Pierre Alexis Ponson du Terrail
Pierre Alexis, vicomte Ponson du
Terrail, né à Montmaur (Hautes-Alpes), le 8 juillet 1829, mort à
Bordeaux, le 10 janvier 1871, fut un écrivain français. l'un des maîtres du
roman-feuilleton.
Destiné par sa famille à la marine mais rebelle à
toute forme d'études, il résolut, vers 1850, de vivre de sa plume..
Doué d'une imagination et d'une capacité de
travail peu communes, il fut le fournisseur de feuilletons pour toute la
presse parisienne pendant plus de vingt ans, allant jusqu'à écrire cinq
feuilletons en même temps pour des journaux différents : l'Opinion
nationale, la Patrie, Le Moniteur, Le Petit Journal, etc.
Sans aucun collaborateur, il écrivit, bon an mal an,
une trentaine de volumes tenant en haleine toute une population qui ne se
souciait ni de son style, ni de ses invraisemblances (ses anachronismes sont
fameux).
Son feuilleton le plus connu demeure Les
Exploits de Rocambole ou Les Drames de Paris qu'il
commença à publier en 1859 et qui furent réunis en volumes en 1884 :
Ces exploits, souvent recommencés sans rapport
avec les épisodes précédents, sont aujourd'hui généralement regroupés en huit
volumes composés de différents «chapitres» (voir la bibliographie à la fin) :
1. L'Héritage Mystérieux
auquel est
joint
Les Deux Frères (58 épisodes
- 61 épisodes dans l'édition reliée -,
publiés à l'origine dans La Patrie en 1857).
Cette première partie débute par un prologue dont l'action se déroule
en 1812, au cours de la retraite de Russie. On y fait la connaissance du
capitaine Armand de Kergaz, un noble de Bretagne qui est assassiné par son
aide de camp, Paolo de Felipone.
Quatre ans plus tard, la veuve du capitaine de Kergaz et la mère de son fils, Armand, épouse sans savoir le rôle qu'il a joué
dans la mort de son mari, Paola de Felipone de qui elle a un second fils,
Andrea.
Paola ayant réussi à éloigner le premier fils, convoite, pour le sien, la
fortune des Kergaz [*]. La veuve Armand de Kergaz meurt peu de temps après
avoir appris la vérité sur son second époux.
[*] Il est
beaucoup question d'héritages dans les récits de Ponson du Terrail...
Le récit passe ensuite
en 1840, au moment où le premier fils revient au pays réclamer son héritage, exposant du même coup la
malhonnêteté de Paolo qui confesse son crime sur son lit de mort. Son
fils, Andrea, forcé de s'exiler en Angleterre, juge de se venger.
(Fin de la première partie)
Ayant changé son nom pour celui d'un baron irlandais «Sir William»,
Andrea retourne en France en 1843 bien décidé à dérober la fortune que lui
a ravie temporairement Armand de Kergaz qui a appris entre temps que la
véritable héritière de la fortune familiale est une certaine Hermine,
Hermine que rêve d'épouser, justement, un certain baron irlandais...
Derrière ce trio, une autre femme, Baccarat, une courtisane qui
ne se gêne pas pour se mêler de l'affaire, hésitant entre Armand et Sir
Williams, finissant par trahir le premier pour mieux aider le deuxième.
Et derrière tout cela, un adolescent, un orphelin aux multiples talents
dont on ne sait au juste l'origine mais qui est le fils d'une criminelle
endurcie, Maman Flipart. Son nom : Rocambole. Il a quatorze ans
mais son personnage est si intéressant qu'en l'espace de quelques
épisodes, Ponson du Terrail le fait vieillir de deux ans.
À la fin, Armand qui a le meilleur sur son demi-frère (grâce à Rocambole)
marie Jeanne de Balder (oubliez Hermine !) et offre son pardon et son
amitié à Andrea tandis que Baccarat rentre au couvent.
2. Le Club des Valets de Coeur (105 épisodes, La Patrie, 1858)
Par un tour du destin (et moyennant
l'échange d'une forte somme d'argent), Rocambole a changé d'alliance et
s'est remis, sous le nom de «Vicomte de Cambohl», au service d'Andrea
(«Sir William») qui semble avoir accepté l'amitié d'Armand mais qui est de
plus en plus décidé de le combattre jusqu'à la fin. Armand, ignorant tout,
en a fait son homme de confiance, plus particulièrement pour combattre le
Club des Valets de Coeur, une organisation criminelle dont le chef est...
«Sir William».
Les plans de Sir William, alias Andrea, sont malheureusement mis à rude
épreuve par le retour de Baccarat qui le convainc d'en faire son associée
mais qui, en réalité, s'est associée à un comte russe, le comte Stanislas Artoff, pour le perdre.
Fait prisonnier par le comte Artoff, Sir William est défiguré, sa langue
arraché et est condamné à vivre avec une tribu d'indiens de l'Amérique du Sud. -
D'autres personnages, secondaires, Van Hop, Dai Natha et Cherubin sont
tués tandis qu'une certaine Turquoise devient folle.
Deuxième retour du destin pour Rocambole : Armand lui remet, pour ses
«services» (sic) la somme de 200 000 francs et le voici quittant la France pour
l'Angleterre avec, en poche, le carnet d'adresse de Sir William...
3. Les Exploits de Rocambole (Une fille d'Espagne et La Mort du sauvage) 109 épisodes, La Patrie,
1858-59)
suivi de :
La Revanche de Baccarat
(36
épisodes, La Patrie, 1859)
1851 : Rocambole est de retour à
Paris sous le nom de Marquis Albert de Chamery. Il s'est
métamorphosé en criminel dangereux, prêt à tout pour faire
fortune,
motivé que par le pouvoir et l'argent. Il vole, tue sans remords mais avec
un sens de l'humour que lui enviera plus tard Arsène Lupin.
Son but immédiat : marier une riche héritière espagnole du nom de
Concepcion de Sallandrera mais entre-temps, il a renoué connaissance
avec un certain Sir William qui voyage depuis quelque temps sous le
nom de Walter Bright, un marin anglais de retour d'Amérique où il a
été défiguré (par... des indiens !) et qui devient son mentor et son
conseiller. Pour couvrir ses activités et protéger son anonymat,
Rocambole, alias Marquis Albert de Chamery, n'hésite pas à tuer sa mère
adoptive, Maman Fipart, qu'il étrangle de ses propres mains. Puis, venant
à la conclusion que seul Sir William pourrait le dénoncer, il
finit
par le tuer, lui aussi, mais ce dernier lui dit en mourant : «Je suis
le génie qui a guidé ton étoile. Ton étoile déclinera après ma mort.»
Et son étoile, en effet, se met à décliner dans la dernière partie de ces
«Exploits» publiée sous le nom de la Revanche de Baccarat.
Cette partie se déroule en 1852, au moment où Baccarat, devenue la
comtesse Artoff met toutes les pièces du puzzle ensemble et finit
par conclure que le marquis de Chamery est en réalité Rocambole.
Elle s'allie avec un des ses acolytes (Zampa), retrouve le vrai
marquis de Chamery, emprisonné à Cadix, pour le marier finalement à
Concepcion tout en dénonçant Rocambole à la police.
Arrêté dans son château, Rocambole a le visage brûlé à l'acide et se
retrouve dans la geôle occupé précédemment par le marquis de Chamery
puis transféré à Toulon où il est condamné aux travaux forcés pour
le reste de ses jours.
Scène tragique à la fin : la soeur du marquis, Blanche de Chamery, une
femme que Rocambole aimait comme sa propre soeur, maintenant mariée
à Fabien d'Asmolles, se rend au bagne de Toulon mais ne reconnaît
pas Rocambole dans le prisonnier défiguré qu'on lui présente. Et
Rocambole de dire : «J'aurai enduré toutes ces souffrances pour
rien, rien !»
(Avec la publication de ce roman, Ponson du Terrail est devenu
célèbre. Les ventes de La Patrie où il a été publié ont doublé,
triplé sauf que son héros, Rocambole, n'est pas dans la meilleure
des situations. - Fallait faire quelque chose et chose fut faite.)
4a. Les Chevaliers du Clair de Lune qui comprend :
Le
Manuscrit du Domino et La
Dernière Incarnation de Rocambole (58 épisodes, La Patrie,
1860-61) de même que :
Le
Testament de Grain de Sel et Le
Château de Belle-Ombre (74 épisodes, La Patrie, 1862)
(La «résurrection»
de Rocambole allait passer par un roman à la Monte Cristo intitulé «Les
chevaliers du clair de lune» dont l'action allait se dérouler
vers les années 54 ou 55 sauf que Rocambole ne fait pas partie de la
première partie de cette série d'épisodes où il est question, encore une
fois, d'héritage.)
Quatre hommes, Gontran de Neubourg, Lord Blackstone de Galwy, Arthur de
Chenevières et Albert de Verne décident de joindre leurs forces sous le
nom de «Chevaliers du clair de lune» pour aider une mystérieuse
jeune femme que l'on ne connaît d'abord que sous le nom de «Domino» (mais qu'on apprend,
par la suite se nommer Danielle de Main-Hardye)
qui a été privée de son héritage suite à l'assassinat de ses parents par
un diabolique personnage nommé Ambroise de Mortefontaine.
Apparaissent dans ce récit deux autres personnages dont le capitaine
Charles de Kerdrel, surnommé Grain-de-Sel, un semi-invalide de guerre, et
la courtisane Saphir.
Quant à Rocambole, il est toujours défiguré et porte maintenant des verres
teintés - verts au cours de certains épisodes, bleus dans d'autres (un
déguisement que ne dédaignera pas Arsène lupin dans «L'Agence Barnett»)
- et il est devenu boiteux. S'est-il évadé ? Non : il a été pardonné
grâce à l'intervention de Fabien et de Blanche (qui l'ont finalement
reconnu). - Financé par Armand de Kergaz et la comtesse, il utilise
maintenant ses multiples talents pour le bien, tentant de racheter
son passé. - Est-il activement à l'oeuvre dans ce roman ? Pas du
tout sauf que... il semblerait que celui qui tire les ficelles
derrière les «Chevaliers du clair de lune» ne serait pas sans
rapport avec lui...
Pour ce qui est de Baccarat : pas un mot sur elle durant toutes les 132
épisodes de cette partie des exploits de Rocambole.
4b. La Résurrection de Rocambole composé de
:
Le Bagne de Toulon, Antoinette, Saint-Lazare, L'auberge maudite, La maison de fous, Rédemption (Les Orphelines,
Madeleine), Rédemption et La Vengeance de Wasilika (223
épisodes, Le Petit Journal, 1865-66)
(Et puis voilà que Ponson du Terrail,
dans ce nouveau roman, repart son récit à zéro. Sans aucune
explication en rapport avec les «Chevaliers du clair de lune». Il
en donnera une plus tard mais pour le moment...)
Retour donc à Toulon où, sous le numéro 117, Rocambole purge sa peine.
Il n'est plus (aucune explication la non plus) défiguré et après dix ans (on en est aux alentours de 1865), il réussit à s'échapper...
jurant de faire le bien plutôt que le mal (voilà une chose qui
n'a pas changé). - Il réunit autour de lui deux collaborateurs qui
l'appelleront dorénavant «maître» : Milton, un ex-forçat d'une
force herculéenne et la très loyale Vanda. - (Un troisième, venu de
nulle part, allait se joindre plus tard : Marmouset.)
Première aventure : protéger deux jeunes filles, Antoinette et sa soeur,
Madeleine, des griffes de Karle de Morlux et de la Comtessde Wasilika
Wasserenoff qui veulent quoi ? Leur héritage, parbleu !
Dans ce récit, Rocambole a adopté l'identité d'un noble russe, le major
Avatar qui rencontre à nouveau Baccarat (la comtesse Artoff) qui,
après explications, finit par accepter qu'il est passé du côté de la
justice surtout lorsqu'elle le voit consentir au mariage de Madeleine
(qu'il aime) à Yvan Potenieff. Elle lui dit alors à l'oreille : «Rédemption !»
Dans un court épilogue intitulé «La vengeance de Wasilika»,
Rocambole, qui a mis de l'ordre dans ses affaires, manifeste l'intention
de se suicider mais Milon et Vanda réussissent à le convaincre qu'il
mérite de vivre et c'est alors qu'il apprend que le fils de Blanche de
Chamery (celle qu'il aimait comme une soeur) a été kidnappé. Il finit par
le libérer non sans être blessé à mort. Cet épisode se termine par Milon
disant «Rocambole est mort !», ce à quoi Vanda répond : «Dieu
ne le permettra pas : Rocambole vivra !»
5. Le Dernier Mot de Rocambole composé de :
Les Ravageurs, Les étrangleurs, Le fils de Milady,
Les Millions de la
Bohémienne, Le Club des Crevés (prologue), La Belle Jardinière et Le Retour de
Rocambole suivi d'un épilogue, Le bûcher de la veuve (350 épisodes, La Petite
Presse, 1866-67)
Guéri (manifestement),
Rocambole s'est infiltré,
pour en dénoncer les membres, au sein d'une bande de voleurs, les
Ravageurs. Il y fait la connaissance, au cours d'un cambriolage, d'un
Thugee (voir plus loin) qui cherche à kidnapper des jeunes filles pour les
ramener aux Indes où elles serviront la déesse Kali.
Rocambole se rend en Angleterre avec Milon et Vanda et de nombreux membres
de la bande des Ravageurs (qui sont passés du côté du bien) pour
contrecarrer les plans de ce Thugee bien décidé entre autres à protéger
une certaine Bohémienne qui se nomme en réalité Anna Blesingfort
dont l'héritage (sic) a été volée par sa tante, la maîtresse
d'Ali-Remjeh, le chef des Thugees. Rocambole sauve cette Bohémienne ; le
gouvernement britannique lui prête un bateau dont il se sert pour capturer
Ali-Remjeh et la tante d'Anna. Il pardonne à la tante mais remet
Ali-Remjeh à la justice anglaise, Puis il quitte l'Angleterre pour se
rendre aux Indes.
Dans la deuxième partie de
cette série, des membres d'un club privé dit «Les Crevés»
soupçonnant une femme surnommée «La Belle Jardinière» (qui a la
réputation de cultiver des plantes mortelles dans son jardin), se rendent
chez elle pour découvrir une statue de cire à l'effigie d'un des leurs, un
dénommé Maurevers, disparu dernièrement, Maurevers qui était l'ami de
coeur de Turquoise (voir «Le Club des Valets de Coeur») et donc de
Rocambole. Cette femme est Roumia, une bohémienne, qui a kidnappé
Maurevers parce qu'il avait tué, alors qu'il était associé à Rocambole,
son demi-frère, Perdito (qui était aussi son amant) et qui a capturé
également Vanda pour se venger de Rocambole.
De retour des Indes,
Rocambole, accompagné de Nadir, un membre des Fils de Shiva, ennemis jurés
des Thugees, déjoue les plans de Roumia et lui fait comprendre qu'elle
doit mener une autre vie. Elle consent à libérer Vanda et Maurevers sauf
que...
Alors qu'il était dans les
Indes, Rocambole s'est allié au rajah d'Osmanie pour combattre Sir Edward
Linton qui, de son côté, a kidnappé le fils du rajah afin d'en retirer une
forte rançon, raison pour laquelle Rocambole qui est à sa recherche est de
retour en Angleterre. Avec l'aide de Roumia, Milon et Varna, Rocambole
réussit à libérer le fils du rajah non sans avoir été dénoncé par Sir
Edward à la police de Londres qui est à sa recherche depuis longtemps.
6. La Vérité sur Rocambole (Les misères de Londres) composé de
:
La Vérité sur Rocambole (parfois intégré dans la série précédente), La Nourrisseuse
d'Enfants, L'Enfant Perdu. Le Moulin sans Eau (237
épisodes, La Petite Presse, 1867)
(Rocambole en prison ? Oui mais pas pour
longtemps. Retour en arrière pour le moment et c'est ici qu'intervient un
autre tour de passe-passe de Ponson du Terrail.)
Passant de la troisième à la première
personne, il raconte qu'il n'est un simple scribouilleur de romans
feuilletons sans trop d'imagination et qu'il s'était mis à écrire les
aventures d'un certain personnage dont il n'avait, au début, qu'entendu
parler et qu'il avait donc inventé les deux premières parties des
aventures de ce personnage sous le nom fictif, il va sans dire, de
Rocambole, ces parties où son héros était un esprit du mal, qu'il s'était
fait défiguré, etc. et que ce n'est que lorsque le vrai Rocambole était
entré en communication avec lui qu'il avait pu, enfin écrire la vérité.
Et la vérité est qu'il venait
d'apprendre que Rocambole s'était récemment échappé de prison, à
Londres...
7. Les Misères de Londres composé de
:
Newgate, Le Cimetière des Suppliciés, Un
Drame dans le Southwark, L'Enfer de Mistress Burtin, Les Amours du
Limousin, La Captivité du Maître, Le Fou de Bedlam et L'Homme en Gris (122 épisodes, La Petite Presse, 1867-68)
Dans cette nouvelle série, le nom de
Rocambole n'est jamais mentionné mais tous les lecteurs familiers avec les
séries précédentes le reconnaîtront dans cet «Homme en gris» qui
s'est allié avec un prêtre irlandais et un ex-brigand du nom de «Shocking» (parce que c'est son expression favorite). Les trois sont à
la recherche d'un riche héritier, Ralph, qui a été élevé dans les
bas-fonds de Londres après avoir été enlevé, enfant, sous la directive de
Lord Palmure et de sa fille, Miss Ellen, qui se sont appropriés de son
héritage (sic) avec l'aide du diabolique révérend Peter Town.
Rocambole - pardon : l'homme en gris
- déjouent leur plan mais non sans se faire reprendre. Et, au moment où on
l'amène, Miss Ellen réalise qu'elle est tombée amoureuse de lui.
8. Les Démolitions de Paris composé
de :
Les Démolitions de Paris et
La Corde du Pendu (112 épisodes, La Petite Presse, 1869-70)
Rocambole est en prison. À Newgate.
Miss Ellen, elle, est à Paris, partie à la recherche de ses amis, Vanda,
Milon et Marmouset pour l'aider dans son plan pour le faire évader. (Nadir
est de retour dans son pays, marié à Roumia.) Mais Lord Palmure a juré de
se venger. Son associé, James Wood, a tenté d'enlever Miss Ellen près d'un
chantier de construction (d'où le titre des Démolitions de Paris)
mais elle a été sauvé in extremis par un ouvrier surnommé «Le
Limousin». Woods est défait et Shocking qui a également fait le voyage
Londres-Paris se joint à Miss Ellen, Vanda, Milon et Marmouset.
Leur plan pour l'évasion de Rocambole
est de construire un tunnel sous la prison sauf que des extrémistes
irlandais ont également eu la même idée. Une immense explosion survient au
moment où...
Retour en arrière :
En prison Rocambole a fait la
connaissance de Tom, un serviteur qui a déjà été à l'emploi de la famille
Pemberton. Ce Tom lui raconte comment il en est arrivé à tuer Evandale
Pemberton qui avait volé la fortune et le titre du vrai héritier de la
famille, son demi-frère William, prisonnier à Bedlam.
À sa sortie de sa prison (l'explosion
n'a tué personne), Rocambole, à nouveau réuni avec sa bande décide d'aider
William à retrouver sa fortune et son rang mais il doit faire face à
nouveau à Peter Town qui travaille maintenant pour Sir Archibald, le
beau-père d'Enadale, qui, à son tour, s'est approprié la fortune de
William.
Marmouset réussit à faire libérer
William. Vanda séduit Sir Archibald. Shocking kidnappe Peter Town mais de
nouveaux dangers guettent nos amis sauf que le récit s'arrête ici.
Mort de Rocambole :
En août 1870, la France est dans une
situation critique (Napoléon III abdiquera dans un mois) et Ponson, devenu
patriote, s'enfuit vers Orléans où avec quelques amis, il décide de faire la
guérilla aux envahisseurs. Recherché par les Allemands qui brûlent sa
maison, Ponson doit fuit vers Bordeaux où, à l'âge de 42 ans, il meurt de
mort naturelle, le 10 janvier 1871 non sans avoir écrit 1484 épisodes
d'aventures rocambolesques et quelques autres feuilletons dont : «La duchesse de Montpensier», «La Contessina», «La
jeunesse du roi Henri»...
Opinion :
Voici ce que le Dictionnaire des Oeuvres (de tous les temps et de tous les pays) paru chez Laffont (Bouquins - 1968) dit de l'oeuvre de Ponson du Terrail :
«Le contenu [...] est extrêmement riche et défie toute analyse : associations criminelles, assassinats
et vols, vengeances et chantages, séquestrations et substitutions de personnes, usurpations d'héritages, duels, enlèvements, intrigues politiques, double vies, empoisonnements et guérisons
mystérieuses, folies provoquées ou simulées, châtiments effroyables, évasions extraordinaires, amours malheureux et fulgurants, héroïsmes, sosies, magnétiseurs, fantômes, femmes fatales et
séducteurs, bagnards, innocents, clochards devenus millionnaires, criminels terminant leur carrière en odeur de sainteté, cadavres ressuscitant en temps importuns, etc., tous les motifs et
les thèmes, les atmosphères et les problèmes moraux, l'extravagance enfin, auxquels le roman noir et le Romantisme donnèrent droit de cité littéraire ; tous les thèmes aussi qu'avec plus
de vérité psychologique et plus de désinvolture le roman policier exploitera plus tard. Néanmoins, Ponson du Terrail a créé là un type d'aventurier qui survit à la lecture de ses oeuvres.»
Anecdote :
Un jour, se considérant mal payé, Ponson du Terrail
exigea une augmentation d'un des directeurs de journaux pour qui il
écrivait. - Le directeur, trouva la demande de son feuilletoniste exagérée
et décida sur le champ de se passer de ses services. Il fit appel à
divers nègres dont la mission serait de poursuivre les récits de l'autre. -
Or, dans l'épisode interrompu par la démission de Ponson, le héros,
Rocambole, avait eu le malheur d'être enfermé dans un coffre-fort. Comment
le sortir de là ? - Le directeur, ses nègres, toute l'équipe du journal ne
purent trouver une solution à ce problème. - Ponson du Terrail fut rappelé,
on lui donna l'augmentation qu'il exigeait, et le lendemain, la suite du
récit débutait :
«Ayant réussi à s'échapper du coffre-fort,
Rocambole...»
Souvent comparé au titulaire de la Chaire de Séismologie de l'Université de
Napierville, c'est à ce dernier qu'on doit l'idée qu'un Ponson du Terrail
serait bienvenu dans l'élaboration de ce site.
Pierre Alexis Ponson du Terrail a été élu membre (à
titre posthume) du Mouvement Littéraire d'Alexandrie en 1987.
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Bibliographie :
On peut se procurer la
biographie d'Alexis Ponson du Terrail rédigée par E-M Gaillard aux éditions A.
Barthélémy (2001) 208 p.
Quant à l'oeuvre de Ponson du
Terrail, la dernière édition daterait du milieu de 1963, chez
Marabout, en 8 volumes, aujourd'hui épuisés :
-
Tome 1 : L’Héritage mystérieux
-
Tome 2 Les Exploits de Rocambole
-
Tome 3 : La Revanche de Baccarat
-
Tome 4 : Le Club des valets de coeur
-
Tome 5: Le Bagne de Toulon - Les Orphelines
-
Tome 6: Madeleine - Rédemption - La Vengeance de Wasilika
-
Tome 7: Les Chevaliers du Clair de Lune
-
Tome 8: Le Testament de Grain-de-sel
Robert Laffont (Bouquins) a également publié, en 1992, deux volumes des «Exploits de Rocambole» :
-
Tome 1 : Une fille d’Espagne - La Mort du sauvage - La Revanche de Baccarat
-
Tome 2 : Le Bagne de Toulon - Antoinette - Saint-Lazare - L’Auberge maudite - La Maison de fous - Rédemption - La Vengeance de
Wasilika
On trouvera sur le site ebooks (http://www.ebooksgratuits.com/ebooks.php),
divers textes de Ponson du Terrail, un mémento bibliographique et un synopsis des aventures de Rocambole dont :
-
Le Dernier Mot de Rocambole - Tome I - Les Étrangleurs
-
Le Dernier Mot de Rocambole - Tome II - Les Millions de la bohémienne
-
Le Dernier Mot de Rocambole - Tome III - Un drame dans l'Inde
-
Le Dernier Mot de Rocambole - Tome IV - Les Trésors du Rajah
-
Rocambole - Les Misères de Londres - Tome I - La Nourrisseuse d'enfants
-
Rocambole - Les Misères de Londres - Tome II - L'Enfant perdu
-
Rocambole - Les Misères de Londres - Tome III - La Cage aux oiseaux
-
Rocambole - Les Misères de Londres - Tome IV - Les Tribulations de Shoking
-
Rocambole en prison
-
Rocambole - La corde du pendu
-
La baronne trépassée
-
La femme immortelle
-
Le nouveau maître d'école
-
Le forgeron de la Cour-Dieu - Tome I
-
Le forgeron de la Cour-Dieu - Tome II
On retrouvera, par ailleurs, chez Fayard, Garnier et Frères, Complexe Poche, Éditions du Rocher, Prifo et d'autres, divers volumes ou extraits
dont certains se disent être «Oeuvres complètes» mais que ne rassemblent que des épisodes plus ou moins chronologiques de certaines parties de certains
romans. Ces volumes ont paru entre 1968 et 1997.
Note :
Plus de 150 ans après sa mort, l'oeuvre de Ponson du Terrail n'a pas encore fait l'objet non seulement d'une édition définitive ou même complète mais d'un simple recensement. Éparpillée dans divers journaux, réunie dans des éditions où, apparemment, on a essayé de corriger certaines invraisemblances ou diverses
anachronismes, elle a été affublée de titres souvent contradictoires et lorsqu'on entreprend la lecture des aventures de son plus célèbre héros, on se retrouve souvent en train de lire des
textes qui n'ont pas été nécessairement écrits dans le même ordre. - Ponson du Terrail attend le Caradec
[*] qui effectuera
le travail que ce dernier a fait en rapport avec les textes d'Alphonse Allais (Édition La table ronde - 1966 - 3 volumes d'Oeuvres anthumes et 8 volumes d'Oeuvres posthumes). - Son presque
contemporain, Eugène Sue, a été plus chanceux même si ses romans-feuilletons furent destinés à un public tout aussi populaire. - Aussi, faut-il considérer et les éditions précitées, et les
titres mentionnés ci-dessus, et les résumés des divers épisodes que nous en avons faits comme étant sujets à plusieurs modifications.
[*] François Caradec, écrivain et biographe français né à Quimper en 1924, auteur de biographies de référence de Lautréamont, d'Alfred Jarry, de Raymond Roussel, d'Alphonse
Allais, de Willy, de Jane Avril... etc.
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2021-04-29
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