Joseph Allard est né à Châteauguay, Province de Québec, le 1er juillet 1873.
Jeune, il apprit les rudiments du violon de son père
puis, vers l'âge de 16 ans, il immigra aux États-Unis pour y trouver de l'emploi mais surtout pour y parfaire sa culture musicale.
Il y fit la rencontre de sa future épouse, Alexina Couillard,
et y connu également des dizaines de musiciens, immigrés comme lui, la plupart en
provenance d'Écosse et d'Irlande, et qui lui firent découvrir une tradition musicale qui complétait la sienne.
À vingt-cinq ans, son nom était connu de tous les violoneux de l'époque, sachant, selon la légende, plus de 2,000 reels par
coeur. - Il revient au Québec vers 1917 mais, de sa musique, il ne peut vivre que difficilement.
Jean Carignan nous raconte qu'il habitait, vers 1924, une petite maison en tôle à Saint-Pierre-aux-liens (Ville Saint-Pierre, aujourd'hui Lachine, patrie de
Madame
Chabaud de Saint-Pierre) et qu'il partageait son temps, avec son guitariste Fidel (Frank) Laforge, un Amérindien de Caughnawaga (aujourd'hui
Kahnawake [en
banlieue de Montréal]) et le danseur Ti-Louis Aquin, lors
de diverses soirées et invitations à jouer lors de fêtes populaires.
En 1928, la compagnie Victor eut l'idée de lui faire enregistrer quelques 78 tours. - Le succès fut immédiat. - Pas une maison qui ne possédait un gramophone
qui n'achetait pas un ou plusieurs disques de celui qu'on qualifiait alors le «prince des violoneux».
Il en grava entre 1928 et 1930 plus de soixante-quinze dont plusieurs sont régulièrement repiqués sur CD.
Jusqu'à la fin de 1945, il ne cessa, malgré la crise économique, de jouer, d'enseigner et d'enregistrer, étant en demande partout dans la province.
Depuis sa mort survenue en 1947, son répertoire est considéré comme la base de ce que tout musicien traditionnel doit connaître.
On écoutera, de lui, divers enregistrements (format .MP3) :