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2021-04-27

Services des Archives - Fiches biographiques

Thédore-Marin Tuffier


Chirurgien français, né à Bellême (Orne) le 26 mars 1857, mort Paris le 27 octobre 1929.

Interne des hôpitaux en 1880, prosecteur en 1884, il fut chirurgien des hôpitaux de Paris en 1885 et professeur agrégé en 1889. En 1914-1915, il présida la Société de chirurgie. Pendant la guerre de 1914-1918, il fut chirurgien consultant aux armées, chargé de nombreuses missions et président des conférences chirurgicales interalliées. En 1918, l'Académie de médecine l'appela à sièger parmi ses membres. En 1924, il présida le congrès de chirurgie. Il était grand officier de la Légion d'Honneur et décoré de la croix de guerre.

Membre d'un grand nombre de sociétés chirurgicales étrangères, il était également membre honoraire de la Royal Society de Londres et docteur honoris causa de l'université d'Edinbourg.

Le renom de Tuffier avait, en effet, dépassé [les] frontières [de la France] et il était dans tous les pays considéré comme il l'était [dans son propre pays], comme un des maîtres incontestés de la chirurgie contemporaine. Cette renommée, il ne la devait pas l'éclat de sa matrise opératoire, l'audace de ses opérations, son enseignement très suivi dont le succès ne fut nullement entravé par ce fait que, pour des raisons étrangères à la science et sa valeur, il n'obtint jamais de chaire professorale. Il le devait aussi ses découvertes, ses initiatives, son tempérament parfait de chirurgien toujours soucieux de ce que la chirurgie pouvait apporter aux hommes de soulagement dans les maux les plus divers, des progrès techniques qu'elle pouvait réaliser, des conditions qui étaient susceptibles de la rendre plus efficace et d'accroître son champ d'action.

Il avait, dès ses débuts, entrepris des recherches originales de physiologie appliquée à l'art opératoire, puis il s'était livré à des travaux de chirurgie expérimentale qui lui avaient fourni des renseignements précieux qu'il devait plus tard appliquer la chirurgie humaine. Ainsi armé, il avait pu aborder les champs les plus neufs de l'intervention opératoire, être un novateur en matière de chirurgie de l'estomac, des poumons, du coeur, du rein, des gros vaisseaux sanguins. Il avait, le premier ou l'un des premiers, conçu un traitement chirurgical de la tuberculose pulmonaire, chapitre qui depuis a pris un développement considérable. Le premier aussi, il avait réalisé l'anesthésie au cours des opérations par l'injection de cocaïne dans le canal rachidien, alors que Bier n'avait employé cette thérapeutique hardie que pour soulager les souffrances de certains malades. Il n'avait cessé de perfectionner et de répandre ce procédé qui est aujourd'hui appliqué dans le monde entier.

Truffier avait connu de grands succès de clientèle ; il avait été appelé à donner ses soins à M. Clémenceau lorsque celui-ci avait été victime d'un attentat en 1918. On peut rappeler aussi qu'il fut délégué français à l'inauguration à Pékin de l'Institut de médecine fondé par la mission Rockefeller. Il avait rapporté de son voyage en extrême Orient des renseignements très précis sur l'enseignement de la médecine dans ces pays et sur l'influence des idées françaises.

(Texte du Docteur Henri Bouquet, paru dans le Larousse mensuel illustré, en avril 1930)