Prénom du peintre unijambiste Mozart Froment né à Saint-Hyacinthe (Québec) le 27 janvier 1906, décédé en banlieue de Kirkland le 24 juin 1944), dont les fresques souterraines ont malheureusement été enfouies lors de diverses démolitions, reconstructions ou constructions, notamment à Montréal (Canada) :
"Crasibule et Pharice en Maurétanie" - sous la dalle de
béton du 3845 rue de Bullion.
"Changement de la garde douanière à Lacolle (Qué.) au printemps de 1933" - construction du premier mur de soutènement du Centre Molson
"Saint Hypolithe, le masson" - Sous un des piliers de l'échangeur Turcot
"Oscar Wilde contemplant Robert de Montesquiou-Fezensac contemplant le buste de Son Excellence Ernest Rüdiger, 6e prince de Starhemberg" (que d'aucuns disent être son chef-d'oeuvre) - démolition des Usines Angus.
Etc., etc.
De récentes fouilles, près du Forum (rue Ste-Catherine, angle Atwater, de biais avec l'ex-restaurant McDonald) ont mis à jour d'importants segments d'un autre oeuvre dont il serait l'auteur : "Chasse à courre sur le Plateau Mont-Royal en 1856" mais la
Vatfair-Fair Foundation for the Preservation of Buried Paintings n'a pu intervenir à temps pour sauver cette fresque du maître.
«Par ses images métaphoriques, nous dit Robert de la Falaise, Mozart a su introduire une dimension nouvelle dans la peinture à l'esthétisme axé sur l'objet plutôt que celle à l'esthétisme axé sur l'art. - En quelque sorte, il a devancé les automatistes sauf que son automatisme, découlant de la reproduction systématique d'images populaires , en a fait un grand figuriste au même titre que Beaulieu ou Bouchard (père) sauf que, dans son cas, les pièges du folklore ont été évités.»
(«Coloris et structures dans la manipulation de l'espace bidimensionnel : trois générations de peintres maskoutains» - Le Camaïeu, Vol. 11, no. 78,
Oct. 1948)
On sait très peu de sa vie. Que son père, ébéniste, soit mort alors qu'il était en bas âge, que sa mère, pour subvenir au besoin de son fils et de sa fille, déménagea dans le centre-sud de Montréal où elle fut longtemps employée dans une usine de chaussures a été dit et redit. - On le sait à Québec en 1922 (il a alors seize ans) puis à New York lors du crash de 1929. - Il aurait beaucoup voyagé puis, largement autodidacte, il se serait lancé dans la peinture suite à un accident de voiture près de Saratoga Springs vers 1931 mais sur cet accident, les registres de l'époque ne disent rien (certains parlent d'un accident de chasse, d'autres d'une chute à cheval).
Sa vie, de 1932 jusqu'à sa mort, en 1944, se serait passée dans d'innombrables tavernes où, sans doute à cause de sa jambe artificielle, on lui faisait crédit ou encore lui permettait-on de vendre des tickets de «loto» home-made (dont on ne sut jamais, vraiment, les gagnants) qui lui permirent de se procurer le matériel dont il avait de besoin pour peindre ces innombrables chefs-d'oeuvre découverts bien longtemps après sa disparition dans divers sous-sols où, la plupart du temps, il squattait dans des conditions qu'on peut imaginer.
Découvert le 12 mai 1957 par le critique d'art Oedipe Moreau, son oeuvre, fugitive s'il en est une, est devenue légendaire. N'existe plus, de lui, qu'un fragment d'un «Printemps tardif», aujourd'hui presque ignoré dans un sous-sol adjacent à la «Binerie Mont-Royal», rue Mont-Royal, à l'est de Saint-Denis, sur le «Plateau», à Montréal
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Note : Pour ceux
qui, de cette photo n'est qu'en noir et blanc, le «M»
de Mozart est en bas, à droite, du panneau vert.