Copernique Marshall
Chroniques

Cette page contient le chroniques numéro
111
à 120 (du 1er avril 2019 au 6 janvier 2020)
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Note
: les chroniques de Copernique Marshall sont rédigées en français ou en
anglais.
***
111-2019-04-01
Johnny Come Late
J'aurais voulu, pour cette édition, vous parler d'un
livre d'articles paru en 2011 de Christopher Hitchens, Arguably,
que j'ai lu au cours de mes récents déplacements, mais, comme
d'habitude, toujours à la dernière minute, j'ai remis ma copie au moment
où l'éditeur était en train de s'arracher les cheveux à la lecture des
chroniques de Simon qui semble n'avoir eu rien d'autres à faire le mois dernier sauf
lire et écrire.
«C'est que, m'a dit l'éditeur, le bougre
les a emboités les unes dans les autres et tenter d'en retirer une pour
le mois prochain, c'est comme retirer une pieuvre d'un baril de pieuvres.»
Ayant voulu l'aider, je les ai lues, l'une après l'autre,
pour réaliser qu'on pouvait, à quelques détails-près, les lire dans
n'importe quel ordre et qu'on ne pouvait pas, réellement, les séparer.
Alors j'ai démissioné.
Aussi : à la prochaine !
Mais n'oubliez pas de lire le reste. Notamment le
mini-conte de Borgès que nous a choisi Fawzi pour l'«extrait du mois».
C'est avec son punch line un chef-d'oeuvre.
Copernique
***
112-2019-05-06
Rapidement
S'il y a une forme littéraire que nous apprécions par dessus toutes, Simon et moi, c'est celle de l'essai. Libéré des personnages que la fiction et les dialogues que le théâtre imposent, libéré des entraves de la «vérité» historique ou des mythes de la religion ou des opinions toutes faites,
l'essai permet, en effet, d'exprimer des idées, des opinions
sans être obligés de prendre des détours et, surtout, de ne
pas se sentir captif d'avoir à en énoncer qu'une et de s'y conformer du début à la fin.
Le mois dernier, belle
surprise, on m'a offert non pas un, mais deux volumes d'essais.
Plus de mille pages de
lectures, mais comme il m'a fallu me déplacer constamment...
Voir la section «Notes de
lecture» de ce Castor™.
Bonne lecture !
Copernique
***
113-2019-06-03
Copyrights anyone ?
I did some research lately. Well not research as such. Just trying to figure out things like the American
Constitution... in order to understand what everybody seems to be talking about lately. You know : impeachment, subpoenas (or is it supoenae ?) cover-ups, trials and so on. And of course, just like it happens when one doesn't know exactly what one's looking for, I got mixed up in all sorts of
information on tarifs, China, witholding information, Huawei, Google, the Internet, YouTube, copyrights and... royalties.
What I found out is that there are no international laws governing copyrignts. In France, the rights of an author and his or her estate to the sales and marketing of his or her works is 75
years after his death. In Canada these rights expire after 50 years. In Mexico the period is
100 years since 2003 (used to be 90) but only 99 years in Côte d'ivoire... Now these are for books, plays, music and other stuff. When it comes
to recordings, TV shows, newspapers and films (in which producers, directors, actors, composers, decorators, musicians etc. are involved), well, besides
the lawyers I occasionally meet in bars, it seems that everybody
and their dogs have an opinion which never explains the phenomenon of YouTube where one
can watch just about anything including stuff which I'm very fond of : old movies, documentaries and the occasional news shows which is why I got
involved in my
research to begin with.

Old films
I once had a book on classic films in which the author - this book dated back to the fifties - gave a list of films that he considered essential to anyone who liked movies and wanted to see the best
movies ever made. The list was immaterial in that everybody (and his dog,
I repeat) had, at that time, and still today, their own favourite films. What did strike
me was a remark in its preface which implied that with the development and opening of art films
cinemas in most major cities a cinema buff could, finally, see films that were no longer available in regular theatres.
I wonder how the
author of this book would react, today seeing what's available on
thousands of sites.
The world is
getting perfecter and perfecter everyday.
Well... the sun
hasn't been out a lot lately. But I did watch Greta Garbo last
night.
Copernique
***
114-2019-07-02
Courbatures
Aux prises au cours du dernier
mois avec tous les problèmes de la terre.
Et quand je dis «terre», je
parle de la pelouse, des arbres, du jardin, de l'entrée du
garage qui entoure ce qu'on appelle une maison, une structure qui
est composé d'un toit, de goutières, de fenêtres, de portes
qui, à partir de la mi-mai, demande une attention aussi complexe
que l'entretien d'un château du XVIIe, mais en plus petit sauf
que ; au XVIIe, ceux qui possédaient des châteaux avaient à
leur service des jardiniers, des couvreurs, des horticulteurs...
Difficile de trouver
aujourd'hui un jardinier près à déplacer pour les deux-tiers d'une journée, un
demi-couvreur, le quart d'un horticulteur... Faut tout faire soi-même. - Une heure
ici, une
heure-là et voilà que des journées finissent par se perdre.
Simon m'a fait rire un jour en
me disant qu'on peut faire bien des erreurs dans une vie de
couple, mais jamais, au grand jamais, faut-il entreprendre de
poser du papier-peint avec sa conjointe (ou son conjoint). - Il
aurait pu tout aussi bien me parler de jardinage.
Malheureusement, il a oublié
de me suggérer de trouver une excuse quelconque pour disparaître
plusieurs jours en juin de chaque année, histoire d'avoir à
donner une série de conférences à Williams, Jones ou Garytown,
quelque part au Vermont ou en Afraghanistan.
Ne vous en faites pas : ce qui
précède était une série de boutades,
Sauf que j'ai découvert au
cours des deux dernières semaines des muscles que je ne savais
pas que j'avais et que j'ai peine à me déplacer, encore plus à
rester assis devant un ordinateur.
Ah well ! ne me reste plus qu'à
m'en souvenir l'an prochain.
Copernique
***
115-2019-08-05
Ferias
Une légende veut qu'Einstein,
à Princetown, devait, à tous les ans, se soumettre, comme tous
les professeurs de cette institution, à un examen médical et qu'un
jour, ayant noté d'évidents signes de fatigue chez l'auteur de
«La relativité restreinte» et de «La relativité générale»,
le médecin qui venait de l'examiner lui conseilla de prendre
quelques semaines de vacances. «Des vacances ? lui demanda
le savant. Que voulez-vous dire ?»
«Pensez, lui répondit
le praticien, à ce que vous avez toujours voulu faire dans la
vie et que vous n'avez jamais eu le temps et faites-le pendant
deux, trois semaines.»
Le lendemain, Einstein était
de retour dans son laboratoire.
Je ne suis pas Einstein, mais
si on m'offrait, aujourd'hui, la possibilité de faire ce que
j'ai toujours voulu faire dans la vie, je retournerais à mes «affligeants
travaux» à l'aube, dès demain matin. - Et je ne suis pas le
seul dans mon cas :
- Simon me dit régulièrement
que même s'il est aujourd'hui à la retraite, il continue de
faire ce qu'il a toujours fait depuis aussi longtemps qu'il
puisse s'en rappeler : il continue de lire, de se renseigner sur
ce qu'il lit, de mener de petites enquêtes et d'émettre son
opinion.
- Madame Malhasti me confirme
qu'elle n'a jamais cessé d'écrire depuis qu'elle a, de peines
et de misères, écrit son premier poème.
- Paul, notre disk-jockey me
dit la même chose : il ne se passe pas une journée sans qu'il
écoute de la musique.
- Monsieur Pérec, on n'en
parle pas, mais même Jeff se dit bien satisfait dans son job et
dans sa famille
Seule, Madame Gauvin est
quelque peu réticente à dire que son travail la satisfait
pleinement. «J'aimerais mieux m'occuper de mon jardin et de
mon fils» dit-elle quand on lui demande ce qui la rendrait
heureuse. «Alors pourquoi ? - Une question d'alimentation",
dit-elle.
Alimentation, survie, avoir un
minimum de confort, tout cela est fort compréhensible, mais -
doit-on le répéter ? c'est un véritable truisme - la vie
moderne avec ses bureaux, ses usines, ses appartements en ville
ou ses pavillons en banlieue sont largement responsables de
cet état de choses qui est loin d'être l'exception. - Dire à
Madame Gauvin qu'elle aurait pu choisir de devenir jardinière ou
horticultrice ne fait qu'ajouter de l'huile sur le feu. - Reste
la solution de tout faire pour aimer son travail, mais vous en
connaissez, vous, des gens qui ont songé sérieusement, jeunes,
à travailler dans un abattoir ou de vidanger des égouts ?
Bon, les choses ont bien changé
depuis Les misérables de Victor Hugo, avec les syndicats
d'ouvriers, les lois concernant les heures et les conditions de
travail, mais on est loin, très loin de la coupe aux lèvres.
Les quelques jours où j'ai été
absent récemment ?
Je les ai passés avec Cléo,
mon épouse, chez Marie, ma fille, et son fils (3 ans cette année
!) à une cinquantaine de kilomètres au nord (est) de Boston où
son mari, Paul, avait loué une superbe maison au bord de la mer.
Sauf que, comme dit Simon
souvent, pas intelligent et désorganisé comme je le suis, j'ai amené et relu Voyage
au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline...
Copernique
***
116-2019-09-02
K7, CD, USB, MP3, MP4...
Steve Guttenberg, non le comédien,
mais le chroniqueur dont la carrière a débuté en tant que
projectionniste de films et qui s'est transformé en revendeur de
produits haut-de-gamme pour audiophiles avant de devenir un
critique sur les ondes de CNET, posait en avril dernier une
question que je me suis longtemps posé :
«Anybody out there still listening to music on AM or FM
radio ?»
(«Y'a-t-il encore keklun
qui écoute de la musique sur les bandes AM ou FM ?»)
Sa réponse :
«Radio isn't dead yet, but its future isn’t exactly healthy.»
«La radio n'est pas encore
disparue, mais sa santé n'est pas ce qu'il y a de plus
encourageante.»
(Merci, Madame Malhasti !)
Ayant à me déplacer
constamment, il y a longtemps que j'ai cessé d'écouter la radio
dans mon auto. - Bien avant la venue du Rap ou les différentes
chaînes de preachers aux USA. - Et, à bien y penser, je me
demande quand, pour la dernière fois, j'ai entendu le son d'une
radio... à la maison... - Oh, bien sûr, j'aime bien me
renseigner sur les conditions de la route ou de la circulation, mais depuis la venue des GPS et de divers apps,
je n'ai plus à écouter ces affreuses chaînes où l'on me dit
que je suis dans ou que je me dirige vers un embouteillage sans m'indiquer
comment m'en sortir ou les voies ou
routes de contournements.
Je ne me souviens plus
exactement quand, mais il y a quelques années de cela, mon poste
étant branché sur une des radios-communautaires américaines,
j'ai écouté un fort intéressant documentaire sur
je-ne-vous-dirai-pas-sur-quoi (sauf que ça avait rapport avec
les autopsies) et, ayant à traverser un fuseau horaire, j'ai dû
changer de chaîne pour me retrouver, dans un autre état américain,
au début de la même émission.
Et puis il y'a aussi eu la fois où
j'avais mis dans mon coffre à gants la trentaine de CDs de Brilliant
Classics contenant, dans l'ordre habituelle, les cent ou cent
quatre symphonies de Josef Hadyn pour m'arrêter dans un centre
commercial après l'écoute d'une soixantaine, pour acheter autre
chose, histoire de ne pas
devenir cinglé.
Puis vint les MP3 et sur ma
plus récente voiture de quoi les faire jouer via un clé USB.
L'invention miracle !
Aussi, maintenant je me prépare
des programmes avant d'entreprendre n'importe quel voyage. -
Oui, mais pas de musique. - J'écoute maintenant des conférences.
Je vous ai déjà dit, je
crois, à quel point certains essayistes de la fin du XIXe était
difficiles à lire. Particulièrement John Ruskin. Mais
maintenant, on peut les écouter.
Voici trois adresses où vous
pourrez dorénavant entendre lues différentes conférences qui à l'origine de
publications écrites :
Learn
Out Loud
LibriVox
AudioBook
Treasury
Et il y en d'autres ! Et en
français également ! Voltaire, Proust, Guillemin, Molière,
Racine...
C'est tout à fait gratuit. Des
volontaires lisent des textes libres de droit et voilà ! Et
tout ça peut être récupéré et gravé sur le disque de votre
ordinateur, sur un CD ou une clé USB.
J'en suis à me souhaiter de longs
voyages... du genre une heure, une heure et demi pour faire les
quelques kilomètres qui me séparent du centre-ville de Montréal.
Copernique
***
117-2019-10-07
Penser, classer
J'ai pensé à Serge Losique la
semaine dernière. Et à Georges Pérec. Et à Simon Popp. À
Simon, notamment, qui m'a
déjà parlé d'un type qu'il a connu, propriétaire d'une
galerie d'art, et qui possédait cent bandes magnétiques de type
VHS. Cent plus une, en fait,
cette cent-unième servant à enregistrer les films qu'il regardait à la télévision
; si un de ces enregistrements lui
semblait intéressant au point où il aurait l'idée de le
conserver, il l'ajoutait aux cent autres en en retirant un qui s'y trouvait déjà.
Pérec (Georges, pas le nôtre)
a écrit quelque chose de
semblable à propos d'un collectionneur de livres qui tenait à
ne pas dépasser par addition et soustraction le nombre de 361
romans, pièces de théâtre, essais, biographies, etc.
Jusqu'à ce qu'il réalise qu'un livre pouvait en contenir deux
ou plus... les oeuvres complètes d'un auteur, par exemple.
Alors, il a pensé à 361 auteurs, sauf que certains livres - les romans de chevalerie,
par exemple - n'avaient pas d'auteurs alors
que d'autres en
avaient plusieurs. Alors il a pensé à 361 thèmes, sauf
qu'un livre pouvait appartenir à plusieurs thèmes, ou catégories
ou genres, tels que définis par un système de classification quelconque comme
celui de Dewey... (*)
(*) L'Humidité, no.
25, printemps 1978, pp 35-38
Serge Losique ? J'ai pensé à
la liste qu'il a compilée des cent meilleurs
films à l'occasion du centième anniversaire du cinéma
(voir Le Castor™ du 3
septembre 2018 où nous en avons diffusée une copie), la seule liste à laquelle je fais confiance
depuis des années, sauf que je me suis toujours demandé sur quelles
bases, malgré les explications de quelques un d'entre eux, les auteurs de cette liste avaient décidé que tel ou tel film
devait être considéré comme étant un des meilleurs
films de tous les temps : un film dont le style n'a
jamais depuis sa création été dépassé ? un film
qui a fait découvrir à une des personnes consultée ce qu'était
le cinéma ? un film qui fut le premier en son genre ?
Sur ce dernier point, je me
suis demandé notamment et je me demande toujours ce en quoi - je ne sais pas,
moi - L'Avventura de
Michelangelo Antonioni (1960) pouvait ou peut bien nous intéresser de nos
jours étant donné qu'on en a tourné depuis des centaines du même
style ou genre - et
des meilleurs que ce chloroforme animé.
(En passant, j'ai emprunté à
la bibliothèque de mon quartier Avatar de James Cameron
il y a quelque temps. Il était temps, allez-vous me dire, étant
donné que ce film date de 2009. - J'en ai regardé quinze
minutes. - Un grand film ? - Oui à peu près dans le genre du Titanic
du même réalisateur (1997), ce film que Simon a dit qu'il
était le Ben-Hur (de William Wyler - 1959) des années
quatre-vingt dix. - Que voulez-vous ? Je ne connais rien au cinéma.)
Pour résumer tout ce qui précède,
j'ai pensé à tout ce beau
monde en me demandant si je devais acheter une nouvelle bibliothèque
ou limiter les livres que nous avions à la maison à un certain
nombre ou une certaine quantité de pieds ou de mètres cubes.
J'en ai parlé à Simon qui
vient au cours des derniers mois de procéder à un élagage
gigantesque dans sa bibliothèque.
«Facile, m'a-t-il dit. Il
m'a suffi de retirer de mes étagères tous les livres que je
n'avais pas ouvert
depuis dix, cinq, deux et même un an. - Tu comprends... ces deux volumes du Théâtre complet d'un
lointain Grec que je me disais que j'allais relire... éventuellement ; et
que je n'avais pas, même consulté, depuis des
lunes...»
Bien dit, que j'ai pensé et, le lendemain, j'étais chez IKEA où j'ai appris qu'on
vendait une bibliothèque Billy à toutes les secondes
dans le monde entier.
Copernique
***
118-2019-11-04
Shakespeare, Sainte-Beuve et...
Jackson Pollock
Je ne connais pas beaucoup de
grands lecteurs. Pas autant, c'est sûr, que Simon en connaît.
Par «grands lecteurs», nous nous entendons tout de même tous
les deux que ce ne sont pas ceux qui lisent continuellement, à raison, par exemple, de
deux ou trois livres par mois ou qui se tapent régulièrement des
briques de 3.000 pages :
Il est facile de lire trois romans Harlequin
dans un même mois - probablement plus facile d'en écrire autant...
- ou parcourir régulièrement un ou plusieurs volumes d'une
encyclopédie par semaine.
Disons qu'un «grand lecteur», pour nous, c'est
quelqu'un qui, par ses lectures (et elles n'ont pas besoin d'être
nombreuses), cherchent à se renseigner, à comprendre le
monde dans lequel il vit. Il se contente pas de lire des choses
qui lui confirment ce qu'il sait déjà, mais celles qui entrent
souvent en contradiction avec ses pensées.
Mais Simon va plus loin :
Il dit qu'au delà des
informations contenues dans des phrases, des paragraphes et des
chapitres qui s'enchaînent de façon plus ou moins ordonnée, il
y a des auteurs et que lire correctement, c'est tenter de découvrir
comment ces auteurs regardent, voient et comprennent l'univers
dans lequel eux et nous vivons.
PAS essayer de savoir comment
ni pourquoi ils en sont arrivés là car qui de nous peut savoir
exactement comment et pourquoi nous pensons d'une certaine manière.
"Laissons, dit-il, aux
psychologue et au psychiatres le loisir de se pencher sur cet épineux
problème. En attendant, contentons-nous de penser et de vivre."
Un vrai contre-Sainte-Beuve.
Et Pollock ? Je me demandais
l'autre jour ce à quoi les épisodes chaotiques de sa vie
pouvaient m'aider à mieux comprendre ses toiles.
Tout ce qui précède ?
C'est réponse à un ami qui m'écrivait
l'autre jour, en lisant La vie mode d'emploi de
Georges Pérec que :
"La Vie Mode d'emploi est une oeuvre d'un obsédé existentiel usant de procédés formels d'écriture en raison de son lourd Cahier de charges (contraintes imposées, déplacements rigides selon la mouvance du cavalier sur un jeu d'échecs pour décrire le lieu, les personnages y vivant ou y ayant vécu avec force et détails, etc. Trop, c'est trop.
Ayant dépassé la moitié du volume, je commence à me morfondre sérieusement. Que de répétitions voulues, bien sûr, par l'auteur sauf que les plafonds, les planchers, les murs et les tableaux, j'en ai marre. Heureusement, que ses contes et nouvelles intercalés ici et là sont brillantissimes. J'aime le chapitre où Valene le peintre se peint sur sa toile et le peintre de sa toile se peint...jusqu'à épuisement de l'espace barbouillable.
Je dois réfléchir davantage aux propos qui suivent. J'aime simplifier pour comprendre alors que Perec complexifie à souhait pour nous écarter sciemment ce qu'il veut nous dire au juste. Je résume. La vie est un puzzle à résoudre dont chaque pièce s'intercale (s'insère) petit à petit dans notre existence (aquarelles de Bartlebooth) puis survient le jeu de rassembler les pièces en différé de notre évolution (Winckler), le lent et constant vieillissement. Et à la fin (mort), il ne reste presque rien.... 21 grammes, le poids de l'âme. (Quelques pièces restantes de l'assembleur Winckler avec l'aide passionnée de Morellet, l'homme de trois doigts en moins)."
Say what ?
Copernique
***
119-2019-12-02
PC et Mac
Je ne peux pas croire qu'après
toutes ces années, on en soit encore à dire que les produits
Apple sont meilleurs que ceux de Toshiba, Acer, Samsung, Seagate, HP,
etc.
Tous ont leurs qualités et
leurs défauts.
Ce que je reproche
personnellement à Apple, c'est leur marketing (bon d'accord :
leurs prix également), mais cela n'a rien à voir avec le fait
que leurs
produits soient supérieurs ou non aux autres. Question de gros bon sens.
Posséder un téléphone aux milles apps ne veut absolument rien
dire. Certainement pas pour moi qui ne s'en servira tout au plus
que d'une
dizaine dont celle tout-à-fait inutile d'écrire sur un écran
avec un stylo (ce que mon LG me permet) quand j'ai toujours en ma possession un carnet en
papier... dont je peux également déchirer une page, y inscrire mon numéro
de téléphone et donner cette page à quelqu'un qui me l'a demandé.
*
J'ai eu un ami, aujourd'hui décédé,
qui a visité je ne sais combien de ces comptoirs où l'on vend
des portables (il y en a partout) à la recherche d'un téléphone,
beau, bon, pas cher, qui lui permettrait de répondre à ceux
qui l'appelleraient comme s'il était à la maison. Rien d'autres.
Pas de boite téléphonique, pas de SMS, pas d'Internet, pas de
machin-truc pour calculer le nombre de pas qu'il aura fait dans
une journée., qu'un téléphone bête comme celui qu'il a déjà eu
à la maison du temps où quand on il ne voulait pas être dérangé, il ne répondait
pas. Et quand il voulait savoir qui l'appelait, il répondait.
Il a, cet ami, eu toutes les difficultés
du monde à en trouver un et... parce que le vendeur, un jeune
astucieux, lui a installé, comme message, dans sa boite vocale,
le son d'une ligne occupée...
Je suis sur le point de faire
la même chose. Pour une raison très simple : quand on
m'appelle, mon portable me dit automatiquement qui et quand on
m'a appelé.
Je n'aurai plus, ainsi, à téléphoner
à mon fournisseur, entrer dans ma boîte voale, faire «1», «7»
et «5», je crois, pour effacer tous les messages qu'on m'a laissés
puis raccrocher pour recommencer deux, trois heures plus tard.
*
Dernièrement, j'ai eu un de
mes disques externes qui a rendu l'âme. Heureusement - et puis
non : pas heureusement, mais parce que j'ai toujours eu un système
de sauvegarde et ce pour tous mes disques - j'en avais un autre
pour le remplacer sur le champ.
«Ah, vous autres, et vos PC»
m'a dit un de mes étudiants.
Comme si les PC avoir à voir
avec un disque qui peut être utilisé sur ou avec à peu près
tous les ordinateurs, y compris son Mac-Air. C'était un Western
Digital qui avait au moins trois ans. Un Western Digital qui
avait, inscrit sur son boîtier la mention «MTBF-3000». - je
n'ai même pas tenté de lui expliquer que «MTBF» voulait dire
«Mean Time Before Failure» c'est à dire : «Le temps moyen
avant lequel ce disque ne sera plus fonctionnel» et que le «3000»
qui suivait devait se lire... «3,000 heures». Simple, non ?
(C'est mécanique ces choses là et donc non-éternelles !)
Combien de temps faudra-t-il à
Apple pour inscrire sur ses portables l'équivalent ?
Copernique
***
120-2020-01-06
Dernière minute
S'il y en a qui - je nommerai
personne - ont eu des «jours de congé» et «se sont sauvés»
durant la période des Fêtes, ce ne fut pas mon cas. Cocktail ici,
soirée là, petit déjeuner avec les enfants, déjeuners avec
les collègues, cinq à sept (chez certains, je suis passé cinq
à sept minutes). Je ne veux même pas penser aux déplacements,
aux courses à faire et aux gens à qui il fallait absolument
téléphoner.
Un changement radical cette année.
Ça a commencé, comme aurait dit Céline, graduellement, mais
cette année, pas la moindre carte de bon souhait. Des courriels
en triple, mais pas de bouts de carton pliés en quatre. Pas de
poésie à lire. Rien.
Quelques poètes réduits au chômage.
Je vous en souhaite toute une
en retournant à mes sherlockiennes activités. (Voir la section
plus loin.)
Copernique
***
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