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Chroniques
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Simon Popp
Confession d'un jeune retraité
ou
L'art de ne plus penser
parler
Une chose que je n'ai pas
encore apprise, outre celle de ne pas dire ce que je pense, c'est
de ne jamais manifester le moindre signe de scepticisme. Il
s'agit là de deux vilaines habitudes (manifester mon septicisme
et dire ce que je pense) que je n'ai pas héritées de mon père
qui était plutôt taciturne et dont l'adage était «bien
faire et laisser braire» c'est-à-dire laisser les autres se débrouiller
avec leurs idées vraies, fausses ou farfelues et de s'occuper
de ses affaires. - C'était une de ses caractéristiques qu'il
exprimait souvent par un léger haussement d'épaule que seuls
quelques initiés pouvaient noter.
Chez moi, tout le contraire :
effrontément, j'ai questionné, depuis aussi longtemps que je
puisse m'en rappeler, et remis en doute, à peu près
tout ce qu'on a voulu m'enseigner.
Oh, ce serait facile de mettre
ces détestables habitudes sur le dos de divers curés, bonnes soeurs,
certains frères des Écoles Chrétiennes
(ce qui n'exclut pas plusieurs professeurs dont l'intelligence était
plus basse que celle de la moyenne de leurs élèves) et surtout
la société en général, mais c'est sous le vague prétexte de
m'instruire (afin de rendre le monde meilleur, etc.) et surtout
pour satisfaire ma maladive curiosité, que j'ai refusé de
vivre comme on me l'indiquait, soit de faire semblant et
d'utiliser de la basse flatterie - pardon : de me servir de miel plutôt que du
vinaigre - pour atteindre mon but qui a toujours été de vivre
à l'abri de l'hypocrisie ou de me protéger contre l'ignoranteté.
- Ce fut, je dois l'avouer, une activité qui me fut rendue facile par les évidentes
faussetés auxquelles on m'a demandé et auxquelles on me demande
toujours de croire. - Bref j'ai appris à me méfier de
tout, y compris des vérités trop évidentes qu'on m'a donné entendre ou lire, à commencer par les dictats des Églises, des
hommes d'affaire et surtout des gouvernements qui sont devenus,
depuis la dernière Grande Guerre, des propagandistes
du tout premier ordre, à l'instar d'un certain Goebbels.
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Malheureusement, quand j'ai
poursuivi mon penchant en remettant en question tout ce qu'on me disait,
penchant que j'ai toujours, on a souvent confondu mon septicisme
avec un positionnement totalement à l'opposé à ce qu'on
voulait bien me faire croire. ainsi :
- Quand on m'a dit qu'il
fallait croire en Dieu et que j'ai demandé pourquoi, on m'a pris
pour un athée.
- Quand on m'a dit que les États-Unis
était le plus grand pays du monde et j'ai demandé sur quels
critères on se basait pour avancer une telle affirmation, j'ai
passé pour un anti-américain.
- Quand on m'a dit que les
plus beaux paysages au monde se trouvaient au Québec et que
j'en ai mentionné d'autres qui se trouvaient ailleurs au pays,
on m'a soupçonner d'être un autre de ces anti-séparatistes.
- Et, pour ne pas apprécier «à
leur juste valeur» nos comédiens, écrivains, peintres,
cinéastes ou sculpteurs, on m'a traité de snob.
Je pourrais continuer comme ça
longtemps.
Hautain, dédaigneux, arrogant,
impoli, prétentieux, suffisant, insolent, condescendant, méprisant,
j'aurai été tout dans ma vie. - Hélas, tout cela ne s'est pas arrêté
avec ma retraite.
Pas plus tard que la semaine
dernière, par exemple, j'ai passé pour un empêcheur de tourner
en rond quand un type, au bar où j'étais, avança, pour démontrer
l'incompétence de nos ingénieurs et constructeurs modernes, qu'il existait à Paris - à Paris ! - un pont datant de
cent ans - cent ans ! - avant Jésus-Christ - avant Jésus-Christ
! - et qui était toujours praticable [alors que notre pont
Champlain...] - J'ai été poli pourtant : je n'ai pas parler de
son pont, mais du nombre de véhicules qui y circulaient depuis
les dernières années sur nos routes, des poids lourds... - Vous savez ce qu'on
m'a répondu ? Qu'on aurait dû le prévoir... - Et je suis sorti
de là avec l'éternel image d'avoir été un bonhomme qui remet
toujours tout en doute car, une autre chose que j'ai apprise avec
l'âge :
Ce n'est pas parce que toute vérité n'est pas bonne à
dire qu'il faut s'empêcher de la mentionner, mais
une simple contre-opinion, aussi fondée qu'elle puisse être,
laisse toujours derrière elle une mauvaise odeur à ceux qui
sont convaincus du contraire, et une mauvaise odeur qu'ils
attachent non pas à ce qu'on vient de leur dire, mais à
celui qui vient de l'énoncer.
***
Critiqueux Popp ? Non :
questionneux. Oui. - Je l'ai dit et répété cent fois. - Mais déjà
le dire, c'est remettre en question le fait que je suis
critiqueux.
Un exemple ?
Le recyclage.
(Voir d'abord ma chronique
du 2 avril 2018 «Légendes de vieilles bonnes femmes»).
Je
ne suis pas contre, mais si je vous disais que le nombre de kilomètres
carrés de forest en Amérique du nord est, aujourd'hui, supérieur
à celui de 1900 ? Que le nombre de ces kilomètres carrés n'a cessé d'augmenter d'années en années depuis 1940 ? Que
l'on coupe moins d'arbres annuellement aux États-Unis qu'on en
plante, particulièrement dans le cas du bois franc. Et si
j'ajoutais que le plastique, sous toutes ses formes est une matière
très difficile à recycler à cause de la quantité inombrable
de ses variétés ; qu'il faut, entre autres, deux bouteilles de plastique recyclées
pour en fabriquer une autre ? - Ce sont là des statistiques
facilement vérifiables. - Ajoutez à cela le coût du
transport, du triage, de l'énergie pour fabriquer une nouvelle bouteille
à partir de deux anciennes...
Tenez : je serais curieux
de savoir ce qu'ont coûté les milliers (millions ?) de bacs -
en plastique (ou sont-ils en caoutchouc ? Difficile à dire avec
les matériaux non-recyclables, aujourd'hui.) - verts, bruns et autres - qu'ont
retrouvent dans toutes les municipalités du Québec et qui
servent à récupérer les matériaux dits «recyclabes», comme
si le papier, entre autres, n'était pas composé de matières biodégradables.
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Et puis, au lieu de renvoyer la
balle aux utilisateurs en les faisant sentir coupables de ne pas
se servir de ces bacs. pourquoi ne pas interdire la fabrication
et la distribution de tous ces emballages qu'on retrouve dans les
supermarchés ? - Les viandes, les poissons, jusqu'aux légumes
(!) de ceux que je fréquente sont emballés dans des feuilles de plastique, déposés dans des
contenants en simili-carton que je soupçonne être une variante d'une calamité
qu'est le styrofoam(*).
(*) À propos du
styrofoam, une matière qui est considérée comme la moins biodégradable
de toutes les matières non-biogradables, je suis de l'avis de
Gerge Carlin qui disait qu'il était arrogant pour l'homme de penser être en
mesure de «sauver sa planète» ; que notre planète était
là bien avant les microbes que nous sommes (à ses yeux) et
qu'un jour, elle s'est dite que du styrofoam pourrait lui être
utile et qu'elle a donc, jusqu'à aujourd'hui, toléré notre présence,
sachant que nous allions, un jour ou l'autre, lui en fabriquer...
Question : vous êtes-vous déjà demandé
si, aussi économique que soit le recyclage, pourquoi on ne vous
paie pas pour rapporter vos emballages à l'endroit où on vous
les a remis ? - Me semble qu'on devrait nous payer, nous, moi
compris, qui faisons bien attention de séparer nos déchets en
ce qui peut-être recyclé et ce qui ne peut pas l'être (selon
des consignes qu'on nous a remis)...
Exemple : est-ce normal que le bout de fil que
vous avez de besoin
pour votre ordinateur soit emballé dans une bulle de plastique qu'il
vous faudra un ouvre-boite ou une paire de ciseaux industriels
pour le récupérer et qu'à l'intérieur de cette bulle se
trouve un bout de carton qui vous explique, en quatre couleurs, que
c'est un bout de fil ?
Je demande parce qu'il semblerait aujourd'hui que la seule et
unique matière recyclable ayant une certaine valeur soit celle
de l'aluminium. Y'a des machines, partout, qui nous remettent de
l'argent quand on les rapporte...
Et encore ! Je dit «recyclage». Que faut-il
penser des téléphones qu'il est de bon ton de changer à tous les
ans ? Des pneus d'hiver imposés à des automobilistes qui ne
prendront jamais leur voiture si une fraction d'un centimètre de
neige est tombé au cours des précédent vingt-quatre heures ?
Des boîtes de céréales dans lesquelles le contenu est enveloppé
dans un sac ? Des livres qui, pour des raisons fiscales
(subventions) sont imprimés en 1000 copies tout en sachant qu'on
en vendra tout au plus une centaine ?
Je m'arrête.
Comme je l'ai déjà cité : «Plus je
vieillis, plus je m'aperçois que j'ai toujours eu raison et que
les longues et fréquentes recherches que j'ai effectuées pour
le démontrer m'ont fait perdre bien du temps.» (George
Bernard Shaw)
***
Fonds de tiroir III ou IV
Je suis de plus en plus
convaincu que j'ai
perdu une bonne partie de ma mémoire qui, quand j'étais jeune,
était exceptionnelle. Me suffisait de lire un sonnet trois fois
pour m'en souvenir. Et de la faculté, d'une liste de dix, vingt, trente objets
qu'on me nommait, de pouvoir les renommer immédiatement du
premier ou dernier ou du dernier au premier.
- Aujourd'hui ? Il est fréquent, comme ça vient de
m'arriver aujourd'hui même, de me rendre au marché pour acheter quelque chose et
d'en revenir avec une foule d'autres, ayant, à mi-chemin, oublié la
raison de mon déplacement. - Tout cela est bien embêtant. - On
me dit que c'est une question d'âge. - Moi, je dis que c'est
une question de paresse intellectuelle ou d'en être venu à la
conclusion que la futilité des choses nous apparait plus évidente
au fur et à mesure que nous avançons en âge. - La preuve est que je
viens d'écouter attentivement une conférence de Richard Dawkins
et je m'en souviens au point d'en citer de large extraits sans
problème. - Demain, je verrai si je m'en souviens encore. -
Chose certaine : je n'ai pas honte de me répéter, même si on
me le reproche constamment, juste que je commence à avoir peur
d'embêter les gens. - Surrtout que je n'ai pas encore atteint la
finesse de mon père qui faisait semblant de radoter pour
chasser les casse-pieds.
*
J'ai connu
quelques écrivains sans succès et qui se consolaient en se
disant qu'ils écrivaient pour la postérité. - J'ai dû le
mentionner ailleurs - ici même peut-être - : qu'est-ce qui prouve
que les gens qui viendront après nous seront moins bêtes que nous le
sommes ? - L'histoire n'est pas très rassurante là-dessus. - Et où ai-je entendu parler d'un écrivain qui n'écrivait
que sur des batailles navales - et encore : sous un pseudonyme ?
*
Je ne sais pas pourquoi ni à
quel propos, mais je me suis souvenu avant-hier que j'étais un
des rares Québécois, né ici, de parents nés ici (notre arbre
généalogique remonte à mon arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-grand-père, mais on n'est
pas sûr de l'avant-dernier), de grands-parents,
mettons, nés ici,,, qui n'a
jamais appris à patiner. À nager, oui, à faire de la
bicyclette, oui, et, si je me souviens bien, jeune, j'ai même
fait de la randonnée pédestre ; dans les Cantons de l'Est, dans
les Laurentides (eurk !), au Vermont, en France et même en Angleterre...
Mais patiner, non. - C'est peut-être de là que vient mon aversion envers les exercices physiques et les sports en
particulier. Surtout les sports de compétition et en particulier
de compétitions entre équipes.
- Je suis comme Churchill à qui on demandait le secret de sa
longévité. «Le sport, disait-il... Je n'en ai jamais
fait.»
Je ne suis pas contre les
sports. la preuve est que je peux vous parler pendant des heures
du foot, du hockey, du tennis et même de snooker, de ces sports que
j'adore regarder, mais pas en direct : c'est trop long pour voir
un but, un exploit ou tout simplement un mouvement digne d'être
revu plusieurs fois. - Je connais, par exemples, et regarde souvent
[les bons coups de] Messi, Borg,
Mohamed Ali, Tiger Wood, Bobby Orr, Gretsky, Ronnie O'Sullivan et
une foule d'autres «champions», mais de là à discuter des mérites
de l'un par rapport à un autre ou, comme je l'entends trop
souvent, dans les bars, comment untel va finir par
développer ses talents pour devenir une vedette ou qui fera
d'une équipe perdante une équipe gagnante (y compris les mauvaises et
bonnes décisions des gérants d'équipe), non merci.
Il n'y a rien de plus débile
que non seulement entendre, mais faire partie de ces discussions
où chacun prédit ce qui va arriver lors du prochain match de
quoi que ce soit, des heures, parfois, avant que le match ait
lieu. C'est ce qui se passe généralement avec le Super Bowl qui
est une représentation sportive comme le «Bye-Bye» (*) est
une comédie digne de Molière.
(*) Pour nos amis européens,
vous ne voulez pas savoir ce que c'est.
Une bémol : bravo à ceux qui
décrivent à la radio ou à la télé le déroulement d'un événement
sportif. Et quand je pense à eux, je me souviens (à la Georges
Pérec) du plus grand commentateur que j'ai connu : René
Lecavalier. À la soirée du hockey, à la radio et à la télévision
pendant 30 ans !
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René
Lecavalier
(1918-1999)
*
Combien de fois je
me suis plaint des restaurateurs et de leur musique ! Que
voulez-vous que j'ajoute en ce qui concerne les costumes de leurs serveurs et
serveuses ? Particulièrement de ceux de leurs serveuses. Un
chemisier blanc, un tablier noir. C'est tout ce qu'elle devrait
porter par dessus leurs jupes ou pantalons. Noirs de
préférence. Un
uniforme constitué d'un chandail plongeant et d'une paire de
pantalon si serrée qu'on dirait peinte est non
seulement inadéquat, mais dans tous les restaurants que j'ai fréquentés
cet uniforme n'a convenu et continue à ne onvenir qu'à une, parfois deux serveuses
sur dix ou vingt. - Petites fesses, gros seins... je croyais que
ça n'existait que dans les magazines de mode. - Et que grâce à
Photoshop.,.
*
Chose apprise
jeune : l'illusion du bonheur rend plus heureux que le bonheur
lui-même.
*
Chose que
j'apprends au fur et à mesure que je prends de l'âge : mes amis
ne sont pas devenus durs de la feuille : ils entendent moins
vite.
*
Je n'ai pas la
bosse des statistiques de Jeff, mais je me disais l'autre jour
que si, au moment où j'ai terminé mes études (c'était avant
qu'on invente l'éducation permanente), nous étions
quarante, il était normal de penser que la moitié d'entre-nous
allaient mourir avant l'autre. - Cela m'a amené à penser au
nombre d'entre-nous qui sommes encore de ce monde. - Je sais une chose
: c'est que plus j'avance en âge, plus je fais partie de la
deuxième moitié.
*
Ce qui m'a
toujours fasciné - et qui me fascine encore -, c'est le peu de
curiosités que manifestent ceux qui célèbrent, sans se poser
des questions, les fêtes de Noël, Pâques et même de l'Immaculée
Conception ou encore les dates de la Confédération (au Canada) et de la
Saint-Jean (au Québec). Je peux comprendre, en France, le 14
juillet, le 5 novembre en Angleterre, mais qui se souvient du
Massacre du Haymarket Square de Chicago à l'origine, pourtant,
de la fête des travailleurs (1er mai), célébré au Canada le
premier lundi de septembre ?
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Monument commémoratif
dit
Haymarket Martyr's Monument
Cimetière de Forest Park
(En banlieue de Chicago)
*
Si, lors des réunions
«éditorialistes» du Castor™, nous tombons tous d'accord
sur une idée qui nous paraît brillante. nous la rejetons immédiatement
car il est évident qu'elle ne l'est pas.
Simon
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Herméningilde Pérec
Ô Simon ! Ô George !
Comment disait-on quand j'étais
jeune ? Que c'était un secret de polichinelle que de chuchoter
derrière un rideau quelque chose qui est connue de tous, mais
qui est censée n'être connue que par de rares happy few ?
- C'est le cas du courrier et des commentaires que nous
recevons régulièrement (nous étant les membres de la direction
du Castor™) à propos de certaines chroniques de Monsieur
Popp et de Madame Gauvin, surtout quand ils s'attaquent à des current
events ou des sujets dont il ne faut pas parler.
Autrefois, ces sujets étaient
limités à trois : la politique, la religion et la langue. Il y
en avait un quatrième, mais de lui, on n'entendait jamais parler
dans ce qu'on appelait les mixed society, c'est-à-dire là
où il y avait à la fois des hommes et des femmes : le sexe.
Restait la cuisine, les sports
(entre hommes), la mode - que personne ne suivait, mais qui
existait quand même - (entre femmes), la température et les récoltes.
Oui,
oui
je speak
franglais !
Aujourd'hui où tout est wide
open, les tabous semblent ne plus exister. Du moins dans
certains pays où l'on a encore la liberté de paroles et, dans
le cas, du Castor™, faut être blind as a bat, pour
ne pas admettre qu'on peut tout y dire (et même penser - car il
y a une différence) because sa présence dans une ces Countries,
y compris une province et la plupart des municipalités, villes,
villages et bourgades qui en font partie.
Mais, mark my words, au
cours du prochain mois nous n'avons pas fini d'entendre parler de
certains statements qu'auront été spelled out
dans les propos des deux columnists mentionnés ci-dessus.
Et tout cela sans préjudice
aux propos qu'auront tenus Messieurs Jeff et Copernique.
Briefly stated, l'année
s'annonce lively.
Pour débuter ce New Year,
quand même, Madame Malhasti nous sert un délicieux erratum.
Aux correcteurs de
vocabulaires, de syntaxes, de grammaires, maintenant, de se débrouiller
avec ce qui précède. Car c'est de cela, justement, dont à laquelle
je voulais vous entretenir de, aujourd'hui.
H. Pérec
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Copernique Marshall
Sarcasmes et moqueries
J'écris
ceci (en ou à ou aucours de ?) la veille de la veille du Jour de l'An
(somehow «The eve of New Year's eve» sounds better...) entre une
supposée fête dont la
date pourrait tout aussi bien être le dix juillet ou le quatorze
septembre mais qu'on a voulu être plus près, mais pas tout à
fait de la date d'une fête païenne, et une autre tout aussi aléatoire
qui stipule qu'elle coïnciderait avec la date du mouvement de la
terre autour du soleil et que l'on dit être le premier jour
d'une année qui ne serait pas de 365 jours mais de 365 jours et
quart, chaque jour variant entre 23h 59 min 30 s et 24h 0 min
30s... (*)
(*) Je
laisse à Jeff le plaisir de nous expliquer ces choses-là.
Je l'écris ayant en tête les
frictions auxquelles j'ai assisté la veille et le jour de Noël
et auxquelles j'aurai à assister demain et après-demain lors
des festivités de la veille du du Jour de l'An, du
jour lui-même et celle du repas du lendemain.
J'ai dit «frictions»
et non pas «altercations», «disputes», «bisbilles, de «désaccords»
ou «légendaires bagarres» entre beaux-frères, les poings en l'air, qui, enivrés, avaient
peine à se voir dans le jardin à l'arrière de la maison où
l'on célébrait on-ne-se-souvient-plus-quoi. Ces frictions
sont
plutôt du domaine de remarques désobligeantes, de commentaires déplaisants,
d'observations visant à blesser la personne à laquelle ils ou
elles sont adressé(e)s. D'un homme à son épouse, d'une
femme à sa belle-soeur, d'un frère aîné à son frère cadet.
Raisons de ces frictions ?
Ils sont multiples. Jalousie ? Oui. Transfert de sa culpabilité
à quelqu'un d'autre ? Également. Nervosité ? Pression du
moment ? Oui et plus encore :
Parfois, on sent le reproche retenu
depuis longtemps ou le rappel d'une erreur commise des semaines
auparavant. - Les vins, breuvages fermentés et distilliés
contribuent souvent à leurs soudaines apparitions. -
En d'autres mots, toutes les marques d'une perte de
contôle sur les événements, aussi inimportants que la sauce
ratée ou le verre renversé sur la nappe ou le désastreux oubli des serviettes
de table.
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Ça va du «T'aurais dû y
penser» à «On sait ben, c'est ma famille», «Occupe-toi
donc des enfants au lieu de dire des bêtises», «C'est pas ça
que je t'ai dit» à des choses plus personnelles : «T'as assez
bu», «Qu'est-ce que tu as à te pencher comme ça avec ton décolleté
?», «Si t'as fait ce que tu as pu, t'as pas fait grand chose.»
(Excusez-moi si je n'en ai
pas de plus précises, mais quand ça se passe, surtout entre des
gens que je connais très bien, j'ai beaucoup de difficultés
à prendre des notes.)
Y'a des froids - disons des
courants d'air, qui pourraient être évités.
Simon a raison : dans la vie,
faut apprendre à se taire. Ne serait-ce que pour ne pas énerver
les plus sensibles parmi nous.
Avant que j'oublie :
Cléo, Albert, Marie, Léon,
Mycroft, je vous aime tous.
Copernique
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Jeff Bollinger
Mémoire courte
J'écris ceci un peu avant le
25 décembre car, avec les enfants, la famille d'Élyanne et la
mienne, sans compter les amis et les voisins, je n'aurai pas le
temps d'écrire avant, probablement, la deuxième semaine de
janvier ; et encore... car, comme les affaires à la boîte où je
travaille sont au plus lent au début de l'année, c'est à ce
moment-là que l'admin décide de faire ses réunions annuelles
de planning, staffing, organizing, budgeting and directing. Un
smogasbord de réunions alimentées par de multiples powerpoints
en prismacouleurs. - Ceux qui ont... Enfin, y'en a qui me
comprennent.
Et, comme il n'y a pas de neige
au sol, qu'est-ce que j'entends depuis une semaine ? Qu'avec le réchauffement
climatique, on n'a plus les hivers qu'on avait et on n'en aura
plus ; ce qui est malheureux parce que :
C'est l'histoire - souvent répétée
par Monsieurr Popp - du statisticien qui, ayant visité des
dizaines de pénitenciers où il avait constasté que l'on
consommait en moyenne, à l'heure des repas, onze fois plus de
pommes de terre que du riz, il en était venu à la conclusion
que la pomme de terre menait au crime.
Je ne sais pas comment on peut,
de la même façon, en venir à la conclusion que le réchauffement
de la planète - chose que je ne conteste pas - puisse avoir un
effet si direct sur la météo car les conditions climatiques et la météorologie sont des choses qui, si
à long terme ont un certain rapport entre elles, sont des systèmes
d'analyses complètement différents, l'un examinant l'évolution
des statistiques compilées par l'autre. Mais, puisque l'on
parle d'hivers, la question que je me pose - et je me la pose
souvent par rapport à beaucoup d'autres choses - est la suivante
: «Est-ce que les gens ont la mémoire courte ou non ?»
La réponse qui me revient en tête est régulièrement la même
: «Les gens ont définitivement la mémoire courte.»
- Que l'on appelle ce phénomène «mémoire sélective»,
«amnésie temporaire», «idéalisation du passé»
ou tout simplement «paresse intellectuelle», cela n'a
aucune importance mais bout de bon dieu, qu'on cesse de dire des
bêtises du genre qu'«on n'a plus les hivers qu'on avait».
- On en a, on en a eus et on en aura encore.
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Mais revenons à ces Noël sans
neige. Vous saviez qu'il y en a eu 15 entre 1955 et 2017 (62 ans)
: presque un sur quatre. - Avec celui qui s'en vient (j'écris
ceci, comme je le disais au début, presque une semaine avant le
25 décembre), et s'il ne neige pas d'ici là, ce sera le 16e. - UN
HIVER SUR QUATRE.
Ceci :
Est-ce qu'il y en a parmi vous
qui se souviennent des tempêtes de neige de 1961, 1971, 1998,
2007 et 2012 ? Particulièrment de la tempête du siècle
(Monsieur Popp m'a dit qu'on lui a fait le coup «de la
chose du siècle» quatre fois depuis qu'il est au monde
et qu'on est en train de lui préparer la cinquième.), celle de
1971 ou encore du verglas de 1998... - Et puis du froid de février
2015 (moyenne de -14,5°), un record absolu depuis 1889 ? - Et
qui a entendu parler des 55 cm de neige qui sont tombés en une
seule journée, à Montréal en 1900 ?
Dernières statistiques :
Entre octobre et avril, la
ville de Montréal reçoit, en moyenne (50 années précédentes),
210 cm de neige. En 2015-2016, il en est tombé 169. En
2016-2017, 218.
Toutes ces informations sont
disponibles sur la toile, le WEB ou l'Internet.
Suffit de les consulter.
Personnellement, sans même y
jeter un coup d'oeil - et je n'ai pas cent ans, comme Monsieur
Popp - je me souviens très bien de Noël pluvieux, enneigés,
doux, froids et même presque printanniers. - Et une dernière
chose dont je me rappelle - et comment ! - c'est qu'à cinq ans,
alors que je mesurais moins d'un mètre, vingt centimètres de
neige, c'était une montagne.
P.-S. : Avant même que
j'envoie le texte qui précède, j'ai reçu un message d'un
habitué de la maison dont voici des extraits :
«Dans
ma prime jeunesse à St-Alphonse de ***, au début des
années 60, je me souviens très bien de certaines périodes
hivernales où des routes étaient fermées durant 2 à 3 jours.
Les charrues avaient grand peine à se frayer un passage. Il y a
avait peu de souffleuses à cette époque. Les bordages de neige
atteignaient de 7 à 8 pieds de haut. Ce ne sont pas des lubies
d'enfant...
[...]
«De 1980 à 1984, je louais un chalet dans les Laurentides avec des
amis(es) durant l'hiver: Val David, Val-Morin, Morin-Heights,
St-Adolphe d'Howard. Je passais les fêtes au chalet. J'étais
un passionné de ski de fond. J'ai emprunté la très grande
majorité des pistes de Shawbridge jusqu'à Tremblant. Il n'était
pas rare que notre saison commençat au début de décembre. Je
viens de regarder les conditions de ski de fond dans la région
de Morin-Heights. Seul le Corridor Aérobique est ouvert et ce
doit être bien damé. Far Hills est fermé. Tous les sentiers de ski de fond sur cette carte, je les ai faits et
refaits. Il m'arrivait souvent de prendre congé le lundi. J'étais
pratiquement seul sur les sentiers. Quel bonheur.»
Ma
réponse : Bravo, Monsieur C., vous avez des souvenirs qui,
j'en
suis sûr, sont tout-à-fait exacts. - Bonne mémoire. ! - Malheureusement, ils ne démentent pas les
statistiques qu'on
accumule depuis des années. - Ce qui ne vous empêche pas de
vous rappeler certains hivers plutôt que d'autres.
P.-S. No. 2 (29 décembre 2018)
:
Hier : neige, pluie verglaçante, pluie
abondante. Aujourd'hui : gel (-14ª). Redoux dimanche. Repluie
ou neige, lundi et mardi. - C'est vrai qu'on n'a plus les
hivers qu'on avait... mais [air connu] «J'ai la mémoire
qui flanche...»
Jeff
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Georges Gauvin
Père Noël, Père Noël...
Oui, je sais que ce n'est pas mon rôle ici de citer un
poème ou, dans le cas qui suit, les paroles d'une chanson, mais le 25 décembre, pour moi, est une journée particulière
au cours de laquelle je me rappelle toujours avec une certaine tristesse une chanson de Georges Brassens que Monsieur Pérec m'a autorisé à vous citer,
une chanson que j'ai cru être du Père Noël du temps où j'avais vingt
ans.
Le père Noël
et la petite fille
Avec sa hotte sur le dos
Il s'en venait d'Eldorado
Il avait une barbe blanche
Il avait nom "Papa Gâteau"
Il a mis du pain sur ta planche
Il a mis les mains sur tes hanches
Il t'a prom'née dans un landeau
En route pour la vie d'château
La belle vie dorée sur tranche
Il te l'offrit sur un plateau
Il a mis du grain dans ta grange
Il a mis les mains sur tes hanches
Toi qui n'avais rien sur le dos
Il t'a couverte de manteaux
Il t'a vêtue comme un dimanche
Tu n'auras pas froid de sitôt
Il a mis l'hermine à ta manche
Il a mis les mains sur tes hanches
Tous les camées, tous les émaux
Il les fit pendre à tes rameaux
Il fit rouler en avalanches
Perles et rubis dans tes sabots
Il a mis de l'or à ta branche
Il a mis les mains sur tes hanches
Tire la bell', tir' le rideau
Sur tes misères de tantôt
Et qu'au-dehors il pleuve, il vente
Le mauvais temps n'est plus ton lot
Le joli temps des coudées franches
On a mis les mains sur tes hanches |
Georges Brassens
(1921-1981) |
Attention : des copyrights peuvent être
attachés à ces paroles.
George
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Fawzi Malhasti
Poésie choisie
Rimes riches à l'oeil
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Alphonse Allais
(1854-1905)
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L'homme insulté‚ qui se
retient
Est, à coup sûr, doux et patient.
Par contre, l'homme à l'humeur aigre
Gifle celui qui le dénigre.
Moi, je n'agis qu'à bon escient :
Mais, gare aux fâcheux qui me scient !
Qu'ils soient de Château-l'Abbaye
Ou nés à Saint-Germain-en-Laye,
Je les rejoins d'où qu'ils émanent,
Car mon courroux est permanent.
Ces gens qui se croient des Shakespeares
Ou rois des îles Baléares !
Qui, tels des condors, se soulèvent !
Mieux vaut le moindre engoulevent.
Par le diable, sans être un aigle,
Je vois clair et ne suis pas bigle.
Fi des idiots qui balbutient !
Gloire au savant qui m'entretient ! |
Fawzi
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Erratum
Le poème suivant a été cité
incomplètement et incorrectement dans notre édition précédente.
Le revoici dans son texte intégral.
Avec toutes nos excuses auprès
de son auteur, Monsieur Rémi Tremblay.
Les darnes du jubilé
faux pli de fleur fauve
sous la coupe du ciel
je pique à la naissance
la finesse est d'estropier
la moire de sa mortalité
comme on incise un ange
pour extraire crocs et croix
sucs et plumes d'oreiller
je dilapide cette manne
et dévore mon chemin
de peur que la rémission n'avilisse
l'entaille vive de mon ventre
que l'ombre de la vierge
n'inverse l'atmosphère
et inonde mon histoire
à l'heure rouge salivent
les louves
je chasse avant la prière
à elles le pardon
à moi l'oubli
Rémi Tremblay
(Le vif du sujet - 2001)
Notes :
Je dois avouer que j'ai lu ce poème
avec un grand plaisir, mais sur un fond de sourire en pensant à la
boutade de Simon, parue ici en octobre
dernier, qui se lisait comme suit : «René Char ? - Intraduisible, même en français.»
- Les deux m'ont fait penser à la bataille entre les Art
Connoisseurs lors des premières expositions de tableaux non
figuratifs. - Je dois avouer que René Char ne fait pas partie de
mes poètes favoris, mais suite à diverses discussions que j'ai eues au
fil des ans avec Paul-Marie Lapointe, j'ai fini par comprendre - non :
plutôt accepter - que la poésie ne devait pas nécéssairement
être limitée à des émotions du domaine de la réalité physique,
mais qu'elle devait être également servir à décrire, comme certains
haïkus, des états d'esprit impossibles à expliquer ou, pour en
revenir à la peinture, à peindre.
Qu'il me soit difficile de passer du
genre desciptif ou genre imaginatif (je cherche depuis plusieurs jours
comment qualifier ces deux genres de poésie) s'explique par un
certain penchant que j'ai toujours eu de lire plus les poèmes écrits
dans une langue plutôt qu'une autre, mais un fait demeure, totalement
indépendant de ma volonté, et qui est celui de toujours rechercher la
musique qui se dégage d'un poème.
Ce poème d'une jeunesse évidente,
m'a paru beau à cause de sa - comment dirais-je ? - sa sonorité ; de
cette sonorité qui a commencé à se dégager lorsqu'on se mit à écrire
des poèmes sans rimes avec des vers de différentes longueur.
D'où sans doute mon inattention
lorsque je l'ai soumis pour citation à l'éditeur. Ne serait
qu'en le renommant «Les dames du jubilée» plutôt que «Les
darnes du jubilée».
Que mon jeune confrère veuille bien
m'excuser.
Madame Fawzi Malhasti
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De notre disc jockey - Paul Dubé
Elle avait une jambe en... quoi ?
Peu de gens connaissent la chanson qui suit (je ne
vous en mis qu'un extrait) :
Cliquez sur la note :
Elle est de Plebus et
Maubon (pour les paroles), d'Émile Spencer pour la musique. Elle a été
composée en 1908 et endisquée la même année par un chanteur très
connu et très apprécié à l'époque, un certain Dranem qui avait
pour genre un espèce de personnage pas très futé, vêtu d'un pantalon à carreaux sanglé, trop court, laissant apercevoir les chaussettes,
d'un veston étriqué et miteux avec un énorme nœud de cravate rose géranium,
un minuscule couvre-chef en feutre déteint et qui, poussé sur scène,
débitait sérieusement des airs d'une idiotie à faire pleurer
dont : «Pétronille, tu sens la menthe», «Ah ! Les p'tits
pois !», «Les fruits cuits» et... «Elle avait une
jambe en bois» dont vous venez d'écouter un extrait.
(Plus tard, il passa
avec un énorme succès à l'opérette où il éclipsa même Maurice
Chevalier, en 1923, dans «Là-Haut» d'Albert Willemetz
(lyrics) et Maurice Yvain (musique) et au cinéma où il donna, entre
autres, la réplique à Henri Garat dans «Il est charmant»
de Louis Mercanton, en 1932. - Pour plus de renseignements, voir notre
autre site, à l'adresse qui suit :
http://www.dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net/fiches_bio/dranem/dranem.htm)
Or, pour en revenir à
la «jambe en bois», cette chanson devint si populaire qu'on
pouvait l'entendre partout, notamment jouée par des joueurs d'orgues
de barbarie, ce qui arriva à Stravinski au moment où il composait la
musique pour un ballet - qui allait être connu par la suite sous le
nom de Petrouskha - car il l'entendait tous les après-midi sous les fenêtres de son hôtel,
à Beaulieu.
L'air lui plut et il
l'inclut dans sa partition.
«Je ne m’inquiétais pas de savoir si le compositeur pouvait être encore vivant ou si
la musique était protégée par copyright. D’ailleurs Monsieur Delage qui était avec moi pensait qu’il s’agissait d’un morceau de musique ancienne...»
Quelque temps après la
première (en 1910), on fit savoir au maître que cet air avait éé
composée par un certain Émile Spencer, toujours vivant et, à partir
de ce moment-là, une partie des droits d'auteurs lui fut versée. (*)
(*) Straninsky &
R. Craft, Memories and Commentaries, Faber & Faber, 1960
(Souvenirs et commentaires, trad. F. Ledoux, Gallimard, Paris, 1964)
Oui, mais Petroushka...
En voici un extrait (début
de la première de ses quatres parties). - La jambe en bois ? Elle se
fait entendre à la 2ième minute, vingt-huitième seconde).
Cliquez sur la note :
Oh ! C'était avant Le
sacre du printemps et bien d'autres compositions, mais vous reconnaîtrez
facilement le syle de Stravinski.
***
Note : pour nos suggestions et enregistrements précédents, cliquez ICI.
paul
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Lectures
Note :
Les textes qui suivent - et les précédents - ne doivent pas être considérés comme de véritables critiques au sens de «jugements basés sur les mérites, défauts, qualités et imperfections» des livres, revues ou adaptations cinématographiques qui y sont mentionnés. Ils se veulent surtout être de commentaires, souvent sans rapport direct avec les oeuvres au sujet desquelles les chroniqueurs qui les signent désirent donner leurs opinions, opinions que n'endosse pas nécessairement la direction du Castor™ ni celle de l'Université de Napierville.
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Harry
Mathews - Le verger - P.O.L. - 1986
(Signé : Hudson, N.Y., le 4 mai 1985)
Quand, en octobre
dernier, j'ai
mentionné le Je me souviens de Georges Perec (Hachette, 1978)
et le Je me souviens [encore mieux] de «je me souviens»
de Roland Brasseur (Castor Astral, 1998), j'ai oublié de mentionner
cet opuscule d'Harry Mathews qui, lui, répétant la formule de Perec,
parle de son ami décédé (Georges Pérec est décédé le 3 mars
1982), répétant à chaque paragraphe les mots je me souviens
:
-
Je me souviens d'avoir plus
d'une fois rejoint Georges Perec dans l'autobus ou le métro. Il
se mettait toujours à côté d'une fenêtre ; je le reconnaisais
de loin : sa coiffure «afro» et sa barbiche donnaients à son
visage le rayonnement d'un masque primitif.
-
Je me souviens que Georges
Perec était bougon et peu causant pendant qu'il écrivait La
vie mode d'emploi.
-
Je me souviens de n'avoir
jamais vu Georges Perec lire un journal, mais qu'il était au
courant de tout.
-
...
Évidemment, on n'apprend rien de
nouveau, sauf quelques détails sur Perec dans cet opuscule de 40
pages, mais tout ce qui concerne sa vie a un certain intérêt sauf
que rien n'explique vraiment la structure étrange de son cerveau. et
surtout de son imagination.
Simon
***
Mais puisqu'on en est aux opuscules...
Jean Guenot - Louis-Ferdinand Céline
damné par l'écriture - Diffusion M. P. 1973
Cent pages (ou à peu près) constituées
de fragments de deux articles écrits sur Louis-Ferdinand Céline,
l'un, Voyage au bout de la parole, publié en 1965 dans le numéro
5 des Cahiers de l'Herne, l'autre, De la parole à l'écriture,
publié dans le Monde en 1969.
L'auteur mentionne que son propos [dans
cet essai] est «d'expliquer dans quelle prison Céline s'est
enfermé parce qu'il a choisi de constituer son écriture sur des
cadences orales accordées à son enfer personnel.»
La première phrase que j'ai retenu de
cet «essai» est la suivante :
«Tout homme qui devien écrivain
prend la plume pour s'évader de son enfer. Le propre de
Louis-Ferdinand Céline est de reconstituer cet enfer à mesure
qu'il s'en délivre.» (page 13).
Plus tard, je me suis arrêté sur le
passage suivant :
«... quand on dit d'un écrivain
qu'il n'est pas un penseur, une bonne part du public, français
notamment, a tendance à comprendre qu'on traite cet écrivain de débile.
En France, dans le dernier tiers du vingtième siècle, il est
encore couramment admis que tout écrivain est un intellectuel et
que tout intellectuel est intelligent. Or si Céline est un grand écrivain,
il me semble qu'il le doit principalement au fait de ne pas être un
intellectuel. Et son intelligence me frappe comme étant celle des
gens de tous les jours et non pas celle des penseurs professionnels.»
(page 17)
Rien de mieux pour stimuler ma
curiosité et, à moins de cent pages, je me suis dit que ce serait
stupide de ma part de ne pas lire ce petit volume qui semble
approcher un de mes auteurs favoris d'un côté différent, sauf que
je ne m'étais pas encore penché sur la façon avec laquelle il
avait été écrit : dans un style de pure académisme avec des mots
et des structures de phrases qui n'ont rien à voir avec ce que l'on
peut considérer comme facilement compréhensible.
J'aurais dû m'en douter car son
auteur, Jean Guenot, était au moment de sa rédaction professeur à
l'Université Paris VII, agrégé de l'Université et Docteur ès
lettres.
Pour le moment, je l'ai mis de côté,
n'ayant pas la tête ces temps-ci à lire coment un lecteur se
transforme en auditeur devant les trois styles de Céline (avec
diagramme à l'appui).
À plus tard, peut-être.
Simon
***
Marcel Aymé - Oeuvres romanesques, contes et
nouvelles
(Existe plusieurs éditions des oeuvres de Marcel Aymé. Les plus
courantes sont les Nouvelles complètes publiées chez Gallimard
[Quatro], 1570 pages et les Oeuvres romanesques complètes en
trois
volumes dans la collection La Pléiade, environ 4500 pages.)
Je ne me
souviens plus exactement quand j'ai expliqué ici comment j'ai
appris à mentir. C'était, pour ceux qui ne m'ont pas lu, à un
professeur de littérature, alors que j'étais en Belles-Lettres
(cours classique), qui pendant trois mois nous a entretenus, scènes
par scènes, répliques par répliques,vers
par vers, pieds par pieds, des Femmes savantes de Molière
insistant sur une tournure de phrase ici, une inversion là,
soulignant ce qu'il croyait être une subtilité qui, sans ses
judicieux conseils aurait pu nous échapper. - C'est à son test
ou examen final que j'ai répété ce qu'il nous avait dit me
fichant éperdument de la pédanterie de Trissotin ou ce que
pouvait en penser Clitandre ou Henriette. - Ça m'a valu une note
presque parfaite. - Or, j'ai oublié de
mentionner qu'à la même époque, je me suis permis de mentir à
mon directeur d'études (je ne me souviens plus exactement de son
véritable titre) lorsqu'il me demanda, un jour, ce que je lisais.
Ce que je
lisais ? En ces temps anciens où existait encore l'Index, la messe
obligatoire, le premier vendredi du mois, la communion pascale et
autres foleries du même genre , je lisais ce que tous les ados de
mon âge lisaient : Sartre, Camus, Ionesco, Gauvreau... - Inutile de préciser que ce
n'était pas là des noms à mentionner. - Ce que j'ai répondu,
ayant l'avant-veille ou le mois précédent vu , à la télé, Le
passe-muraille de Jean Boyer (avec Bourvil)... : «En ce moment,
ben... Marcel
Aymé». - Ah, comme ma réponse a su lui plaire !
Ce n'est
pas que je ne lisais pas Aymé ; déjà, dans ma modeste bibliothèque,
j'avais quelques nouvelles ou contes de lui, contes qui, après
dix ou douze avaient commencé à m'ennuyer au point où je
pouvais, comme je peux encore le faire aujourd'hui, deviner
comment son ou ses récits allai(en)t se terminer. - Quand on ne
lit que les histoires, c'est souvent ce qui arrive. Mais cette
façon de lire allait peu à peu se modifier au point où , après
m'être penché sur Gide, Proust et d'autres, j'ai fini par
comprendre que le fond d'un écrit s'il avait une certaine
importance, cette importance était inférieure, chez les grands
écrivains, à la forme. - Autrement dit : plutôt que de lire des
histoires, je finis par comprendre qu'il était préférable, dans
certains cas, à m'en tenir à la façon dont elles étaient racontées. - Et
c'est ainsi que j'en suis revenu à Marcel
Aymé
qui, depuis quelque temps, à cause du peu de temps que j'ai à ma
disposition et le sommeil qui me vient de plus en plus tôt, me
permet d'en lire quelques pages - c'est-à-dire une courte
nouvelle, et même deux - avant de fermer ma lampe de chevet.
C'est léger.
Ça se lit facilement. sans être obligé d'avoir à la portée de
la main un dictionnaire encyclopédique. Et les personnages qu'on
y rencontre, même caricaturés sont des gens avec qui, si l'on
a vécu un peu, on n'est très familier.
Et puis, même
si souvent la réalité telle qu'Aymé nous la décrit n'est pas
idyllique, il est facile de s'en détacher avec un certain
sourire.
Tout ça
pour dire qu'à bien y penser, je n'ai pas menti à mon directeur
d'études : je lui ai tout simplement dit la vérité par
anticipation.
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Et quel
magnifique monument a-t-on dressé à Paris, en l'honneur de
Marcel Aymé. Une oeuvre de Jean Marais au cas où vous ne le
sauriez pas...
Simon
***
And...
Ceci sera peut-être inséré dans la section du
Castor™ qui contient ma ou mes chroniques habituelle(s) même si
j'eusse préféré que le tout soit rapporté dans la section «Book
review - Lectures» car j'ai l'intention de dire quelques mots sur
mon auteur favori qui, contrairement à ce que l'on le pense, n'est pas
Proust, mais bien Shakespeare. Et puis,
faute de temps, je n'ai pas pu vérifier si j'avais déjà exprimé
mes réticences quant à l'apprentissage simultané de deux langues
par rapport à l'étude d'une langue ancienne à l'origine de sa
langue maternelle (ou première). (*)
(*) Voir la chronique de
Copernique du 7 mai 2018. (Note de l'éditeur)
Quoqu'il
en soit, j'aimerais bien cependant que l'on lise le court extrait qui
suit d'Henri VI (ou Henry VI). Il s'agit du début de l'acte 1,
scène 1 qui se déroule en présence de la dépouille d'Heni V
récemment décédé. J'ai mis côte à côte
le texte originel et sa traduction la plus commune, celle de François-Victor
Hugo, le second fils de Victor Hugo - 1828-1873). Vous
en excuserez la présentation, mais je tenait à ce que les deux
textes puissent être lus en même temps. *** Shakespeare
- Henry VI - Act One, Scene One
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Duke of Bedford.
Hung be the heavens with black, yield day to night !
Comets, importing change of times and states,
Brandish your crystal tresses in the sky,
And with them scourge the bad revolting stars
That have consented unto Henry's death!
King Henry the Fifth, too famous to live long !
England ne'er lost a king of so much worth.
Duke of Gloucester.
England ne'er had a king until his time.
Virtue he had, deserving to command:
His brandish'd sword did blind men with his beams:
His arms spread wider than a dragon's wings;
His sparking eyes, replete with wrathful fire,
More dazzled and drove back his enemies
Than mid-day sun fierce bent against their faces.
What should I say? his deeds exceed all speech:
He ne'er lift up his hand but conquered.
Duke of Exeter.
We mourn in black: why mourn we not in blood ?
Henry is dead and never shall revive:
Upon a wooden coffin we attend,
And death's dishonourable victory
We with our stately presence glorify,
Like captives bound to a triumphant car.
What! shall we curse the planets of mishap
That plotted thus our glory's overthrow?
Or shall we think the subtle-witted French
Conjurers and sorcerers, that afraid of him
By magic verses have contrived his end ?
Winchester.
He was a king bless'd of the King of kings.
Unto the French the dreadful judgement-day
So dreadful will not be as was his sight.
The battles of the Lord of hosts he fought:
The church's prayers made him so prosperous.
|
Bedford
Que les cieux soient tendus de noir ! Que le jour fasse place à la nuit !
Comètes, qui amenez le changement des temps et des empires,
Secouez dans le firmament vos tresses cristallines,
Et fouettez-en les mauvaises étoiles rebelles
Qui se sont liguées pour la mort de Henry !
Henry cinq, roi trop illustre pour vivre longtemps !
L’Angleterre n’a jamais eu un si grand roi !
Glocester
Avant lui l’Angleterre n’a jamais eu de roi !
Il avait la vertu digne du commandement ;
L’épée qu’il brandissait aveuglait les hommes de ses rayons ;
Ses bras s’étendaient plus loin que les ailes du dragon.
Ses yeux étincelants, pleins du feu de la colère,
Faisaient reculer ses ennemis éblouis,
Mieux que le brûlant soleil de midi tombant sur leurs visages.
Que dirais-je ? ses actes défient toute parole ;
Il n’a jamais levé le bras que pour vaincre.
Exeter
C’est en noir que nous portons le deuil : que ne le portons-nous en sang !
Henry est mort, et ne revivra jamais.
C’est un cercueil de bois que nous entourons ;
Et nous glorifions de notre majestueuse présence
La victoire humiliante de la mort,
Ainsi que des captifs enchaînés à un char de triomphe.
Eh quoi ! maudirons-nous les planètes funestes
Qui ont ainsi comploté la ruine de notre gloire ?
Ou croirons-nous que les Français subtils
Sont des enchanteurs et des sorciers qui, effrayés de lui,
Ont, par des vers magiques, amené sa fin ?
Winchester
C’était un roi béni par le roi des rois.
Pour les Français, le terrible jour du jugement
Sera moins terrible que ne l’était sa vue.
Il a gagné les batailles du Dieu des armées.
Ce sont les prières de l’Église qui l’ont fait si prospère !
|
***
Commentaires
J'en suis au stade où
lorsqu'on commence à parler de littérature autour de moi, je
n'ai qu'une idée en tête : me lever et m'en aller. Pas
parce que j'en suis plus que tout le monde (Simon pourrait me
servir de professeur et de guide pour des années à venir - et
il n'est pas le seul), mais parce que j'y attache une telle
importance que je ne peux pas entendre ce qui, hélas, me
parvient trop souvent aux oreilles, que tel livre est un «chef-d'oeuvre»
ou qu'un auteur à peine connu est «génial».
Je suis de la vieille école et
je crois sincèrement que des chefs-d'oeuvre, il s'en écrit pas
plus que deux ou trois par siècle et des génies en littérature,
il n'y en a pas eu plus qu'une dizaine, mettons vingt pour calmer
ceux qui voudront cesser de me lire après cette phrase. - Et
parmi, cette dizaine, il y en a deux ou trois, peut-être quatre,
qui à mon avis émergent de cette «masse» et ce sont :
Homère (avec lequel, malheureusementm je ne suis pas si
familier), Victor Hugo, Proust et - si vous n'êtes pas d'accord,
je vais vous demander de venir m'expliquer ça dans la ruelle
derrière le Dragon Basané) - le plus grand de tous et que je
relis constamment : Shakespeare que je viens de citer.
Sans doute existe à travers le
monde des auteurs orientaux qui lui sont égaux ou avec qui on
pourrait le comparer facilement. - On me parle également, depuis
quelque temps, de deux auteurs sud-américains dont Borgès et
je ne sais combien de fois j'ai entendu parler du Perse Omar
Khayyam. À ceux-là, j'ajouterais volontiers, si on m'en
laissait le temps, le poète Virgile et comment passer sous
silence James Joyce, Rabelais et celui que j'ai commencé à lire
avec un délice non feint, depuis que Simon m'en a parlé,
Saint-Simon...
Hélas, la vie est trop courte
pour tout lire et quand j'entends Simon et Monsieur Pérec
dirent qu'ils n'ont plus de temps à perdre, je me demande si je vais réussir
à lire, avant de disparaître tous les auteurs que je voudrais.
Entre temps, cependant, permettez que j'insiste sur l'auteur
d'Hamlet, d'Henry IV et de King Lear à qui je n'ai pas encore
trouvé d'équivalent.
Relisez encore, vers par vers,
la citation ci-dessus, à haute voix de préférence et dites-moi
si votre coeur ne s'arrête pas quand le Duc d'Exter dit son
intraduisible : «We mourn in black: why mourn we not in blood ?»
; ou qu'il parle de la «stately presence» de ses
semblables. - Quant aux quatre premiers vers du duc de Bedford,
je n'ai pas encore trouvé, cher le grand Hugo, un passage équivalent.
Et pourtant, Hugo demeure sans doute le plus grand écrivain
français...
J'y reviendrai, soyez-en
certains.
Copernique
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Le courrier
Ms Yseut Cormier - Kitchener, Ontario -
Canada
111,111,111 x 111,111,111 = 12,345,678,987,654,321
M. Stepan Kondratievich - Wroclaw,
Pologne
La plupart des klaxons d'automobile émettent
une note en fa alors que les chasses d'eau sont généralement en mi bémol.
Percy Cooper IV -
Taumatawhakatangihangakoauauotamateapokaiwhen- uakitanatahu, Nouvelle Zélande
Vous pouvez toujours déménager dans le
village de Llanfairpwllgwyngyllgogerychwy- rndrobwllllantysiliogogogoch,
au Pays de Galles ou encore près du lac de Chargoggag-
oggmanchauggagoggchaubunagungamaugg dans l'état du Massachusetts, aux
USA.
Sir Peter Wicks III - Lower Weare, UK
En néerlandais le mot «Dewaele»
signifie «celui qui parle français», mais, en flamand, il se
traduit par «celui qui parle le wallon».
M. Terry S. Gaertner - Worcester. Ma,
USA
À votre SUV, vous pouvez toujours
attacher une motoneige, un go-cart, une tente-roulotte, un dune-buggy, des
jet skis, une ou deux planches pour le surf, un pédalo, une mini-mongolfière,
une chaloupe, un mini-yatch ou un petit sous-marin pour deux, un véhicule tout-terrain,
quelques bicyclettes, mais les véhicules d'exploration lunaire ne sont pas
encore disponibles.
Mme Narela Dolorez Ruelas - Carlton North
Vic, Australie
Non, Madame, l'argent ne fait pas le
bonheur car, généralement, il faut le rendre.
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Dédicace
Cette
édition du Castor est dédiée à :
Virginia Woolf
(1882-1941)
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Autres sites à
consulter
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Webmestre : France L'Heureux
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Webmestre : Éric Lortie
Webmestres : Paul Dubé et Jacques Marchioro
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Notes et autres avis
Clauses et conventions :
Le Castor™ de
Napierville est le fruit de plusieurs interventions de la part d'une
multitude d'intervenants :
-
En tête, son
programmeur qui a pour tâche de transformer son contenu en
fichiers HTML de telle sorte à ce qu'il puisse être diffusé en
textes lisibles sur Internet
-
En arrière-plan,
son éditeur qui réunit dans un ordre pré-établi les textes et
images qui en font parti
-
Les chroniqueurs,
chercheurs, concepteurs qui en rédigent chaque numéro.
-
Viennent ensuite
les correcteurs, vérificateurs, inspecteurs et surveillants qui
en assurent la qualité.
mais d'abord et avant
tout :
Autres informations,
conditions et utilisation
Le Castor™ de
Napierville est publié une fois par mois, le premier lundi de chaque
mois.
En haut, à gauche, à côté
de la date, est indiqué le numéro de sa version ou de son édition. Le
numéro1.0 indique sa première et suivent, selon les correctifs, ajouts
ou autres modifications, les numéros 1.2, 1.3, 1.4.... 2.0, 2.1, 2.2
etc. - La version 3.0 indique qu'il s'agit de son édition finale qui, généralement,
coïncide avec sa version destinée au marché américain, celle qui
paraît en principe avant ou le jeudi suivant sa première édtion.
Si le Castor™ de
Napierville a un siège social, il n'a pas de salle de rédaction et
compte tenu de la situation géographique de chacun de ses
collaborateurs, tout le ci-dessus processus se déroule in auditorium
c'est-à-dire en présence du public via l'Internet.
Nous prions nos lecteurs,
etc.
Historique :
Fondé en 1900 par le Grand Marshall, le CASTOR DE NAPIERVILLE fut, à l'origine, un hebdomadaire et vespéral organe créé pour la défense des intérêts de l'Université de Napierville et de son quartier. - Il est, depuis le 30 septembre 2002, publié sous le présent électronique format afin de tenir la fine et intelligente masse de ses internautes lecteurs au courant des dernières nouvelles concernant cette communauté d'esprit et de fait qu'est devenu au fil des années le site de l'UdeNap, le seul, unique et officiel site de l'Université de Napierville.
De cet hebdomadaire publié sur les électroniques presses de la Vatfair-Fair Broadcasting Corporation grâce à une subvention du Ministère des Arts et de la Culture du Caraguay, il est tiré, le premier lundi de chaque mois, sept exemplaires numérotés de I à VII, sur papier alfa cellunaf et sur offset ivoire des papeteries de la Gazette de Saint-Romuald-d'Etchemin et trois exemplaires, numéroté de 1 à 3, sur offset de luxe des papeteries Bontemps constituant l'édition originale, plus trois exemplaires de luxe (quadrichromes) réservés au Professeur Marshall, à Madame France DesRoches et à Madame Jean-Claude Briallis, les deux du Mensuel Varois Illustré.
Autres informations :
1 - Sauf indications contraires : Tous droits réservés. - Copyright © UdeNap.org. - La reproduction de tout ou partie du matériel contenu dans cette édition du Castor™ est interdite sans l'autorisation écrite des auteurs.
2 - Malgré l'attention portée à la rédaction de ce journal, ses auteurs ou son éditeur ne peuvent assumer une quelconque responsabilité du fait des informations qui y sont proposées.
3 - Tel que mentionné ci-dessus : les erreurs de frappe, de date et autres incongruités contenues dans ce Castor™ seront ou ont déjà été corrigées dans sa version destinée au marché américain.
4 - La direction du Castor™ tient à préciser qu'aucun enfant n'est victime d'agressions sexuelles au cours de la préparation, pendant la rédaction et lors de la publication de son hebdomadaire.
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Liens :
Le Castor™ - Index (2018, 2019, 2020)
Le Castor™ - Fondation et équipe originelle
Le Castor™ - Organes affiliés
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Le Castor™ - Édition précédente
Le Castor™ - Édition suivante
Le Castor™ - Édition courante
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