Son surnom provient du talent
remarquable qu'il a toujours eu pour compléter ses interviews en une seule
session (one take), talent qu'il a su exploiter tout au cours de sa
déjà importante carrière. - On se souviendra en particulier de ses
rencontres légendaires avec les champions internationaux de nage
synchronisée, Soo Guy et Foo Young, à Mandchourie (Shenyang ) en 1997 ;
avec son excellence Jack Lamotta du Caraguay,
alors ambassadeur plénipotentiaire à l'île
Pitcairn (1998) ; et sa dernière
entrevue avec Guy Provencher, champion toutes-catégories de
bilboquet
amateur, en 2002 et 2003, à Napierville (Gazette de Saint-Romuald-d'Etchemin et
d'Esch-sur-Sûre).
Doué d'un sens aigu de la
nouvelle, Roger "One take" Landry, que les lecteurs du Castor reconnaîtront
mieux sous le nom de Notre reporter, est dans ce qu'on appelle le
milieu journalistique un "scoop maker" : un
créateur de primeurs.Son enfance, son éducation, son expérience du travail
pourtant ne le destinaient pas à devenir cet irremplaçable journaliste qu'il
est aujourd'hui au Castor de Napierville.
Né le 12 novembre en 1966, à Saint-Raphaël de l'Île
Bizard (Québec), le jour même de l'arrestation du comédien Guy Provencher,
l'inoubliable interprète de "Bill Wabo"
dans Les belles histoires des pays d'en haut (réalisation de
Bruno Paradis) (*), Roger Landry fit en effet ses premières armes non pas dans
le domaine de la publication mais dans celui de la chasse et de la pêche avec
les Soeurs de la Congrégation de la Croix Bénie à Ville Saint-Laurent (études
primaires), de 1972 à 1978. - Il poursuivit ses études au secondaire à
Amqui (Québec), option "petits gibiers", avant de se diriger vers
différents collèges et institutions gouvernementales tant publiques que privés
en Nouvelle-Angleterre (gros gibiers, chasse à l'arc, méthodes et principes des
collets et des trappes à ours) avant de se joindre à une troupe ambulante de
pêcheurs à la ligne et de sculpteurs sur glace originaire de Saskatoon à la fin
de 1984.
Après deux ans de
pérégrinations, il se fixa à Medecine Hat où, attiré par l'alpinisme, il
devint en l'espace de quelques mois une autorité locale. - Au printemps de
1986, la Vatfair-Fair Mountain Climbing Equipment Company of the Prairies lui
offrit le poste de grand responsable pour tout l'est du Canada en
accessoires pour la pêche à la dynamite. - À l'automne, il avait déménagé ses
pénates en la charmante petite ville de Tracy (Québec), haut-lieu de la pêche
en haute montagne où il conquit la population locale grâce à ses connaissances
de l'anglais et du français.
Au cours de l'hiver de
1986-1987, il devint membre de plusieurs associations locales (dont Les
Ravers) puis, appelé à devenir membre du jury de grand concours de
sculpture sur glace de
Saint-Paul-d'Acton,
son franc-parler, son oeil juste et sa capacité de rester plusieurs heures à
l'extérieur, même par les plus grands froids, attirèrent sur lui de nombreuses
éloges, y compris des critiques quasi dithyrambiques du pourtant sévère
Intransigeant de Coaticook.
À l'été de 1988, dans le cadre
d'une thèse soutenue par un Napiervillois originaire d'Amos sur la chasse à
l'antilope en basses terres, il est présenté au Professeur Euclide
Marshall qui l'invite à participer à
ses "mercredis", mercredis qui se tenaient alors à Montréal, au Bar*** sur la
rue Saint-Denis, en face du Théâtre qui porte le même nom, endroit fréquenté à
l'époque par Mademoiselle
Ignacia Aphérèse, Madame Fawzi
Malhasti, la poétesse de renom, Alidor
"Peg" Donato,
Alcide
"Slow Drag" Pavageau
et plusieurs autres
notables de Napierville (de même que des policiers en civil et quelques
marins).
Ses discours, son sens de la
mesure et, encore une fois, sa maîtrise de l'anglais et du français, en firent
en l'espace de quelques mois, un causeur parmi les plus recherchés. - De la
Vatfair-Fair Mountain Climbing Equipment Company of the Prairies, il passa très
vite à la
CNAP et la CCAP, propriété de la Vatfair-Fair
Broadcasting Company, et de là, il devint premier journaliste à la Gazette
précitée, organe vespéral de cette même compagnie.
Lorsque, en septembre 2002, il
fut question de faire renaître de ses cendres le Castor de Napierville, il n'a
pas été question d'embaucher, pour des reportages exclusifs, un autre
journaliste globe-trotter que Roger "One take" Landry dont la
silhouette est devenue, aujourd'hui, respectée de tous.
***
"Je vis, de dors dans des aéroports" nous
confiaient-ils récemment à mi-chemin entre l'île de la Réunion et Gibraltar où
il s'était rendu pour couvrir deux importants tournois de parchesi
(on se rappellera l'émeute qui a suivi la grande finale à Szczecin, en Pologne,
l'an dernier).
Mais qu'est--ce qui fait courir Roger V. Landry ?
nous demandait une lectrice assidue, Madame Buffalo Bella, pas plus tard que la
semaine dernière.
Réponse de l'intéressé :
J'aime la nouvelle, j'aime voyager,
j'aime mon public et mon public m'aime.
***
(*) Comédien (Guy Provencher) qu'on aura toujours le
loisir de revoir, des années plus tard, dans des productions comme Le
frère André de Jean-Claude Labrecque (1987), Une histoire
inventée d'André Forcier (1990), Le party de Pierre
Falardeau (1990), La liberté d'une statue d'Olivier Asselin
(1990) et La robe noire (The Black Robe) de Bruce Beresford
(1991).