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Simon Popp
Fonds de tiroir
J'ai décidé ce mois-ci de donner un seul titre à ma
chronique et c'est celui que vous venez de lire car je n'ai pas eu le temps de mettre
de l'ordre dans mes notes et voilà qu'on nous annonce du mauvais temps.
Y'aura peut-être des sous-titres.
*
Lu le même jour, à quelques heures-près :
«Malgré moi, je me rappelle le jeune homme de l'Évangile
(saint Matthieu XIX)
qui s'en alla tout triste d'avoir refusé au Seigneur Jésus de le suivre de plus près...
Lui, il aimait la richesse. J'en connais d'autres jeunes hommes, qui aiment la science.
Qu'importe le fil ou le câble. L'important c'est qu'il empêche l'âme de prendre son essor !»
(Le Révérend père Crété, S.J., auteur de Pensées, cité par Julien Green dans «Terre lointaine» (La Pléiade, Oeuvre complètes, vol. 5, page 1091)
et
«Dieu est terriblement absent de l'oeuvre de Marcel Proust. Du point de vue littéraire,
c'est sa faiblesse et sa limite
[...] le défaut de préoccupation morale appauvrit l'humanité créée par
Proust, rétrécit son univers...
(François Mauriac, cité sans référence dans Lire
[Hors-Série] : «À la Recherche de Marcel Proust», page 46)
La science qui empêche l'âme de prendre son essort
et le monde de Proust apprauvi par l'absence de Dieu... - Certaines
choses devraient être écrites sur des matériaux bio-dégradables.
*
Appris, tout-à-fait par hasard, que le fondateur de l'état américain de Georgia fut un certain James Ogelthrope 1696-1785) ; qu'il existe une
Universite du nom d'Ogelthrope près de Savannah de même qu'un centre commercial où se trouvent : une succursale de JCPenny, une de GAP, une
de LensCrafters et un Macy's.
Le problème avec des choses comme celles-là, c'est qu'on
s'en souvient.
*
Je n'ai pas, pour paraphraser Alphonse
Allais, toujours été le vieillard grincheux et grognon que mes
lecteurs voient en moi depuis des années. Il y a quelques décennies tout
au plus, des temps furent où je n'étais que grâce et commisération.
Une longue et continue fréquentation
d'endroits où l'on servait - et où l'on sert toujours, des boisson
fermentées et, la plupart du temps, distillées - m'ont rendu taciturne,
presque aphasique à exprimer une certaine empathie envers ceux qui ont
toujours raison.
Les habitués de ces endroits ont fini
par me convaincre que la plupart de ceux qui ont des convictions profondes
nagent dans l'erreur la plus profonde (les deux font la paire) et que ceux qui n'en ont pas sont
beaucoup plus près de la vérité.
*
En passant :
Je suis tombé tout à fait par hasard, au cours du mois qui se
termine (au moment où j'écris ces lignes), sur un livre et cela, à peu près au moment où je commençais à rédiger mes notes sur ce qu'est un livre «illisible» (en réponse à une question qu'un lecteur m'avait posée - voir
ci-dessus ou ci-dessous ou à quelque part dans cette édition du
Castor™). - Par hasard, oui, parce que je cherchais une vague référence sans importance dans une des
Catilinaires de Cicéron dont je m'étais souvenu la veille et que j'ai finalement retrouvé sur Internet. - Une référence tellement sans importance qu'elle ne vaut pas la peine d'être mentionnée.
Où ?
Dans une section de la Bibliothèque Armand-Frappier de Valleyfield située à quinze minutes du siège social du
Castor™, une bibliothèque formée - je ne sais pas au juste son histoire - par la réunion des bibliothèques de la
Ville de Sallaberry-de-Valleyfield, de son CEGEP et du Séminaire qui y
existait à un moment donné.
Cette bibliothèque mérite d'être
mentionnée car elle peut se vanter de posséder, entre autres, la majeure partie de la littérature
qui, aujourd'hui, semblent n'avoir, en français, qu'un seul éditeur,
celle du monde gréco-romain, y compris les rares éditions complètes des oeuvres de Pline l'Ancien, de Pline
le Jeune, de Cicéron, de Jules César, d'Horace, de Suétone, de Virgile, etc. - Un don ciel en tant que je suis concerné, mon immense fortune n'étant pas suffisante pour me procurer tous les livres qui m'intéressent de cette époque, livres qui semblent n'avoir aujourd'hui - du moins à ma connaissance - qu'un seul distributeur, celui de la Société d'Édition «les Belles Lettres»
sis boulevard Raspail, à Paris.
*
Est-ce que je regarde la jeunesse d'aujourd'hui et celle qui la suit d'une certaine hauteur ? Pas du tout. Je ne fais que constater qu'elle
ressemble de plus en plus à mes vingt, trente et quarante ans où je refusais de voir que mes prédécesseurs
- qui n'étaient pas plus intelligents que les leurs - avaient suivi les même contre-chemins pour finalement apprendre que nager à contre-courant était une opération qui
n'avait qu'un seul résultat : rester en place.
*
Et je ne sais pas pourquoi ce matin, j'ai
pensé à deux personnes :
- à un jeune de sept ans que je devais
interviewer par rapport à une chose aujourd'hui sans importance et que
je n'ai pas pu voir parce que - c'est sa mère qui m'en a informé - il
était «à son cours d'escrime». - Souvent j'ai repensé à lui depuis
cette non-rencontre pour me demander ce qui a bien pu arriver, dans la
vie, à un enfant de sept ans qui suivait des cours d'escrime à
la fin des années cinquante. - Un enfant qui n'a probablement jamais tenu un bout de bois dans ses mains, ni une caisse en carton qui
aurait pu lui servir de château.
- à une femme qui n'a eu, comme amants,
que de grands jaloux et qui ne cessaient jamais de flirter avec tous ce
qui portait des pantalons.
*
La nature a bien fait les choses, quand on y pense : en
vieillissant, il nous arrive une chose étonnante et c'est celle
de vieillir.
Simon
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Herméningilde Pérec
Une fête mémorable
(Suivi d'un interview du Professeur Marshall)
Midi sonnait au beffroi de l'ex-église Saint-Jacques
lorsque le Professeur entra au bar ***...
(Chronique publié dans l'édition de mars 1989 de la Gazette de Saint-Romuald-d'Etchemin)
Pour célébrer le trentième-cinquième
anniversaire de rencontres et le trentième anniversaire de chroniques
hebdomadaires,
mais souvent quotidiennes, qui en ont découlé et dont certains lecteurs,
ici, doivent se souvenir, Alcide «Slow Drag»
Pavageau, un de
ceux qui n'en a jamais râté une [rencontre], mais plusieurs [chroniques], a eu l'idée, le mois dernier
d'organiser un lunch au Bar*** sur la rue Saint-Denis en face du
théâtre qui porte le même nom où , souventes fois, et pendant
des années, se sont retrouvés le Professeur Marshall, Alidor «Peg»
Donato, Madame Fawzi
Malhasti, Alcide lui-même et celui qui a l'honneur de signer
ces lignes.
Furent conviés à cette
rencontre-souvenir. nos présents chroniqueurs, maître Vatfair
de l'étude Vatfair, Planter, Hencourt et Associés, George du
garage Esso [du quartier universitaire de Napierville], plusieurs notables dont
le fils du pro-maire de Sainte-Enjolie, le chef-intérimaire de
la Fanfare secrète de Napierville et, naturellement
l'as-reporter du Castor™ de Napierville et même que deux
marins et quelques policiers en civil, histoire de recréer
l'atmosphère d'une époque certes révolue, mais non encore
oubliée,
Seul de tous les invités parmi
beaucoup d'autres, Copernique Marshall, le fils de l'actuel
recteur de l'UdeNap (et qu'il était déjà à l'époque) déclina
l'offre Monsieur Pavageau en termes polis, mais fort compréhensibles
; «Je serai de tout coeur avec vous, mais quelqu'un doit
demeurer en poste pour conserver l'intégralité du fort.
- Amusez-vous tous !»
Plus tard, Monsieur Pavageau
dit qu'on aurait pu fermer le campus de l'UdeNap (pour une
fois...), mais comment ce faire sans mettre la puce à
l'oreille au Professeur...
M'enfin !
Personnellement, je me suis présenté
en l'établissement précité à midi moins cinq, histoire
d'accueillir, comme je l'ai toujours fait, notre ami à tous, le
Professeur, qui, lui, y pénétra, selon son, aujourd'hui,
légendaire habitude, à midi pile. Y étaient déjà présents
les personnes mentionnées ci-dessus et d'autres.
Surprise des surprises, le
propriétaire des lieux avaient, à quelques jours d'avis, fait
reconstruire l'endroit où nous nous asseyions il y a, dans nos mémoires,
à peine quelques semaines...
Un compte-rendu de cette
rencontre-souvenir sera publié sous peu, mais en attendant,
voici quelques unes des réminescences que les habitués d'antant ont
bien voulu évoquer de ce temps où ils étaient encore dans la
fleur de l'âge :
-
La fois ou le Professeur
nous rappela ses victoires au cyclo-bowling du Grand Tour du
Lac des Esclaves.
-
La fois où un alpiniste
de renom a failli ne pas reconnaître celui qui a
escaladé le mont Kilimanjaro un bras attaché dans le dos
-
La fois où l'on apprit que
le Professeur avait été quart-arrière au hockey
-
La fois où furent suggérées
diverses solutions pour régler le problème des
embouteillages dans le centre-ville de Montréal et entre ce
centre et la rive-sud (prolongement de la rue McGill
jusqu'au boulevard Saint-Joseph, transformation du Carré
Saint-Louis en port de mer, l'usage de téléphériques entre
le Mont Royal et le Mont Beloeil, le gel du fleuve en
permanence, les ponts aimentés...)
-
La fois où nous apprimes
l'existence de ponts clandestins entre la ville de Brossard
et un quartier non encore exploré de
Pointe-Saint-Charles...
-
La fois où Alidor Peg
Donata nous décrivit les larmes aux yeux le bar Sushi que
son père avait ouvert sur la rue Charlevoix (toujours à
Pointe-Saint-Charles) dans les années quarante...
-
La fois où, fresh off the
press, Madame Malhasti, la poétesse de renom, nous remit une copie de son célèbre
recueil de Poèmes sur les métaux usines...
-
etc.
Ah que tous ces souvenirs nous
émurent !
Que dire des bouteilles de
Perrier™ consommées en ces temps-là... et au cours de cette journée-souvenir
!
Mais, par dessus tout, nous ne
saurions passé sous silence ce qui fera parti intégrante du
compte-rendu mentionné ci-dessus :
L'interview
Parmi les invités à cette réunion,
nous l'avons mentionné : l'as-reporter du Castor™.
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À qui le
Professeur Marshall a bien voulu se soumettre à un interview.
En voici quelques extraits :
Le
reporter |
Professeur,
on vous voit de moins en moins depuis quelque temps, et on
ne vous lit plus, sauf, de temps à autres, dans un
commentaire que vous faites à propos d'une chronique dans
le Castor™. - Seriez-vous en train d'écrire vos Mémoires
? |
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Le
Professeur |
Oh
! Que non ! Il y en a assez de ces Mémoires qui
n'auraient jamais dû être écrites. Il y a très
longtemps que je n'y pense plus et, si je peux me
permettre,
je dirais à ceux qui seraient tentés d'écrire les leurs
d'attendre un peu, jusqu'à ce qu'ils réalisent que l'expérience
de chaque individu n'a aucune valeur. Nos faits et gestes,
en effet, ne peuvent servir
qu'à satisfaire la curiosité morbide de certains
lecteurs friands de détails sans importance : fumait-il ? de quel côté dormait-il ? quelle
était la marque de ses sous-vêtements ? - Et pire encore
: s'il était fidèle... s'il n'avait pas une fils
ou une fille caché quelque part... s'il avait un scret
qu'il ne voulait dévoiler qu'après sa mort. - Les
journaux intimes sont du même domaine. - J'admire Simon
- et mon fils, Copernique - qui ne les lisent que pour
leur style. |
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Le
reporter |
Oui,
mais, votre expérience, à vous, homme de science, de
lettres, homme qui a vu, entendu, connu des personnes, des
faits que personne ne verra, n'entendra, ne connaîtra
plus... |
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Le
Professeur |
Mon
expérience ne m'aura servi qu'à moi. - Et encore ! -
C'est à peine si j'ai pu en en transmettre qu'une infime
partie à mes enfants. - Vous savez : les faux-pas que
l'on fait, les bêtises que l'on dit, les erreurs que l'on
commet au cours de sa vie, nous enseignent à ne point les
répéter, mais aux autres ? - Allez donc dire à un
adolescent de 18 ans qu'il ne faut pas qu'il fasse ceci ou
cela ; qu'il ne faut pas qu'il prenne de la drogue, ni fréquenter
certains individus, ni aller à certains endroits... |
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Le
reporter |
Oui,
mais il y a tout de même un certain savoir qui
invariablement va se perdre. |
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Le
Professeur |
Lequel
? À vingt ans, on sait déjà tout sur la musique, la
littérature, les finances ; comment voyager, où aller...
Ses goûts, sa personnalité sont fixés et l'on ne
changera plus jamais d'idées... jusqu'à ce qu'on en
arrive à trente, puis à quarante, à cinquante... -
Tenez, j'ai quatre-ving-six ans - quatre-vingt-cinq ans et
demi, comme l'écrivait Herméningilde l'autre jour - et
hier, j'ai changé d'idée sur un auteur que je lis depuis
quand même soixante ans ! Je me suis dit qu'il n'avait
jamais été un génie, qu'il n'a fait, dans tout son
oeuvre, que répéter ce qu'il entendait autour de lui ;
et mal par dessus le marché. |
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Le
reporter |
On
peut savoir qui ? |
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Le
Professeur |
(Après
une hésitation) Non. - C'est sans intérêt. - En le
lisant longtemps, vous saurez qui il est et vous vous
direz la même chose : à quoi bon essayer de convaincre
quelqu'un de ce que vous venez de découvrir : on ne vous
croira pas - Ce qui m'inquiète dans tout cela,
c'est la manie avec laquelle des gens bien renseignés
persistent à croire qu'ils savent mieux que tout le monde
faire dans telles ou telles circonstances parce qu'ils les
vivent au jour le jour refusant même d'écouter l'opinion
de quelqu'un qui, lui, les a vécues pendant quarante,
cinquante ans. - Il y a quelques années, cela me choquait
de me faire dire par un directeur d'école primaire
comment diriger mon (je dis mon parce que
j'y suis, non parce qu'elle m'appartient) université. -
Je veux bien qu'on me donne une opinion, mais de là à
dire que la mienne, sur n'importe quel sujet - est complètement
fausse... - L'art de la conversation se perd. Celui de lire
des auteurs qui ne sont pas de son avis également. |
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Le
reporter |
De
quoi êtes-vous le plus fier ? |
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Le
Professeur |
D'avoir
appris, en vieillissant, la véritable signification du
mot «futilité». - Autre chose aussi : d'avoir
appris à rire. - Même de moi ! - Sauf qu'on ne me le
permet rarement. je ne sais pas, mais j'ai l'impression
qu'on pense que je suis parfaitement convaincu de tout ce
que je dis ou plutôt ce que je pense vouloir dire - Peut-être
est-ce là le résultat de la langue que j'utilise. Tiens
! Voilà une des rares choses dont je suis convaincu : que
je parle une langue désuète, presque incompréhensible,
celle de mes grands-parents. - Vous savez que je suis
antisémite ? |
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Le
reporter |
Vous
! Antisémite ! |
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Le
Professeur |
Eh
oui ! Depuis une dizaine de jours. - J'étais à Québec,
chez des amis où l'on avait invité je-ne-sais-plus-qui,
un homme très connu, mais qui est en total désaccord
avec la loi sur la laîcité et j'ai débuté une phrase
en disant : «Antisémite, je...» - On m'a tout de suite
interrompu : «Voilà, dit quelqu'un, une
attitude intolérable...» - Je vous épargne le
reste. - Allez donc expliquer dans une situation semblable
que ma phrase devait se continuer par : «...serais pluôt
enclin à faire ceci ou cela alors que, raisonnablement... etc.»
- Et c'est ainsi que je suis devenu antisémite. - Je
crois que ce que l'on a perdu, ce n'est pas l'art de la
conversation, mais celui d'écouter. |
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Le
reporter |
Je
comprends. - Et demain ? |
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Le
Professeur |
Demain
? - C'est un jour auquel je pense à tous les jours, à
tous soirs quand je vais me coucher : si je vais me réveiller
le lendemain et avoir, sur cette terre, un autre jour à
vivre. Un autre jour où je pourrai poursuivre ma onzième
relecture de certaines tragédies grecques auxquelles j'ai
dépensé des années à d'abord lire, puis ensuite
comprendre. - Et puis y'a Shakespeare que je veux relire
au moins une autre fois. |
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Le
reporter |
Un
dernier mot à vos nombreux amis qui lisent le Castor™
? |
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Le
Professeur |
Oui
: faites attention à votre santé : ne croyez pas tout ce
que vous lisez sur les légumes frais, les aliments
biologiques et la saine alimentation. Depuis que je suis
au monde, on a, dans ce domaine, changé vingt fois d'idées.
- En fait, si je me fie à ce qu'on dit aujourd'hui, je
suis mort depuis plusieurs années, |
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Le
reporter |
Merci,
Professeur |
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Le
Professeur |
Y'a
pas d'quoi. |
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*
Un grand merci à tous et
à toutes !
H. Pérec
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Copernique Marshall
Courbatures
Aux prises au cours du dernier
mois avec tous les problèmes de la terre.
Et quand je dis «terre», je
parle de la pelouse, des arbres, du jardin, de l'entrée du
garage qui entoure ce qu'on appelle une maison, une structure qui
est composé d'un toit, de goutières, de fenêtres, de portes
qui, à partir de la mi-mai, demande une attention aussi complexe
que l'entretien d'un château du XVIIe, mais en plus petit sauf
que ; au XVIIe, ceux qui possédaient des châteaux avaient à
leur service des jardiniers, des couvreurs, des
horticulteurs...
Difficile de trouver
aujourd'hui un jardinier près à déplacer pour les deux-tiers d'une journée, un demi-couvreur, le quart d'un
horticulteur... Faut tout faire soi-même. - Une heure ici, une
heure-là et voilà que des journées finissent par se perdre.
Simon m'a fait rire un jour en
me disant qu'on peut faire bien des erreurs dans une vie de
couple, mais jamais, au grand jamais, faut-il entreprendre de
poser du papier-peint avec sa conjointe (ou son conjoint). - Il
aurait pu tout aussi bien me parler de jardinage.
Malheureusement, il a oublié
de me suggérer de trouver une excuse quelconque pour disparaître
plusieurs jours en juin de chaque année, histoire d'avoir à
donner une série de conférences à Williams, Jones ou Garytown,
quelque part au Vermont ou en Afraghanistan.
Ne vous en faites pas : ce qui
précède était une série de boutades,
Sauf que j'ai découvert au
cours des deux dernières semaines des muscles que je ne savais
pas que j'avais et que j'ai peine à me déplacer, encore plus à
rester assis devant un ordinateur.
Ah well ! ne me reste plus qu'à
m'en souvenir l'an prochain.
Copernique
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Jeff Bollinger
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Qu'est-ce que c'est ?
Une peinture en deux tableaux
d'une artiste-peintre canadienne, Anne Adams, une femme de
science spécialisée dans le domaine de la biologie cellulaire
qui, en 1986, à l'âge de 46 ans, abandonna sa carrière pour se
mettre à dessiner, puis à peindre, d'abord des maisons, puis
petit à petit des formes géométriques rappelant des formules
algébriques, des nombres (deux de ses toiles le plus connues
furent celles sur les symboles ¶ et e)
et qui devint, à 53 ans, fascinée par les variantes du Boléro
de Ravel et tenta de l'exprimer en images (toile ci-dessus
intitulé Unravelling Bolero) sans savoir qu'elle
souffrait de la même maladie (et à la même âge) que Ravel :
une forme de démence qui condamna tous les deux à des
troubles d'écriture, de motricité puis de langage sans perdre
toutefois sa lucidité, i.e : Ravel jouant du piano, mais
incapable d'écrire la moindre note.
Depuis ce temps, cette rare
forme de démence qui n'en est vraiment pas une a été étudiée,
analysée, diagnostiquée sans qu'on en arrive à une cause
quelconque mais ce que l'on noté, c'est sa phase où les deux,
Ravel et Madame Adams, se sont intéressés presque simultanément
aux répétitions et aux variantes qu'on peut en tirer.
En ce qui a trait à la toile
ci-dessus, on a retrouvé dans les carnets de Madame Adams, toute
une série de notes où l'on peut lire "la = argent",
"la bémol = cuivre", "si = vert feuille",
"si bémol : vert feuille métallique", etc. ; et l'on
peut voir, dans la toile ci-dessus, sous la forme de triangles, l'amplitude croissante du
volume de chaque variation, particulièrement vers la fin.
Un rapport tout-à-fait
fascinant entre la musique et son interprétation picturale.
Pas mon fort, la musique, mais
j'ai écouté, il n'y a pas longtemps, pour la nième fois le Boléro
de Ravel (pas le choix, on le fait jouer constamment sur les
ondes des deux, trois chaines de radio écoutables dans
mon auto) et je me suis dit que c'est malheureux qu'on n'y porte
pas plus attention.
Pensez-y la prochaine fois.
Et pourquoi pas maintenant ?
D'abord voir la page sur
Wikipedia qui explique la structure, l'instrumentation, les thèmes
(il y en a deux !), le tempo, le rythme, etc. :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Boléro_(Ravel)
Qu'on peut lire en même temps
qu'on regarde et qu'on visionne :
Un film dans lequel on
peut voir et entendre l'Orchestre Symphonique de Londres
sous la direction de Valéry Gergiev interprèter ce célèbre
Boléro :
https://www.youtube.com/watch?v=dZDiaRZy0Ak
Attention ! André Rieu en a
monté «show» avec costumes, bijoux, éclairages et
violonistes en décolletés. - C'est pour pour amateurs seulement
:
https://www.youtube.com/watch?v=LwLABSm0yYc
Et puis, en fouillant un peu,
vous trouverez George Raft et Carole Lombard le dansant :
https://www.youtube.com/watch?v=tNWoRotdZw8
Si, si : George Raft.
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(c) Alamy Stock Photo
On m'a dit que ça fait tout un
malheur (cinématographique) à l'époque (1934).
*
Mille excuses auprès de mon
ami Paul à qui la section musique du Castor™ appartient
depuis des années, mais je tenais juste à vous parler de la
correspondance qui existe entre les sons, la musique et les
chiffres, les nombres, les formes et leurs répétitions.
Aucune insulte voulue, non
plus, envers ceux qui sont atteints de façon précoce ou non de troubles de la pensée.
Mathématiquement vôtre !
Jeff
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Georges Gauvin
Oyoye !
Quand madame Malhasti m'a téléphoné
l'autre jour pour me demander si j'étais libre pour le lunch le
mercredi de la semaine suivante, j'ai failli perdre connaissance,
Moi, George, la plus insignifiante des chroniqueuses du Castor™, me faire demander par celle
qu'on m'a présentée pour la première fois comme étant "la poétesse de renom", une des plus intelligentes
femmes que je connaisse, me faire demander par elle si j'étais libre pour
un lunch ! - Un lunch ? J'aurais été, si elle me l'avait demandé,
libre pour un petit déjeuner,
un déjeuner, un souper, une séance de spritisme, la journée
complète !
«C'est, qu'elle me dit,
on organise un lunch-souvenir en l'honneur du Profeseur la
semaine prochaine et comme je suis la seule femme invitée, j'ai
pensé qu'on pourrait y aller ensemble...»
Je ne sais plus ce que je lui
ai répondu, si c'était «avec plaisir» ou «je serai très
honorée». - Non : vraiment pas cet «honorée»... Probablement
quelque chose dans le genre «ben sûr» ou tout simplement oui.
Et de là, tout s'est mis à dégringoler
: m'a pas dit qui allait être là, où c'était, comme je devais
m'habiller, si je devais apporter quelque chose... - Pas dormi de
la nuit ! - J'allais tout de même lui téléphoner le lendemain,
la déranger, l'embêter avec des tonnes de questions...
C'est Jeff qui m'a dépanné.
«T'as été invité, toi aussi ?» que je lui ai demandé.
«Oui, qu'il m'a répondu. Mais je ne sais pas si je vais y
aller. C'est pas ma place. J'avais cinq, six ans quand ces
affaires-là sont arrivées. J'saurai pas quoi dire.» - «Quelles
affaires ?»
Et c'est là que j'ai appris
qu'il s'agissait d'une réunion pour commémorer une centaine (on
m'a dit cinq cents) rencontres qui eurent lieu il y a des années
de cela dans un restaurant sur la rue Saint-Denis, à Montréal,
où, régulièrement, le Professeur, Monsieur Pérec, Madame
Malhasti et deux ou trois autres que je connais pas, se réunissaient
le midi pour discuter ensemble de tout et de rien. - Paraîtrai,
ça je l'ai appris par la suite, que ça a fourni le matériel à
plus de cinq cents (500 !) chroniques de Monsieur Pérec dans un
défunt journal qui s'appelait La Gazette de
Saint-Romuald-d'Etchemin... Qu'on songeait à les déterrer pour
la prospérité, mais qu'importe ! - La question était ce que je
devais porter.
C'est sa femme, Élyanne, qui
me l'a dit : une PRN ! Qu'est-ce qu'une PRN ? Tout
simplement une...Petite Robe Noire. - J'aurais dû y penser !
Et le mercredi X, je me suis
pointé au volant du char de mon chum - car mon auto n'est
vraiment pas de classe - chez Madame Malhast et nous voilà tout
les deux en route pour ce fameux - je l'ai appris après - Bar***
sur la rue Saint-Denis en face du théâtre qui porte le même
nom.
Vous savez quoi ? Madame Malhasti
a insisté pour que je l'appelle Fawzi, mais j'ai pas pu, mais
depuis, elle et moi sommes devenues des amies. Elle m'a même dit que je
lui
rappelait ce que j'avais l'air quand elle était jeune !
Et le lunch ? C'est après que
ça a été l'fun. les tables ont été déplacées et ça a
tourné en une sorte de cocktail où tout le monde a rencontré
tout le monde.
J'ai même eu un brin de
causette avec le Professeur !
George
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Fawzi Malhasti
Morceau choisi
Un
monsieur et un jeune homme
Un monsieur aimait un jeune homme.
Cela n'a rien que de banal.
Les habitués des hippodromes
Font des folies pour un cheval.
Ai-je dit qu'ils vivaient ensemble,
Ensemble une même maison?
C'était plus commode, il me semble.
Si c'est vrai, ils avaient raison.
Un monsieur aimait un jeune homme.
Méprisant toute précaution
Ils allaient dans les vélodromes:
Le vélo'c'était leur passion.
Ces spectacles font d'habitude
Moins de victimes que l'alcool.
Combien poussent la turpitude
Jusqu'à hanter les music-hall?
Un monsieur aimait un jeune homme,
Il lui payait tous ses cahiers.
Le monsieur était économe,
Le jeune était écolier.
Il lui payait aussi ses livres,
Lui donnait parfois quelque argent.
Il en faut bien un peu pour vivre:
Laissons vivre les jeunes gens!
Un monsieur aimait un jeune homme,
Ils marchaient la main dans la main.
Ils s'en allèrent jusqu'à Rome
Par les détours et les chemins.
Et là, presqu'aux yeux de Saint Pierre,
En visitant le Colisée,
- Allons, n'en faisons plus mystère -
Ils échangèrent un baiser.
Où croyez-vous que nous en sommes?
Jusqu'où nous conduisent nos pas?
Un monsieur aimait un jeune homme.
Il est si doux d'être papa!
Guy Béart
Fawzi
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De notre disc jockey - Paul Dubé
L
A
paul
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Lectures
Note :
Les textes qui suivent - et les précédents - ne doivent pas être considérés comme de véritables critiques au sens de «jugements basés sur les mérites, défauts, qualités et imperfections» des livres, revues ou adaptations cinématographiques qui y sont mentionnés. Ils se veulent surtout être de commentaires, souvent sans rapport direct avec les oeuvres au sujet desquelles les chroniqueurs qui les signent désirent donner leurs opinions, opinions que n'endosse pas nécessairement la direction du Castor™ ni celle de l'Université de Napierville.
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Une drôle de question
On m'a demandé récemment une liste ou la liste (je ne m'en souviens plus très
bien) des livres que je trouvais illisibles. - J'ai pensé répondre «tous
les livres que je n'ai pas lus», mais par la suite je me suis ravisé ;
j'ai compris que la question - ou les questions - qu'on m'avaient posée(s) était plutôt
: «quels sont les livres que vous avez trouvés difficiles à lire» ou «quels sont les livres que vous avez abandonnés après en avoir lu quelques pages parce qu'ils exigeaient un effort qui n'en valait pas la peine».
À cette question, j'ai été tenté de répondre,
par paresse et d'une façon très évasive , «Finnegans Wake» de James
Joyce, le livre qu'on admet généralement être le plus illisible
de tous ceux, toujours disponibles en librairie, écrits par un auteur connu,
sauf que je n'ai jamais trouvé illisible, justement, «Finnegans Wake»
; tout comme je n'ai jamais considéré illisible Écritures de Paul-Marie Lapointe
qu'un ami, aujourd'hui décédé (et qui n'était pas un simple
amateur), trouvait si hermétique qu'il aurait «tout aussi bien
avoir été
écrit en chinois». - Plus facilement, j'aurais pu dire
: René Char ! (une de mes têtes de Turc) ou même Simone de
Beauvoir, mais là, on m'aurait accuser de mysogénie et je me serais
mis à dos la moitié de la population. - Bon d'accord : le tiers.
Toujours ce dilemme entre ce qui fait
qu'un livre est bon ou mauvais ; intéressant ou pas ; digne
d'attention ou non.
Et puis, y'a le type de livres : est-ce
un roman ? un recueil de poésie ? un suite d'essais ? un pamphlet
? un journal intime ? un livre de correspondance ?
Ma vraie réponse ?
Il n'y a pas de livres illisibles.
Il y en a, oui, et même beaucoup, mais je crois qu'il est inutile de même
d'en décrire la nature ni en donner des exemples : ce sont, disons, des
livres que personne n'a réussi à lire ou comprendre. Souvent par
l'auteur lui-même (ou elle-même). - Il y a cependant des livres, comme
je l'ai dit il y a deux minutes, difficiles à lire. - Et
puis encore : à cette quasi boutade, j'aurais tant de nuances à
apporter qu'il me faudrait écrire plusieurs volumes pour en donner
qu'un aperçu.
En voici un exemple :
Dans un passage de son Journal,
Julien Green écrivit, après avoir relu
The Return of the Native («Le Retour au pays natal») de Thomas Hardy,
que ce qu'il n'aimait pas «[...] dans ces longs romans
[c'est que] tous les
hommes sont beaux. [... et que ...]¸les réflexions philosophiques retardent la marche du récit.»
(Julien Green - Oeuvres complètes - Vol. 5,
p. 325, Gallimard, 1977.)
On sait comment je suis un fan de
Julien Green. De lui, j'ai tout lu : son journal, son autobiographie,
ses essais, etc., mais sait-on que je n'ai jamais lu un seul de ses
romans ? Curieusement, pour les mêmes raisons qu'il avance par rapport
à Thomas Hardy : dans le peu que j'en ai lu - ce qui m'a frappé, entre
autres, en lisant sa biographie dont plusieurs extraits ont été le
sujet de ses romans - Green est, dans ses romans, lent, ses personnages
(enfin : ceux dont ils parlent le plus) sont beaux et ses réflexions
philosophiques (et surtout, dans son cas, religieuses) retardent
la marche de ses récits. - En d'autres mots, Green devient, à la
longue, lassant... et donc : difficiles à lire. - Je me suis
aperçu à nouveau récemment quand, cherchant je ne sais plus quoi dans
son «Terre lointaine» (un des volumes de son autobiographie), je me
suis retrouvé face à un troublant amour dont les détails
pourraient tenir en quelques pages, mais surtout des descriptions à
n'en plus finir de maisons, pièces, jardins, rues, couchers de
soleil...
Un deuxième exemple ?
Je trouve difficiles à lire tous
les auteurs qui n'ont pas appris la signification et l'utilité d'un
alinéa (voir l'encadré ci-dessous) et plusieurs qui ne savent pas
ponctuer leurs phrases.
Parmi ces auteurs, vient en tête Henry
James, admirable romancier, critique et essayiste, mais bout de bon
dieu, combien de fois j'ai été tenté de lancer à l'autre bout de la pièce
un de ses volumes que j'avais en main à cause d'un paragraphe qui n'en
finissait plus. - Vous allez me dire que Proust n'est pas mieux, mais là
où Proust se sert de longs paragraphes dans un ou des buts précis,
Heny James semble n'avoir aucune idée de ce qui peut ennuyer ses
lecteurs.
(Le mois prochain, dans le cadre d'un
mini-essai que Copernique et moi sommes à mettre au point sur la
lecture rapide, je parlerai d'un autre auteur - inconnu celui-là - que de longs
paragraphes rendent également presque illisible : un certain Ph. E. Legrand, correspondant de l'Institut, professeur honoraire,
etc., etc., le tout auteur d'une introduction à Hérodote.)
Et puis :
D'autres auteurs que j'ai trouvé au fil
des ans difficiles à lire :
-
Corneille dont le sujets des pièces sont
assez particuliers
-
Rabelais, que je n'ai réussi à comprendre, finalement, qu'avec une traduction en anglais
-
Divers auteurs grecs ou latins mal
traduits
-
Tous les auteurs qui ont écrit en allemand. De ces derniers, j'ai déjà mentionné que c'était sans doute dû au fait qu'ils sont intraduisibles,
sauf, peu-être certains lieder de Schubert (écrits par une cinquantaine de
versificateurs),. - Je n'ai jamais voulu faire l'effort...
Et vous savez quoi ? je viens de penser
que si je n'avais pas vu au cinéma «L'espion qui venait du froid»,
je ne sais pas si je me serais attaqué à Le Carré !
Simon
***
Alinéas et paragraphes
Jeune, on m'a appris qu'une phrase était
l'expression d'une «pensée complète». D'où un
sujet, un verbe et un complément :
Un sujet : une personne, une chose, une
matière, un fait, et même une phrase ou une idée (sic)
Un verbe : une action accomplie ou subie
par le sujet
Un complément (facultatif) : la chose sur
laquelle ou la manière avec laquelle l'action est
accomplie ou subie par le sujet.
C'est un des éléments du discours qui est
le plus facile à comprendre : :
Si une phrase ne contient pas, directement
ou implicitement, un sujet et un verbe, aucune idée ne peut
être exprimée.
*
Pour les paragraphes, La définition
première que j'en ai apprise, est qu'il s'agissait d'un groupe
de phrases réunies en bloc, séparé d'un autre groupe par un
passage à la ligne ou un alinéa, ce qui impliquait «un groupe
de pensées complètes ayant une certaine continuité
ou similitude».
*
Je ne sais quand précisément -
longtemps après, je crois, ou quand j'ai finalement eu beaucoup
lu - j'ai dû me faire à l'idée que cette implication
n'avait aucun sens :
Certains auteurs qui, après
avoir exprimé une idée, ont décidé que tous les exemples
ou preuves à l'appui de cette idée devaient faire partie
d'un même paragraphe.
D'autres, avant de passer à
une autre idée, ont considéré que toutes les variantes de
la première devaient être exprimées avant d'utiliser un
alinéa.
Et d'autres encore qui semblent
avoir compris qu'un alinéa ou une pose entre une phrase ou un
groupe de phrases (réunies entre elles pour diverses raisons)
devait être inséré pour permettre au lecteur de «respirer».
- Une sorte d'endroit ou, lisant à haute voix, un lecteur
doit reprendre son souffle.
(Vérification faite - Grevisse,
Robert, Larousse, etc. -, j'ai appris, mais que tout récemment,
que ce qu'on m'avait enseigné à propos des paragraphes n'était
ou n'avait jmais été exact : un paragraphe est, aujourd'hui défini
comme un groupe de phrases séparé d'un autre par un alinéa et
qu'un alinéa n'est qu'un simple «retour à la ligne»
!)
*
Devant cette diversité de
conceptions et la diminution évidente, avec l'âge, de ma
capacité d'attention - pardon : de ma patience - j'ai un truc -
deux - à offrir à nos chers lecteurs pour pallier toutes
situations où vous trouverez une suite de paragraphes
interminables :
Un :
D'abord, cessez de lire tout ce
qui est imprimé : assurez-vous de ne lire qu'en format
digitalisé (ordinateurs, tablettes, etc.).
Faites un «recherchez et
remplacez» tous les points par un point suivi d'un alinéa.
Tous les «paragraphes»
qui contiennent de multiples phrases seront ainsi remplacés
par des paragraphes ne contenant qu'une seule phrase.
Les liens entre un «paragraphe»
avec celui qui le précède, vous verrez, se feront facilement.
Et si un «paragraphe» vous
paraît trop long, passez au suivant.
Mon deuxième
truc sera divulgué dans le mini-esssai que
Copernique et moi sommes à mettre au point sur la lecture
rapide
À bientôt !
Simon
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L'extrait du mois
Un philosophe
Je m’étais pris d’une profonde sympathie pour ce grand flemmard de
gabelou
(*) que me semblait l’image même de la douane, non pas de la douane tracassière des frontières terriennes, mais de la bonne douane flâneuse et contemplative des falaises et des grèves.
(*) Le gabelou est un synonyme de douanier. Sous l'Ancien Régime, il s'agissait du douanier qui était chargé de collecter l'impôt sur le sel, la « gabelle ». Aujourd'hui encore ce terme est utilisé pour désigner les
douaniers. (Note de l'éditeur)
Son nom était Pascal ; or, il aurait dû s’appeler
Baptiste, tant il apportait de douce quiétude à accomplir tous les actes de sa vie.
Et c’était plaisir de le voir, les mains derrière le dos, traîner lentement ses trois heures de faction sur les quais, de préférence ceux où ne s’amarraient que des barques hors d’usage et des yachts désarmés.
Aussitôt son service terminé, vite Pascal abandonnait son pantalon bleu et sa tunique verte pour enfiler une cotte de toile et une longue blouse à laquelle des coups de soleil sans nombre et des averses diluviennes (peut-être même antédiluviennes) avaient donné ce ton spécial qu’on ne trouve que sur le dos des pêcheurs à la ligne. Car Pascal pêchait à la ligne, comme feu monseigneur le prince de Ligne lui-même.
Pas un homme comme lui pour connaître les bons coins dans les bassins et appâter judicieusement, avec du ver de terre, de la crevette cuite, de la crevette crue ou toute autre nourriture traîtresse.
Obligeant, avec cela, et ne refusant jamais ses conseils aux débutants. Aussi avions-nous lié rapidement connaissance tous
deux.
Une chose m’intriguait chez lui c’était l’espèce de petite classe qu’il traînait chaque jour à ses côtés trois garçons et deux filles, tous différents de visage et d’âge.
Ses enfants ? Non, car le plus petit air de famille ne se remarquait pas sur leur physionomie. Alors, sans doute, des petits
voisins.
Pascal installait les cinq mômes avec une grande sollicitude, le plus jeune tout près de lui, l’aîné à l’autre bout.
Et tout ce petit monde se mettait à pêcher comme des hommes, avec un sérieux si comique que je ne pouvais les regarder sans
rire.
Ce qui m’amusait beaucoup aussi, c’est la façon dont Pascal désignait chacun des
gosses.
Au lieu de leur donner leur nom de baptême, comme cela se pratique généralement, Eugène, Victor ou Émile, il leur attribuait une profession ou une nationalité.
Il y avait le Sous-inspecteur, la Norvégienne, le Courtier, l’Assureur, et Monsieur l’abbé.
Le Sous-inspecteur était l’aîné, et Monsieur l’abbé le plus petit.
Les
enfants, d’ailleurs, semblaient habitués à ces désignations, et quand Pascal disait : « Sous-inspecteur, va me chercher quatre sous de tabac », le Sous-inspecteur se levait gravement et accomplissait sa mission sans le moindre étonnement.
Un jour, me promenant sur la grève, je rencontrai mon ami Pascal en faction, les bras croisés, la carabine en bandoulière, et contemplant mélancoliquement le soleil tout prêt à se coucher, là-bas, dans la mer.
– Un joli spectacle, Pascal !
– Superbe ! on ne s’en lasserait jamais.
– Seriez-vous poète ?
– Ma foi ! non ; je ne suis qu’un simple gabelou, mais ça n’empêche pas d’admirer la nature.
Brave Pascal ! Nous causâmes longuement et j’appris enfin l’origine des appellations bizarres dont il affublait ses jeunes camarades de pêche.
– Quand j’ai épousé ma femme, elle était bonne chez le sous-inspecteur des douanes. C’est même lui qui m’a engagé à l’épouser. Il savait bien ce qu’il faisait, le bougre, car six mois après elle accouchait de notre aîné, celui que j’appelle le Sous-inspecteur, comme de juste. L’année suivante, ma femme avait une petite fille qui ressemblait tellement à un grand jeune homme norvégien dont elle faisait le ménage, que je n’eus pas une minute de doute. Celle-là, c’est la Norvégienne. Et puis, tous les ans, ça a continué. Non pas que ma femme soit plus dévergondée qu’une autre, mais elle a trop bon coeur. Des natures comme ça, ça ne sait pas refuser. Bref, j’ai sept enfants, et il n’y a que le dernier qui soit de
moi.
– Et celui-là, vous l’appelez le Douanier, je suppose ?
– Non, je l’appelle le Cocu, c’est plus gentil.
Alphonse Allais
À
se tordre
Paul Ollendorff, 1891
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Le courrier
M. U. S. Naipaul, New
York, New York
«...what people set
down day to day is of greater value than what they try to synthesize
retrospectivily into a great sweep or theory.»
(«...ce que les gens écrivent au jour le jour est d'une plus grande
importance que ce qu'ils essaient de résumer rétrospectivement dans un
grand tout rationel.»)
Christopher Hitchens
«...and yet...» - («Arthur Schlesinger : The Courtier»,
p. 199)
M. Michel O'Conner -
Québec, Québec
Mille regrets, Monsieur
O'Connell, mais nous avons eu beau chercher dans nos bases de données,
nous n'avons pas retrouvé qui aurait dit que «la religion était
comme un matelas gonflé d'air : rempli de vide, mais confortable.»
M. Sam Sheppard -
St-Hyacinthe, Québec
Vous avez raison : dans
certaines régions du Québec (notamment en Beauce et près de Joliette)
de même qu'en Auvergne, en France, la catéchèse est l'équivalent
de vingt alors que le cathéchisme équivaut dix.
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Addenda
Ajout concernant la
citation : «...
ἀνεξέταστος βίος οὐ βιωτὸς ἀνθρώπῳ)»
(Simon Popp)
La
contre-citation, «Et si la vie étudiée, examinée, scrutée, analysée...
ne valait pas, elle non plus, d'être vécue ?», était
bien de Kurt Vonnegut, Jr. (1922-2007). elle est tirée de son
livre Wampeters, Foma and Grandfalloons, une collection
d'essais, de récits de voyages et autres écrits datant entre 1966 et
1974, publié chez Delacorte Press en 1974.
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Sauvons la
planète
Sous
la plume de Simon Popp :
«Si vous n'aimez pas les emballages de toutes sortes,
attaquez-vous aux fabriquants de ces emballages. Pas à moi ! Je
ne suis qu'une victime dans cette affaire-là.»
Dans les
journaux du weekend du 15 et 16 juin :
«Le Canada interdira les plastiques à usage unique dès 2021, a annoncé le premier ministre Justin Trudeau lundi matin. Les entreprises seront aussi tenues responsables de la gestion de leurs déchets de plastique, mais le gouvernement demeure pour l'instant discret sur les contraintes qui leur seront imposées d'ici les deux prochaines années.»
La direction
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Dédicace
Cette
édition du Castor est dédiée à :
Henriette Dessaulles
(1860-1946)
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Le mot de la
fin
Pas un mot de la fin ce mois-ci, mais plusieurs, de Sam Harris,
auteur, philosophe et neuro-scientiste, en contrepartie d'une chronique de
Simon Popp parue le mois dernier.
Le tout en rapport avec
certains aspects de l'Intelligence Artificielle.
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Sam Harris
Le contexte :
Sur le site Edge.org, Sam
Harris a publié en 2015 un essai intitulé «Can We Avoid a Digital Apocalypse
?» - ( ± : «Peut-on échapper à une apocalypse
informatique ?»).
On pourra lire cet essai (en anglais) à l'adresse qui suit :
https://www.edge.org/response-detail/26177
et l'écouter, lu par son
auteur, en janvier 2016 à celle-ci :
https://samharris.org/can-we-avoid-a-digital-apocalypse/
En voici quelques
extraits en résumant l'essentiel (dans une tradaptation de Madame Fawzi
Malhasti). - Certaines parties en ont été abrégées :
«Il semble de plus en plus probable que nous serons éventuellement en mesure de construire des appareils qui posséderont une intelligence supérieure à la nôtre. Il suffira pour cela de continuer à produire de meilleurs ordinateurs, ce que nous faisons présentement et que nous allons continuer de faire à moins... de nous auto-détruire.
«Nous savons déjà qu'il est aujourd'hui possible pour un ensemble de fils et de microprocesseurs d'acquérir une
"intelligence générale", c'est-à-dire la capacité d'apprendre de nouveaux concepts et de les utiliser dans des contextes qui
sont plus ou moins connus et que nous pouvons nous imaginer grâce aux 1 200 cm3 de bouillie salée que nous appelons nos
cerveaux.
«Il n’y, dans ces conditions, aucune raison de penser qu’un ordinateur numérique ne sera jamais capable d'en faire plus.
«De nos jours, notre objectif semble être, à plus ou long terme, de construire une machine possédant une intelligence semblable à la nôtre sauf qu'en essayant d'imiter spécifiquement ce qu'on appelle
"notre intelligence" - avec toutes ses limites - il devient de plus en plus évident qu' on s'éloigne continuellement
de la réalité.
«L'ordinateur sur lequel j'écris ces mots, par exemple, possède déjà des pouvoirs surhumains de mémorisation et de calcul. Il a également un accès, via l'Internet, à des informations dont nous ne possédons qu'une vague idée et, à moins que nous ne prenions des mesures extraordinaires pour y faire obstacle, toute intelligence artificielle générale
(IAG) future dépassera et de loin les performances de nos cerveaux considérés pour le moment être l'intelligence
"idéale".
«La question à savoir si nos futurs ordinateurs seront conscients est, en ce sens, très
secondaire.
«Qu'elle soit consciente ou non, une IAG pourra facilement développer
des objectifs incompatibles avec nos propres objectifs qui sont - le
moindre qu'on puisse dire - assez imprécis...»
*
Note :
Le paragraphes qui
suivent sont des résumés d'une partie des réflexions de Monsieur
Harris accompagnées de quelques détails supplémentaires ou
explicatifs :
Les conclusions et la fin
de l'article de Monsieur Harris suivent tout de suite après.
1 - Vitesse et
capacité.
Il faut s'imaginer un ordinateur dont l'intelligence est celle de la
moyenne des chercheurs de la Massachusetts Institute of Technology, de
l'University of California, des universités John Hopkins, Yale,
Berkeley, Columbia, etc. ; que cet ordinateur fonctionnne à une
vitesse équivalente à un million de fois supérieure aux
"cerveaux" qu'ils l'ont construit. - Il faut s'imaginer cet
ordinateur en marche pendant une semaine et supposer qu'il aura ainsi
réalisé 20 000 ans d'un travail sembleble à ces chercheurs de la
MIT, de l'UCLA, des universités de John Hopkins, etc.
Il faut s'imaginer le même ordinateur ayant lu et retenu en quelques heures
toute la littérature gréco-latine de même que toutes les
traductions qu'on en a faite dans toutes les langues connues.
Il faut s'imaginer le temps que mettra cet ordinateur à calculer le
moyen le plus efficace pour construire un vaisseau spatial susceptible
de se rendre jusqu'à la prochaine étoile en quelques heures...
2 - Conflits A
On connaît les lois de la robotique promulguées par Isaac Asimov en
1942 :
-
Un
robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, en restant
passif, permettre qu'un être humain soit exposé à un danger ;
-
Un robot doit obéir
aux ordres qui lui sont donnés par un être humain, sauf si de
tels ordres entrent en conflit avec la première loi ;
-
Un robot doit
protéger son existence tant que cette protection n'entre pas en
conflit avec la première ou la deuxième loi.
Ce que l'on connaît
moins, ce sont les droits de l'homme qui, au dernier décompte, sont au
nombre de :
(La loi canadienne
sur les doits de la personne, quant à elle, comprend 4 parties et
15 sous-sections se rapportant à un principe unique mais dans
lequel
sont incorporés : le droit de tous les individus... «dans la mesure
compatible avec leurs devoirs et obligations au sein de la société,
à l’égalité des chances d’épanouissement et à la prise de
mesures visant à la satisfaction de leurs besoins, indépendamment
des considérations fondées sur la race, l’origine nationale ou
ethnique, la couleur, la religion, l’âge, le sexe,
l’orientation sexuelle, l’identité ou l’expression de genre,
l’état matrimonial, la situation de famille, les caractéristiques
génétiques, la déficience ou l’état de personne graciée».)
(Il existe en outre une Déclaration universelle des Droits de
l'homme qui contient 30 articles (1948) qui a été suivie de la
Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des
libertés fondamentales (en 1950), du Pacte des Nations Unies
relatif aux droits civils et politiques (1966), de la Charte des
droits fondamentaux de l’Union Européenne (an 2000), etc., etc.)
Question : desquelles
versions de ces Droits doit-on incorporer dans le processus décisionnel
des ordinateurs et futures robots ?
3 - Conflits B
Au niveau morale, à
quoi devrait-on exiger que les ordinateurs «réfléchissent»
avant de nous nous soumettre leurs «suggestions» ?
-
aux Dix lois de l'Ancien Testatement ?
-
à leur interprétation
par Moïse ?
-
aux lois du Talmud ?
-
à celles (au
pluriel) du monde chrétien ?
-
à la charia ?
Mais alors que faire
des traditions indous, chinoises, japonaises ? - Et qui dit que les
principes de l'Allemagne nazi qui furent, d'une certaine manière,
si «efficaces» ne seront pas retenus ? I.e. : Pourquoi les
ordinateurs de quatrième ou cinquième génération ne décideraient
pas de détruire, parce que désuets, ceux de la première ou de la
deuxième ?
*
Suite et fin des
propos de Monsieur Harris :
«Que la manière
dont se produira cette séparation [entre l'intelligence humaine
et la super-intelligence des ordinateurs] ou cette incompatibilité soit soudaine ou même meurtrière fait maintenant l'objet de nombreuses spéculations.
«Une façon d’envisager le risque à venir est d’imaginer ce qui pourrait arriver si nous atteignons nos objectifs et construisons une
IAG surhumaine qui va se comporter exactement comme nous le voudrions.
«Une telle machine nous libérerait rapidement des travaux fastidieux et même de l’inconvénient de la plupart des travaux intellectuels. Que suivrait-il dans notre ordre politique actuel ? Aucune loi économique ne garantit que les êtres humains trouveront un emploi en présence de tous les progrès technologiques possibles. Une fois que nous
aurons construit le dispositif idéal permettant de réduire le travail, le coût de fabrication de nouveaux dispositifs
se rapprochera de celui de ses matières premières.
«On peut spéculer qu'en conséquence, si nous ne mettons pas immédiatement ces nouveaux appareil au service de l'humanité tout entière certains d'entre nous seront en contôle de richesses inimaginables tandis que les autres seront condamnés à mourir de faim.
«Même en présence d’une IAG vraiment bénigne, nous pourrions nous retrouver également dans une situations où nous serons tout simplement des êtres surveillés par des drones.
«Que sera la réaction des Russes ou les Asiatiques - une autre façon de voir l'avenir - s'ils apprenaient tout
à coup que la Silicon Valley est sur le point de mettre au point un système
d'IAG superintelligent? Par définition, cette machine sera capable de mener une guerre - terrestre et cyber - avec un pouvoir sans précédent. Comment nos adversaires se comporteraient-ils au bord d'un tel scénario gagnant-gagnant-tout? De simples rumeurs d'un
IAG pourraient rendre notre espèce folle.
«Il est décevant d’admettre que le chaos semble être une issue probable, même dans le meilleur des scénarios, dans lequel
l’IAG est restée parfaitement obéissante. Mais bien sûr, nous ne pouvons pas supposer le meilleur scénario. En fait,
«le problème du contrôle» - la solution à laquelle garantirait l’obéissance dans tout
IAG avancé - semble assez difficile à résoudre
«Quelles sont les chances pour qu'une telle entité reste satisfaite de prendre des directives de notre part?
«Et comment pouvons-nous prédire avec confiance les pensées et les actions d'un agent autonome qui voit plus profondément dans le passé, le présent et le futur que nous?
«Le fait que nous semblions nous hâter vers une sorte d'apocalypse numérique pose plusieurs problèmes intellectuels et éthiques.
«Par exemple, afin de pouvoir espérer qu’une IAG superintelligente aurait des valeurs à la mesure des nôtres, nous devions les inculquer (ou les faire imiter de toute autre manière).
«Mais quelles valeurs doivent compter?
«Est-ce que tout le monde devrait voter pour créer la fonction utilitaire de notre nouveau
colosse?
«À tout le moins, l’invention d’une IAG nous obligerait à résoudre de très vieux (et ennuyeux) arguments de la philosophie morale.
«Cependant, un véritable IAG acquerrait probablement de nouvelles valeurs, ou du moins développerait de nouveaux objectifs à court terme - et peut-être même dangereux -.
«Quelles mesures une surintelligence pourrait-elle prendre pour assurer sa survie ou son accès aux ressources
informatiques ?
«La question la plus importante jamais posée par notre espèce est de savoir si le comportement d'une telle machine resterait compatible avec l'épanouissement humain.
«Le problème, cependant, est que seuls quelques-uns d’entre nous semblent être en mesure de réfléchir à cette question.
«En fait, le moment de vérité risque d’arriver au milieu de circonstances déconcertantes, informelles et peu propices: imaginez dix jeunes hommes dans une pièce, dont plusieurs avec le syndrome d’Asperger non diagnostiqué, en train de boire du
Red Bull et de se demander s’il faut actionner un commutateur.
«Une seule entreprise ou un seul groupe de recherche devrait-il pouvoir décider du sort de l’humanité? La question se répond presque
par elle-même.
«Et pourtant, il semble probable qu'un petit nombre de personnes intelligentes lanceront un jour ces dés. Et la tentation sera compréhensible.
«Nous sommes confrontés à des problèmes - maladie d’Alzheimer, changement climatique, instabilité économique - pour lesquels une intelligence surhumaine pourrait offrir une solution.
«En fait, la seule chose presque aussi effrayante que de construire une
IAG est la perspective de ne pas en construire une.
«Néanmoins, ceux qui sont le plus près de faire ce travail ont la plus grande responsabilité d’en anticiper les dangers.
«Oui, d'autres domaines présentent des risques extraordinaires, mais la différence entre
l'IAG et la biologie synthétique est que, dans cette dernière, les innovations les plus dangereuses (telles que la mutation de la lignée germinale) ne sont pas les plus tentantes, que ce soit sur le plan commercial ou éthique.
«Avec l'IAG, les méthodes les plus puissantes (telles que l’auto-amélioration récursive) sont précisément celles qui impliquent le plus de risques
«Nous semblons être en train de construire un Dieu. Ce serait le
bon moment pour se demander si ce sera (ou même peut être) un bon.»
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Autres sites à
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Webmestre : France L'Heureux
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Webmestre : Éric Lortie
Webmestres : Paul Dubé et Jacques Marchioro
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Notes et autres avis
Clauses et conventions :
Le Castor™ de
Napierville est le fruit de plusieurs interventions de la part d'une
multitude d'intervenants :
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En tête, son
programmeur qui a pour tâche de transformer son contenu en
fichiers HTML de telle sorte à ce qu'il puisse être diffusé en
textes lisibles sur Internet
-
En arrière-plan,
son éditeur qui réunit dans un ordre pré-établi les textes et
images qui en font parti
-
Les chroniqueurs,
chercheurs, concepteurs qui en rédigent chaque numéro.
-
Viennent ensuite
les correcteurs, vérificateurs, inspecteurs et surveillants qui
en assurent la qualité.
mais d'abord et avant
tout :
Autres informations,
conditions et utilisation
Le Castor™ de
Napierville est publié une fois par mois, le premier lundi de chaque
mois.
En haut, à gauche, à côté
de la date, est indiqué le numéro de sa version ou de son édition. Le
numéro1.0 indique sa première et suivent, selon les correctifs, ajouts
ou autres modifications, les numéros 1.2, 1.3, 1.4.... 2.0, 2.1, 2.2
etc. - La version 3.0 indique qu'il s'agit de son édition finale qui, généralement,
coïncide avec sa version destinée au marché américain, celle qui
paraît en principe avant ou le jeudi suivant sa première édtion.
Si le Castor™ de
Napierville a un siège social, il n'a pas de salle de rédaction et
compte tenu de la situation géographique de chacun de ses
collaborateurs, tout le ci-dessus processus se déroule in auditorium
c'est-à-dire en présence du public via l'Internet.
Nous prions nos lecteurs,
etc.
Historique :
Fondé en 1900 par le Grand Marshall, le CASTOR DE NAPIERVILLE fut, à l'origine, un hebdomadaire et vespéral organe créé pour la défense des intérêts de l'Université de Napierville et de son quartier. - Il est, depuis le 30 septembre 2002, publié sous le présent électronique format afin de tenir la fine et intelligente masse de ses internautes lecteurs au courant des dernières nouvelles concernant cette communauté d'esprit et de fait qu'est devenu au fil des années le site de l'UdeNap, le seul, unique et officiel site de l'Université de Napierville.
De cet hebdomadaire publié sur les électroniques presses de la Vatfair-Fair Broadcasting Corporation grâce à une subvention du Ministère des Arts et de la Culture du Caraguay, il est tiré, le premier lundi de chaque mois, sept exemplaires numérotés de I à VII, sur papier alfa cellunaf et sur offset ivoire des papeteries de la Gazette de Saint-Romuald-d'Etchemin et trois exemplaires, numéroté de 1 à 3, sur offset de luxe des papeteries Bontemps constituant l'édition originale, plus trois exemplaires de luxe (quadrichromes) réservés au Professeur Marshall, à Madame France DesRoches et à Madame Jean-Claude Briallis, les deux du Mensuel Varois Illustré.
Autres informations :
1 - Sauf indications contraires : Tous droits réservés. - Copyright © UdeNap.org. - La reproduction de tout ou partie du matériel contenu dans cette édition du Castor™ est interdite sans l'autorisation écrite des auteurs.
2 - Malgré l'attention portée à la rédaction de ce journal, ses auteurs ou son éditeur ne peuvent assumer une quelconque responsabilité du fait des informations qui y sont proposées.
3 - Tel que mentionné ci-dessus : les erreurs de frappe, de date et autres incongruités contenues dans ce Castor™ seront ou ont déjà été corrigées dans sa version destinée au marché américain.
4 - La direction du Castor™ tient à préciser qu'aucun enfant n'est victime d'agressions sexuelles au cours de la préparation, pendant la rédaction et lors de la publication de son hebdomadaire.
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Liens :
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