Vol. XXXIII,  n° 4 - v. 3.0 Le seul hebdomadaire de la région publié une fois par mois Le lundi 5 décembre 2022
 
Dernière édition


Humbug !

Décembre


Votre première visite sur le site de l'Université de Napierville ?

Lisez cette page : Un monde à découvrir

Ce numéro :

Contenu :

George Bernard Shaw, Sempé, Mikhail Timofeyevich Kalashnikov, Marceline Desbordes-Valmore, Zénon, Georges Brassens, Les frères Camana (Enrique & Guillermo De Fazio), Lewis Carroll, Francisco Canaro, George Sand, Sebastián Piana et... Humbug (notre photo :  Patrick Stewart).

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Chroniques  

Les chroniques précédentes de nos correspondants pourront être
à nouveau consultées quand elles auront été révisées et reclassées.

    Simon Popp  

Vraiment ?
(Cinquième volet sur la pensée)

À la question que je posais le mois dernier, à savoir s'il fallait absolument avoir une opinion sur tout, je n'ai reçu aucune réponse. Même pas une insulte. Il semblerait que si l'on veut vivre en société, il faut être au courant des mêmes choses et être en mesure d'en discuter. Même si son opinion, personne ne veut l'entendre.

Un fait que j'ai noté depuis cependant : c'est qu'au lieu d'écouter, ceux qui s'expriment le plus ouvertement attendent patiemment que leurs interlocuteurs aient fini de parler pour continuer à répéter ce qu'ils ont dit dans leur intervention précédente. - Dans mon temps, on appelait ça un dialogue de sourds.

À propos des femmes cependant, j'ai reçu quelques remarques désobligeantes :

  • que je les simplifiais trop

  • qu'ils n'étaient pas toutes semblables

  • qu'il y en avait de très intelligentes [dans le lot]

Tout à fait exact, mais j'aimerais préciser trois choses à propos desquelles aucune femme n'osera me contredire (car ce n'est pas leur genre) :

  • c'est qu'elles sont beaucoup plus intelligentes qu'elles veulent bien le faire paraître

  • c'est qu'elles font tout pour ne pas être comprises

  • et que les réduire à un seul type ou modèle est une erreur

J'en ajouterais volontiers une quatrième remarque :

  • qu'elles ne veulent pas qu'on les analyse ; qu'on les admire, oui ; qu'on leur dise qu'on les aime, oui ; qu'elles sont belles, oui, mais pas trop car elles sont trop conscientes de leurs défauts «physiques» (?), la preuve est qu'elles en parlent tout le temps(*).

    (*) De leur postérieur entre autres. Toujours trop gros. C'est qu'elle ne se voit jamais de dos. Ce que ça doit les embêter...

Anyway (tant qu'à ajouter de l'huile sur le feu) :

Rien de mieux pour attirer leur attention, j'ai pensé au départ, il y a des années, de ne pas les regarder.

Est-ce que ça a réussi ?

Ofcoursément non. Elles en savent plus que nous. Après tout, qui est-ce qui nous a mis au monde et nous a élevés ?

Grande discrétion de leur part : elles nous ne le rappelle jamais.

*

Est-ce que vous connaissez cette chansons de Brassens ?

Philistins, épiciers / Tandis que vous caressiez / Vos femmes
En songeant, aux petits / Que vos grossiers appétits / Engendrent

Vous pensiez, «Ils seront / Menton rasé, ventre rond / Notaires»
Mais pour bien vous punir / Un jour vous voyez venir /  Sur terre

Des enfants non voulus / Qui deviennent chevelus / Poètes...

*

En retard ?

Je viens de lire la chronique de notre cher chroniqueur et doyen (elle suit tout de suite aprèes). Il se dit deux semaines en retard ? Trois ?

Le chanceux !

Personnellement, j'en suis, dans mes projets, entre un an et un an et demi.

Je vais mourir, d'après mes calculs, de deux à trois ans trop tôt.

Simon

1...]

  Herméningilde Pérec


L'éternité, c'est court finalement

Peut-on vraiment parler de progrès quand, avec tous ces appareils qui sont là pour nous sauver du temps, nous sommes continuellement de plus en plus en retard ?

Le revendeur nous l'avait pourtant prédit : avec un nouveau disque ultra-ultra performant, une ligne optique, un logiciel révolutionnaire basé sur je-ne-sais-quel algorithme, nos communications allaient être instantanées. Sauf qu'il devait être là en août, puis en septembre et, à cause de certains délais d'approvisionnement, il nous avisa que tout serait prêt fin octobre. Or c'est au cours du mois dernier qu'il s'est finalement pointé, surpris d'apprendre qu'il lui allait faire face à plus d'un million et demi de fichiers (plus la correspondance entreposée séparément). - À l'UdeNap, on n'efface jamais rien.

L'installation a pris plus d'une semaine et le temps d'apprendre comment cela allait fonctionner, nous nous sommes retrouvés avec presque douze jours de retard. Et il nous a fallu des heures pour rejoindre Copernique retenu à Paris à cause de l'annulation d'un vol vers Londres d'où il devait nous revenir la veille de  l'avant-veille avec, nous avait-il prévenu de Lille, une chronique qu'il n'arrivait plus à transférer sur son téléphone «intelligent».

Et, dans quoi, deux semaines ? Nous en serons au 25 décembre, date de l'anniversaire du Professeur.

Nos souhaits habituels ou, comme j'ai entendu hier, «compliments de la saison» !

Ô tempora, ô mores !

Nous nous reprenderons en janvier. 

H. Pérec

  Jeff Bollinger

Snatistiques...

Y'a de ces jours où je me demande si, en vieillissant, je ne deviendrai pas tout aussi grincheux et impatient que notre Simon Popp qui - je tiens à le crier haut et fort - n'est ni l'un, ni l'autre avec cette nuance qu'il éprouve, certains jours, des difficultés à ne pas se lever et s'en aller quand, dans une discussion, il s'aperçoit que la majorité de ses interlocuteurs - parfois il ne s'agit que l'un d'entre eux, mais généralement de celui qui parle le plus fort - ne connaît ou ne connaissent absolument rien de ce dont il(s) parle(nt).

«Ce n'est pas que j'ai peur d'être impoli, dit-il. C'est qu'on devient lâche avec l'âge...»

Je ne suis ni spécialiste, ni même un vague connaisseur dans la matière, mais je me suis quand même renseigné, j'ai lu et relu sur... et même suivi des cours en ce qui concerne les snatistiques et quand j'entends autour de moi des gens en parler, je me demande souvent si je ne suis pas de ceux qui en ont trop appris ou... pas assez.

J'en ai consulté plusieurs il n'y a pas si longtemps. - Vous savez ces chiffres et pourcentages qui nous indiquent comment conduire nos vies. - Et voici les conclusions sur lesquelles je me suis penché : 

L'âge moyen où l'on termine ses études  et qu'on débute dans la vie est de 20 ans, un chiffre qui tient compte des jobs tempraires. L'âge de la retraite, elle. se situerait aux environs de 65 ans. Or, à 65 ans, ce n'est plus à 78 ans qu'il faut s'attendre à quitter cette planète (âge moyen des décès aujourd'hui), mais à 85. Et si l'on se rend à ce 85, il faut ajouter 6 ans de plus.... 2 quand on en arrive à 91 et ainsi de suite...

Achille et la tortue : un véritable paradoxe à la Zénon (d'Élée).

Mettons 90 ans.

Il en découle qu'en moyenne, en 45 ans (de 20 à 65 ans), il faudrait mettre de côté suffisamment d'argent pour en avoir devant soi (un autre paradoxe ou du moins une autre contradiction) pour vivre un autre 25 ans ?

Dire qu'il n'y a pas si longtemps on parlait - vous vous en souvenez ? moi si ! - de Liberté 55.

C'était du temps où Bruxelles bruxellait, comme disait Brel.

Et il paraît que l'âge moyen de la population augmente...

«Y'a kek'chose qui cloche là dedans. J'y retourne immédiatement.»
(La java des bombes atomiques - Boris Vian)

Jeff  

   Fawzi Malhasti


Morceau choisi

Les séparés

N'écris pas! Je suis triste et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés, sans toi, c'est l'amour sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre
Et frapper à mon cœur, c'est frapper au tombeau.
                            N'écris pas !

N'écris pas! N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu, qu'à toi si je t'aimais.
Au fond de ton silence, écouter que tu m'aimes
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
                            N'écris pas !

N'écris pas! Je te crains, j'ai peur de ma mémoire.
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
                            N'écris pas !

N'écris pas ces deux mots que je n'ose plus lire.
Il semble que ta voix les répand sur mon cœur
Que je les vois briller à travers ton sourire.
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon cœur.
N'écris pas! N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
                            N'écris pas !


Marceline Desbordes-Valmore
(1785-1859)

Fawzi

   Paul Dubé


Milonga v. tango

Qu'est-ce qu'une milonga ? Brièvement, la milonga est une danse populaire de l'Argentine, proche du tango, mais de rythme plus rapide. C'est un genre musical rural né dans la pampa et qui s'est répandu en Uruguay et dans l’État de Rio Grande do Sul au Brésil et typiquement issu de la culture gaucho. Elle existe sous deux formes, la milonga pampas, appartenant à la musique dite Surera, et qui est la forme originale, et la milonga ciudadana (milonga urbaine), créée plus tardivement, en 1931, par Sebastián Piana avec Milonga sentimental.

Parmi les musiciens qui ont composé des milangas, il y a eu, forcément, Francisco Canaro (né en 1888 à San José de Mayo, Uruguay et décédé en 1964 à Buenos Aires) qui fut surtout connu en tant que chef d'orchestre et violoniste.


Francisco Canaro

Voici une de ses milongas :

Reliquias Porteñas

Et puis voici la même dansée par Enrique & Guillermo De Fazio, mieux connus sous le nom de Los Hermanos (les frères) Camana  :

(Attention : il se peut que votre fureteur ne supporte pas de genre de fichiers.)

Eh oui : au tout début le tango ET les milongas se dansaient uniquement entre hommes...

Au plaisir ! 

paul

L'extrait du mois



Barricades rue Saint-Maur, avant l'attaque des troupes 
du général Lamoricière, dimanche 25 juin 1848 à 7 h du matin. 
Technique et autres indications : daguerréotype 11,2 x 14,5 cm 
Lieu de conservation : musée d'Orsay (Paris)

Référence de l'image : 02CE10881/PHO2002-41 --- 02CE10879/PHO 2002-42

«C'est à la suite des néfastes journées de juin 1848, que troublé et navré, jusqu'au fond de l'âme, par les orages extérieurs, je m'efforçai de retrouver dans la solitude, sinon le calme, au moins la foi. Si je faisais profession d'être philosophe, je pourrais croire ou prétendre que la foi aux idées entraîne le calme de l'esprit en présence des faits désastreux de l'histoire contemporaine: mais il n'en est point ainsi pour moi, et j'avoue humblement que la certitude d'un avenir providentiel ne saurait fermer l'accès, dans une âme d'artiste, à la douleur de traverser un présent obscurci et déchiré par la guerre civile. 

«Pour les hommes d'action qui s'occupent personnellement du fait politique, il y a, dans tout parti, dans toute situation, une fièvre d'espoir ou d'angoisse, une colère ou une joie, l'enivrement du triomphe ou l'indignation de la défaite. Mais pour le pauvre poëte, comme pour la femme oisive, qui contemplent les événements sans y trouver un intérêt direct et personnel, quel que soit le résultat de la lutte, il y a l'horreur profonde du sang versé de part et d'autre, et une sorte de désespoir à la vue de cette haine, de ces injures, de ces menaces, de ces calomnies qui montent vers le ciel comme un impur holocauste, à la suite des convulsions sociales

«Dans ces moments-là, un génie orageux et puissant comme celui du Dante, écrit avec ses larmes, avec sa bile, avec ses nerfs, un poëme terrible, un drame tout plein de tortures et de gémissements. Il faut être trempé comme cette âme de fer et de feu, pour arrêter son imagination sur les horreurs d'un enfer symbolique, quand on a sous les yeux le douloureux purgatoire de la désolation sur la terre. De nos jours, plus faible et plus sensible, l'artiste, qui n'est que le reflet et l'écho d'une génération assez semblable à lui, éprouve le besoin impérieux de détourner la vue et de distraire l'imagination, en se reportant vers un idéal de calme, d'innocence et de rêverie. C'est son infirmité qui le fait agir ainsi, mais il n'en doit point rougir, car c'est aussi son devoir. Dans les temps où le mal vient de ce que les hommes se méconnaissent et se détestent, la mission de l'artiste est de célébrer la douceur, la confiance, l'amitié, et de rappeler ainsi aux hommes endurcis ou découragés, que les mœurs pures, les sentiments tendres et l'équité primitive, sont ou peuvent être encore de ce monde. Les allusions directes aux malheurs présents, l'appel aux passions qui fermentent, ce n'est point là le chemin du salut; mieux vaut une douce chanson, un son de pipeau rustique, un conte pour endormir les petits enfants sans frayeur et sans souffrance, que le spectacle des maux réels renforcés et rembrunis encore par les couleurs de la fiction. 

«Prêcher l'union quand on s'égorge, c'est crier dans le désert. Il est des temps où les âmes sont si agitées qu'elles sont sourdes à toute exhortation directe. Depuis ces journées de juin dont les événements actuels sont l'inévitable conséquence, l'auteur du conte qu'on va lire s'est imposé la tâche d'être aimable, dût-il en mourir de chagrin. Il a laissé railler ses bergeries, comme il avait laissé railler tout le reste, sans s'inquiéter des arrêts de certaine critique. Il sait qu'il a fait plaisir à ceux qui aiment cette note-là, et que faire plaisir à ceux qui souffrent du même mal que lui, à savoir l'horreur de la haine et des vengeances, c'est leur faire tout le bien qu'ils peuvent accepter: bien fugitif, soulagement passager, il est vrai, mais plus réel qu'une déclamation passionnée, et plus saisissant qu'une démonstration classique.»

George Sand
Nohant, 21 décembre 1851.
(Préface à La petite Fadette)

*

Pour plus de renseignements sur les journées de juin 1848 consulter la page suivante :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Journées_de Juin

George Sand par Nadar - 1848

Lectures


Les textes qui suivent - et les précédents - ne doivent pas être considérés comme de véritables critiques au sens de «jugements basés sur les mérites, défauts, qualités et imperfections» des livres, revues ou adaptations cinématographiques qui y sont mentionnés. Ils se veulent surtout être de commentaires, souvent sans rapport direct avec les oeuvres au sujet desquelles les chroniqueurs qui les signent désirent donner leurs opinions, opinions que n'endosse pas nécessairement la direction du Castor™ ni celle de l'Université de Napierville.


Que de livres, que de livres !

Nous en sommes tous à nous demander non pas quoi lire, mais où entasser ces livres qu'on nous offre, qu'on se procure, par instinct plus souvent qu'autrement, qu'on s'échange entre nous, qu'on attend et qui nous parviendront d'un peu partout (car aucune librairie aujourd'hui peut se flatter d'avoir tout ne serait-ce que les gros vendeurs), y compris ceux qu'on découvre derrière d'autres dans nos propres bibliothèques, à la recherche celui qu'on avait entre les mains la semaine précédente et qu'on voulait terminer.

Simon et Paul sont, parmi nous, ceux qui ont eu la bonne idée de se procurer une tablette électronique où, pour littéralement quelque sous, l'on peut se procurer et y entasser tout Hugo, tout Zola, tout Balzac... y compris tout Proust, tout Joyce, tout Maupassant, tous les anciens Grecs et Latins et même tous les Russes du XIXe. (Avons-nous oublier de mentionner les essayistes anglais et français du même siècle ?) - «Bonne idée», nous ont-ils dit au départ, mais voilà que, depuis quelque temps, se retrouver dans une masse de milliers de volumes leur impose des difficultés comparables à celle de retrouver dans leurs bibliothèques un livre qu'ils croient être d'une certaine forme et d'une certaine couleur, surtout quand ils sont, leurs livres, classés par éditeurs...

À betôt.

Nous sommes débordés. Le transfert de plus d'un million de fichiers informatiques (nous n'effaçons rien ici !) nous a coûté toute une semaine... - Et Copernique, notre expert, qui était absent...

La direction

Il y a dix ans dans le Castor


La jeunesse

J'ai rencontré à nouveau, la semaine dernière, cette Geneviève D. dont je vous ai parlé l'autre jour. Vous devez vous en souvenir car je vous ai dit, à son propos, que je la trouvais posée, fort jolie, polie et même charmante, compliments que, pour ne pas m'attirer des ennuis, je dis rarement... quoique, à mon âge, cela porte peu à conséquences. - Elle m''a demandé ce que je pensais des jeunes d'aujourd'hui. J'imagine qu'elle voulait parler de sa génération, ou de celle qui est sur le point de la suivre et peut-être aussi de celle qui l'a précédée car, entre elle, qui a trente-et-un an et moi, on ne parle plus que d'une seule génération.

Je vais vous le dire tout de suite : je n'en pense rien. Pas que je la trouve inintéressante, mais n'ayant pas eu de contacts suivies avec elle, je ne me suis jamais interrogé sur ce qu'elle pouvait être ou ce qu'elle allait devenir. - Oui, je sais, c'est quelque peu égocentrique de ma part ; en revanche je tiens à préciser que je n'ai pas trop de contacts, non plus, avec ma génération, ni celle qui m'a précédé. Avec celle qui m'a suivi, oui. D'ailleurs tous mes collaborateurs et ami(e)s, à peu d'exceptions près ont quelque chose comme vingt ans de moins que moi. Je trouve, surtout aujourd'hui, à l'âge avancé où j'en suis, tous mes proches [de mon âge] d'un prodigieux ennui. Je me trompe sans doute, mais invariablement, les sujets qu'ils abordent la plupart du temps me puent au nez et dès que j'en entends parler, je recule ("I recoil", comme dirait Copernique) et j'en viens très vite à la conclusion que ce sont les seuls qui les intéressent : la politique, les taxes et la retraite (sans parler de leurs inombrables bobos). - En fait, ce qui m'ennuie le plus chez ces "gens-là" (cf. : Brel), c'est leur manque absolu de projets. Ne parlent que du passé, des expériences qu'ils ont eues, des bons coups qu'ils ont faits, des célébrités qu'ils ont connues... N'ont visiblement pas entendu Ferré : "Monsieur mon passé / Voulez-vous passer ? / J´ai comme une envie / D´oublier ma vie..."

Quant à ceux qui m'ont précédé, y'a comme une lenteur qui m'exaspère, mais passons et revenons à la "jeunesse", celle qui, aujourd'hui a entre vingt et trente (?) ans..

Je la plains. Pour deux choses : elle n'a pas connu de guide et on l'a foutue dans un bordel d'inventions et de progrès que, à leur âge, j'aurais eu beaucoup de difficultés à suivre. - J'en parlais avec mon père indirectement, il y a plusieurs années, en discutant de notre système d'éducation (celui du Québec). Ce qui m'avait étonné, c'est que j'étais passé par le même que le sien soit celui des années vingt où tout était centré autour de la religion, de la famille et de la patrie, comme si les sciences, le commerce étaient sans importance. Faut dire qu'à cette époque, 90% de la population était, soit composée d'agriculteurs, soit d'ouvriers. Ce n'est qu'à partir des années soixante que tout s'est mis à changer.

Je pensais à ma grand-mère l'autre jour, ma grand-mère décédée à 94 ans, qui a connu l'avènement des autos, des avions, de la radio, du téléphone, du cinéma, du cinéma parlant jusqu'à la télévision, les calculatrices mécaniques (puis électriques) et... je rois même, les ordinateurs. Seulement, elle a connu tout ça un à un, pas dans un bloc comme les jeunes d'aujourd'hui qui doivent composer avec les téléphones "intelligents", 106 chaînes de télévision, des appareils photos numériques, l'internet, les textos et Dieu sait quoi d'autres avant même d'avoir atteint leur dixième année. Que voulez-vous qu'ils fassent, les pauvres, avec des manuels d'instruction de 175 pages pour un appareil qui tient dans le creux de la main? Et puis il faut également qu'ils se familiarisent avec les systèmes bancaires (au pluriel), des lois de plus en plus complexes, des emplois plus ou moins précaires, la politique... sans compter, s'ils veulent faire partie de la société, il leur faudra quelques notions à propos des arts et... des vins, de l'alcool, de la drogue, de la bouffe, du fast-food...

«And now, said the Walrus, the time has come to talk about many things : shoes, and ships, cabbages, sealing wax and kings, and wether pigs have wings...

«C’est le moment, dit le morse, où il nous faut parler de certaines choses : de souliers, de navires, de choux, de cires à cacheter, de rois, et si les porcs ont des ailes....»

(De l'autre côté du miroir - Lewis Carroll)


Lewis Carroll (Charles Dodgson)

Nonobstant tout cela, s'il y a une caractéristique que j'ai notée chez les jeunes, ce sont certaines déficiences dans leur éducation : déficiences que j'attribue à la quantité d'informations auxquelles ils sont exposés. Chez les uns, ce sont les bonnes manières, chez d'autres le comportement au travail (habillement, ponctualité, etc.), chez d'autres, encore, la moindre notion de ce qu'est la culture (sans parler de ce qu'est la sexualité, les rapports amoureux, etc.)

Y'a qu'à observer la façon avec laquelle ils flirtent entre eux.

Et puis, y'a cette attitude, largement auto-défensive, de ne pas admettre la possibilité de ces "déficiences" (lacunes, absences, imperfections ?) .

Un conseil ? - Oui. - L'astronomie devrait faire l'objet de cours obligatoires dans tous les pays du monde - et au primaire ! - Le fait de savoir l'importance de notre petite planète dans l'univers pourrait peut-être aider les jeunes à comprendre qu'ils ne sont pas le centre du monde.

Simon

P.-S. (dix ans plus tard) :

Une  chose qui me frappe aujourd'hui, c'est l'absence d'individualité chez ceux qui suivent ceux qui m'ont suivi (et ajouter, au besoin, une génération de plus). Oh... ils ont en tous une, mais elle est une individualité de groupe. Parlent tous de la même manière, portent tous les mêmes vêtements, se comportent tous de la même façon à bord des rames de métro, au restaurant, dans la rue... - Sauf certaines exceptions : j'en vois qui sont de plus en plus fragiles, sur le bord de pleurer à la moindre contradiction, mais qui font semblant. Ceux-là, je les plains. Je les plains tous en fait et je  m'inquiète beaucoup pour leur avenir, quels que soient les cours de natation, de danse, de guitare, de foot ou de bonne manières qu'ils auront suivis.

Comme disait je ne me souviens plus de qui l'autre jour :

«Kids ? Leave them alone, for f... sake !»

Cessez de les éduquer ! Ils apprendront bien plus laissés à eux-mêmes qu'à se faire enseigner la beauté des dactyles et des spondées.

*

Faut dire que fréquentant, pour déjeuner, de multiples bars, je ne me tiens pas dans les meilleurs endroits.

Le courrier


Mme Jeanne Ladéroute - Wool, Vic, Australie

  Non, Madame : le café instantané a été inventé que pour permettre, le matin, d'ouvrir suffisamment les yeux afin de préparer du vrai café.

M. Délit Parent - Ajax, ON, Canada

  - On dit également : "Dumb as two short planks."

Mme Christelle Rivière - Mons, Belgique

  L'utilisation d'une AK-47 (Avtomat Kalashnikova, du nom de son inventeur, Mikhail Timofeyevich Kalashnikov [le mot Avtomat signifiant Automatique]) pourrait, dans une garderie, provoquer une certaine confusion. - À déconseiller. - Vous en remettre aux conseils de votre confesseur.

Mme Virgine Garreau - Québec, QC, Canada

  Dix-huit mètres vingt-six de rayon (à condition que tous les albums soient de volume simple), mais pas entreposés sur une unique tablette à cause du poids).

M. Laurence Boismortier - Paris 9e, France

  - Toute vodka filtrée plus de quatre fois aura toujours un arrière-goût de charbon ou de charcoal. - (Information soumise par notre chroniqueur Simon Popp.) 

Mme Yseult de la Patrie - Rennes, France

  Le mot barbecue (adopté par l'Académie Française en 1956) provient de l'anglais barbecue , lui-même, de l'espagnol barbacoa («gril de plein air») qui aurait pour origine syrienne l'expression taïno barbakoa («support en bois») que des Croisés Italiens auraient ramené de Jérusalem.

Dédicace


Cette édition du Castor est dédiée à :

  
George Bernard Shaw
(1856-1950)

Supplément


Un Floridien aurait annoncé...

Voilà ce qu'on pouvait lire à la une du New York Post le 16 novembre dernier avec renvoi à la page 26 :

«À 720 jours des prochaines élections, un Floridien retraité s'est dit candidat à la présidence américaine.

«À la surprise générale, ce que tous les analystes de la politique n'ont pas pu prévoir l'insatiable golfeur Donald J. Trump a en effet annoncé sa candidature au plus haut poste de la nation de sa villa et bibliothèque de documents classifiés de Mar-a-Largo près de Fort Lauderdale.

«Renommé pour ses lobbies en or plaqué et pour congédier des employés lors d'émissions de télévision dite "de réalité", Monsieur Trump aura, si élu en 2024, 78 ans, ce qui en fera, avec Joe Biden, le plus âgé de tous les présidents américains.

«Son taux de cholestérol est inconnu, mais on sait que son plat favori demeure un steak arrosé de ketchup.

«Parmi ses qualificatifs pour devenir président, il se dit être un génie stable et avoir déjà été le 45e président américain.»

À la une :

De la comptine anglaise Humpty Dumpty :

Humpty Dumpty sat on the wall
Humpty Dumpty had a great fall
All the king's horses and all the king's men
Couldn't put Humpty together again
.

Pages recommandées


Toulouse-Lautrec : L'oeuvre lithographique complète  
370 photos   

Schubert
un essai de Paul Dubé
94 extraits sonores, 45 photos, 5 vidéos, 7 annexes, de nombreux liens...

Éphémérides
Là où s'accumulent les inclassables

Best Sellers et Prix littéraires
Une causerie autour
de la lecture

René Char
Un essai à la Simon Popp

Le mot de la fin


Sempé (qui d'autres ?)

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33 rue du Marché, 
Salaberry-de-Valleyfield, Québec

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4115-A rue St-Denis
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Notes et autres avis :


Fondé en 1900 par le Grand Marshall, le CASTOR DE NAPIERVILLE fut, à l'origine, un hebdomadaire et vespéral organe créé pour la défense des intérêts de l'Université de Napierville et de son quartier. - Il est , depuis le 30 septembre 2002, publié sous le présent électronique format afin de tenir la fine et intelligente masse de ses internautes lecteurs au courant des dernières nouvelles concernant cette communauté d'esprit et de fait qu'est devenu au fil des années le site de l'UdeNap, le seul, unique et officiel site de l'Université de Napierville.

De cet hebdomadaire publié sur les électroniques presses de la Vatfair-Fair Broadcasting Corporation grâce à une subvention du Ministère des Arts et de la Culture du Caraguay, il est tiré, le premier lundi de chaque mois, sept exemplaires numérotés de I à VII, sur papier alfa cellunaf et sur offset ivoire des papeteries de la Gazette de Saint-Romuald-d'Etchemin et trois exemplaires, numéroté de 1 à 3, sur offset de luxe des papeteries Bontemps constituant l'édition originale, plus trois exemplaires de luxe (quadrichromes) réservés au Professeur Marshall, à Madame France DesRoches et à Madame Jean-Claude Briallis, les deux du Mensuel Varois Illustré.

Nous rappelons à notre aimable clientèle que :

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