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Voir analyse de cette chanson par Olaf de
Huygens-Tremblay à analyse de «La Manic»
"J's'us poète,
man !" aurait- il déclaré le soir même à ses amis, Square Pasteur (en
face de l'UQÀM, rue Saint-Denis (Montréal).
*
De 1997 à l'an
2000, cette découverte allait l'amener vers des sommets encore inégalés. Se
contentant d'abord de peindre ses vers (la plupart du temps libres)
dans des ruelles, des culs-de-sac, des impasses, il est vite passé aux
vitrines de magasins à louer, aux affiches d'édifices en construction
puis aux murs de briques des immeubles du centre-ville, particulièrement dans
les hauteurs où, le corps renversé, penché au-dessus du toit, il écrivait sans
cesse, dans une langue jugée au début obscure, ses attaques anti-société, ses
visions futuristes et ce qu'il est convenu d'appeler aujourd'hui, son
apocalypse.
Sa silhouette
pittoresque - cheveux rasés, croix de Saint-André tatouée sur la joue gauche,
le mot «skinhead» tatoué sur son crâne, boucles à l'oreille - passait souvent inaperçue angle Saint-Laurent et Milton où
il pratiquait le métier de squeegee, mais il était bien connu des policiers
pour avoir un jour scandé pendant plusieurs heures "Policiers assassins"
en face du défunt poste numéro 4, rue Ontario, près des Habitations
Jeanne-Mance.
Son
oeuvre-maîtresse fut sans doute les six vers qu'il écrivit un jour tout en
haut de l'édifice de l'ancien cinéma Français, rue Ste-Catherine, à côté de
celui qui abrite les Foufounes électriques, où il fait état d'orgies
prophétiques où s'entremêlent des visions de napalm et de confettis et à
propos de laquelle le critique Marsault du Journal Itinérances a
dit qu'"elle relevait à la fois du symbolisme et du naturalisme mais d'un
naturalisme urbain, détaché des entraves de la nature qui, malheureusement,
forcent nos contemporains à s'alimenter, entre autres, trois fois par jour et
à se laver périodiquement."
Une fresque
de lui, composée au spray-paint, à la craie et au goudron, est
encore visible sur le mur est de la bâtisse ayant abrité au cours des
dernières années, divers cafés, deux restaurants et un salon de
tatouage, rue Ontario, à l'est d de l'ex- bar Jell-O, entre les rues de Bullion
et Hôtel-de-Ville à Montréal mais de la rue, on ne peut en apercevoir
qu'une partie seulement. - Du haut des terrasses du Saint-Norbert, 150 rue
Saint-Norbert, cette fresque peut être vue en son entier.
S'adresser
pour cela au concierge ou à la réception.

Note : La photo ci-dessus
a été prise le 3 juin
2001, avec la permission de la Compagnie F.D.L. Limitée, alors propriétaire du
Saint-Norbert, édifice - côté plus au nord. - Depuis (cette note
est écrite le 31 mai 2022), elle est presque complètement effacée. Une
aurtre tragédie urbaine.
Les circonstances
de sa mort, survenue le 6 mai 2001, dans le hangar attenant à la shed numéro
44 des anciennes usines Barselou, ruelle Joly (en face du garage), faisaient
toujours l'objet d'une enquête acharnée le 7 juin suivant. - Certains ont
avancé l'hypothèse d'un suicide (ce qui est impossible selon sa plus récente
compagne, Pitoune (née Audreyanne Legendre : "Il aimait trop la vie" a-t-elle déclaré à notre
reporter) ; d'autres celle d'un overdose mais tout cela n'est que
spéculation.
Sa dépouille
mortelle a été inhumée dans l'espace réservée aux Lortie dans le petit
cimetière de McMasterville (à l'ombre du Mont Saint-Bruno) où déjà elle commence
à faire l'objet d'un culte assez émouvant.
Son oeuvre doit
sous peu faire l'objet d'une publication chez Bernard Letitre, éditeur "skin",
rue Clark, à Montréal.
Des pressions sont
présentement exercées pour qu'on le nomme, à titre posthume, membre du Mouvement Littéraire d'Alexandrie.

Guitaristes rendant hommage à Bob Lortie
au printemps de 2007 (c)