Louis de Jean-Baptiste est né, en 1878, dans la famille d'un menuisier de Lacrochette (Var)
quoiqu'il a longtemps insisté pour dire qu'il était le fils naturel d'un évêque
de Nantes. - Très
jeune, on lui enseigna les rudiments de la religion catholique, études
qu'il poursuivit jusqu'à l'âge de seize ans chez les Soeurs
Divinatrices de la Passion à Saint-Moteur-de-la-Providence
(Finistère).
Ayant des doutes quant à la présence du Christ dans
la Sainte Communion, il abandonna une carrière ecclésiastique prometteuse en
1898 pour se rendre à Paris où, sous l'influence des libres-penseurs de
l'époque, il devint vite un des personnages les plus connus de Montmartre. -
Fêtard, ne travaillant point, se faisant vivre, il mena une vie de
débauche jusqu'à l'âge d'environ trente ans (1908) ou jusqu'à ce qu'il se fit
arrêter pour proxénétisme, incitation à la violence et vol de banque. Écroué à
la Santé, il y apprit comment devenir faussaire et, à sa sortie, en 1910, ses
anciens amis refusèrent de le reconnaître tellement il avait changé de
personnalité.
De la flamboyante personne qu'il avait été, il était
devenu l'image du plus parfait démarcheur spécialisé dans la revente d'images
pieuses et de statuettes de saints et de saintes.
Quatre ans plus tard, on le retrouve, au tout début
de la Grande Guerre, fournisseur attitré des églises de Paris et des
monastères des environs, à la tête d'une entreprise de fabrication d'orgues,
de vitraux, de bancs et d'objets religieux.
Son activité est sans borne : après la Guerre, il se
convertit en architecte, obtenant de multiples contrats pour la restauration
d'églises ayant été bombardées tout en menant une vie parallèle instaurant, en France, un réseau de distribution de drogues dans le but de
soulager les douleurs des victimes éclopés ou autrement blessés au cours de
1914-18.
Reçu Grand Officier de l'Ordre des
Prêtres-Quêteurs, il se retira en 1933 (il avait alors 55 ans) dans un
vaste domaine près de Nancy où il continua néanmoins à s'occuper de jeunes
filles en détresse, enlevées de leur milieu de fautes graves, qu'il
nourrissaient et logeaient sans frais mais qui étaient tenues de porter un
uniforme qu'il avait lui-même dessiné.
Pris de remords à l'idée que son âme pourrait brûler
dans les flammes éternelles, il se reconvertit au catholicisme à la veille de
la deuxième Grande Guerre, se confessant auprès de l'archevêque de Metz tout
en s'enfuyant vers l'Allemagne où, représentant du Pape Pie XII, il fit de son
mieux pour que la Religion Catholique ne soit pas déclarée nuisible au
Troisième Reich.
Il mourut le 6 juin 1944, paisiblement, dans son
château de Dieb, en Bavière, non sans avoir reçu les derniers sacrements des
mains de l'archevêque de Munich. - Il était âgé de 66 ans mais selon les
témoins de l'époque, il avait été prématurément vieilli par d'incessantes
veilles.
Sa présence au ciel, confirmé par Pie XII lui-même,
est redevable au fait qu'il a reçu la sainte communion neuf vendredis de
suite, à l'âge de huit ans