Certains aspects de la vie de
saint Calixte, lorsque racontés à des auditeurs, non pas incrédules, ni
sceptiques, mais dont les oreilles seraient moins sympathiques que celles de la
majorité de nos lecteurs, pourraient facilement être considérés comme étant du
domaine de la fabulation. - Et pourtant, il n'en est rien puisque c'est notre
sainte mère Église, elle-même, qui nous les raconte :
Né vers l'an 155, Calixte est,
d'abord, esclave - et non pas esclave de n'importe qui mais l'esclave d'un
chrétien et d'un chrétien diacre par dessus le marché - dont on a même
retenu le nom : Carpophore. Et qui était ce Carpaphore ? Un
banquier et pas n'importe quel banquier : le banquier de la communauté
chrétienne de son temps.
Reconnaissant les multiples
talents de son esclave, Carphore lui confia un jour la gestion de ces affaires
et plus particulièrement la gestion de la caisse. - Cette caisse disparut peu
de temps après, en même temps que Calixte qui fut retrouvé quelques semaines
plus tard suivant, comme il le dit à son maître, une piste
intéressante qui lui aurait sans doute permis de retrouver les voleurs. -
On le ramena à Rome pour lui confier un autre poste (celui de croque-mort)
mais il fut arrêté à nouveau, peu de temps après, dans une synagogue où, à la
faveur de la nuit, il était entré pour retrouver une partie de l'argent qui
s'était volatilisée lors de sa propre disparition - Cette seconde mésaventure
lui valut un billet aller-simple vers les mines de Sardaigne où ses
autres talents allaient être utilisés pour extraire, du sol, du fer et du
plomb.
Son cas fut sans doute révisé
car il est de retour à Rome, vers l'an 190 ; à la place de son défunt maître,
diacre à son tour, et chargé par le pape Zéphirin de la création d'un cimetière dans les catacombes situés sous la
voie Appienne. - Ambitieux, il conçut le plan de transformer ce cimetière en
lieu de sépulture pour chrétiens financièrement indépendants. - Cette idée lui
valut d'être nommé prêtre, puis évêque, archevêque, cardinal et conseiller
spécial du pape à qui il succéda en 217. - Cette nomination fut fort contestée
par Hippolyte
et par Tertullien, de
notables rigoristes, mais il su se maintenir en poste.
Son règne dura cinq ans à la
fin duquel il fut assassiné au cours d'une émeute non loin de l'église de Sainte-Marie-du-Trastévère qu'il avait lui-même fondée et qui ne fut
terminée qu'en 341 par saint Jules (puis reconstruite par Innocent II).
D'où le qualificatif de «Pape martyr»
que lui attribue notre sainte mère Église.
Sa tombe fut retrouvée dix-sept
siècles plus tard (en 1961) dans le cimetière Calépode, via Aurélia.
Fête : le 14 octobre. - 3e classe -
Ornements rouges.