J'ai toujours aimé les
listes.
Les liste de films, de
livres, de disques, de toiles et, conséquement, les listes de
directeurs, de comédiens, de comédiennes, d'écrivains, de
dramaturges, de romans à lire, de pièces de théâtre à voir, de
chanteurs, de pianistes, de violonistes, de joueurs de saxophones, de
compositeurs, d'orchestres, de chefs d'orchestres,
d'accompagnateurs, de peintres, de sculpteurs et même d'autos, de
marques de scotch, de plats à déguster jusqu'aux plus grands
hockeyeurs, tennismen, altérophiles et rcordmen en tous genres.
Les listes que j'ai
toujours détestées sont celles des "plus gros vendeurs",
des "plus populaires", des récipiendaires de prix ou trophés
divers (Nobel, Goncourt, Oscar, Ours [d'or ou d'argent]...) et
particulièrement les listes des gagnants de festivals, salons, réunions
ou ces prix que les journaux, magazines, postes de radio ou de télévision
et associations diverses décernent chaque année. - Mon opinion sur
ces listes est simple : ce qui est populaire aujourd'hui risque de ne
plus l'être dans dix ans. Consultez les listes du prix Nobel (de littérature)
et des auteurs récipiendaires du prix Goncourt et/ou du prix Femina
ci-jointes et comptez le nombre de noms des écrivains que vous avez
non pas lus mais tout simplement entendu parler. - Et puis faites la même
chose sur les films oscarisés depuis sa création en excluant ceux
des vingt derniers comme nous l'avons fait pour les Nobel et les
Goncourt. En rapport avec ces films, faites une coche à côté de
ceux que vous aimeriez revoir.
Liens :
Récipiendaires
de prix littéraires (Nobel, Goncourt et Femina)
Oscar
du meilleurs film (lien externe : Wikipedia)
La raison de cet état
de choses est que ce qui est vraiment nouveau et risque de perdurer
(de faire partie de oeuvres admirées par les générations qui vont
nous suivrent) passent généralement inaperçues à nos yeux
trop habituées à une certaine manière de regarder sans voir.
Il existe cependant des
listes qui méritent un long détour. Celles compilées à partir de
listes soumises par des experts dans leur domaine :
*
Livres
La liste des livres
que je voudrais vous soumettre a une source qui va vous sans doute
vous surprendre :
Il s'agit d'une liste
compilée par le Cercle norvégien du livre, que vous
trouverez, sur Internet à l'adresse qui suit :
Liste
des 100 meilleurs livres de tous les temps
Cette liste a été
établi en 2002 (il y a déjà plus de vingt ans) à partir des propositions de
100 écrivains issus de 54 pays différents, chaque écrivain ayant choisi
10 livres.
On ne mentionne pas
les noms des écrivains ayant participé à sa création, mais grand
lecteur depuis des années (un qualificatif dont je m'honore), j'ai
été fier de constater, dès en avoir pris connaissance, que, parmi
les livres qui y étaient listés, je n'aurais eu aucune hésitation
à recommander ceux que j'avais déjà lus, soit une bonne trentaine
à l'époque. J'en suis à cinquante-six et s'il y a des titres
parmi ceux qui ne figurent pas sur cette liste et que je
recommanderais aujourd'hui, j'ajouterais les Mémoires de
Saint-Simon, Alice au pays des merveilles de Lewis
Carroll et la Correspondance de Pline le Jeune.
Peut-être même deux ou trois romans de le Carré.
Et si vous vous vous
repenchez su la liste de mes Ten-Best
d'il y a dix ans, trois noms vous sauteront peut-être aux yeux par
leur absence de la liste du Cercle précité : ceux de Georges Pérec,
d'André Gide et de John Ruskin. - D'accord pour Pérec : c'était
un engouement temporaire, mais pour Gide et Ruskin, je serais tenté
d'éliminer deux des volumes mentionnés dans la liste du Cercle
norvégien. Lesquels ? Revenez me voir dans dix ans.
Films
Des listes de
"Meilleurs films de tous les temps", j'en ai consulté des
dizaines récemment :
-
Celle de
l'Internet Movie Data Base
-
Celle du New
York Times
-
Celle de
l'American Film Institute
-
Celle du
British Film Institute
-
Celle
d'Allo-Ciné
-
Celle du Figaro
Celle du Temps
-
Celle de Télérama
-
Celle de
Radio-Canada
-
etc., etc.
Dans ces listes, dès
que je voyais dans les titres "The Shawskank Redemption"
(Frank Darabont, 1982), je cessais de les lire. Je regrette mais ce
film, aussi intéressant qu'il puisse avoir été (et que j'ai
visionné), n'a jamais mérité de demeurer en première place de
n'importe quelle liste, y compris et surtout celle de l'Internet
Film Data Base où il est demeuré pendant des mois devant ne
serait-ce que Le Parrain (Coppola, 1972), mentionné, aujourd'hui
dans presque toutes les listes des Meilleurs films ou même une
curiosité comme l'Homme à la caméra (Dziga Vertov, 1929).
Idem en ce qui
concerne n'importe quel James Bond ou les récents Star Wars. À mon
avis, tout comme pour les livres, aucun film ne devrait inclus dans
n'importe quelle liste des dix, cingt, cinquante, cent
"Meilleurs de tous les temps" avant au moins dix ans aprèes
sa sortie en salle.
LA LISTE sur laquelle
j'ai raffiné ma culture cinématographique, je vais vous en
indiquer là où la trouver, commentée, tout de suite :
Dans l'Extrait
du mois du Castor™ du 3 septembre 2018.
Elle a été compilée
à l'occasion du Festival du Film du Monde de Montréal sous la
direction de Serge Losique à l'occasion du centenaire du cinéma,
en 1994.
Non, elle n'est pas
jeune et oui, elle mériterait d'être mise à jour. On pourrait.
facilement, par exemples, substituer Lost in Translation de
Sofia Coppola (2003) ou Fargo de Joel Coen (1996) L'Avventura de
Michelangelo (1960) ou préférer Vampyr de Dreyer
(1932) au Nosferatu de Murnau (1922) et même dire que Duck Soup
de Leo McCarey (1933) n'a pas été le meilleur film des frères
Marx, mais n'en demeure pas moins qu'il s'agit là d'une liste
importante.
Personnellement, j'ai
fais l'impossible pour visionner chacun des films qu'elle contient
et en aucun temps ai-je cru perdre mon temps.
Perdre mon temps ? Je
viens de le faire à regarder le Jeanne Dielman, 23 Quai du
Commerve, 1080, Bruxelles de Chantal Akerman (1975) encensé par
tout le monde et leurs tantes depuis sa sortie. j'aurais mieux fait
de regarder pour la Nième fois The Third Man de Carol Reed (1949)
Autre chose ?
Oui. Je refuse de
discuter sérieusement de cinéma avec quelqu'un qui na jamais vu
Citizen Kane d'Orson Welles (1941) et au moins 200 films dans sa
vie.
Copernique Marshall