Toussaint :
1 - Nom d'un helléniste français (Jacques Toussaint) né à Troyes vers 1499, mort à Paris en 1547. On lui doit une édition des
lettres de Budé (1526) et des épigrammes de Lascaris (1527).
2 - Nom d'un écrivain français (François-Vincent
Toussaint) né à Paris vers 1715, mort à Berlin en 1772. - Il fournit les
articles sur la jurisprudence dans les deux premiers volumes de l'Encyclopédie
et publia également, sous le pseudonyme de Panage, un traité de morale
naturelle sous le nom de les Moeurs (notre photo) qu'il compléta par la suite
par les Éclaircissements. Ce dernier ouvrage ayant été condamné,
il se réfugia à Berlin où il mourut professeur de logique et de rhétorique.
3- Nom d'un jongleur lyonnais (Alicien
Toussain) né à Villeurbanne en 1824, mort à Vienne (Isère) en 1896. -
auteur d'un traité sur les épeautres.
4- Prénom d'un homme politique haïtien - Voir à Toussaint Louverture
5- Prénom (Toussaint Latoquade)
d'un ténor corse né à Bastia le 8 août 1888 - Après s'être fait connaître à
Marseille, il fit ses débuts à l'Opéra Comique de Paris dans le rôle-titre de Richard Coeur de Lion le 17 décembre 1911. Sa carrière qui
s'étira sur quatre décennies prit fin au cours d'une répétition de Sigebert de Gembloux (un opéra aujourd'hui oublié) lorsqu'il fut foudroyé par une crise de coeur le 11 novembre 1951.
6 - Première partie du nom d'un
propriétaire ayant habité l'actuelle rue Toussaint-Ferron (Paris 13e)
7- Fête de tous les saints dans l'Église
Catholique.
L'Église célèbre en effet les 1er, 2 et 3 novembre de
chaque année : la Fête de tous les saints (Tous-les-saints, Tou' es saints,
Tous' Saints, Toussaint...), la Mémoire des Fidèles Défunts et la Mémoire
des autres Défunts.
La fête actuelle de la Toussaint remonte au VIIe
siècle. C'est en effet un premier novembre (610) que Boniface IV (le pape) décida de transformer le Panthéon romain en un sanctuaire
chrétien pour le consacrer, le 6 mai suivant, à la Mère de Dieu et à tous les
saints martyrs (Sainte-Marie-des-Martyrs). - Dès lors une «fête de tous les martyrs» fut célébrée le
13 mai ; elle fut transférée au 1er novembre (en 715) par Grégoire II et
étendue à tous les saints. - Ainsi placée, à la fin de l'année liturgique,
cette fête nous rappelle le second événement du Seigneur (septième selon l'Église
Pentateutique des Saints de la Septième venue du Christ) et
l'instauration de son Royaume glorieux. - C'est alors que se rassembleront en
une foule immense tous les saints et tous ceux qui auront conformé leur vie à
l'Évangile de même que les anges et les archanges qui feront alors office de
placiers, directeurs de circulation, etc. - Et Dieu lui-même sera leur
Béatitude.
Le lendemain - non pas de ce
rassemblement mais de la Toussaint - l'Église consacre ses prières aux fidèles
défunts depuis le XIe siècle (*).
- Après avoir chanté la gloire et le bonheur de l'Église triomphante, la
liturgie nous invite à penser à l'Église souffrante et aux âmes qui ont
de besoin de nos prières et de nos sacrifices. - Attention cependant :
il ne s'agit pas là d'un jour de tristesse, ni de deuil, mais bien un jour
d'ardente supplication pour que Dieu délivre nos défunts du purgatoire où
s'achèvent leur purification, et pour qu'il les admette dans son royaume.
(Depuis 1915, les prêtres peuvent, s'ils le désirent, célébrer aujourd'hui
trois fois la sainte Messe.)
Et le surlendemain, l'Église
nous invite à prier pour les autres défunts, plus particulièrement pour les
futurs défunts de la même façon qu'on dit, en parlant du président d'une nation
comme celle des États-Unis, qu'il est un futur ex-président.
(*) Cette phrase devrait se lire «[...] l'Église consacre, depuis le XIe siècle,
ses prières aux fidèles défunts». Écrite comme cela a été fait, elle porte à
confusion. - Le temps nous a manqué pour faire la correction.
Ornements : blancs, le
jour de la Toussaint, noirs le jour de la Mémoire des Fidèles Défunts et gris
le lendemain.
Note :
On notera qu'entre la mort de
Boniface IV (615) et l'avènement de Grégoire II (715), vingt-et-un papes se sont succédés dont huit furent canonisés. - Pour des mérites divers, on
peut attirer l'attention de nos lecteurs sur Honorius Ier, saint Martin Ier, Saint Agathon, saint Benoit II et
saint Serge Ier.