Sous des dehors farfelus et excentriques,
ce bout-en-train de toutes les soirées (1801 à 1881) qui fut à la fois médecin, philosophe et linguiste, qui pratiquait le grec, le sanskrit et l'arabe, fut longtemps le meilleur disciple d'Auguste Comte : "L'amour pour principe, l'ordre pour base, et le progrès pour but", selon la formule consacrée.
On lui doit divers écrits spécialisés :
- des articles dans le Journal hebdomadaire de médecine, le National et l'Expérience. - Voir à Proust (Adrien et
Robert), Destouches, etc.
- une traduction des Oeuvres d'Hippocrate en dix volumes (1839-1861)
- Une Analyse raisonnée du cours de philosophie positive d'Auguste Comte (1845)
- une traduction de l'Histoire naturelle de Pline (1859) - Voir à
Vésuve
- des Paroles de philosophie positive (1862)
- une traduction de l'Enfer de Dante en langue d'oïl (1879)
- etc., etc.
Son Dictionnaire de la langue française (4 vol. et 1 suppl., 1863 - 1873) fut sans doute son oeuvre la plus accomplie ou, à tout le moins, la plus près de sa personnalité de farceur et d'espiègle : se référant à des dizaines de centaines d'auteurs, il compila la plus grande série d'erreurs et d'exceptions connues à ce jour. - Malheureusement pris au sérieux, il n'eut d'autre choix que d'entrer à l'Académie Française en 1871, l'année de la démission de Monseigneur Félix
Dupanloup, évêque d'Orléans, l'un des chefs du catholicisme libéral.
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On lui devrait, selon la légende, l'invention
du gadget qui, une fois placée dans la paume de la main, retenu par une bague passée à l'annulaire, fait "bzzz" lorsqu'on sert la main de quelqu'un.