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depuis Janvier 2018, cliquez sur ce LIEN.
Bonne lecture !
Éditorial
Comparés à ... nous
sommes tous nuls
Comparés à qui ? - À
Homère, Sophocle, Euripide, Virgile, l'anonyme auteur de l'Évangile selon
saint Marc, Pline le Jeune, Maimonides, Dante, Rabelais, Cervantes,
Shakespeare, Racine, Molière, Voltaire, Hugo, Baudelaire, Verlaine, Proust,
Joyce et Faulkner.
Mais
nous faisons de notre mieux.
Surtout lorsque la mise au
point d'un Castor™ est perturbée par 30 centimètres de partiellement
nuageux et qu'il nous fallu attendre la déneigeuse pour nous rendre là où
nous attendaient les dernières élucubrations de nos chroniqueurs.
Les corrections (fautes de
frappe, non-sens et mauvais liens) suivront dans les jours qui suivent.
La direction
Chroniques
Les chroniques précédentes de nos
correspondants pourront être
à nouveau consultées quand elles auront été révisées et reclassées.
Simon Popp
Poussière est mon nom
Que faire quand ses plus
proches ou plus anciens amis ou amies disparaissent ?
Voir à qui cette édition
est dédiée. À la fin.
Croire qu'on va survivre
encore quelque temps après avoir, à son tour, disparu ?
Je suis un fan
inconditionnel de Pline le Jeune qui a laissé, de son passage sur terre,
des traces que ce fut un homme qui a vécu il y a deux mille ans ; un
homme qui
se posait des questions comme nous nous en posons, vous et moi, tous les
jours ; un
homme qui pourrait aujourd'hui être mon voisin ; un homme ordinaire,
quoi.
Ah ! si c'était possible de
laisser ne serait-ce qu'une partie de non pas ce que je suis, ou que
j'aurai été, mais de ce que c'était que vivre une vie au moment où
j'aurai vécu la mienne.
J'y travaille depuis
depuis des années.
J'y parlerai des voyages que
j'aurai faits, des livres que j'aurai lus, de la musique que j'aurai entendue,
des
vins que j'aurai bus, de certains couchers de soleil, des gens que j'aurai
connus, jusqu'aux combats que j'aurai menés pour que des rongeurs en
tous genres ne rentrent pas chez moi, sans oublier le femme que j'aurai
aperçue, un jour, dans le Vondelpark d'Amsterdam... sinon, tout ça va finir par
disparaître, va se transformer en poussière. Poussière aura été mon
nom.
Poussière...
Le Vondelpark
d'Amsterdam :
*
Quand on demanda un jour
à Walt Disney s'il croyait avoir réussi dans la vie, il répondit : «J'en
suis certain. Je dois des millions de dollars.»
En argent d'aujourd'hui,
il répondrait sans doute «des milliards», mais cela n'a aucune
importance. Ce qui compte, c'est qu'il semblait avoir été heureux ;
heureux d'avoir réussi
à faire ce qu'il avait toujours voulu... faire.
Mes ambitions ont
toujours été plus modestes. Faire ce que j'ai toujours voulu faire,
oui, mais d'abord et avant tout, j'ai voulu être heureux et en cela,
n'ayant plus dix-sept ans depuis plusieurs dizaines d'années, je crois
avoir admirablement réussi.
On m'a souvent reproché
de ne pas avoir été ambitieux, Si l'on considère qu'être heureux
ne signifie pas qu'on a réussi sa vie, alors faudra me
compter parmi les losers de ce monde. «Losers» dans le
sens de «perdants», tels que les concevait un autre ami, mien,
aujourd'hui décédé, l'écrivain Marcel Godin qui est mort le
sourire aux lèvres sans quand même avoir réussi le rêve qu'il avait
de fonder un «Club des losers» qu'il avait en tête vers la fin de
sa vie. - Oh, il ne me jamais dit, mais je crois qu'en ces «losers»
il n'aurait pas admis ceux à qui l'Évangile promet d'hériter de la
terre [*],
mais entre vous et moi, qu'est-ce que vous pensez que nous aurions fait,
lui et moi, de cette pauvre planète où y'a des Putin, des Trump, des
Kim Jong-un qui y naissent régulièrement ?
[*]
Le regretté Mathieu, 5, 5.
Oui, j'ai eu ce but dans
la vie : être heureux. - Deux si vous considérez qu'être heureux,
c'est faire ce que l'on veut. Surtout le penser. - Et je ne vous ferez
pas l'insulte d'en ajouter un troisième de qui dépendent les deux
premiers : celui de gagner honorablement sa vie ou, dans mon cas, ma
vie. C'est comme qui dirait... euh... être indépendant ; ne pas dépendre
de la charité des autres pour manger, boire, dormir et ouvrir les yeux
le matin.
Que ça doit être
difficile, se réveiller et savoir qu'on n'est que le deuxième, troisième
ou même dixième homme le plus riche du monde et apprendre que son
yacht est plus petit que celui de son rival ; que son 747 est un Cessna
à côté de l'Airbus-380 d'un autre et, en ce qui concerne ce dernier, savoir son
domaine volant
n'a pas de
cabinets de toilette en or massif...
J'écoutais récemment,
dans un bar de deuxième classe [*],
deux types comparer les performances de leur «pick-up's» et je me
disais... mais quel monde je vis pour écouter des conversations
semblables alors que j'hésite à avancer qu'untel est un
grand auteur, comparable à Henry James, Arthur Conan Doyle ou - mais
alors j'hésite beaucoup - Marcel Proust ou Joyce ?
[*]
Vous savez comment on distingue un bar dans
lequel on doit se trouver par rapport à un autre où sa présence
est incongrue ? C'est César Ritz qui en a donné la réponse : «Si vous
êtes chez moi et que vous devez consulter les prix, vous êtes au
mauvais endroit.» [**]
[**]
J'en connais une meilleure : «Vous savez
comment vous pouvez savoir si vous êtes dans un bar de danseuses nues
de basse classe ?» - C'est que les dernières choses que la danseuse
enlève, ce sont ces souliers de bowling.
Ah, je vous venir avec
mon éducation, mes connaissances, ma culture... Mais ça vient pas tout
seul, ça : faut y mettre du sien. Comme si savoir que Shakespeare a
écrit Hamlet ou que Beethoven a composé neuf symphonies dont la cinquième
a des passages en 9/4 ou que
les Croisades ont eu lieu avant Henry VIII... étaient des choses qu'on
apprend
sans effort.
Mais tandis que j'en suis là...
Y'a-t-il quelque chose de plus déroutant, de plus
inexplicable, de plus incompréhensible que l'interdiction que les bonne
manières nous imposent de ne jamais parler de sexe,
d'argent ou de religion en société ; sinon vaguement et... que pour démontrer que
nous partageons tous les mêmes idées ?
Toutes - mais sans exception - les femmes que j'ai
connues m'ont dit qu'elles n'avaient jamais trompé leur maris. Mais ces
maris qui, on sait, ont tous trompé leurs femmes, avec qui les ont-ils
trompées ?
Qui est prêt, demain matin, de dévoiler au monde au
monde entier, combien il ou elle gagne par année et que qu'il ou
qu'elle fait avec son argent ? (Exception faite, bien sûre, de ceux qui
se croient plus riches que les autres.)
Et vous en connaissez tous, comme moi, des gens qui se
disent bons... - bons... quelque chose : catholiques, musulmans, juifs, hindoues,
etc. - et qui, quotidiennement, vivent en concubinage, ne se tournent
pas vers la Mecque vingt-huit fois par jour, mangent du jambon et ne
visent qu'une chose : montrer à leurs voisins qu'ils sont plus
intelligents qu'eux. Vous en connaissez, j,en suis certain.
Je ne vous dirai pas avec qui j'ai ... dans ma
vie, que je n'ai jamais volé, que les possessions terrestres ne m'ont
jamais intéressé et que j'ai toujours mené une vie exemplaire, mais
me faire dire, comme ça m'est encore arrivé la semaine dernière que
j'étais égoïste, athée et riche, ben...vous savez quoi ? Ça m'a
insulté.
L'athée, surtout.
Simon
1...]
Herméningilde Pérec
Quatre-vingt-dix ans
J'aurai, cette année,
quatre-vingt-dix ans. Quand on a célébré mon quatre-vingtième
anniversaire, j'ai pensé que, si je continuais à vivre au rythme auquel je
m'étais habitué jusqu'alors, j'allais reculer devant la chaleur qu'allaient
représenter les chandelles qu'on allait éventuellement allumer pour me... féliciter
? m'encourager ? me souhaiter bonne chance ? Puis j'ai oublié. Je n'y
ai même pas penser lors de mon dernier anniversaire. Mon quatre-vingt-neuvième.
Le problème en vieillissant,
me disait mon grand-père, c'est qu'on reste jeune.
L'expérience m'a enseigné que
c'était partiellement vrai ; que la majorité des gens de ma génération
semblent n'avoir jamais été jeunes. À quarante ans, déjà, ils parlaient
beaucoup plus de leur passé que de leur avenir.
Remarquez que c'était tout à
fait naturel : quand on réalise, surtout au début de la cinquantaine, que ce
que l'on est à ce moment-là risque d'être ce que nous allons être pour le
reste de sa vie, il devient de plus en plus intéressant de se réfugier dans
ce qu'on a été : jeune, beau et prêt à conquérir le monde...
Ça n'a pas été mon cas.
Mon grand-père ? Il est né au
milieu du XIXe siècle...
H. Pérec
Copernique Marshall
Les listes
Voici le premier d'une série
de chroniques sur lesquelles je travaille depuis plusieurs semaines et qui
remplacera ma série de «Ten best» que j'ai rédigée il y
a une dizaine d'années et que, dans le cadre de la restructuration du
site de l'UdeNap, on m'a demandé de traduire, ce que j'ai refusé de
faire. Pour deux raisons sur lesquelles je ne veux pas revenir :
Toutes les listes
de films à voir, de livres à lire, de musique à écouter (etc.)
contiennent des éléments limités aux connaissances de ceux ou
celles qui les dressent et, en conséquence, ne peuvent qu'être
limitées ou subjectives.
Ce que l'on considère
comme étant digne d'être classé numéro un, deux ou trois dans
n'importe lequel palmarès un lundi pourra toujours se retrouver
quatrième, huitième ou même vingtième le jeudi suivant.
Sauf que j'adore les
listes.
J'adore les listes.
Celles qui sont dressées
par des experts, celles qui ont fait l'objet d'une attention particulière,
celles dans lesquelles les expressions «les plus populaires», «les
meilleurs vendeurs» ou les «les incontournables» sont exclues et
surtout celles qui ne se rapportent qu'à la valeur intrinsèque des
objets qui y sont mentionnés et non pas à leur intérêt historique.
[...]
Note de l'éditeur :
Copernique étant absent
jusqu'au début de la semaine prochaine et le fichier de sa chronique étant
partiellement corrompu, nous ne pouvons en donner immédiatement la fin.
Revenez nous voir lundi ou
mardi prochain.
Jeff
Bollinger
L'expérience
Est-ce à l'école, au collège,
à l'université qu'on apprend toutes ce qu'on publie ici, dans ce Castor™
qui, on me souligne de temps à autres, est en train de se transformer en
magazine pour intellos ?
Magazine pour intellos !
S'il n'y a que de intellos qui
nous lisent, je n'ose pas me demander ce que lisent ceux ceux qui ne le sont
pas.
Il est vrai que, quand j'y suis
arrivé (il y aura onze ans dans quelques jours), on pouvait y lire des
articles sur les grèves des étudiants, sur la nudité au cinéma (ou au théâtre)...
mais jamais de politique.
Jeff
Fawzi Malhasti
Texte choisi
La confession de Guy de
Maupassant
L'amitié entre l'historien Shelby Foote et le romancier Walker Percy dura plus de soixante ans ; jusqu'à la mort de ce dernier en 1990.
- Shelby Foote lui survécut jusqu'en l'an 2005.
Vous pourrez lire leur biographie respective, en français aux adresses qui suivent :
Les deux avaient une admiration sans borne envers Anton Chekhov
(ou Tchekhov) qu'il considérait comme un
maître dans le domaine des contes et des nouvelles.
Dans différents interviews qu'il a accordés suite à la parution de sa monumentale
Histoire de la Guerre Civile américaine[voir
la référence à la fin], Foote a mentionné
à plusieurs reprises que Walker Percy et lui ont régulièrement tenté de
comprendre comment Chekhov (voir ci-dessus) pouvait attirer - et soutenir - l'attention
de ses lecteurs dans ses contes qui, plus souvent qu'autrement, n'avaient ni début, ni fin, qu'ils n'étaient
la plupart du temps qu'une description d'un moment dans la vie d'une personne
souvent sans importance et qui ne contenaient ni commentaires, ni morales, ni principes de vie quelconque ; et qu'ils n'ont jamais réussi.
C'est une chose à laquelle je repensais l'autre jour en relisant un conte de Maupassant, qu'on considère être
parmi les plus grands raconteurs d'histoires français, La confession qu'on pourra trouver à l'adresse
mentionnée ci-dessous, et qui se termine, pour ainsi dire, dans un éclat de rire auquel chaque lecteur pourra trouver une signification différente.
Oh ! ce n'est pas du domaine de Les morts de James
Joyce (tiré de ses Gens de Dublin), mais - et c'est là que je m'avance peut-être un peu trop - j'ai pensé que
ce La confession est ou pourrait avoir été un grand poème.
Références :
Sur le livre de Shelby Foote à propos de la
Guerre Civile Américaine, voir à :
Manipulations Ou : Les déboires d'un disc-jockey (Suivi de quelques remarques sur Jacques Higelin)
Volume
Voici la représentation graphique d'un
enregistrement de Je reviens te chercher chanté par Gilbert Bécaud
:
Cliquer sur l'image pour un agrandissement
En voici une deuxième de Ma
solitude de Moustaki, enregistré par Serge Reggiani :
Idem
Difficile de ne pas remarquer la différence
d'amplitude d'un enregistrement à l'autre et la
presque absence de variations dans le premier du début à la
fin de chacun.
(L'amplitude correspond au volume demandé au
système qui aura à reproduire ces
enregistrements, i.e. : plus les lignes verticales sont longues, plus
le volume sera ample. Ce volume se mesure en décibels ou db.)
Pour ceux qui, comme Géo Walter, le
technicien qui assiste votre serviteur dans la préparation de
ses émissions de radio, ce facteur est très important
lorsqu'il s'agit de les diffuser à la radio ou via Internet.
En voici, autre
exemple :
Buenas Noches, mi amor enregistré par Michel
Louvain en 1957 :
Idem
Dans le premier et le troisième
de ces enregistrements, on ne peut faire autrement que constater
que leur amplitude a été ajusté pour que le volume à
reproduire soit plus élevé par rapport au deuxième. -
Ce genre d'ajustement est, heureusement plutôt rare. Nous
l'estimons à quelque chose près de 3 à 5 %. - Sauf que dans le cas de tous les
enregistrements que nous avons examinés de Bécaud, nous avons
noté que cette manipulation - car c'est une manipulation - était systématique. Une
exigence de sa part ?
De la part de son producteur ? Qui sait ? - Tout ce qu'elle
impose, c'est qu'il faut en tenir compte lorsque l'on prépare
une émission de radio pour que ceux qui l'écouteront n'auront
pas à ajuster à la
baisse le volume de leur appareil à
chaque fois qu'elle se manifeste.
Des logiciels permettent d'égaliser
ou équilibrer ce genre de choses sauf que, pour des puristes et pour des émissions où s'entremêlent
des disques enregistrés à des périodes où les normes de
fabrication variaient considérablement d'un producteur à un
autre (disques à gravures verticales, à gravures horizontales,
enregistrés ou distribués à des vitesses différentes,
etc.), vaut mieux effectuer les corrections qui s'imposent
individuellement.
Car il en est d'autres variantes
:
Ferré : Je vous voir encore
(Cliquez pour agrandir)
Équilibre
Parallèlement à ces variantes, il en existe, parmi
beaucoup autres [*],
un qui est très sérieux et qui concerne l'équilibre entre deux
groupe de sons. Exemples : plusieurs musiciens (trio, quatuor,
quintet, etc.), un soliste et un orchestre ou un interprète (voix) et
le ou les musiciens qui l'accompagnent.
[*]
Notamment celui de faire disparaître les
bruits de fond, l'ajout d'éléments non présents lors d'un
enregistrement, jusqu'où on peut aller lors de la restauration
de disques anciens, etc.
Dans un mini-essai sur les lieder de
Schubert que j'ai rédigé il y a un temps déjà (voir ICI), j'ai
fait part d'un exemple tiré d'un lied enregistré par le baryton Dietrich
Fischer-Dieskau
et le pianiste Roger Moore à deux dates différentes et pour la
même marque de disques. En voici des extraits
Das Wander (1952)
Dietrich Fischer-Dieskau, Gerald Moore
Das Wander (1972)
Dietrich Fischer-Dieskau, Gerald Moore
En oubliant certaines
particularités dans ces deux interprétations (notamment la vitesse)
il est facile de se rendre compte que, dans un premier
temps, le producteur (et son ingénieur du son) n'ont pas
attaché une attention particulière à la différence qui
existait entre l'apport sonore du chanteur
(Fischer-Dieskau) et celui de son accompagnateur (Gerald Moore), mais
dans le deuxième enregistrement, ils ont sans doute réalisé
que les deux avaient une part différente à jouer et que le
volume du piano qu'on devait y entendre devait être traité
en conséquence.
À Higelin
maintenant
Pourquoi tout ce qui précède
pour parler d'un auteur-compositeur-interprète qui a été, à
notre avis bien mal traité par ceux qui ont produit la majorité
de ses disques ?
Parce que, en préparant une éventuelle émission
le concernant, préparation qui a exigé que nous - Géo Walter et celui qui écrit
ces lignes - fassions l'écoute de pas moins de 104 de ses enregistrements,
il nous a paru qu'il a été
plus souvent qu'autrement, victime de mauvaises prises de sons,
de mixages en post-production ne sachant pas trop quoi faire
entre les paroles de ses chansons et sa musique, sans compter
les trop nombreux amateurs prêts à
l'accompagner en tapant des mains ou en chantant en coeur avec
lui.
Faut quand même dire une chose,
ou deux ou trois à propos de Higelin :
Ce ne fut pas un
auteur-compositeur-interprète qui s'est contenté de
chanter Manon, viens dans le ska ou de crier vingt
fois de suite Que je t'aime sur trois
accords.
Que sa voix n'était pas ce
qu'on appelle celle d'un chanteur-né et qu'en plus, elle
n'avait pas la même force même dans un registre limité.
Et qu'en plus d'écrire des
paroles qu'il faut LIRE trois fois avant d'en
comprendre le sens, il était prêt à expérimenter
tous les styles de musique, de la valse au reggae et de la
java entremêlée de sons électroniques.
Comment, dans ces conditions,
enregistrer ne serait-ce que correctement, tout ce qui pouvait
sortir de son imagination ?
Et c'est malheureux car, même
après avoir passé plusieurs heures (à deux quand même), nous
savons que nous n'avons atteint que la moitié (le tiers ?) de
ce qu'il était capable de produire.
Un exemple de ce que nous avançons
?
Une chose qui, à la première
audition, paraît toute simple, mais qui ne l'est pas du
tout parce que, justement, dans ce qu'on en a fait au cours de
son enregistrement et sa post-production, ça a été de tenter
de tout faire en même temps : faire passer et ses paroles et sa
musique. Cela a fait qu'on entend par bouts que les paroles et
par d'autres que la musique, au gré de celui qui a balancé le
tout ?
Voici en un premier temps, ce
dont on parle, suivi, dans un deuxième temps, d'un
enregistrement de la même chanson par une de nos auditrices et
dites-nous si nous avons raison :
Numéro 1 :
L'accordéon désaccordée
Jacques Higelin
Numéro 2 :
L'accordéon désaccordée Monique Paquin
Vous pouvez les écouter plusieurs fois si le coeur vous en
dit, mais s'il y a une chose que vous constaterez à la longue, c'est que les
paroles sont très difficiles à suivre chez Higelin la musique qui les
accompagne étant beaucoup trop omniprésente alors qu'elles sont d'une grande
clarté chez Mme Monique Paquin chez qui la musique sert précisément à les
mettre en évidence.
CQFD.
Comme d'habitude, vos commentaires seront bienvenus.
paul
P.-S. no. 1 :
L'enregistrement Higelin est tiré de son treizième album
studio, Paradis païen, paru chez Warner en 1998 - Numéro 3984246822.
Celui de Mme Paquin est tiré d'un CD dont nous avons fait l'éloge
(si, si : l'éloge) en mars 2021 (vous
en trouverez tous les détails sur ce lien).
P.-S. no. 2 :
Pour plus de renseignements sur ce que nous
avons avancé dans la première partie de cette chronique,
consultez les sites suivants (Wikipédia) :
«La voiturette du premier secours fonce dans l'avenue de la Grande-Armée. Ce ne sont pas les passants qui la gênent, ni les voitures.
«Il est 8h du soir en ce mois de mars 1944. Les Parisiens ne se hasardent guère dans les rues la nuit tombée, surtout dans ce quartier : les environs de l'étoile sont truffés d'administrations nazie, surveillées par des sentinelles qui ont la détente facile. Quant aux voitures, on ne voit guère que celles des Allemands ; encore sont-elles rares. La Wehmacht commence à réserver l'essence pour le front de l'Est.
«La trompe d'alarme des pompiers ne dérange donc personne quand la voiturette vire à toute allure dans la paisible rue
Le Sueur, avant de stopper devant le numéro 21, un hôtel particulier. Deux agents cyclistes attendent à la porte. Une fumée âcre empuantit la rue.
«"C'est un locataire de la maison d'en face qui nous a appelé tout à l'heure par téléphone, explique l'un des agents.
Y' a l'air d'avoir un feu de cheminée là-dedans. Nous avons sonné et tapé, mais personne ne répond.»
«Sans perdre un instant, les pompiers dégagent leur échelle portative, se hissent jusqu'au premier étage, brise un carreau et pénètrent dans l'hôtel particulier qui semble désert. On voit le rond lumineux de leur lampe-torche disparaître à l'intérieur et l'on
attend. Dix minutes s'écoulent ainsi. Enfin, c'est derrière la porte cochère, un grand fracas de bar et de chaînes, et un vantail s'ouvre en grinçant. Les trois pompiers sortent : ils sont livides; le troisième , une jeune recrue, s'appuie à la porte, pris de nausée. Le caporal dit seulement aux agents :
"Venez voir, c'est affreux !" Il les entraîne vers le sous-sol. Quelques instants après, l'un des deux agents remonte précipitamment, bondit jusqu'au café du
Crocodile au coin de la rue et appelle le commissariat au téléphone : «"Venez vite, il y a une cave pleine de cadavres que l'on brûle dans le calorifère. C'est au
21, rue Lesueur. Venez vite !"»
C'est ainsi que le samedi 11 mars 1944, à 20h30, commence l'affaire Petiot.
Texte de : Jacques Delarue et Anne Manson Le roman vrai de la IIe et de la IVe république,
Deuxième Partie, p. 560 - Robert Laffont, 199
Le docteur Marcel Petiot
(1897-1946)
*
Copernique Marshall :
C'est en cherchant plus ou moins au
hasard que je suis tombé sur le début de cet article paru dans le
volume précité.
Le but de ma recherche était d'illustrer
ce que je préconise souvent quand on est à la recherche de quelque
chose de pas trop compliqué à lire [*].
[*] Oui, Simon, il y
a des choses que l'on peut lire sans se sentir coupable et qui ne sont
pas du domaine de la «Grande Littérature».
Mes règles - je les ai déjà exprimées
ici - sont simples :
Lire d'abord ce qu'on en dit sur la
dernière page de la couverture du livre qui a attiré notre
attention, mais ne pas nécessairement se fier à son contenu.
Examiner la structure générale de
son texte. Les longs paragraphes sont généralement un mauvais
signe
Y'a-t-il un index ? Le livre est-il
divisé en sections claires et précises ? Est-ce que les
chapitres sont de longueurs plus ou moins égales ?
Toujours lire la première
phrase. Pas celle de la préface, mais bien celle du texte
proprement dit. - Fuyez les livres où cette première phrase a un
ton condescendant ou n'a pas un sens précis.
Puis, lorsqu'il s'agit d'un roman,
lire les premières phrases des cinq ou six premiers chapitres.
J'aurais d'autres suggestions à formuler
(comme celle de faire très attention au titre et, le cas échéant à
son sous-titre), mais lorsqu'il s'agit d'une courte visite chez son
libraire ou que l'on cherche à se procurer quelque chose avant de avant
de s'envoler vers le Sud, celles-là me semblent essentielles.
Dans ma recherche, j'avais retenu un
titre en particulier, un titre pour lequel j'avais tout fait pour
m'assurer que j'allais le classer dans ma catégorie de ceux à ne pas
lire. Et pour vous assurer de mon honnêteté, voici comment je l'ai
choisi :
Chez un libraire que je ne fréquente pas
beaucoup, à Montréal, je suis rentré il y a deux ou trois semaines et
j'ai demandé au commis derrière le comptoir s'il s'y connaissait en
romans-policiers. «Un peu, m'a-t-il répondu. Mais vous
cherchez quoi au juste ?» - «Simple, lui ai-je répondu.
J'en cherche un mauvais. Un très mauvais. - C'est pour un article que
je suis en train d'écrire...» [*]
[*] Un peu à la manière
du comte Robert de Montesquiou qui, un jour, entra chez un fleuriste
et demanda une gerbe de fleurs hideuses... pour le mariage d'une de
ses cousines particulièrement laide...)
Après quelques hésitations et en ayant
tiré quelques uns de ses rayons, il m'en mis un entre les mains en me
disant avec hésitation : «On m'a dit que ce n'était pas un de ses
meilleurs...» - «Parfait !, je lui ai dit. Et s'il est particulièrement
mauvais, je vous ferai signe.»
Cela étant dit, voici, selon ma règle
numéro 5, les premières phrases de ce livre dont je ne vous donnerai
ni le titre, ni le nom de l'auteur et dont je vais modifier les noms des
personnages qui y sont mentionnés pour que vous ne me disiez pas que
son auteur ou auteur a écrit ceci ou cela, que j'ai fait fausse route,
qu'il ou qu'elle a gagné tel prix ou été sur la liste du palmarès de
tel ou tel journal.
Tout cela, je le savais déjà.
Chap. 1 :
«Si X avait su qu'on allait la
tuer, elle aurait peut-être offert un cadeau de Noël à Y, son
marin, ou serait peut-être même allée voir le spectacle de fin de
semestre de sa bambine à l'école...»
Chap. 2 :
«Z revêtait soigneusement son
costume en s'efforçant de ne pas déchirer la mousseline blanche...»
Chap. 3 :
«- Qui a fait ça ? demanda A à X
en tenant le port-folio de l'artiste. / - Quoi donc ? / - Ça,
ici. / Il était nu dans la chambre d'hôtel. / - Ce que
j'ai trouvé dans la poubelle...»
Chap. 4 :
«En traversant [ici le nom d'un
grand magasin] X s'interrogeait : "Qu'est-ce qui est
pire : la puanteur de ce clochard minable ou l'odeur écoeurante des
parfumeries du magasin ?" Après s'être fait asperger une cinquième
fois par...»
Chap. 5 :
«- Incroyable ! B ne voulait pas avoir
l'air de ne pas croire son amie, mais à la vérité,
"incroyable" était un terme indulgent...»
Euh...
J'ai triché un peu, j'ai lu les dernières
phrases :
«- Tu vas bien ? [un
question posée 466 pages plus loin au "policier-enquêteur"
qui a vraisemblablement résolu l'énigme de ce roman]
/ ... / - Je vais plus que bien. / Il sourit. / - J'ai
tout.»
*
Qu'ajouter d'autre ?
Comparé au début de la chronique sur le
Docteur Petiot, que seriez-vous tenté de lire après avoir lu ce qui précède
?
Ma conscience me dit qu'il me faudrait au
moins mentionner le début du roman auquel je voulais comparer les
passages que vous venez de lire. Le voici :
«En vérité, si le vieux major Dover
n'avait pas été foudroyé par une crise cardiaque aux courses de
Tauton, Jim n'aurait jamais mis les pieds chez Thursgood. Il arriva au
beau milieu d'un trimestre sans rendez-vous préalable - c'était en mai
et pourtant on ne l'aurait jamais cru à voir le temps - envoyé par une
de ces officines spécialisées dans le remplacement des professeurs de
cours privés...»
Quoique le début qui suit m'a toujours
impressionné :
«J’ai rêvé l’autre nuit que je retournais à Manderley. J’étais debout près de la grille devant la grande allée, mais l’entrée m’était interdite, la grille fermée par une chaîne et un cadenas. J’appelai le concierge et personne ne répondit; en regardant à travers les barreaux rouillés, je vis que la loge était vide.»
Bonne lecture !
1*]
Lectures
Les textes qui suivent - et les précédents - ne doivent pas être considérés comme de véritables
critiques au sens de «jugements basés sur les mérites, défauts, qualités et imperfections» des livres,
revues ou adaptations cinématographiques qui y sont mentionnés. Ils se veulent surtout être de
commentaires, souvent sans rapport direct avec les oeuvres au sujet desquelles les chroniqueurs qui
les signent désirent donner leurs opinions, opinions que n'endosse pas nécessairement la direction
du Castor™ ni celle de l'Université de Napierville.
Silverview ou L'espion qui aimait les livres
John le Carré - Viking/Penguin, 2021 - Seuil, 2022
[*]
(Un deuxième coup d'oeil) [*] Traduction d'Isabelle
Perrin
Nous avons déjà parlé de ce livre lors de sa
parution en novembre 2021. Ce
que nous n'avons pas dit, parce que nous ne l'avions pas prévu,
c'est qu'après en avoir lu les trois premiers chapitres, nous avons
immédiatement cessé de le lire dans l'attente de sa traduction par
Isabelle Perrin. Chacun de son côté, sans en parler à l'autre.
Ce n'est pas parce que, dans sa langue première il
nous a paru trop difficile à lire. C'eût été pour Copernique (c'est Simon qui
écrit cette phrase), une excuse car on sait - il le dit lui-même -
qu'il a une meilleure connaissance de l'anglais que du français du
moins en ce qui concerne la langue écrite ou plutôt la langue littéraire.
Quant à Simon (c'est Copernique qui écrit cette phrase), sa
conception de la littérature est trop particulière pour lui
permettre de lire un livre comme tout le monde.
Un détail en attendait la suite :
Avant de parle plus longuement de ce Silverview, le
dernier de le Carré, décédé le 12 décembre 2020, il serait peut-être
bon de mentionner que si, nous refusons presque systématiquement, à
quelques années près, de lire des auteurs dont les livres n'ont pas
été disponibles en librairie depuis au moins trente ans - cinquante
! tient à préciser Simon - le premier grand roman de Le Carré (L'espion qui venait du
froid) date de 1963 (il y a 60 ans) et qu'en
conséquence, ce n'est pas un romancier de la dernière pluie.
Il a son actif des dizaines de romans (et autres écrits)
qui sont toujours disponibles en librairie et qu'il est un de ceux que
nous considérons un grand auteur, mais un grand auteur de ceux qui
sont, à notre avis, du côté de la littérature, au même titre que
les Proust, Céline, Joyce, Green et Gide du siècle dernier, tous aussi importants que les Hugo, Maupassant, Zola, Balzac,
Tolstoï, Dostoïevski, Henry James, Tacqueray, etc. du siècle précédent ; précédent à celui où nous sommes nés.
Et si on tient à le considérer comme un maître
d'un style mineur (le roman d'espionnage), il faut comprendre
qu'il n'y a pas de style mineur en littérature, que ce n'est
pas à titre d'historien que Shakespeare a écrit ses Richard II
et III, ses Henry IV et VI (etc.), ni à titre
de commentateurs de l'aristocratie que Proust a écrit son À la
recherche du Temps perdu, ni à titre de moraliste que Saint-Simon
a écrit ses Mémoires.
De ce point de vue, un Sherlock Holmes, dans les
mains d'Arthur Conan Doyle, n'est pas un banal détective privé, ni
un Georges Smiley, un membre d'un fictif Circus où s'affairent des
pions qu'on déplace sur un chéquier politique.
À suivre...
Simon et Copernique
Il y a dix ans dans le Castor™
P'tite vie (Suivi de : Lieux communs)
J'ai un de mes amis qui vient d'avoir soixante-dix ans. Il a encore des cheveux (en fait : il en a
beaucoup ; ils sont à peu près noirs et il ne les teint pas). Il mesure quelque chose comme 1 mètre 80, ne fait pas trop d'embonpoint, est, comme on disait à l'époque,
"propre de sa personne". Il est, de surcroît, célibataire. Son problème, c'est qu'il a un appartement, une auto, visiblement des sous, et il est encore non seulement présentable mais
intelligent, cultivé et fort intéressant.
Vous voyez le genre d'ici ?
Incapable d'aller nulle part sans se faire accrocher par une veuve qui s'ennuie, une jeune - et même très jeune - dame qui en a jusque-là des "aventures" avec des va-nu-pieds, sans emploi fixe, qui en veulent à leurs beaux corps et qui ne possèdent que ce qui peut rentrer dans un sac de toile.
À ceux qui le connaissent, pouvez-vous, s'il-vous-plait, lui laisser la paix.
*** Fin de la petite annonce ***
Je ne sais pas comment ça se passe chez vous avec les quarts provisionnels, les déclarations de revenus, les
"signez ici", mais j'ai l'impression, à chaque année, vers à peu près cette date, de me faire avoir et ce, depuis longtemps.
Le 28 février dernier, mon comptable m'a fait signer un chèque énorme, me promettant un "retour d'impôt" équivalant à 70% de ce chèque et une augmentation de mon fonds de retraite de 100% qui, lui, sera taxable quand je l'encaisserai. À combien de pourcentage ? Probablement, d'après les dernières projections
que j'ose me faire (il y a de moins en moins de jeunes et les baby-boomers sont sur le point d'encaisser les leurs), quelque chose comme dans les 60-70%. - Faites le calcul.
J'y pense à chaque année. - Et si, au lieu de signer ce chèque, je n'avais rien fait, il me serait tout même rester 40 à 50% de son montant. Et tout de suite.
On me dit que c'est pour mes vieux jours. - J'ai connu ce
qu'on appelait dans mes belles années des vieux jours : ceux de mon père et de ma mère qui, à quatre-vingts ans, mettaient encore de côté de l'argent pour
leurs vieux jours. (Faudra m'expliquer, un jour, pourquoi on met de l'argent de côté pour en avoir devant soi, mais il s'agit là d'une autre histoire.) - C'est un peu le principe de mettre de l'argent de côté (excusez la répétition) pour les mauvais jours et ne pas s'en servir quand des mauvais jours surviennent parce qu'il y en aura des pires.
Je connais au moins un principe, sauf que je ne l'applique pas : c'est celui de
"Tu payes toute de suite ou tu paieras plus tard". Ça m'a l'air être une vérité de Lapalice.
Ce que je sais, c'est qu'on a beau essayer de me convaincre que je n'aurai jamais assez d'argent pour mes
vieux jours, j'en aurai encore quand je mourrai (quand je me
cadavrerai, comme j'ai récemment entendu) car mes parents en avaient et que quelqu'un, même si c'est le Gouvernement, héritera de ce qui me restera et ça me fait joliment scier.
*** Fin de la complainte du mois de mars ***
Au bar-restaurant où je vais déjeuner à presque tous les jours, y'a six ou sept serveuses aux corps ravissants. Elles ont entre vingt et trente ans et j'ai beau me pencher sur le livre que je suis en train de lire, je ne peux faire autrement que de lever régulièrement les yeux et admirer cette jeunesse insouciante qui croit que leur peau vaut son pesant d'or et qui joue des seins et des fesses.
Curieusement, elles se ressemblent toutes. Conséquence inévitable de
la mode ou du goût de leur patron. Sauf qu'il a du goût, le bougre.
M'enfin, ce que je me demande, c'est ce qui leur arrivera dans vingt, trente ans. Seront-elles ces dames que je vois avec leurs rouge à lèvre, leurs mascara et leurs fonds de teint invisibles ?
Quand je pense à elles, je me souviens d'un ami libraire, aujourd'hui à la retraite qui, au début de sa carrière se faisait dire
non continuellement parce qu'il n'était pas ce qu'on pourrait appeler un Adonis et qui, trente ans plus tard se faisait harceler par ses clientes devenues moins jeunes...
Quand elles seront vieilles, assises auprès du feu, dévidant et filant, pour paraphraser Ronsard, se souviendront-elles que nous les regardions du temps qu'elles étaient
jeunes ?
Ajout dix ans plus tard :
Curieusement, au fur et à mesure que
j'ai vieilli, les femmes que je me suis mis à regarder ont à peu
toutes fini par avoir mon âge. - Sauf celles qui ont tenu à rester
jeunes.
*
Lieux communs
Oui, cette semaine, je vais vous entretenir de lieux communs. À commencer par :
J'écoutais, la semaine dernière, un monologue de George Carlin dans
lequel il disait que la majorité des gens sont stupides. C'est que j'ai
fini par lui donner raison : c'est vrai que les gens sont stupides. Vous ne vous en êtes jamais rendu compte ? Faites comme Carlin le suggère : quittez la maison un de ces matins avec un petit calepin et notez les noms des personnes stupides que vous allez rencontrer au cours de la journée. À midi,
vous en aurez déjà une bonne trentaine. Ce qui est inquiétant là-dedans, c'est que,
quelle que soit votre destination, qui et à quelle heure vous allez
rencontrer quelqu'un ou quelqu'une, il y en aura un ou une dans le lot qui sera d'une intelligence moyenne.
Moyenne...
Réalisez-vous que la moitié de l'humanité
est moins intelligente que la moyenne ?
Avouez que ce n'est pas rassurant.
C'est comme quand on va consulter un médecin. Pour devenir médecin, il faut réussir des examens et avoir obtenu une note d'au moins 60%. Est-ce que ça veut dire que la plupart des médecins ne savent pas
trop ce qu'ils font 40% du temps ? Et qui c'est qui a préparé leurs examens ? D'autres médecins...
Pensez aux chauffeurs de voiture que vous côtoyez, sur la route, au jour le jour.... aux cuisiniers
qui préparent vos repas, par une chaleur de 50 degrés C, dans une cuisine mal aérée. Mais qui a l'idée de devenir cuisinier ?
Y'a pire : les gynécologues ou les proctologues (pour en revenir aux médecins).
Personnellement, je m'accommode assez bien de la stupidité des gens : je mange très rarement assis à une table, sauf quand j'y suis obligé (rendez-vous d'affaires, anniversaire d'un copain ou avec une dame avec laquelle je voudrais entretenir une relation plus intime) : je m'assieds généralement sur un tabouret dans un bar, avec un livre, sérieux (le livre), et de préférence près d'un mur où j'aurai le moins de voisins possibles. - Oui, je sais, un bar, ça porte à boire. Et puis quoi ? Après trois ou quatre verres, je me suis rabaissé au niveau de quiconque viendra s'asseoir à mes côtés. Et puis, dans un bar, on peut toujours se lever et s'en aller. Chose difficile quand on est
assis à une table.
Y'a aussi mon humeur. Toujours à la limite du bougonnage. Elle chasse les ennuyeux, les fâcheux et les raseurs de première classe (car il y a des classes).
En ce moment, je travaille pour un groupe de personnes dont l'une a un intérêt financier minime dans une affaire disons "importante", sauf qu'elle est compliquée cette affaire ; et si ceux qui sont au premier rang comprennent ce que je leur explique, l'individu dont je parle - et qui s'occupe généralement de choses "moins importantes" ne fait que poser des questions de plus en plus stupides. - Un nom à rajouter à ma liste quotidienne.
"Some people are stupid. Others are full of sh*t. An then you have those who are not stupid, not full of sh*t : they're f*cking
nuts." (George Carlin. )
Sans compter que dans la partie "supérieure", dans cette partie de la population qui est au-dessus de la moyenne, y'a des emmerdeurs de tout premier ordre.
Décidément, la vie n'est pas facile.
Simon
Le courrier
Mme T
47,000 (quarante sept mille). - C'est la quantité de satellites et de débris
divers en orbite autour de la terre au dernier décompte.
Cliquez pour agrandir
M. Armand de Brouin - Ville Mont-Royal, Québec
- 31 ans et ± 8 mois. - C'est l'âge que vous avez eu (ou que vous
aurez) après avoir vécu 1 milliard de secondes.
Note :
Le Castor™, entièrement subventionné par les Éditions
Vatfair-Fair de St-Romuald d'Etchemin, ne perçoit aucun paiement
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Tour Marshalluk - Quartier
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coups.
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De cet hebdomadaire publié sur les électroniques presses de la Vatfair-Fair Broadcasting Corporation grâce à une subvention du Ministère des Arts et de la Culture du Caraguay, il est tiré, le premier lundi de chaque mois, sept exemplaires numérotés de I à VII, sur papier alfa cellunaf et sur offset ivoire des papeteries de la Gazette de Saint-Romuald-d'Etchemin et trois exemplaires, numéroté de 1 à 3, sur offset de luxe des papeteries Bontemps constituant l'édition originale, plus trois exemplaires de luxe (quadrichromes) réservés au Professeur Marshall, à Madame France DesRoches et à Madame Jean-Claude Briallis, les deux du Mensuel Varois Illustré.
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