Espera
(Pour celle qui est assise dans le noir à m'attendre)
António Lobo Antunes
Traduit du portuguais par Dominique Nédellec
Christian Bourgeois Éditeur - 2017
Il m'a fallu plusieurs heures pour retrouver dans - je l'ai déjà
dit : le fouillis qu'est ma bibliothèque - le Finnegans Wake de James Joyce
adapté en français par Philippe Lavergne, publié chez Gallimard en
1982, un livre qu'au demeurant je n'ai qu'occasionellement quoique sérieusement consulté et que j'ai acheté à
l'époque que pour savoir ce qu'on pouvait faire d'un livre qui, par
sa nature, était et demeure intraduisible.
Moins décousu que Finnegans Wake ce roman d'António Lobo
Antunes, je ne sais pourquoi, m'y a fait penser. Il m'a également
fait penser au Mrs Dalloway de Virginia Woolf et certains
autres romans dont on me vantait les mérites quand j'étais jeune.
«Révolutionnaire», «Une nouvelle façon d'écrire»,
«Une poésie jusqu'à ce jour inédite» me disait-on de
certains ouvrages hétéroclites où l'ordre des faits étaient
aléatoires, les noms des personnages inexistants ou, à l'intérieur
d'une même phrase, on passait du présent au passé et du passé au
futur (quand ce futur n'était pas antérieur). - Je me souviens qu'on
a même essayé de me convertir à Butor, Sarraute et même à certain
films de Resnais dont l'Année dernière à Marienbad d'après
un scénario d'Alain Robe-Grillet que je n'ai pas précisément
admiré, mais tout de même visionné avec une certaine curiosité.
Ayant été éduqué dans la classique culture, je suis resté
fidèle à ses descendants : Proust, Gide, Green et même Marcel Aymé
tout en faisant des excursions du côté de Céline et - je l'ai
mentionné ci-dessus - Joyce. Le seul accroc que j'ai fait à cette
règle, règle qui consistait, entre autres, à ne rien lire qui n'ait
été publié moins de cinquante ans plus tôt, fut sans doute Georges Pérec dont j'admire encore aujourd'hui
sa «Vie, mode d'emploi».
Quel rapport, vous allez me demander, cela peut-il bien avoir avec
António Lobo Antunes et son Pour celle qui est assise dans le noir
à m'attendre ?
C'est que je n'ai pas compris pourquoi, en 2018, on se permettait
de publier des livres dont la forme (le style ?) a été utilisée,
presque exploitée à l'excès depuis plus de quatre-vingts ans ? - Et
quand je parle de forme ou de style, je ne me réfère pas
exclusivement au «stream of consciousness» («courant de
conscience» ou «flux de conscience») qu'a exploité
abondamment António Lobo Antunes pour ce roman, mais à d'autres
techniques, comme l'association d'idées, les images en rafales, le
pseudo-rêve qui relèvent plus de la ruse ou de l'artifice que de la
littérature.
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Deux choses :
Ce roman tourne autour d'une vieille actrice vraisemblablement
atteinte de la maladie d'Alzheimer et dont les souvenirs
s'entremêlent au cours du récit et, conséquemment, ne peut être
écrit qu'en un style décousu, plein d'images et de souvenirs qui
s'entrecroisent et qui se résument à un récit sans début et sans
fin. - Oui, il y a le neveu qui a été plus ou moins forcé de
s'occuper de cette dame, et une bonne qui mettent un peu d'ordre dans
le tout, mais presque accessoirement. - C'est le long monologue de
Joyce à la fin d'Ulysse avec des passages presque aussi
incompréhensibles que ceux de Finnegans Wake ou certains écrits
de Faulkner ou même Claude Simon. - Le «Regardez comme je suis
intelligent d'avoir pensé à écrire ceci ou cela» devient très
lassant à la longue.
Sa qualité, car c'est quand même un livre qui mérite d'être lu,
réside dans son côté poétique qui agit comme un contre-poids aux
tristes ravages de la vieillesse. Malheureusement, malgré les grands
efforts qu'a mis Dominique Nédellec à adapter (je n'ose pas dire «traduire»)
en français de longs passages rédigés en portugais, l'on soupçonne
très rapidement que certains mots, certains sons et sans doute une
certaine musique n'ont pas passé la rampe parce que, justement, ils
étaient dans une langue spécifique et donc intraduisible.
Et puis une troisième...
Il faut une certaine patience pour
entreprendre la lecture de cet ouvrage qui pourrait facilement passer
pour une étude psychiatrique une fois débarrassé de son côté
narratif. - Ai-je mentionné qu'António Lobo Antunes était
psychiatre de profession ? - Or, de la patience, j'en ai beaucoup sauf
qu'il me faut avouer qu'à plusieurs reprises j'ai failli abandonner.
Sur 5 étoiles, pas plus que 2 et ½.
Sans doute existe-il dans l'oeuvre d'Antunes (26 romans, 2 livres de
poésie, 5 livres de chroniques et d'autres écrits) des choses plus
faciles à lire, mais pour le moment, en ce qui concerne la
littérature portugaise, je vais me contenter de Pessoa qui, en
français, jusqu'à présent ne ma pas déçu.
Deux passages :
«...et ce n'est pas par manque d'amour parole d'honneur,
c'était parce qu'elle lui faisait peur, les enfants, c'est comme
l'autre, arrive un moment où ils s'en vont, maintenant la femme
du neveu de mon mari des exigences à n'en plus finir et pour ce
qui est de cette photo qu'on ne vienne pas à me raconter
d'histoires, évidemment que mon père, un galopin de la campagne
avec une branche de pêcher dans la main et les sourcis unis, se
méfiant du photographe, un oeil métallique avec des paupières
qui s'ouvraient en tournant...»
«et pas possible que ce soit là une grande vérité,
Pharmacie Parapharmacie, Pharmacie Parapharmacie, Pharmacie
Parapharmacie, ici à Lisbonne la plus proche Pharmacie Salutaire,
je vais devoir vous laisser et en y repensant, grâce au soleil,
j'emporte avec moi cette lumière, cette félicité, cette paix,
on s'est toujours bien entendu papa, vous m'avez toujours fait
rire, vous m'avez toujours raconté des histoires drôles, vous
m'avez toujours appelée
- Ma jolie
pas par mon prénom comme ma mère
- Ma jolie
et moi radieuse avec ce
-Ma jolie
donc je crois que je vais me mettre à courir en direction d'un
clown car il a toujours été un clown, en direction d'un bénêt,
car il a toujours été un bénêt, en direction de mon père car
c'est mon père, menthe, pistache et fraise, je me coifferai d'un
chapeau de paille vu que ma mère
- N'oublie pas ton chapeau...»
Vous voyez ce que je veux dire ?
Simon
***
A noir
Il m'arrive souvent de me demander si un éditeur sérieux oserait, aujourd'hui, s'engager à publier un auteur inconnu qui lui présenterait un manuscrit où, au hasard, il trouverait des passages comme ceux-ci :
«Gracieux fils de Pan ! Autour de ton front couronné de fleurettes et de baies, tes yeux, des boules précieuses, remuent. Tachées de lies brunes, tes joues se creusent. Tes crocs luisent. Ta poitrine ressemble à une cithare, des tintements circulent dans tes bras blonds. Ton cœur bat dans ce ventre où dort le double sexe. Promène-toi la nuit, en mouvant doucement cette cuisse, cette seconde cuisse, et cette jambe de gauche.»
«Ce poison va rester dans toutes nos veines, même quand, la fanfare tournant, nous serons rendu à l'ancienne inharmonie. O maintenant, nous si digne de ces tortures ! Rassemblons fervemment cette promesse
surhumaine faite à notre corps et à notre âme créés: cette promesse, cette démence ! L'élégance, la science, la violence !»
Et pourtant... - Ces deux passages ont déjà été publiés et ont été disponibles sans interruption et sont toujour disponibles en librairie depuis
1886.
La critique à leur propos a été dithyrambique. On a parlé de génie à l'état pur, d'un coup d'éclat dans la littérature, d'une langue nouvelle, d'une poésie révolutionnaire jusqu'à ce que, relativement récemment, quelqu'un osa mentionner le mot «fumisterie» à propos de l'ensemble de l'oeuvre de cet
inconnu.
D'aucuns et surtout les inconditionnels ou les spécialistes auront reconnu Rimbaud
dans ses Illuminations que j'ai lu (et tout le reste) avec une grande curiosité et même un certain plaisir à vingt ans. Aujourd'hui, je reconnais qu'il y a une certaine musique qui se dégage de la combinaison de mots disparates dans sa poésie, dans plusieurs même de
ses poèmes ; cette musique qui a permis à Léo Ferré de les transformer dans des chansons qui sont de petits chefs-d'oeuvre. Exemple :
«Nous nous aimions à cette époque,
Bleu laideron !
On mangeait des oeufs à la coque
Et du mouron !
«Un soir, tu me sacras poète,
Blond laideron :
Descends ici, que je te fouette
En mon giron...»
(Mes petites amoureuses)
Les rimes inatendues comme «époque» et coque», «poète» et fouette» sont des trouvailles, j'en conviens mais dans quel mesure peut-on affirmer qu'il s'agit là d'une manifestion littéraire au sens que l'on donne généralement au mot
littérature ?
Je suis, oui, sans doute aussi bouché à l'émeri comme l'éditeur qui a refusé le premier jet d'À la recherche du Temps
perdu, mais si je peux dire Bravo à Rimbaud, j'ai beaucoup de difficultés à lire certains poètes qui ont suivi sa trace et qui étaient sourds.
J'avoue quand même avoir été séduit par un Paul-Marie Lapointe qui a passé deux ans à rédiger le manuscrit de son
éRiturEs où, en filigrane, l'on peut lire ce qui se passe dans le cerveau d'un être en chair et en os comme nous le sommes tous.
Pour Rimbaud, le fait qu'on qualifie dans certains milieux son oeuvre de fumisterie non seulement ne me choque pas, mais il m'arrive de plus en plus
de croire que c'est peut-être vrai et que, de peur d'être finalement confronté à la postérité, il a sans doute bien fait de dispaître avant d'être démasqué.
Avouez quand même que les nombreuses interprétations que l'on a avancées pour expliquer le sens de ses Voyelles («A noir, E blanc, I rouge, O bleu...») peuvent être lues avec un
certain sourire.
«Des illuminations ? Je n'ai qu'à me frotter
les yeux et j'en fait des plus belles.»
(Jules Renard)
Simon
P.-S. : De ce même Jules
Renard, on peut lire dans son journal une citation de Muhfeld G, Vanor
qui, parlant de Bouhélier, Paul Fort, Maurice Leblond et Fernand Vandérens
(les «jeunes» de l'époque) disait : «Le talent des jeunes
auteurs, c'est comme des imitations d'acteurs. Cela fait illusion et
stupéfie, mais dès qu'on donne un rôle à ces imitateurs, ils ne
valent plus rien. Ils commecent par être de grands révolutionnaires en
art, puis ils font tranquilement leur médecine.»
***
20+1 short stories (Nouvelles)
Préface de Francis Geffard
Albin Michel 2016 - 656 pages
Voici ce qu'on
peut lire à l'endos de ce volume :
«Pour fêter les vingt ans de la collection
"Terres d'Amérique", voici réunies 21 nouvelles de ses auteurs les plus emblématiques. 21 écrivains qui dessinent un portrait fort et sensible de la littérature nord-américaine d'aujourd'hui, de la sombre tendresse de Sherman Alexie au souffle narratif de Joseph Boyden, la grâce poétique de Charles D'Ambrosio ou la violence émotionnelle de Craig Davidson en passant par le réalisme magique de Louise Erdrich et l'exubérance de Karen Russell. 21 textes qui prouvent définitivement que la nouvelle est loin d'être un genre mineur. Et c'est pour cela qu'il faut la fêter, la célébrer,
Qu'il faut encourager les lecteurs à lire des recueils et à découvrir de jeunes auteurs. Car défendre la nouvelle, c'est défendre la littérature.»
Comment lire ce livre ? Une nouvelle après l'autre ? Par ordre alphabétique du nom
de ses auteurs ? - Solution facile puisque les nouvelles qui y sont contenues ont été publiés en ordre alphabétique, par auteur. Mais comme j'y suis, autant vous
donner la liste de ces auteurs et les titres de leurs short
stories.
-
Sherman Alexie -
Un homme bien - tiré du recueil The Thoughest Indian in the World
- traduit par Michel Lederer
-
Joseph Boyden -
Langue peinte - tiré du recueil Born with a Tooth - traduit par Hugues Leroy
-
Dan Chaon - Parmi les disparus - tiré du recueil
Among the Missing - traduit par Hélène Fournier et Michel Lederer
-
Michael Christie -
Rebut - tiré du recueil The Beggar's Garden
- traduit par Nathalie Bru
-
Charles D'Ambrosio -
Le jeu des cendres - tiré du recueil The Dead Fish Museum - traduit par France Camus-Pichon
-
Craig Davidson - Un goût de rouille et d'os - tiré du recueil
Rust and Bone - traduit par Anne Wicke
-
Anthony Doerr -
La femme du chasseur - tiré du recueil The Shell Collector - traduit par Valérie Malfoy
-
Louise Erdrich -
Le plongon du guerrier indien - tiré du recueil The Red Convertible
- traduit par Isabelle Reinbarez
-
Ben Fountain -
Les meilleurs sont déjà pris - tiré du recueil Brief Encounters with Che Gevara - Traduit par Michel Lederer
-
Holly Goddard Jones -
Pièces détachées - tiré du recueil Girl Trouble - traduit par Hélène Fournier
-
Richard Lange -
Bank of America - tiré du recueil Dead Boys - traduit par Cécile Deniard
-
Benjamin Percy -
Sous la bannière étoilée - tiré du recueil Refresh, Refresh - traduit par Renaud Morin
-
David James Poissant -
L'Homme-Lézard - tiré du recueil The Heaven of Animals - traduit par Michel Lederer
-
Eric Puchner -
Les enfants de Dieu - tiré du recueil Music Through the Floor - traduit par Laurent Bury
-
Jon Raymond -
Benny - tiré du recueil Livability - traduit par Nathalie Bru
-
Elwood Reid -
Ce que savent les saumons - tiré du recueil What Salmon Know
- traduit par Freddy Mihcalski
-
Karen Russell -
Souvenirs d'enfance sur la conquête de l'Ouest - tiré du recueil
St Lucy's Home for Girls Raised by Wolves - traduit par Valérie Malfoy
-
Wells Tower -
Un lien fraternel - tiré du recueil Everything Ravaged, Everything Burned - traduit par Michel Lederer
-
Brady Udall -
Il se soûle profondément et fameusement - tiré du recueil
Letting Loose the Hounds - traduit par Michel Lederer
-
Callan Wink -
Montée des eaux - tiré du recueil Dog Run Moon traduit par Michel
Lederer
-
Scott Wolven -
La Copper Kings - tiré du recueil Controlled Burn - traduit par Cécile Deniard
Outre ses nouvelles, le livre contient une brève présentation des auteurs et des traducteurs.
Ajoutons que la bande-annonce se lit «Bonnes Nouvelles d'Amérique».
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*
Évidemment,
j'eusse bien aimé lire ces nouvelles dans leur langue d'origine,
l'Américain, mais me mettre à la recherche de tous les recueils
où elles sont parues pour en écouter la sonorité ou pour découvrir
quelques nuances linguistiques accidentellement ignorées par
leurs traducteurs (tous français soit dit en passant, une seule
ayant vécu en Amérique un assez long moment ; six ou sept ans si
ma mémoire est exacte) m'a semblé être
tout à fait hors de question. C'est donc avec une certaine anxiété
que je l'ai abordé d'autant plus que je n'ai, dans la liste de
ses auteurs, reconnu un seul nom. Et puis... grand
amateur de Short Stories et ayant lu les maîtres dans ce
domaine (Henry James, Arthur Conan Doyle, Marcel Aymé et même
Maupassant) - et surtout la plus grande Short Story
de tous les temps, The Dead de James Joyce -, je me suis
dit : «Qu'est-ce que ça va être comme ennui !»
Alors je ne l'ai
pas lu. Ou plutôt si, mais de mon habituelle façon : je n'ai lu
que les deux, trois premiers paragraphes, parfois pages, de chaque
nouvelle et, dans certains cas, les deux, trois dernières pages.
Aussi, considérez ce qui suit comme étant une critique rédigée
du bout des doigts.
Qu'est-ce que c'est
que j'ai essayé de faire en agissant de la sorte ? - Deux choses
:
-
Savoir si
l'auteur ou les auteurs de ces nouvelles savaient attirer
l'attention de leurs lecteurs en exposant d'emblée le sujet
de leur récit et ainsi l'encourager à en lire le milieu et
la fin.
-
Et si le
style de l'écriture - je parle des mots utilisés, de la façon
de les présenter, de la structure des phrases, etc. -
pouvait, malgré la banalité du thème ou du récit, être
suffisant en lui-même pour rendre le tout intéressant.
Dans les deux cas,
j'ai été amèrement déçu. Oui, le fait que ces textes, écrits
en américain et traduits en français, a peut-être été à
l'origine de cette déception, mais encore : j'ai même failli
abandonner mes recherches après avoir lu le début de la septième
de ces nouvelles (La femme du chasseur d'Anthony Doer) et
particulièrement la neuvième (Les meilleurs sont déjà pris
de Ben Fountain) après avoir lu, dans cette dernière, la
description d'un aéroport et d'un aterrissage d'un C-130 (avec
enfants en pyjama, mères éreintées d'attendre, etc.) la phrase
suivante : «Elle n'avait pas vu son mari depuis huit mois.»
- Mais non, que je me suis dit, aucun des maîtres mentionnés
ci-dessus auraient osé débuter un récit de cette façon. Cette
phrase qui arrive après l'aéroport, la marmaille et
l'aterrissage d'un C-130, ils l'aurait placée au tout début.
Et puis... j'en ai
eu un peu trop de ces descriptions inutiles de paysages du
Far-West ou du Maine («là où l'atmosphère est lourde de
l'odeur des lupins, de la mousse et des fougères», «des
feuilles de glace sur le Missouri» et de cette demeure «contemporaire
compliquée avec des balcons suspendus au-dessus de deux garages
trapézoïdaux, de grandes fenêtres triangulaires en façade, des
colonnes aux lignes pures, des globes en applique et un toit de
schiste en pente» et surtout de cet Américain qui traite son
voisin de «Putain de mec».
Sorry, Mr. Geffard,
but no cigar.
Copernique
***
La bibliothèque de Babel
Jorge Luis Borgès - in Fictions - Gallimard (Folio) - 1994
Une trop bruyante solitude
Bohumel Rhabal - Robert Laffont - 2006
Le dépeupleur
Samuel Beckett - Les éditions de minuit - 1970
C'est en lisant Alberto Manguel
(voir Le Castor™ de mai) que je me suis rappelé avoir
lu. il y a quelque temps déjà La bibliothèque de babel de Borgès qui m'a rappelé
Une trop bruyante solitude de Rhabal qui, à son tour, m'a fait penser au
Dépeupleur de Beckett dont Jeff a parlé en juin dernier.
J'aurais pu tout aussi bien penser à certains contes ou nouvelles de Poe ou aux
Chants de Maldoror de Lautréamont.
Tous ces livres font partie d'une littérature qu'on pourrait décrire comme étant du domaine de la fiction surréaliste
comparable, en peinture, aux toiles de Dali.
Ces trois livres, tous très courts. La bibliothèque de Babel est un conte qui tient en quelques pages
, Une trop bruyante solitude se lit en une heure et Le dépeupleur
tient en 56 pages.
Ce qu'ils ont en commun,
c'est de nous plonger dans des univers démentiels : dans une une bibliothèque où les catalogues sont inexistants, mais qui contient tous les livres publiés - et même non publiés - écrits non seulement jusqu'à présent, mais tous les livres qui seront éventuellement écrits ;
dans un monde où le travail de son narrateur consiste à pilonner des
livres au moyen d'une immense presse dans une cave où les rats sont
omniprésnets ; et dans un endroit sans issues où des êtres sont enfermés on ne sait pas trop pourquoi.
C'est cauchemardesque, presque rédigés pour faire penser à la folie humaine qui, d'un côté tient à ne rien laisser de côté et qui, d'un autre, cherche à détruire ce qui lui semble inacceptable, tout en étant dans un perpétuel enfer.
D'autres romans, contes ou nouvelles dans le même genre viennent à l'esprit :
Farenheit 451 de Ray Bradbury, 1984 d'Orwell, The Shining de Stephen King et même le délicieux conte
de Bertrand Russell qu'on a inséré dans le Castor d'octobre 2017 à propos d'un théologien qui se pointe au paradis à la fin de ses jours.
C'est léger (enfin...), mais en même temps très inquiétant.
À lire et relire
Copernique
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Le courrier
Ms Danielle Rémy,
Saint-Augustin-des-Maures, Qc
En ne lisant pas, chère MadamE,
le livre qu'on vous a suggéré de lire (Comment organiser son temps),
vous gagnerez trois heures.
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Dédicace
Cette
édition du Castor est dédiée à :
Albert
Millaire
(1934-2018)
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Le mot
de la fin
On s'occupe beaucoup en ce moment de l'attitude des
grandes puissances dans la question du Moyen-Orient. Et, pendant ce
temps, on oublie leur longitude.
- Alphonse
Allais
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Autres sites à
consulter
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Webmestre : France L'Heureux
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Webmestre : Éric Lortie
Webmestres : Paul Dubé et Jacques Marchioro
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Notes et autres avis
Clauses et conventions :
Le Castor™ de
Napierville est le fruit de plusieurs interventions de la part d'une
multitude d'intervenants :
-
En tête, son
programmeur qui a pour tâche de transformer son contenu en
fichiers HTML de telle sorte à ce qu'il puisse être diffusé en
textes lisibles sur Internet
-
En arrière-plan,
son éditeur qui réunit dans un ordre pré-établi les textes et
images qui en font parti
-
Les chroniqueurs,
chercheurs, concepteurs qui en rédigent chaque numéro.
-
Viennent ensuite
les correcteurs, vérificateurs, inspecteurs et surveillants qui
en assurent la qualité.
mais d'abord et avant
tout :
Autres informations,
conditions et utilisation
Le Castor™ de
Napierville est publié une fois par mois, le premier lundi de chaque
mois.
En haut, à gauche, à côté
de la date, est indiqué le numéro de sa version ou de son édition. Le
numéro1.0 indique sa première et suivent, selon les correctifs, ajouts
ou autres modifications, les numéros 1.2, 1.3, 1.4.... 2.0, 2.1, 2.2
etc. - La version 3.0 indique qu'il s'agit de son édition finale qui, généralement,
coïncide avec sa version destinée au marché américain, celle qui
paraît en principe avant ou le jeudi suivant sa première édtion.
Si le Castor™ de
Napierville a un siège social, il n'a pas de salle de rédaction et
compte tenu de la situation géographique de chacun de ses
collaborateurs, tout le ci-dessus processus se déroule in auditorium
c'est-à-dire en présence du public via l'Internet.
Nous prions nos lecteurs,
etc.
Historique :
Fondé en 1900 par le Grand Marshall, le CASTOR DE NAPIERVILLE fut, à l'origine, un hebdomadaire et vespéral organe créé pour la défense des intérêts de l'Université de Napierville et de son quartier. - Il est, depuis le 30 septembre 2002, publié sous le présent électronique format afin de tenir la fine et intelligente masse de ses internautes lecteurs au courant des dernières nouvelles concernant cette communauté d'esprit et de fait qu'est devenu au fil des années le site de l'UdeNap, le seul, unique et officiel site de l'Université de Napierville.
De cet hebdomadaire publié sur les électroniques presses de la Vatfair-Fair Broadcasting Corporation grâce à une subvention du Ministère des Arts et de la Culture du Caraguay, il est tiré, le premier lundi de chaque mois, sept exemplaires numérotés de I à VII, sur papier alfa cellunaf et sur offset ivoire des papeteries de la Gazette de Saint-Romuald-d'Etchemin et trois exemplaires, numéroté de 1 à 3, sur offset de luxe des papeteries Bontemps constituant l'édition originale, plus trois exemplaires de luxe (quadrichromes) réservés au Professeur Marshall, à Madame France DesRoches et à Madame Jean-Claude Briallis, les deux du Mensuel Varois Illustré.
Autres informations :
1 - Sauf indications contraires : Tous droits réservés. - Copyright © UdeNap.org. - La reproduction de tout ou partie du matériel contenu dans cette édition du Castor™ est interdite sans l'autorisation écrite des auteurs.
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3 - Tel que mentionné ci-dessus : les erreurs de frappe, de date et autres incongruités contenues dans ce Castor™ seront ou ont déjà été corrigées dans sa version destinée au marché américain.
4 - La direction du Castor™ tient à préciser qu'aucun enfant n'est victime d'agressions sexuelles au cours de la préparation, pendant la rédaction et lors de la publication de son hebdomadaire.
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