Les chroniques de Jeff Bollinger

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Du 2 janvier 2019 au 1er octobre 2019
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100-2018-10-01
L'électorat !
Note :
Pour nos amis non du Québec, la
journée où ce Castor™ sera publié, nos concitoyens seront en
train d'élire les députés qui les représenteront (m'enfin... c'est
ce qu'on dit) à l'Assemblée Nationale. - À suivre... peut-être.
Au moment où j'écris ces lignes,
donc, nous sommes en pleine campagne électorale, une campagne qui
semble, comme tous autres, avoir comme sujet principal les finances
(lire : budgets) et les promesses de faire ceci ou cela «en cours
de mandat».
Pour les promesses, malgré mon âge,
ça fait déjà un bon moment que je n'y attache aucune crédulité
et, si je n'ai pas la culture d'un Simon ou d'un Copernique, il y a
une chose, au moins, sur laquelle je me penche depuis des années et
c'est celle qui se rapporte aux statistiques, aux chiffres et aux mathématiques.
- Même que je commence à être un peu versé dans les géométries.
Je dis géométies au pluriel, car il en existe beaucoup
d'autres qui ne sont pas euclidiennes. - Pas encore tout à fait rendu
à la connaissance totale de l'algèbre non-linéaire ni au fin des
fins du calcul intégral, mais j'y arrive.
Je dis tout ça parce que je trouve
déplorable les articles que l'on publie (qu'on aura publiés au
moment où vous lirez ceci) dans les journaux à propos des finances
de l'État.
À quelques reprises, j'ai parlé
ici de la manière dont certains journalistes ont interprété
certaines statistiques, notamment dans le domaine de l'analphabétisme
et de la population.
En bref, si vous me le permettez,
j'ai laissé sous-entendre qu'ils ne s'y connaissaient pas du tout et
qu'ils avançaient des choses qui n'avaient aucun sens, des choses qui
menaient à des conclusions pensées d'avance et que leurs chiffrent
allaient confirmer.
Ben tout, ce que j'ai lu récemment
- sur les finances particulièrement - m'a paru d'une naïveté -
d'une fausseté même - à en vomir, notamment de la bouche de
certains - que dis-je ? de tous les - chefs des partis à
l'affiche qui veulent devenir Premier Ministre de la «Nation québécoise».
Chers concitoyens, votez aujourd'hui
(je répète : au moment où vous lirez ces lignes) selon votre
conscience, mais dites-vous une chose : vous êtes, quel que soit le
journal que vous lisez, que vous avez lu, quelle que soit la chaîne
de télévision que vous regardez ou que vous avez regardée, vous
avez été et vous êtes, comme moi, mal renseignés surtout en ce qui
a trait à ce qui tient à coeur chacun de nous : nos finances.
Comme disait Simon des candidats
dans son quartier ; «Blanc bonnets ou bonnets blancs», ce que
mon père appelait les «quatre sous qui valent une piastre.»
Si seulement tous les électeurs
annullaient tout simplement leur bulletin de vote,,,
J'y reviendrai.
Jeff
***
99-2018-09-03
Ana... quoi ?
J'aime beaucoup les statistiques.
En juillet dernier, j'ai mentionné
celles publiées dans le journal La Presse le 26 juin précédent
pour démontrer qu'on y avait tiré des conclusions sujettes à
caution.
Au cours du weekend dernier, ce fut
au tour du Devoir de publier, entre autres les chiffres
suivants :
1 - Que parmi les analphabètes québécois :
10% sont âgés de 16 à 25 ans
39% sont âgés de 26 à 45 ans
51% sont âgés de 46 à 65 ans
Attention : one parle pas de 10%, 39% ou 51% des
Québécois mais des Québécois analphabètes.
2 - Que le pourcentage de jeunes issus de
milieux dévaforisés qui ne terminent pas leurs études secondaires
est de 50%
Attention encore une fois : est-ce qu'on
veut dire que 50% des jeunes (qui ne terminent pas leurs études
secondaires) sont analphabètes ou que 50% des jeunes qui sont
analphabètes sont des jeunes (qui n'ont pas terminé leurs études
secondaires) ?
3 - Que le pourcentage de Québéquois âgés de 16
à 65 ans qui éprouvent des difficultés en lecture est de 49%
On ne dit pas ici quel est le pourcentage des Québécois
qui sont âgés de 16 à 65 ans. - J'ai véririé : ce pourcentage
est de 74.4%. - On parle donc de 49% de 74.4% de la population et
conséquemment de 36,5 % de la population, ce qui coïncide à
à peu près avec les statistiques de la Fondation pour l'Alphabétisation
du Québec qui mentionne qu'«Unepersonne sur trois (34,3 %) au Québec
est susceptible de se retrouver dans une situation où sa capacité
à lire sera relative à la présence de conditions facilitantes ou
d’environnements écrits non complexes.
(S'agit de définir ce qu'est «éprouver des
difficultés en lecture» qui est fort différent d'un analphabète»)
4 - Que le nombre d'adultes dans la province qui
seraient analphabètes est de nuit cent mille (800,000 ou un peu moins
de 10% de la population totale)
Sauf qu'on parle de la population adulte soit :
800,000 sur 74,4% de 8.215 million ou 13%...
Il y a des choses sur lesquelles il faudrait être
plus précis.
***
Holiday Inn
C'est Simon, un jour, alors que nous étions assis
à un bar (Simon déteste manger à une table - je vous dis pourquoi
dans deux minutes), qui m'a dit un jour : "Je me suis toujours
demandé si les gens dans les miroirs (nous étions dans un bar où
derrière les bouteilles, y'avait un série de miroirs d'un bout à
l'autre) ; si les gens dans les miroirs savent qu'ils n'existent
pas" - "Ils sont là, dit-il, à imiter tous les gestes que
nous faisons et ne se posent jamais de questions." - C'est une
chose qui m'a frappé sur le moment et dont je me souviens à chaque
fois que je me regarde dans une glace. Pire : l'autre jour, il m'a dit
qu'à l'âge où il était, il avait toujours l'idée que le miroir de
sa salle de bain était sale quand il se regradait le matin. - Un peu
comme Cocteau (je crois) qui disait que les miroirs se devaient de réfléchir
avant de nous renvoyer notre image...
Pourquoi Simon déteste s'assoir à une table ? - Ce n'est pas qu'il
le déteste vraiement, c'est qu'il préfère s'assoir à un bar pour
manger. "C'est que, dit-il, dans un bar, on peut toujours se
lever et partir sous un prétexte quelconque, sans choquer ceux avec
qui on est en conversation." - C'est une chose qu'il a sans doute
apprise - et qu'il m'a enseigné car mon métier exige que je voyage
assez souvent - compte tenu qu'il a passé une bonne partie de sa vie
à voyager à travers le Canada et les États-Unis où, le soir, il
n'y avait que deux choses à faire : passer sa soirée à placoter
avec des commis-voyageurs au bar ou regarder, si on ne lit pas, tout
ce qui bouge à la télévision, dans d'identiques chambres
d'identiques hôtels d'identiques villes de l'Amérique.
Un ami de longue date s'est trouvé chanceux, un jour, d'avoir trouvé
un emploi qui lui permettrait de voyager en Europe continuellement. Au
début, il s'était mis dans la tête de trouver des hôtels typiques
où il goûterait à tout ce qui différencie la France, l'Angleterre,
la Belgique, l'Allemagne, etc.) de notre North America. Après
quelques voyages, après s'être fait dire qu'il n'y avait pas ou plus
de room service passé une certaine heure ou que les lits étaient ou
trop grand ou trop petit ou qu'il n'y avait plus d'eau chaude après
huit heures du matin, il est devnu un inconditionnel des Hilton, des
et même des Holiday Inn qu'il jugeait être, ces derniers, des
endoits qu'il considérait comme des campings.

Quel standup comic américain qui, après avoir fait
la tournée de tous les États américains, avait finalement réussi
à se tailler une grande place parmi les gens de son métier, était
devenu riche au point de se faire construire une maison à Hollywood
à laquelle il avait insister pour qu'une aile soit une copie exacte
d'un chambre d'un Holiday Inn ? - Disait à ceux qui lui demandaient
pourquoi que les soirs où il n'arrivait pas à s'endormir, il s'y
rendait pour être "chez lui" !
Qui cite tout le temps, ici, Anaxagore qui disait que "la vie est
un voyage" ?
Je pensais à tout cela, hier soir, quand j'eus eu parlé à Matisse
via Google Talk et qui m'a demandé quand est-ce que je serais de
retour à la maison...
Ceux qui disent qu'avec les commucations visuelles genre Internet le
nombre ds meetings dans les entreprises allaient diminuer ne vont pas
souvent dans les aéroports.
Et puis une dernière question :
Aux coûts que le moinde déplacement représente aujourd'hui, où ces
gens qui sisiblement n'ont, comme dit mon père "que leurs linges
sur leurs dos" prennent-ils leur argent ?
Jeff
***
98-2018-08-06
Le travail et la femme au foyer
J'ai lu il y a quelques années
- ou on m'a fait lire - un article paru dans le Scientific American
sur l'évolution du travail de la femme au foyer basé sur une étude
plus ancienne rédigée quelque chose comme cinquante ou
soixante-quinze ans auparavant. Dans cet article, on démontrait que,
malgré tous les appareils ménagers qu'on retrouvait dans les foyers
d'aujourd'hui, la somme de travail qu'on demandait à une femme
moderne n'avait pas cessé d'augmenter depuis le début des années
vingt.
Pour en avoir parlé plusieurs fois, je n'ai pas été étonné de
constater que peu de femmes qui, aujourd'hui, ont à leur disposition
des aspirateurs, des lessiveuses automatiques, des sécheuses, des
cuisinières programmables, des lave-vaiselles, des fours à
micro-ondes, etc. se sont dites surprises de ce résultat.
Les raisons données étaient multiples : la quantité et la variété
des vêtements que l'on porte aujourd'hui (et la fréquence qu'on les
utilise) avaient plus que doubler ; les meubles, les tapis, les objets
décoratifs sont de plus en plus nombreux ; préparer les repas est
devenu une tâche de plus en plus complexe qui demande de deux à
trois fois plus de temps (avec des réceptions que l'on donne, les
nouvelles règles de l'alimentation, le nombre de produits que l'on
sert, etc.) Ajouter à cela les travaux scolaires qui exigent une
attention plus poussée, des sorties plus fréquentes, des
connaissances minimales sur ce qui se passe dans le monde... Et voilà
!

Cette étude était plus que
convainquante et je n'ai jamais douté de ses résultats.
Et puis une autre m'a frappé récemment.
Plusieurs autres en fait car on se penche souvent depuis la fin des
années quarante sur l'impact psychologique du passage de la vie
rurale à la vie urbaine, du travail à l'extérieur, du déplacement
quotidien de la banlieue à son lieu de travail, de l'éclatement des
familles et surtout de la quantité d'informations qu'il faut absorber
au jour le jour pour ne pas sentir isolé.
Celle qui a attiré mon attention est la surprenante ignorance dans
laquelle se trouve plus de 85% de la population du monde et qui est
celle de l'évolution de la personnalité de chacun. Brièvement - et
c'est ce que démontre une série de récherches effectuées dans ce
domaine - à chaque moment de sa vie, chacun d'entre nous est
convaincu qu'il a atteint un certain stade qui demeurera stable et
inchangé jusqu'à sa mort en ce sens que, que l'on soit âgé de
vingt, trente, quarante et même soixante ans, l'on demeure convaincu
que l'on aura toujours les mêmes approches à la réalité, les mêmes
goûts, les mêmes attitudes devant les problèmes auxquels l'on aura
à faire face. Et cela va de la conviction que notre intelligence sera
toujours la même et, avec quelques variantes, seules notre santé et
notre mémoire seront - dans un avenir lointain - en phases légèrement
déclinantes. Or, tout cela est faux.
Notre personnalité non seulement évolue avec le temps, mais elle se
modifie, parfois complètement, selon ce qui nous arrive et les
impacts qu'on certains événements sur son développement. Et sur
quoi est basée cette opinion ? Non pas sur le passé de ceux sur
lesquels ces études ont été effectuées, mais sur ce chacun de ceux
qui y ont participé avait prévu être dans cinq ou dix ans, ces études
ayant été effectuées sur de longues périodes. Quinze ans, dans un
cas.
Simon, à qui j'en parlais l'autre jour, me disait qu'il était non
seulement d'accord avec ces conclusions, mais qu'il avait été
surpris de constater à quel point sa propre personnalité avait évolué
depuis q'il avait pris sa retraite, «Oh, me disait-il, je suis
toujours le même, mais je suis obligé de constater que ce qui était
très important il y a à peine quelques années de ça me paraît
d'une extrême futilité aujourd'hui, ce qui est loin d'avoir été
une modification mineure dans ma vie.»
«Oui, je lis toujours, ajoutait-il. J'ai toujours lu. Sauf
que je ne lis plus de la même façon. Je m'attache à des détails
que je ne voyais pas quand j'avais cinquante ans et qui sont,
aujourd'hui, d'une grande importance... - Et si tu me permets, je ne
parlerai pas d'argent, d'amour, de carrière, de sexe... de tout ce à
quoi pendant des années, j'ai vu des gens sensés - ou supposés l'être
- prendre des décisions d'une monstrueue imbécilité parce qu'ils étaient
convaincus que cela faisait partie de leur vie, de leur soi, de
leur...Qu'est-ce que tu disais au juste ? De leur... personnalité.»
Ralph Waldo Emerson, m'a mentionné Copernique il y a deux jours à
peine, a dit une phrase mémorable un jour : qu'il ne souvenait pas
plus des livres qu'il avait lus ni des repas qu'il avait pris ; mais
que les deux avaient fait de lui ce qu'il était... (*)
(*) «I cannot remmber the
books I've read any more than the meals I have eaten ; even so, they
have made me» (Note de l'éditeur)
Chose certaine je ne suis plus qui
j'ai été il y a dix, vingt ans et, avec une certaine appréhension,
je me demande qui je vais devenir.
***
Deux chromosones
Deux chromosones nous séparent des
chimpanzés dont l'intelligence très particulière peut se résumer
à un point situé entre la semi-conscience et l'instinct... quoiqu'il
faudrait, dans leur cas, redéfinir l'intelligence qui, chez les
humains, serait «l'ensemble des fonctions mentales ayant pour objet
la connaissance conceptuelle et rationnelle» ou «l'aptitude à
s'adapter à une situation, à choisir des moyens d'action en fonction
des circonstances».
Il y a plusieurs années, on distinguait les humains des chimpanzés
par leur faculté de créer et d'utliser des outils. Depuis, diverses
études ont démontré que les chimpanzés non seulement savaient se
servir d'outils rudimentaires (des branches d'arbre pour extraire le
miel d'un nid d'abeille, par exemple), mais qu'ils les conservaient et
les transportaient avec eux. Suivirent le langage, la mémoire, la créativité,
l'interraction sociale, les caractéristiques humaines telles que la
pitié, l'entraide, etc. - Jusqu'à présent, tout cela n'a fait que démontrer
que «l'intelligence» des chimpanzés est différente de celle des
humains à cause de divers facteurs : environnement, histoire, expérience,
etc. Sauf qu'on ne peut pas les considérer comme inintelligent.

Ma question est tout autre :
Supposons qu'il existe, à quelque part dans l'univers, des êtres qui
ont deux chromososes de plus que nous. Du genre chez qui les enfants
de cinq ans sont capables de lire et comprendre Shakespeare, résoudre
des équations algébriques et suivrent le déroulement de situations
très complexes impliquant plusieurs facteurs tels que la vitesse, la
température, la distance entre deux points, etc. Supposons que ces êtres
aient découvert comment se déplacer non d'une planète à l'autre
dans leur système «solaire» mais d'un système «solaire» à un
autre et qu'ils découvrent accidentellement ou autrement notre système
et notre planète.
Ma question est :
Dans quelle mesure ces êtres seraient-ils intéressés à entrer en
communication avec des êtres dont «l'intelligence», par rapport à
la leur, est celle de la nôtre par rapport à celle des chimpanzés ?
J'en ai une autre :
Pourquoi tous les supposés contacts avec des extra-terrestres qu'on
nous rapporte surviennent à des endroits éloignés de nos grands
centres et impliquent des gens qui, sans ces contacts, n'auraient
aucune chance d'être connus ?
Exception faite de L. Ron Hubbard, le fondateur de la Scientologie.
***
Et puis...
Une lettre, cette semaine, de mon
ami Serge. Sérieuse, drôle et triste.
Aberdeen, Scotland
Le dimanche, 29 juillet 2018
Cher toi,
Il y a longtemps, je crois, que je t'ai écris. Ou que je t'ai vu, même.
Alors pourquoi aujourd'hui ? C'est que, pour la nième fois - la
deuxième en six semaines -, on m'a reproché de flirter
avec la blonde d'un de mes amis. Par cet ami, naturellement.
Flirter, moi ? - Je ne sais même pas ce que c'est que
flirter ! Je ne saurais te dire comment séduire non seulement une
femme, mais même une jeune fille qui en serait à ses premiers pas
amoureux ou une vielle dame en phase finissante.
Je ne comprends rien aux relations entre hommes et femmes, entre
femmes et hommes et même entre hommes et hommes. Je suis ASPIE
! - J'imagine qu'ayant, au fil des ans, appris à - écoute-moi
bien - bluffer une certaine normalité qu'on ne s'en aperçoit
pas, mais le fait demeure que je le suis toujours...
J'essai d'être gentil - agréable - avec tout le monde. Je ne
cherche pas la chicane, les altercations, les problèmes. Si la
personne avec laquelle je parle est un fervent golfeur, nous allons
parler de golf pendant tout le temps que je serai en sa présence. -
Tu sais que j'ai récemment appris presque par coeur tous les règlements
du foot (soccer) ? Tout simplement parce que j'ai dû cotoyer, à
cause de la coupe du monde, des fanatiques de foot et que je ne
voulais pas passer pour un ignare. - Enfin... tu sais ce que je veux
dire car :
J'ai appris à être en mesure de passer des soirées complètes
avec des collectionneurs de costumes militaires, des amateurs de
musique pré-baroque et même des spécialistes en constitution américaine...
- Sauf que tout ça m'occasionne souvent des ennuis...
Ainsi :
Quand je suis en présence d'une personne du sexe apposé, tu
comprends bien que je ne suis pas de ceux qui vont lui dire que les
vêtements qu'elle porte ne lui conviennent pas, que son rouge à lèvre
est peu apétissant ou que leur peau, contre la mienne, me
semblerait être celle d'un lézard (même si c'est le cas). - Conséquence
: je flirte.
Or justement, j'ai flirté récemment avec une femme qui aurait
toute les raisons du monde de s'acheter un rasoir électrique et une
autre dont les vergetures pourraient servir de modèles pour faire
des matelas (à condition qu'on les recouvre d'un pied de plumes ).
Et en plus, j'aurais insulté leurs amis.
Entre hommes, me semble qu'on devrait au moins se dire la vérité.
Et ben non.
Anyway, je pense de plus en plus à Simon qui veut devenir un
villageois semi-excentrique sauf qu'entre lui et son âge, il me
reste trois, quatre décennies à flirter et insulter...
Reste les boisson distillées car, entre toi et moi, les fermentées...
Ton ami qui, j'espère, n'ose pas flirter avec ta femme,
Serge
Jeff
***
97-2018-07-02
Statistiques ?
On pouvait lire dans La Presse du 26 juin dernier, ceci :
«Selon une enquête menée en 2014 et publiée en 2016 sur les pratiques
culturelles au Québec (Ministère de la Culture et des Communications) 80 % des Québécois lisent des
livres et les femmes seraient de plus grandes lectrices que les hommes
(67 % contre 49 %).»
C'était de la plume du journaliste Mario Girard.
J'ai refait les calculs :
67% de 50% de la population (femmes) = 33.5% [de la
population]
49% de 50% de la population (hommes) = 25% [idem]
33.5% + 25% = 58.5% de la population (hommes et femmes)
On est loin de 80% des Québécois...
À moins qu'il ait voulu écrire que 80% des
lecteurs québécois lisaient des livres.
Or je lisais récemment que 33% de la population
québécoise était composé d'analphabètes fonctionnels... (Quelqu'un m'a dit que c'était plus près de 50%, mais 33% me semble plus raisonable) - Voir le P.-S. No. 2 à la fin.
Ce que Monsieur Girard a sans doute voulu dire est
que :
58.5 % de 80% de 67% de la population québécoise (ceux qui savent
lire et qui lisent)
lisent des livres :
Or, 67% de 80% de 58.5 est 31.36%. - Moins du tiers de
la population
Et on apprend en outre que parmi ceux qui lisent des
livres, leur lecture est composée en majeure partie de livres pratiques et des livres jeunesse (40% des ventes)...
Jeff
P.-S. (1) : J'eusse bien aimé citer ici l'adresse où
lire le texte de Monsieur Girard, mais je crois que son article a été
rapidement retiré...
P.-S. (2) : J'ai vérifié :
Selon la Fondation pour l'Alphabétisation du Québec
(https://www.fondationalphabetisation.org) :
Une personne sur cinq, soit 19 % de la population, est susceptible de se retrouver dans une situation où elle éprouvera de grandes ou de très grandes difficultés à lire et à utiliser l’écrit. En 2003, 16 % des répondants se trouvaient à ce niveau.
Une personne sur trois (34,3 %) au Québec est susceptible de se retrouver dans une situation où sa capacité à lire sera relative à la présence de conditions facilitantes ou d’environnements écrits non complexes. En 2003, 32,9 % des répondants se trouvaient à ce niveau.
Moins d’une personne sur deux (46,8 %) au Québec est susceptible de démontrer la maîtrise de compétences en littératie la rendant capable de lire en vue d’apprendre, de comprendre, d’agir ou d’intervenir en toute autonomie. En 2003, 51,1 % des répondants se trouvaient à ce niveau.
***
96-2018-06-04
Le présent, le passé, le futur
Mon grand-père, par
rapport à son père, si j'ai bien compris, a eu, sur lui, deux
avantages : un, il savait lire, et deux, il possédait une radio.
Mon père, qui est
toujours vivant a connu : la télé, le réfrigérateur, la cuisinière électrique,
l'automobile, l'air conditionné... et j'en passe et beaucoup d'autres.
Par rapport à lui, j'ai connu tout ce que l'électronique nous a apporté, y
compris, au tout début, une calculette programmable.
Mes enfants... j'y
reviendrai.
Avantages ? Il suffit
que l'électricité vienne à manquer - ce qui dans mon coin n'est pas
occasionellement, mais une certitude - et toute notre vie de famille est désorganisée.
Je me souviendrai toujours du jour où Matisse a vu pour la première fois une
chandelle. Elle avait deux ans et s'est immédiatment blottie dans les bras de
sa mère après qu'elle se soit approcher de la flamme et dit : «Brûle,
brûle !».
Avantages ? Il suffit
que le démarreur d'une de nos deux autos refuse de fonctionner un matin ; que la
courroie de la sécheuse brise ; que la bouilloire ne réponde plus ; que
l'Internet disparaisse ; que... et que... et tout notre univers est bouleversé.
J'ai connu mon grand-père.
Il est décédé à 87 ans il y a neuf ans. mais pas mon arrière-grand-père
né en 1889 - 100 ans après la Révolution Française ! - qui, né sur la Côte
Nord, a vu pour la première fois de l'argent (si, si : de l'argent !) en 1905
lorsqu'on l'a envoyé étudier à Québec.
J'essaie de ne pas
trop penser à ce qui va arriver à mes enfants et, surtout depuis quelque temps,
à Alysée qui, à dix-sept ans, bientôt dix-huit, est aujourd'hui une véritable
mademoiselle et dont la vie ne sera pas définitivement pas celle de mon arrière-grande-mère,
mariée, à son âge, depuis un an déjà, et qui venait d'accoucher d'un
premier fils.
Jeff
P.-S. : Et tout à coup,
je viens de penser que Monsieur Pérec avait le même âge quand mon père est
venu au monde !
***
95-2018-05-07
Quand un couple se sépare...
J'ai une chance inouïe : celle d'avoir à la maison une
ministre des finances car, si je regarde autour de moi, je constate que
l'argent est un obstacle majeur dans l'union des couples. Ça et l'éloignement.
Ce que Copernique appelle le «drifting apart». Et puis il y a autre
chose aussi : le temps. Chacun le vit différemment et certains vieillissent
plus rapidement que les autres. Ce qui m'étonne le plus, ce sont les couples
qui n'ont plus rien en commun et qui continuent de vivre l'un à côté de
l'autre sans jamais se parler. J'en vois souvent dans les restaurants où l'on
sait tout de suite qu'ils sont mariés car ils n'ont rien à se dire.
J'ai cru longtemps que les enfants servaient à cimenter un couple. Mais non. Je ne sais plus combien de personnes que je connais qui
ont une «garde partagée» des leurs. Avec leur ex qui, souvent, en
ont d'autres avec leur «nouveau» ou «nouvelle» qui en avait un ou deux de
leur précédente union. Tout cela me rend bien perplexe.
Ces pensée me viennent car une de mes amies vient
justement (quel mot !) de se séparer d'un de mes amis (car, quand même, je
connaissais tous les deux) de qui, j'apprends qu'il est en train d'entreprendre une autre
liaison avec quelqu'un qui ressemble étrangement à celle qui le quitte.
Il faut être un peu tordu pour comprendre tout cela.
Et voilà qu'Élyanne m'annonce que sa meilleur amie... et
qu'Alysée est sur le point d'avoir sa première peine d'amour.
Ce n'est raiment pas le temps de lire Aragon, même chanté.
Jeff
***
94-2018-04-02
De la lecture encore et toujours
Quand j'ai mentionné le mois dernier que les gens qui
croyaient savoir lire ne le savaient souvent pas et ai même cité quelques
statistiques sur l'analphabétisme au Québec, je n'ai pas voulu insinuer que
la majorité de la population était composée de lecteurs qui ne
comprenaient pas ce qu'ils lisaient, mais qu'il n'avaient pas appris à développer
leurs facultés à décoder rapidement, intelligemment et avec discernement le
sens précis qu'un auteur, quel qu'il soit, a bien voulu leur transmettre par
écrit et surtout qu'ils mettent ainsi le pouvoir de rétention de leur mémoire.
Nous avons tous vu ou entendu parler de ces phénomènes
qui ont développé chez eux la faculté de lire rapidement qui peuvent lire
un roman de 800 pages en quelques minutes et qui peuvent en citer, par la
suite, de longs passages, mentionner de tous les personnages, en résumer
l'intrigue, etc. Ceux-là, à mon avis font partie de la même catégorie de
ceux qui ne savent pas lire car : d'abord et avant tout - et à cette opinion, je
tiens particulièment - un livre n'est pas une suite d'informations à
apprendre par coeur, mais généralement parlant, d'une communication de pensées
ou de visions entre celui qui écrit et celui qui le lit. D'aucuns diraient
que cette communication est une chose qui d'abord et avant tout doit être vécue
ou, à tout le moins, vivante, mais je n'en suis pas là.
Je me dis que si de grands esprits comme Cicéron,
Shakespeare, Pascal et le récemment décédé Stephen Hawkins ont bien voulu
nous transmettre leur savoir, il est normal que nous fassions des efforts pour
vraiment comprendre leurs messages. - Oui, il existe de mauvais auteurs dont
les textes sont si obscurs qu'il est presque impossible de les déchiffrer,
mais qui ont investi dans leurs écrits beaucoup de temps et qu'ils méritent quand même qu'on leur
porte une attention particulière quitte à prendre le temps d'étudier la méthode
qu'ils ont utilisée pour écrire qui, invariablement, de l'un à l'autre sera
différente parce qu'ils ont eu à nous dire était différent.
Oui, je sais que je m'exprime pompeusement, presque par
dogmes, mais je ne suis pas un grand auteur, j'essaye tout simplement
d'indiquer que tous les livres ne se lisent pas de la même façon, qu'il y a
une certaine préparation à faire avant d'entreprendre la lecture de quoi que
ce soit et que c'est cette préparation qui semble être oubliée par ceux -
pour en revenir à eux - qui, sans être inintelligents, n'ont pas appris...
à lire, chose qui devrait peut-être dite différemment, i.e. : qu'ils n'ont
pas appris... à comprendre.
Jeff
***
93-2018-03-05
Lire
Ça fait plusieurs fois que Simon, Copernique et même Paul
nous parlent de ce qu'est l'acte d'écrire en précisant qu'il s'agit là
d'une activité non naturelle ; que les bipèdes que nous sommes sont plus
enclins à marcher, à sauter, à danser et même à ne rien faire que de
s'asseoir à une table ou devant un clavier d'ordinateur, pour rédiger dans un
code incompréhensible pour ceux qui ne savent pas lire leurs pensées, leurs espoirs, leurs rêves ou
tout ce qu'ils peuvent imaginer. Parler serait (Copernique ?) quelque chose
qu'on n'aurait pas besoin de nous enseigner ; dire des mots, puis les combiner
pour en faire des phrases, est une des choses que les enfants en très bas âge
apprennent sans qu'on ait à leur enseigner. Et spontanément par desssus le
marché. - Écouter, un peu moins, mais il est évident
qu'ils comprennent assez vite ce qu'on leur dit. L'obéissance est dans un
autre ordre d'idée ! - Mais s'il est deux choses qui nécessitent un certain
apprentissage, ce sont bien les actes d'abord de lire et ensuite d'écrire.
On me dit qu'aujourd'hui, la plupart des jeunes
qui entrent à l'école en première année possèdent certains rudiments leur
permettant de lire des textes simples. - Je ne sais pas si on a fait des études sérieuses
là-dessus, mais je serais surpris que, dans les milieux défavorisés - et Dieu
sait qu'il y en a -, les jeunes qui y sont élevés
puissent reconnaître un mot tel que l-o-c-o-m-o-t-ive que, je me souviens,
je me plaisais à écrire à leur âge. - Encore faut-il qu'il sache ce que ça
peut être... qu'il en ait vu une, soit à la télé ou circulant sur le chemin
de fer qu'on n'utilise plus dans leur quartier. - Quoiqu'il en soit, il paraît qu'on
en est rendu à se demander si cela est souhaitable car, comme tous les enfants
en première année n'en sont pas là ou, s'ils le sont, c'est à différents
niveaux, l'ennui en classe risque de frapper très vite les plus doués.
Le bilinguisme, selon Copernique serait également
une source de problèmes à l'école, mais nous en reparlerons une autre fois.
- Pour le moment tenons-nous en à la lecture.
Certains pourraient trouver étonnant ce que je
vais dire, mais au contact de Simon, Copernique et Paul, et surtout après la
lecture de ce que chacun a dit de la lecture, j'ai réappris
à lire. Je m'en suis aperçu récemment en pensant particulièrement à ce que
Simon disait de la signification des mots «insolent» et «futile»
qu'il soutenait être incompréhensibles avant, pour le premier, la vingtaine
et, pour le second, la retraite. Je lui donne raison pour l'«insolence»,
mais ayant à rédiger à toutes les semaines des rapports que personne ne lit,
je dirais que j'ai une bonne idée de ce que peut-être la «futilité». -
Encore un sujet qui pourrait nous mener très loin.

Ce qui m'a surpris, ce n'est pas le fait que j'ai commencé à lire différemment -
quoique c'est une chose que je constate de plus en plus - c'est surtout
l'impact que cela a eu sur notre façon - la mienne d'abord et, par ricochet,
sur celle d'Élyanne - de regarder comment nos enfants lisent et c'est là
que j'ai compris ce que Simon répète continuellement à savoir que la majorité
des personnes qui font partie de la population de ceux qui savent lire et
écrire (*) ont peut-être appris à déchiffrer des lettres mises les
unes après les autres, puis les phrases qui découlent des mots que ces lettres
forment dans leur tête, mais qu'on ne leur a pas enseigné comment et
surtout pourquoi lire ces mots et ces phrases. - Je répète : on ne leur a
pas enseigné à lire et comme ils ne pouvaient pas apprendre instinctivement,
par eux-mêmes, comme ils ont appris instinctivement à parler, à boire
et à marcher, mais ils n'ont pas appris à lire.
La lecture, tout comme l'écriture n'est
pas un acte naturel.
(*) Les plus récentes statistiques indiquent
que 53% des Québécois de 16 à 65 ans sont considérés comme des analphabètes
fonctionnels (Radio-Canada).
- 49% selon Le
Devoir - Voir Alphabétisation et littératie sur le site de l'institut
de la statistique du Québec pour de plus amples renseignements.
Voilà ce que je constate de plus en plus en
regardant mes enfants lire. et en même temps, ayant eu la chance de côtoyer
Simon, Copernique et Paul, je constate chez la plupart des gens que je rencontre
et qui, pour certains, sont non seulement des lecteurs, mais d'avides lecteurs.
Mon plus jeune, par exemple, Matisse, qui aura
13 ans en septembre, n'a pas encore appris que ce qu'il lit est sans rapport
direct avec son univers, que celui qui a écrit ce qu'il lit lui parle du sien
et s'il peut confondre son univers avec celui de l'autre, les deux ne sont pas nécessairement similaires
ni même semblables. - Et de là, on peut comprendre
pourquoi, parce que le héros du roman qu'il est en train de lire n'a pas, dans
une circonstance quelconque, agi comme lui aurait agi, il abandonne souvent ce
qu'il est en train de lire.
Alysée, ma plus vielle, 17 ans, a laissé
tomber depuis un bon bout de temps déjà ses livres de petites filles et en est à ses premiers romans d'amour (ou
ce qui passent pour tels, écrits en fonction de son âge). Elle, pour les mêmes
raisons que Matisse, a de la difficulté à saisir qu'une jeune fille, comme
elle, puisse s'enmouracher au point d'être malheureuse. Elle n'a pas encore
compris que le prince charmant de son enfance n'a jamais existé.
Et c'est peut-être ainsi pour tous les enfants,
sauf certaines exceptions, j'image ; notre Thomas, par exemple, qui ne lit que des livres
didactiques et qui doit sans doute confondre leurs auteurs avec ses professeurs. Mais
il préfère
les docus à la télé et, de ce fait, apprend à comprendre l'anglais de mieux
en mieux.

Nous étions chez des amis l'autre jour, amis
qui ont un fils qui aura bientôt trois ans, et qui s'amusait énormément
avec une petite famille de lions en caoutchouc ou en Dieu-sait-quoi - le père,
la mère, le fils - qui, pour lui, même inanimés, étaient de dociles et
charmantes créatures. - Jamais il nous serait venu à l'idée de lui supprimer ces jouets ou lui
dire qu'il ne fallait s'attendrir sur eux car des lions, ce n'est pas gentil du
tout. - Non. - La question est la même que nous nous demandions par rapport
à nos propres enfants : quand se produira-t-il, chez lui, le passage de son monde
où les lions sont doux et tranquilles à
celui où des lions sont de véritables lions ; c'est-à-dire, pour reprendre mes
exemples ci-dessus : quand lui, comme tous ceux de son âge, passera-t-il de
sa pseudo-réalité à la vraie ou quand mes enfants
comprendront-ils que leurs livres et les
contenus ne sont pas des extensions de leur réalité et qu'il faut donc les
lire différemment ?
Jeff
P.-S. : Paul à qui j'ai demandé la
dernière fois qu'on s'est rencontrés, comment il pouvait faire pour
s'attaquer une deuxième fois à un livre de quatre mille pages dont l'objet
est de raconter ce qui s'est passé à la cour de France il y a trois cents ans, m'a répondu : «Mais je me fou' magistralement de ce qui s'est passé,
comme tu dis, à la cour de France il y a trois cents ans, j'apprends à
regarder comme Saint-Simon. À écrire aussi.» - Tiens, que je me suis dit. je n'avais jamais
pensé qu'on pouvait lire comme ça... - Mais 4,000 pages ! faut quand même
avoir le temps
***
92-2018-02-05
Je suis peut-être...
Il y a, entre autres, deux expressions que j'ai apprises en
me joignant au Castor™ et que je ne peux pas, hélas, utiliser couramment car
personne ne les comprend. En voici une troisième : «elles sont trop fines pour le quartier».
- Quel quartier ? À vous de le deviner.
La première est : «Je suis peut-être bouché à l'émeri...»
qui proviendrait - c'est Copernique qui m'en a informé - d'un éditeur
parisien qui, refusant le premier volume d'À la recherche du temps
perdu, aurait écrit une note de service débutant comme suit : «Je
suis peut-être bouché à l'émeri, mais je n'arrive pas à comprendre ce
qu'il y aurait d'intéressant à lire 75 pages des pensées d'un homme qui se
retourne dans son lit.»
(Copernique me dit qu'il existe une expression voulant dire
la même chose en anglais, mais qui est sans rapport avec de l'émeri : «Thick
as two short planks» !)
La deuxième serait en rapport avec un écrivain américain
qu'on aurait présenté, en Europe, à un groupe de lecteurs en disant : «And
without further ado, Mr. so-and-so from the other side.» - Oubliez
le «further ado», c'est le «other side» qui m'est resté. «De
l'autre côté», c'est-à-dire, «D'un endroit qui se situe au-delà
[de l'océan]», mais qui implique qu'il pourrait également venir d'un pays où
la culture est différente et, en sous-entendu, inférieure.»
Un revendeur en train de devenir un détestable intello,
Jeff
P.-S. : Des imprévus dont parle
Simon Popp cette semaine ? - Il faut avoir quatre enfants, un jour de grésil
quand on ferme les garderies, les écoles et que les routes sont
impraticables...
***
91-2018-01-02
2018
Je n'ai jamais, mais JAMAIS, compris quoique ce soit à ce
calendrier qui fait que l'année débute quelque part dans la translation
autour du soleil un certain jour qu'on appelle le Jour de l'An. Paraît que ça
a quelque chose à voir avec un certain pape appelé Grégoire qui a décidé
que les calendriers d'alors étaient seize, dix-sept ou dix-huit jours en
avance ou en retard sur le VRAI calendrier et que toutes les nations devaient
se conformer à son édit c'est-à-dire à celui qu'un Dieu tout puissant lui
avait dicté dans un rêve mystique pour remettre de l'ordre dans le monde. -
Résultat : des milliers de gens forcés de déclarer faillite parce que les
dates de leurs paiements ou de leurs entrées n'étaient plus celles qu'ils
avaient prévues et puis... y'a pas eu l'armée russe qui, parce que n'ayant
pas adopté ce nouveau dictat du pape (car c'en était un), est arrivée en
retard à la bataille d'Austerlitz ?
Imaginez-vous demain qu'il faille tout recommencer, sous
l'avis du... tiens : Dalai Lama, de Trump, du sheik Mohammed-quelque-chose ou
de Bill Gates. - Et nous voilà pris pour célébrer à nouveau l'anniversaire
de quinze à vingt de nos amis ou que quinze à vingt autres n'en aient point,
l'année où ça arrivera.

15 octobre 1582
Naissance du calendrier grégorien
Et puis pourquoi le premier janvier, une semaine après
la naissance de Jésus-Christ qui, en plus, selon ce que l'on sait aujourd'hui,
serait né quatre ans avant lui-même ? Pourquoi pas rapporter le
tout à sa résurrection ? - C'est vrai que la fête de Pâques ne tombe
jamais à la même date...
À la Révolution, on a voulu tout changer : les jours fériés,
le nombre de jours par semaine, par mois, jusqu'au nom des mois, mais ça n'a
pas duré longtemps : du dix-sept brumaire, on est repassé au 33 décembre
moins deux jours - Je ne me souviens plus de ce qu'on faisait, dans ce
calendrier-là des années bissextiles...
Ma plus petite, J***, quel âge aura-t-elle cette année ?
- Ce ne serait pas sans importance, par hasard ?
M'enfin : ça nous donne une excuse pour oublier le jour de
son mariage, l'anniversaire de sa conjointe et la date exacte à laquelle il
faut chausser sa voiture de pneus d'hiver et polluer l'atmosphère
avec la destruction de ses d'ores et déjà désuets pneus quatre-saisons.
Jeff
(Écrit le surlendemain de Noël sur une
table où les factures avaient atteint une hauteur grégorienne.)
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