Vol. XXXII,  n° 9-  v. 1.0 Le seul hebdomadaire de la région publié une fois par mois Le lundi 2 mai 2022
 
Deuxième dition

Il y a 100 ans, en mai 1922 :

 

(https://www.youtube.com/watch?v=gefsodPvG04)


Votre première visite sur le site de l'Université de Napierville ?

Lisez cette page : Un monde à découvrir

Ce numéro :

George Orwell, André Gide, des poètes trop nombreux pour être nommés individuellement, Jean d'Ormesson, Paolo Noël, Hitler, Staline et Mao, Marie-Claire Blais, Johannes Brahms, le quatuor Ébène, divers membres du Curtis Institute, Roland Arday, Eric von Stroheim, les frères A. et C. Skonmadit, Jean Charest, Guy Lafleur, Salvador Allende, Clair Patterson, Lewis Carroll, Nikolay Lugansky, Vadim Repin, Nikita Boriso-Glebsky, Andrey Gridchuk et Pablo Ferrández, le quatuor Laval et Mario Duchemin, Beethoven, Dudley Moore et F. J. Ricketts, Jean-Charles Harvey, les frères Goncourt, Isaac Azimov, Charles Dewitt et plusieurs autres de même que certaines remarques à propos de la ville de Saratoga Springs située dans l'état de New York aux USA. (43.0831° N, 73.7846° O. [*]

[*] Comparativement à Napierville, QC (45.1865° N, 73.4051° O.)

 

Pour l'édition courante du Castor, cliquez ICI.

Éditorial  

Nouvelles

Si nous sommes au courant de ce qui se passe en Ukraine en ce moment ? Oui.

Si nous savons qui a été élu au deuxième tour président de la France ? Oui

Si nous savons ce que le Parti Républicain trame en ce moment aux USA ? Oui.

Que Charest tente un retour à la politique, mais au Fédéral ? Oui.

Que Paolo Noël et Guy Lafleur sont décédés ? Oui et même doublement oui.

Et que le Canadien a terminé sa saison au dernier rang ? Oui.

Nous avons même appris que la construction d’un nouveau complexe récréotouristique au pied de la montagne Noire, sur les rives du lac Archambault, créait des remous à Saint-Donat dans Lanaudière et même, quelques minutes avant la publication de notre organe, qu'un policier aurait supprimé des courriels «pertinents» dans l'affaire Jonathan Bettez contre la SQ (quoique nous ignorons complètement ce à quoi cette nouvelle fait référence).

Qu'ajouter de plus ?

Que nous sommes attristés, ravis, désespérés, incrédules, pensifs, non surpris, préoccupés, dans un état dubitatif indescriptible et que ne savons pas quoi dire ?

Voilà c'est fait.

Dire que les universités, lors de leur fondation, avait pour but de trouver de nouvelles façons de voir les choses...

La direction

Chroniques  

Les chroniques précédentes de nos correspondants pourront être
à nouveau consultées quand elles auront été révisées et reclassées.

  Herméningilde Pérec


Le bon vieux temps

J'ai pensé, pour débuter ce mois de mai, suite à l'indicible température à laquelle nous avons été assujettis le mois dernier d'offrir à nos lecteurs la photo idyllique qui suit :

Il s'agit d'un cliché colorisé de la rue principale de Saratoga Springs, une des villes de l'état de New York, aux USA, à deux heures au sud de Napierville, vers 1912 ou 1913, probablement, en regardant de près, pris au mois d'avril ou début mai.

Saratoga Springs !

Le nombre de fois où le Professeur et celui qui a l'honneur de rédiger ces quelques lignes s'y sont arrêtés est incalculable. De retour de New York, nous n'étions ni l'un, ni l'autre, rarement enclins à poursuive notre route au moment où la clairceur faisait place à la noirté ayant, pour ce faire, à traverser les Adirondacs jusqu'à la ville de Plattsburgh (44.6995° N, 73.4529° O).

Vous savez que Saratoga Springs est un centre équestre mondialement connu ? Que c'est également un centre de ballet renommé ? Que ses hôtels et auberges sont très appréciés ? Qu'on y retrouve un théâtre digne de ceux du Broadway ?

S'agit de s'y arrêter une fois pour en développer l'habitude.

La photo ? Si vous oubliez les costumes, les caractéristiques de l'époque, elle aurait pu être prise hier.

H. Pérec

P.-S. : Et si vous aimez les croustilles, c'est là qu'on les a créées.

   Copernique Marshall 


Ten Best of ...

Neuf ans déjà se sont écoulés depuis que j'ai rédigé, à la demande de la direction du Castor™, quelques pages hors-série sur ce que considérais être mes Ten Best ("dix meilleurs ") dans différents domaines : musique, films, livres, tableaux, pièces de théâtre...). Et voilà, considérant qu'on est à revamper le site de l'UdeNap, qu'on me demande non seulement de les réviser, mais de les traduire (car à l'époque, je me considérais bilingue...)

C'est une chose en marche, du moins en ce qui concerne mes commentaires d'alors sur la musique dite "classique". Je dis "dite" parce que comme on ne s'entend généralement pas sur ce que "classique" veut dire - surtout en musique -, j'ai repris la définition que je lui avais donnée dans le temps. Quant à son contenu, j'ai été surpris de ne pas avoir changé trop d'idée.

Je m'attaque aujourd'hui au jazz et aux bouquins.

À lire le mois prochain.

Car, au cas ou vous ne le sauriez pas, la fin de l'année scolaire approche...

Copernique

    Simon Popp  

Futur

Les frères A. et C. Skonmadit, dont je lisais des extraits de leur Journal avant-hier, m'ont rappelé que ce qui était difficile lorsqu'on voulait faire des prédictions, c'était leur côté imprévisible car, même le passé n'est pas garant de l'avenir comme ne faisait que me répéter - il y a longtemps - un des mes associés (à qui il n'est jamais venu à l'esprit que j'allais un jour le quitter pour ouvrir mon propre cabinet de consultation.)

Sans remonter jusqu'au déluge, ce que je peux affirmer, c'est qu'à vingt ans jamais l'idée que j'allais vivre jusqu'à l'âge que j'ai en ce moment - et qui ne cesse de se prolonger quotidiennement - n'a effleuré mon esprit. Encore moins que j'allais un jour passer des heures devant un ordinateur susceptible de me donner, à quelques touches-près, accès à autant de livres, de films, de documentaires, de reportages, d'interviews, de musique, de connaissances et que tout cela pourrait tenir - enfin : ce que je pourrais raisonnablement lire, visionner, écouter ou consulter au cours de ma vie - dans de petites boites mesurant 5 x 13 x 17 cm. contenant chacune 8, 12 et même 16 téraoctets de données -  de quoi remplir un attaché-case - où tout ce que j'ai accumulé au cours des vingt dernières années n'atteint même par la moitié de la capacité du moins volumineux d'entre eux, les autres servant essentiellement de copies de sauvegarde. Faut dire que si je lui ajoutais tout ce à quoi il m'arrive de penser dans ces moments où mon imagination est débridée, ce serait une autre histoire, mais il me faudrait quelques vies supplémentaires pour en arriver à lire, écouter ou regarder tout ce que j'y accumulerais. Et puis, en cours de route, il me faudrait oublier beaucoup de choses car même si je manifeste souvent tous les signes d'une tête enflée, je sais que le nombre de neurones dans mon cerveau est physiquement limité.

(Pas trop compliqué ce que je viens de dire là ? - Je demande parce que je n'ai pas encore compris exactement la raison pour laquelle j'ai gagné un premier prix de composition française à 13 ou 14 ans. - Faut dire que je n'ai fait qu'imiter le style de ceux qui faisait partie du jury.)

M'enfin. - Chose certaine : je ne pourrais jamais, même en vivant deux fois le nombre d'années que la Providence m'a imparties jusqu'à présent, connaître les découvertes scientifiques que l'on fera d'ici les prochains cinquante, soixante, cent ans, ni n'aurai jamais le plaisir de lire l'écrivain de ce siècle que je soupçonne demeurer en ce moment dans une mansarde à Paris, un demi-sous-sol à Montréal-Nord ou dans un de ces taudis, sans eau et sans électricité, quelque part dans le tiers-monde.

Ma grand-mère semble avoir été plus chanceuse. Elle a connu successivement le télégraphe, le téléphone, la radio, la télévision et a pu voir des hommes marcher sur la lune, sans compter qu'elle est montée à bord des gros chars, des p'tits chars, de divers modèles "T", d'une Mercury 1963 (celle avec un moteur V-8) et d'aéroplanes, y compris un Super-Constellation et un Boeing 747. - Autant ne pas essayer de s'imaginer ce qu'elle a dû penser au cours de sa longue vie.

(Quoique dans son cas, elle n'a pas dû penser grand chose : elle faisait partie de ces gens qui ne pensent jamais.)

Depuis quelque temps, cependant, ce n'est pas précisément ce qui occupe mon esprit. J'ai trop lu de livres d'histoire - ou on m'en a trop fait lire - pour être inconscient du fait que plus ça change... Sauf que toute ma vie, on a essayé de mettre en garde contre - lire : de me faire peur avec - d'imminentes catastrophes :

À trois ans déjà, on me disait de me méfier des nazis, puis ce fut des juifs, des immigrants (qui allaient nous voler nos "jobs"), des protestants (et par là des anglophones), des séparatistes, des noirs, des asiatiques, des russes et des musulmans... 

J'étais à Miami lors de la crise des missiles américano-russe ; à Londres durant la semaine des attaques les plus violentes de l'IRA ; à Paris le jour où Allende se fit suicider ; à Paris, également, le lendemain de l'attentat de la rue de Rennes ; à deux rues lors d'une explosion d'une des bombes du FLQ, rue de Bleury à Montréal... ; mais je n'étais pas à New York, ni à Washington les jours du 11 septembre ou du 6 janvier. Et voilà que la Russie vient d'envahir l'Ukraine.

Qu'à cela ne tienne : je n'aurai, pour vous mpressionner, qu'à vous mentionner les deux jours que j'ai dû passer à Sept-Iles lors d'une tempête  de verglas... au mois de juin ; ou la fois où l'avion dans lequel je voyageais s'est écrasé (ou presque) entre Gagnonville et Baie Comeau ; la nuit également où je suis tombé en panne d'essence, rue Notre-Dame, dans l'est... en face d'une station de service ouverte ; ou encore... - comment l'oublier -  le jour où j'ai perdu ma virginité.

Étonnant ce dont on se souvient ; mais plus étonnant encore : ce qu'on oublie. Et étonantnissime, ce dont les autres se souviennent et qu'ils nous rappellent.

Je l'ai su très jeune et je n'ai jamais changé d'idée : chaque personne est bien seul.

Je le constate continuellement en écoutant ce qu'on dit dans les bars et ce que je peux entendre à la télé de la bouche d'animateurs qui pensent s'adresser à toute une population.

Simon

 

   Jeff Bollinger


Le droit à la vérité

Ayant dépassé depuis quelques années déjà la moitié de ce que les statistiques m'ordonnent de considérer le nombre d'années que j'aurai à passer sur cette planète - beaucoup plus quand je soustrais de ce nombre mes années d'apprentissage -, je commence à croire qu'aussi intelligents que nous pensons être, nous qui en sommes au XXIe siècle, n'atteignerons pas avant encore plusieurs années la sagesse de nos prédécesseurs, y compris du siècle dernier.

Vous avez déjà entendu parler de Clair Patterson ? C'est un bonhomme, un chimiste  né il y aura cent ans, le mois prochain. À lui seul, il est le responsable non pas d'entre 10 et 20 millions des morts qu'on attribue à Hitler (si l'on ne compte pas ceux de la deuxième guerre mondiale) ou d'environ 25 à 30 millions de Staline, ni de sans doute 40 à 45 millions attribuables à Mao, mais de plus de 150 millions d'être humains. C'est lui qui, pour empêcher les moteurs à essence de "cogner" a suggéré d'ajouter du plomb - un des éléments les plus toxiques pour la santé de ses contemporains - à l'essence en 1921.

En 1991, 70 ans plus tard, de nombreuses études finirent par démontrer que la présence du plomb dans l'ossature humaine était de 10000 fois supérieur (sic) à celle observée depuis deux millénaires, notamment dans les momies égyptiennes et même des restes humains de l'époque romaine, du moyen-âge, etc. Le tout confirmé par des recherches météorologiques effectuées en Antarctique et au Groenland.

Tout à fait par hasard, les courbes de l'augmentation des crimes à travers le monde et la diminution des quotients intellectuels durant la même période ses sont avérées être presque identiques...

En bref, on parle 100,000,000 de décès directement ou indirectement causés par l'accroissement du plomb dans l'atmosphère due à sa découverte. Le premier pays à en interdire l'usage ? Le Japon, en 1986. Le dernier ? L'Algérie, en 2021.

À ce Clair Patterson, on doit également l'invention du fréon responsable de la dégradation de l'ozone, cause première du cancer de la peau et de l'augmentation des cataractes...

Pour de plus amples informations :

https://www.youtube.com/watch?v=IV3dnLzthDA

Jeff

   Fawzi Malhasti


Le morse et le charpentier
(The Walrus and the Carpenter)   

Version originale anglaise


The sun was shining on the sea,
Shining with all his might:
He did his very best to make
The billows smooth and bright —
And this was odd, because it was
The middle of the night.

The moon was shining sulkily,
Because she thought the sun
Had got no business to be there
After the day was done —
"It's very rude of him," she said,
"To come and spoil the fun."

The sea was wet as wet could be,
The sands were dry as dry.
You could not see a cloud, because
No cloud was in the sky:
No birds were flying overhead —
There were no birds to fly.

The Walrus and the Carpenter
Were walking close at hand ;
They wept like anything to see
Such quantities of sand :
"If this were only cleared away,"
They said, "it would be grand!"

"If seven maids with seven mops
Swept it for half a year,
Do you suppose," the Walrus said,
That they could get it clear ?
- I doubt it," said the Carpenter,
And shed a bitter tear.


"O Oysters, come and walk with us !"
The Walrus did beseech.
"A pleasant walk, a pleasant talk,
Along the briny beach :
We cannot do with more than four,
To give a hand to each.
"

The eldest Oyster looked at him,
But never a word he said :
The eldest Oyster winked his eye,
And shook his heavy head -
Meaning to say he did not choose
To leave the oyster-bed.

But four young Oysters hurried up,
All eager for the treat :
Their coats were brushed, their faces washed,
Their shoes were clean and neat -
And this was odd, because, you know,
They hadn't any feet.

Four other Oysters followed them,
And yet another four;
And thick and fast they came at last,
And more, and more, and more -
All hopping through the frothy waves,
And scrambling to the shore.

The Walrus and the Carpenter
Walked on a mile or so,
And then they rested on a rock
Conveniently low :
And all the little Oysters stood
And waited in a row.

"The time has come,"the Walrus said,
"To talk of many things :
Of shoes — and ships — and sealing-wax —
Of cabbages — and kings —
And why the sea is boiling hot —
And whether pigs have wings.
"

"But wait a bit," the Oysters cried,
"Before we have our chat ;
For some of us are out of breath,
And all of us are fat !
- No hurry!
" said the Carpenter.
They thanked him much for that.

"A loaf of bread," the Walrus said,
"Is what we chiefly need :
Pepper and vinegar besides
Are very good indeed —
Now if you're ready, Oysters dear,
We can begin to feed.
"

"But not on us !" the Oysters cried,
Turning a little blue.
"After such kindness, that would be
A dismal thing to do !
- The night is fine,
" the Walrus said.
"Do you admire the view ?"

"It was so kind of you to come !
And you are very nice !
"
The Carpenter said nothing but
"Cut us another slice :
I wish you were not quite so deaf —
I've had to ask you twice !
"

"It seems a shame," the Walrus said,
"To play them such a trick,
After we've brought them out so far,
And made them trot so quick !
"
The Carpenter said nothing but
"The butter's spread too thick !"

"I weep for you," the Walrus said :
"I deeply sympathize."
With sobs and tears he sorted out
Those of the largest size,
Holding his pocket-handkerchief
Before his streaming eyes.

"O Oysters," said the Carpenter,
"You've had a pleasant run !
Shall we be trotting home again ?
"
But answer came there none —
And this was scarcely odd, because
They'd eaten every one.

Tradaptation française


Le soleil brillait sur la mer,
Brillait de mille feux ;
Pour rendre les rouleaux luisants,
Il faisait de son mieux.
C’était le milieu de la nuit,
Détail le plus curieux.

La lune brillait, mais boudeuse,
Trouvant que son ami
N’avait plus rien à faire là,
Sitôt le jour fini.
Il vient gâcher notre plaisir,
Ce n’est pas très poli !”


La mer était toute mouillée,
Le sable, sec et ras.
Le ciel était vide d’oiseaux,
Car ils n’étaient pas là.
On ne voyait aucun nuage :
Il n’y en avait pas.

Le Morse et le Charpentier, main
Dans la main, cheminaient ;
Voyant, étendu, devant eux
Tant de sable, ils pleuraient.
"Ce serait plus beau," disaient-ils,
Si on le retirait.

Le Morse dit : "Crois-tu que sept
Bonnes et sept balais,
En travaillant pendant six mois,
Pourraient tout déblayer ?
– J’en doute
”, dit en sanglotant
Le triste Charpentier.

O Huîtres, implora le Morse,
Venez donc avec nous !
Echangeons des propos aimables,
Foulons le sable doux.
Nous ne pourrons donner la main,
Qu’à quatre d’entre vous.


La plus vieille Huître l’observa,
Mais pas un mot ne dit.
La plus vieille Huître secoua
La tête puis lui fit
Un clin d’oeil : elle répugnait
A s’éloigner du nid.

Mais alors quatre jeunes Huîtres
D’accourir à la fête :
Manteau brossé, museau lavé,
Souliers propres et nets
(Alors que des pieds, elles n’en
Ont pas, ces pauvres bêtes).

Quatre autres Huîtres les suivirent
Et quatre autres encore ;
Elles arrivaient par troupeaux,
Et par un prompt renfort,
Il en sortait toujours de l’onde,
Dessus le sable d’or.

Donc le Morse et le Charpentier
Marchèrent très longtemps,
Puis s’assirent sur un rocher
Fort confortablement.
Devant eux, les petites Huîtres
Attendaient, bien en rang.

Le Morse dit : "L’heure est venue
De discuter de tout ;
Parlons souliers, bateaux, bougies,
Parlons rois, parlons choux,
Demandons-nous si les porcs volent
Et pourquoi la mer bout.


Les Huîtres dirent : "Attendez
Avant de bavarder !
Car nous sommes toutes bien grasses
Et donc très essoufflées !

Le Charpentier dit : "Rien ne presse !
Il en fut remercié.

Le Morse dit : "Il nous faudrait
Une miche de pain. Il nous faudrait aussi du poivre,
Du vinaigre de vin.
Donc, au travail, Huîtres amies,
Car nous avons grand faim.


"Nous manger, nous ! firent les Huîtres,
Prises d’une peur bleue.
Après tant d’amabilités,
Ce serait trop affreux !
"
Le Morse dit : "La nuit est belle,
Et le ciel est si bleu !
"

"Merci de nous avoir suivis,
Vous si belles, si fines !

Le Charpentier dit simplement :
"Encore une tartine !
J’ai dû la demander deux fois.
Tu es sourd, j’imagine !
"

Le Morse dit : "J’ai grande honte
De les avoir bernées.
Nous sommes partis de si loin,
Elles ont tant marché !
"
Le Charpentier dit simplement :
Le beurre est trop épais !

Le Morse dit : "Sur vous, je pleure,
Sur vous je m’apitoie.
"
Avec force sanglots, des plus
Grosses il fit le choix.
Et devant ses yeux il brandit
Un grand mouchoir à pois.

O Huîtres, dit le Charpentier,
Vous avez bien couru !
Si on rentrait à la maison ?

Rien ne fut répondu.
Normal, puisqu’ils avaient mangé
Les Huîtres toutes crues.
 

- Lewis Carroll - De l'autre côté du miroir (Through the looking-glass)

Fawzi

P.-S. : Ce que je n'arrive pas à comprendre aujourd'hui, c'est comment on a voulu m'enseigner que la nature humaine était fourbe en se servant de ce poème . Faut dire qu'à sept ou hit ans...

 Paul Dubé


Errata

Une erreur en appelant une autre et, le temps de corriger la première, un erratum devient deux errata.

Ainsi, pour corriger quelque chose que j'ai écrit pour corriger une chose écrite précédemment : 

Cora Vaucaire n'a pas écrit "Comme au théâtre" (référence : mes deux dernières chroniques.). Cet honneur revient à Roland Arday (1935-1976).

 

À noter que Danielle Darrieux en a gravé une version en 1962. - 33t. RCA 740.033.

Troisième erreur : j'ai oublié de le mentionner.

Mes excuses et merci à celle qui en train de devenir une de mes grandes amies, Madame Monique P. qui a eu la gentillesse de me remettre dans la bonne voie.

***

Eh quoi ? Ça va durer encore longtemps ?

N'avez-vous pas l'impression de temps à autres qu'un compositeur ne sait pas quand s'arrêter une fois qu'il s'est mis dans la tête de composer une sonate, une ballade, une symphonie ou même qu'un seul de leurs mouvements ?

En voici un de ces compositeurs, célèbre, dans un non moins célèbre quintet pour piano qui savait très bien où il s'en allait et précisément quand et comment terminer chacune des parties de ce quintet, même si ces parties ou mouvements ont semblé, à leur première écoute, avoir plusieurs "fins" :

Fin du premier mouvement 

  Fin du deuxième mouvement 

 Fin du troisième mouvement

Sauf qu'après ces trois fins, il en a écrit une quatrième encore plus surprenante :

Fin du dernier mouvement

 Étrange vous ne trouvez pas ? Sauf qu'on ne pourrait supprimer une partie de toutes ces "fins", ne serait-ce que quelques mesures, sans dénaturer non seulement chaque mouvement, mais le quintet tout entier.

C'est depuis très longtemps une de mes pièces musicales préférées.

Pour les curieux, il s'agit du Quintet pour piano, opus 34, de Johannes Brahms, joué ici par : Nikolay Lugansky au piano accompagné par un quatuor composé de Vadim Repin et Nikita Boriso-Glebsky, au violin Andrey Gridchuk, à l'alto et Pablo Ferrández, au violoncelle.

Le tout peut être vu et entendu sur YouTube à l'adresse suivante :

https://www.youtube.com/watch?v=Eej2LJF-IXg

... où vous en trouverez plusieurs versions dont celle du Quatuor Ébène, de divers membres du Curtis Institute et même deux versions pour piano à quatre mains.

Personnellement, je demeure partial à une version par le Quatuor Laval et Mario Duchemin (au piano) parue en 1991 chez Amplitude, aujourd'hui introuvable.

Et ses mouvements en sont :

I. Allegro non troppo - Dev. - Recap. - Poco Sostenuto - Tempo I
II. Andante, un poco adagio
III. Scherzo: Allegro -  - Scherzo da capo al fine 27:12
IV. Finale: Poco sostenuto - Allegro non troppo - Presto non troppo

*

Mais si vous voulez vous amuser avec une fin qui n'en finit vraiment plus, voici une sonate à la Beethoven improvisée par le comédien Dudley Moore sur un thème tiré de la marche du colonel Bogey ("Colonel Bogey's March") de F. J. Ricketts (1881–1945), lieutenant de l'armé britannique qui fut un temps le directeur de musique pour The Royal Marines de Plymouth [*].

Beethoven 

[*] Était-ce vraiment nécessaire de le mentionner ? m'a demandé notre éditeur. - Je n'ai pas eu le temps de corriger.

paul

P.-S. (AJOUT AU 9 MAI 2022) : En passant : les détails de même que les textes qui ont été cités dans la causerie ci-dessous sont disponibles depuis ce matin à cette adresse : Proust - Causerie.

 

Lectures


Les textes qui suivent - et les précédents - ne doivent pas être considérés comme de véritables critiques au sens de «jugements basés sur les mérites, défauts, qualités et imperfections» des livres, revues ou adaptations cinématographiques qui y sont mentionnés. Ils se veulent surtout être de commentaires, souvent sans rapport direct avec les oeuvres au sujet desquelles les chroniqueurs qui les signent désirent donner leurs opinions, opinions que n'endosse pas nécessairement la direction du Castor™ ni celle de l'Université de Napierville.

 

Note :

On nous a écrit récemment que la seule partie vraiment intéressante du Castor™ - à l'exception, "occasionnellement" de la chronique de notre disc-jockey, paul - était celle où nous publiions (deux "i") les compte-rendu (invariable) de nos lectures.

Merci de paul (qui n'a quand même pas apprécié votre "occasionnellement") et merci à ceux qui nous lisent et qui nous le disent sauf que vous avez ajouté, Madame C. - pour ne point vous nommer -, que nous avions comme "fait relâche" ces derniers temps.

Alors ceci :

***

Les Aventures de Télémaque, La Chanson de Roland, Le Petit Prince, Biggles, Bob Morane et la Comtesse de Ségur

Je ne sais pas ce que les enfants lisent aujourd'hui.  Je suis trop vieux et du haut de mes six pieds, ils sont trop bas pour que m'en rende compte. Un coup d'oeil sur ce que leurs parents leur achètent ou sur les livres en vente dans les librairies que je fréquente, y compris celles d'occasion, ne me renseigne guerre. Je vois des dinosaures, des ptérodactyles, des fusées et, pour les petites filles, des poupées à découper, mais beaucoup de bandes dessinées.

Ce dont je me souviens, c'est que les adultes, du temps de mon enfance, ne savaient absolument pas ce que je voulais lire. Je me souviens en particulier de deux professeurs, l'un me vantant les mérites des Aventures de Télémaque de Fénelon et l'autre de la Chanson de Roland. Les deux étaient convaincus que, jeune, j'allais m'intéresser à ces "épopées". - Aucune idée ce qu'on leur avait fait lire quand ils étaient plus jeunes... Certainement pas ces deux calamités (je veux dire pour de jeunes lecteurs).

Bob Morane, je n'ai pas connu. Il est venu après mon "temps". Alors j'ai lu Tintin en étant convaincu que c'était un vrai personnage et puis, finalement, Biggles. En anglais, parce que les livres en anglais coûtaient moins chers que leur équivalent en français.

Le Ptit prince m'a toujours paru être un livre pour des non-lecteurs adultes à qui on a fait croire qu'il avait été écrit pour des enfants.

Que ce soit pour les enfants ou non, je sais une chose : si l'on veut savoir si les gens nous connaissent, il suffit de leur demander de vous acheter des livres. comme on le répète souvent ici.

Et puis autre chose :

Quand chez un libraire il vous faut demander quels livres pourraient intéresser un ou une jeune entre tel ou tel âge, c'est toujours vers des volumes cartonnés, abondamment illustrés et aux prix exorbitants qu'on vous dirige.

Simon

*

Le génie du christianisme
René de Chateaubriand
Bouquins - Robert Laffont - 2021 - 1120 pages

Les collectionneurs des volumes de la série Bouquins-Robert-Laffont ont du être ravis de voir, enfin, un aussi grand classique s'ajouter à leur déjà imposante bibliothèque. Imposante, effet, par sa variété et sa qualité qui fait presque concurrence à celle de La Pléiade (qui ont à leur crédit les Mémoires d'outre-tombe de ce Chateaubriand) car, ne nous trompons pas, même s'ils ne sont par reliés en cuir, les Bouquins sont, matériellement, très corrects. J'en possède plusieurs dont certains datent de  plusieurs années et si ce n'était de leur couleur qui a fini par perdre avec le temps un de peu de son éclat, ils sont aussi solides qu'ils étaient le jour de leur achat. Mais je ne suis pas là pour parler de bouquinaillerie mais de ce volume qui, après cinquante ans [*] que je me m'y suis intéressé pour la première fois (au collège on nous faisait lire n'importe quoi), je suis resté étonné de voir qu'il était toujours intéressant.

[*] Soixante. (Note de l'éditeur)

J'ai été bien content récemment d'y relire le parallèle que Chateaubriand a écrit  en 1802 entre Virgile et Racine ; ce qu'il a dit des églises gothiques, du christianisme dans la manière d'écrire l'histoire, de Bossuet (en particulier) dont il a dit qu'il avait créé une langue que lui seul a parlée...

À ne pas vous tromper : Chateaubriand n'y tente pas de vous ramener au christianisme (au cas où vous auriez eu tendance depuis un temps déjà de vous en éloigner), il ne fait qu'illustrer l'apport que ses dogmes et sa philosophie a eu sur tous les plans ; que ce soit l'architecture, la littérature ou l'histoire. - En fait le mot "génie" dans son titre se réfère aux tendances spécifiques qui se rapportent aux chrétiens et non à ce qui démontre des caractères exceptionnels ou une intelligence hors du commun.

Copernique

*  

La taupe 
(Traduction en français par Jean Rosenthal de Tinker, Tailer, Soldier, Spy)
John Le Carré - Les Éditions de la Seine (Seuil) - 2001 - 380 pages

Il s'agit bien sûr du premier volume de la trilogie dite de Karla dont le deuxième, Comme un collégien (The Honorable Schoolboy) est souvent oublié, mais qui est probablement le mieux construit des trois, le dernier étant (Smiley's People) ; le tout étant sans l'ombre d'un doute le chef-d'oeuvre de Le Carré.

Oui, je sais qu'il n'y a pas d'équivalent de la comptine anglaise (Nursery Rimes) de Tinker, Tailor, Soldier, Sailor, Rich Man, Poor Man, Beggar Man, Thief, mais ce titre de La taupe dévoile trop ce qui fait le charme de découvrir l'intrigue de ce grand roman d'espionnage.

Quel délice de suivre le récit rédigé asynchroniquement de Comme un collégien.

Simon

*

Un jour je m'en irai sans avoir tout dit (roman)
Jean d'Ormesson - Pocket (Robert) Laffont - 2013 - 278 pages

Un autre de ces livres qu'on me dit qu'il fallait absolument que je lise. Après plusieurs semaines, j'en suis rendu à presque la moitié.

J'ai déjà parlé de ce Jean d'Ormesson et de ses fonds de tiroir.

Que voulez-vous ? Je ne peux être d'accord qu'avec lui que sur une chose : qu'il n'a cessé de dire qu'il aurait bien voulu devenir un écrivain, mais qu'il ne fut qu'une vedette à la télé.

Pourtant son Au plaisir de Dieu était plein de promesse.

D'Ormesson, c'est Proust qui aurait persisté à écrire son Jean Santeuil.

Simon

*

Une saison dans la vie d'Emmanuel
Marie-Claire Blais - Boréal Compact - 1965 - 166 pages

Je plaide l'ignorance.

Ayant lu, en anglais il va sans dire As I Lay Dying de William Faulkner, parue 35 ans auparavant et dont toutes les tentatives de traduction ou d'adaptation en français ont été des échecs, je n'ai pas pu m'habituer à la prose de Marie-Claire Blais.

Copernique

*

Les Demi-civilisés
Jean-Charles Harvey - BNM (Les Presses de l'Université de Montréal) - 1988 - 300 pages

Un autre exemple d'un roman qui ayant été un objet de scandale à son époque (1934), a fini par devenir une banalité. Et une banalité pas très bien écrite d'ailleurs.

M'a fait penser (vous vous en souvenez ?) aux Insolences du Frère Untel (1960). - 100,000 copies vendus.

Un des plus grands best-sellers québécois.

Soixante ans plus tard, je vous vous mets ou défi d'en trouver un exemplaire dans un libraire d'occasion.

Les IXE-13 sont des objets encore recherchés par les collectionneurs...

Simon

*

Les infréquentables frères Goncourt
Pierre Ménard - Collection Texto (aux Éditions Tallandier) - 2021 - 445 pages dont 9 pages d'index des nom de personnes (environ 600 entrées).

(Un livre à propos non seulement d'Edmond et Jules de Goncourt, mais de leur Journal - Mémoires de la vie littéraire - 1851-1886 - publié en 1989 dans la collection Bouquins (Robert Laffont) : trois volumes respectivement de 1220, 1294 et 1468 pages dont 88 pages d'index des noms de personnes, des périodiques et des lieux de Paris (plus de 3000 entrées) plus deux préfaces, une chronologie, des notes sur le lexique relevant "toutes les particularités du vocabulaire" rencontrées dans les neuf volumes édités par E. de Goncourt et des notes bibliographiques.)

De ce livre, ce qu'on peut dire, c'est qu'il est lisible comparé aux textes du Journal dont il traite car quiconque a eu la patience de lire celui - ou plutôt ceux - des frères Goncourt (dont les autres écrits sont aujourd'hui complètement oubliés) a dû se rendre compte qu'il - ou plutôt ils) étaient parfaitement illisibles du moins séquentiellement.

Personnellement, je n'en ai lus qu'une partie et seulement à partir de son index où, en relevant un nom d'un personnage connu, un lecteur peut toujours s'intéresser à lire ce que "ces misanthropes, misogynes, misonéistes et antisémites ont écrits à son sujet, la plume trempée dans le vinaigre, [en relevant] ses ridicules, ses faux pas, ses travers..." (Michel Winock).

Un index commenté à l'index du Journal des frères Goncourt.

Copernique

*

Et puis parlons un peu des anthologies de poésie :

La poésie québécoise - Anthologie
Laurent Mailhot - Pierre Neveu - Typo Poésie - 1990 - 638 pages
La Bibliothèque Poésie, vol. 18e et 19 siècle
[Le romantisme, Le Parnasse, etc.] - 2004 - France-Loisirs, 1030 p.
La Bibliothèque Poésie, vol. 20e siècle

[Les poètes populaires du Moyen-Âge à nos jours, etc.] - Idem - 1020 p.
La Bibliothèque Poésie
, vol. 20e et 21e siècle 
[Les contemporains] - Idem - France-Loisirs, 734 p.

... je pourrais continuer comme ça longtemps car j'en possède ou j'en ai consultées au cours de nombreuses années plusieurs autres y compris celles de :

Pompidou, Seghers, Revel, Orizet, Pizon, etc.

  ... et ce, sans compter "Les plus belles chansons d'amour", "Mes plus beaux poèmes", 
  "Les cent meilleurs..." généralement compilés et signés par des vedettes qui n'ont rien à voir avec la poésie, sauf peut-être parce qu'ils en chantent ou en déclament - On m'en a offert un récemment, signé Jeanne Moreau... - J'attends avec impatience celle de Céline Dion ("My Heart Will Go On"), mais j'ai dû rater celle du groupe ABBA...

Ceci :

J'en aurais trop long à dire sur ces ouvrages qui, parfois - quoique c'est devenu moins évident avec l'Internet -, ne servent qu'à faire découvrir des noms qu'autrement pourraient tomber ou se trouvent déjà dans l'obscurité la plus totale. - Marceline Desbordes-Valmore, par exemple.

Mais pour ce qui est de leur valeur intrinsèque...

J'ai demandé récemment à une récente et tout neuve amie si elle avait dans son entourage quelqu'un qui lisait de la poésie. - Un acte de pur optimisme. -  Elle m'a répondu non. Dans le mien, même réponse sauf peut-être un voisin qui en écrit, mais qui n'en parle jamais.

C'est ce qui explique ces anthologies. Elles renseignent, mais pas plus. Et puis encore, qu'est-ce qu'on peut oublier d'y insérer parfois. - Tenez :

L'Anthologie de la poésie québécoise de Laurent Mailhot et Pierre Neveu.

Cent quarante poètes québécois y sont cités, mais ni Félix Leclerc, ni Paul-Marie Lapointe... - Francoeur (Lucien) oui, mais pas dans ce qu'il a fait de mieux :

comme une rivière gênée
au rendez-vous des chaînes
le vie facile se tient
dans les débuts de phrases
où si on sait s'y prendre
chez les fillettes en soquettes
l'automne après le souper

Remarquez que c'est plus compréhensible que ce que j'ai lu récemment (entre autres) dans un recueil publié à compte d'auteur (quoi d'autre ?):

sculptés par tes soifs
chaudes
les arènes
dressent

tout un continent
attend la pluie

Je ne citerai rein d'autres, ni de cette anthologie, ni de ces recueils dont l'espérance de vie ne dépasse pas celle d'un éphémère mort-né.

J'ai insisté, avant d'écrire ce qui précède et ce qui suit, que l'on publiât en même temps dans l'édition de ce Castor™ le début de la préface à l'une d'entre-elle. - Vous  trouverez ce début tout de suite après ceci. Il s'agit de :

L'Anthologie de la poésie française
d'André Gide - La Pléiade 1949

Elle s'arrête à la fin des années quarante. Forcément puisque Gide est décédé en 1951, mais je n'ai eu, jusqu'à présent - et ça fait des années que je la consulte -  aucun reproche à lui faire, ni dans les noms qui y sont mentionnés, ni dans les choix des poèmes qui leur correspondent. - Mais quelle préface !

C'est celle d'un grand lecteur qui sait de quoi il parle et qui nous explique ce qu'est la poésie ; pas des bouts rimés, par des discours pompeux, pas des textes composés de mots qui ne veulent rien dire, même si on peut leur attacher une certaine musicalité.

À lire et relire. Surtout par ceux qui, aux prises avec des sensations qu'ils ne peuvent pas exprimer et croient qu'en décrivant n'importe comment ce qui leur passe par la tête l'humanité les comprendra.

- Comment ? Vous ne comprenez pas ? Un enfant de cinq ans...
- Allez me cherche un enfant de cinq ans car je n'y comprends rien.

- Groucho Marx

Pour une explication qui en vaut d'autres, voir la page sur Bob Lortie que ce site lui a consacré.

Bonne lecture !

 Simon

Les extraits du mois


 Préface (début) à une Anthologie de la poésie française

En 1917, me trouvant à Cambridge, je fus aimablement convié à un de ces lunchs cérémonieux que donnent, régulièrement je crois, les membres de l'Université. L'aspect de l'immense salle ou le repas était servi, aussi bien que la dignité des convives et leur costume, imposait aux propos un ton quelque peu solennel. M'étant mis for tard à l'anglais, je le parlais alors très mal, le comprenais plus mal encore. Pourtant j'avais comme voisin de table A. E. Housman, dont un petit volume de vers, The Shopshire Lad, avait récemment fait mes délices. J'aurais pris plaisir à le lui dire. Housman s'y montrait, sinon de grande envergure, du moins «poète pur»,  comme nous disons aujourd'hui, et délicat musicien. Qu'il fut de plus, un esprit des mieux cultivés, c'est ce qui devait m'apparaître par la suite ; en attendant qu'il lui plût de me le montrer, je restais gêné, doutant même s'il comprenait le français et n'osant me risquer à le complimenter dans sa langue. Depuis le commencement du repas, c'est à dire depuis un temps qui me paraissait interminable, nous restions donc silencieux l'un ni l'autre et ma gêne était prêt de devenir intolérable lorsque Housman, se tournant vers moi brusquement, me dit enfin, en un français impeccable et presque sans aucun accent :

        - Comment expliquez-vous Monsieur Gide, qu'il n'y a pas de poésie française ?

 Et comme interloqué,  j'hésitais à le comprendre, il précisa :

 - L'Angleterre à sa poésie, l'Allemagne, sa poésie, l'Italie à sa poésie. la France n'a pas de poésie...

Il vit assurément que je doutais si je devais prendre ses derniers mots pour une boutade impertinente et continua, de sorte que je ne puisse croire de sa part à de l'ignorance :

 - Oh, je sais bien, vous avez eu Villon, Baudelaire...

 J'entrevis aussitôt ce à quoi il tendait, et pour m'en assurer :

- Vous pourriez ajouter Verlaine, dis-je.

- Assurément, reprit-il ; quelques autres encore ; je les connais. Mais, entre Villon et Baudelaire, quelle longue et constante méprise a fait considérer comme poèmes des discours rimés où l'on trouve de l'esprit, de l'éloquence, de la virulence, du pathos, mais jamais de la poésie.

 Je ne sais pas trop ce que je répondis et n'ai pas garder souvenir bien nette de la suite de notre entretien. Mais je l'imagine sans peine. Il pourrait se poursuivre ainsi :

- Mais d'abord, qu'est ce que la poésie ?

 - L'on n'en sait parbleu rien, et c'est tant mieux, car cela permet la méprise. La littérature naît toujours d'un malentendu. (Il va sans dire que ces propos paradoxaux, je les prête à l'autre, réservant pour les miens une apparence de raison. C'est ainsi que je riposterai :)

 - L'idée que se fait un peuple cultivé de ce qu'est ou de ce que doit doit être la poésie varie à chaque génération ; tout comme, en un même temps, elle varie de peuple à peuple.

 - Elle n'a pas sensiblement varié pour la France. Depuis Villon et jusqu'à la période romantique, certaine ingéniosité verbale, l'art de dire avec élégance et esprit des fadaises, vous a masqué la pénible déficience de votre sentiment lyrique.

 - Puis nos grands romantiques sont venus à la rescousse et ont généreusement bouleversé tout cela.

 - Permettez (dirait Housman aujourd'hui), c'est précisément à vos grands romantiques qu'en ont vos plus récents théoriciens. Ils se refusent à considérer l'abondance rhétorique de ceux-ci comme un asile possible pour le lyrisme. De sorte qu'aujourd'hui, vous ne savez plus du tout à quoi vous en tenir.

 - Tout est remise en question, comme il sied. J'étais prêt de vous accorder que le peuple français était assez peu chanteur de nature. "De toutes les nations polies, la nôtre est la moins poétique" écrivait Voltaire (et son œuvre lyrique en donnait la preuve). Sans doute cette déficience même du sentiment lyrique dont vous parliez et que Thierry Monnier, dans son introduction à la Poésie française, constate également et comment fort bien, cette déficience sans doute nous valut-elle des règles périodes prosodiques beaucoup plus strictes que ne furent celles des peuples voisins. Ne pourrait-on dire que ces règles, parfois si gênantes pour l'essor inconsidéré, si contrariantes pour la spontanéité du poète, l'amenèrent en récompense a plus d'art, à un art plus parfait, un art souvent qu'aucun autre pays n'égale ?

 - Votre distinction entre art et poésie me paraît bien spécieuse.

 - Peut être ; mais quelques lignes de Baudelaire, l'éclairent, que je lis dans un projet de préface pour les Fleurs du Mal : "Mais qu'est ce que la poésie se demande-t-il ?" ainsi que nous faisions tout à l'heure. Quel est son but ? Car il n'est rien chez Baudelaire, qui ne réponde à quelques interrogations de son esprit critique, à sa constante investigation, et c'est bien par cette conscience de lui-même et de son art qu'il s'élève si fort au-dessus des vagues et faciles transports de ses plus éminents contemporains ; nous le comprenons bien lorsqu'il ajoute : "Que le rythme et la rime répondent dans l'homme aux immortels besoins de monotonie, de symétrie et de surprise" à l'encontre "de la vanité et du danger de l'inspiration." Et dans quelques notes qu'il avait prises pour ce projet de préface, nous lisons encore : “Comment la poésie touche à la musique par une prosodie dont les racines plongent plus avant dans l'âme humaine que ne l'indique aucune théorie classique."

L'on ne se aperçut pas aussitôt de l'extraordinaire nouveauté qu'apporta Baudelaire dans le champ de la poésie ;  On n'a consenti longtemps à voir dans les Fleurs du Mal que la nouveauté des sujets traités (ce qui n'avait que peu d'importance) ; mais c'était une révolution sans précédents que de ne plus s'abandonner au flux lyrique, de résister à la facilité de "l'inspiration", au laisser-aller rhétorique, à l'entraînement des mots, des images et des conventions surannées ; que de traiter de la muse en rétive, qu'il faut soumettre au lieu de s'en remettre à elle, l'esprit et sens critique liés, bref : que d'inviter l'art à maîtriser la poésie. Baudelaire, à l'encontre de ses contemporains, apporta dans son art, encouragé par Poe, science et conscience, patience et résolution.

Cependant, Housman n'avait pas répondu à la question que je lui posais : "Qu'entendez vous par Poésie ?" C'est aussi qu'il est fort difficile d'y répondre, la Poésie échappant essentiellement à quelque définition que ce soit.  

La poésie est comparable à ce génie des Nuits Arabes qui, traqué, prends tour à tour les apparences les plus diverses afin d'éluder la prise, tantôt flamme et tantôt murmure ; tantôt poisson tantôt oiseau ; et qui se réfugient enfin dans l'insaisissable grain de Grenade que voudrait picorer le coq.

La poésie est comparable également à cet exemplaire morceau de cire des philosophes qui consiste on ne sait plus en quoi, du moment qu'il cède l'un après l'autre chacun des attributs, forme, dureté, couleur, parfum, qui le rendait reconnaissable à nos sens. Ainsi voyons-nous aujourd'hui, certains poètes, et des meilleurs, refuser à leur poème, rimes et mesure et césure (tout le "sine qua non" des vers, eût-on cru), les rejeter comme des attributs postiches sur quoi la Muse prenait appui ;  et de même : émotion et pensée, de sorte que plus rien n'y subsiste, semble-t-il, que précisément cette chose indéfinissable et cherchée : la Poésie, grain de Grenade où se resserre le génie. Et que tout le reste, auprès, paraisse impur ; tâtonnements pour en arriver là. C'est de ces tâtonnements toutefois qu'est faite l'histoire de notre littérature lyrique. Et si d'abord, j'ai voulu rapporter cette grave accusation d'un poète anglais, C'est que le choix même qui préside à mon anthologie s'efforce surtout d'y répondre.

Le grand nombre de recueils de vers qu'on nous avait donnés précédemment (j'en excepté quelques-uns des plus récents) semblaient composer de manière à confirmer cette opinion de l'étranger qu'exprimait Housman : que la poésie française, artificiellement, obtenue est le produit d'un peuple de rhéteurs.

C'est bien pourquoi ? Dans celui-ci, j'ai rassemblé les poèmes ou la poésie adultérait le moins son essence, et qui du reste, sont, je le crois les plus appréciées, aujourd'hui.

Toutefois, si le recueil que voici marque sa préférence pour ce que la poésie française offre exceptionnellement de plus musical, il ne se fera pas faute de présenter aussi les exemples les plus parfaits de maîtrise verbal et de persuasion oratoire où les Français ont de tout temps excellé : pour rhéteur et formaliste que puisse paraître Malherbe, par exemple, c'est un artiste accompli, prodigieusement représentatif d'un aspect de la Muse française. Sa vertu poétique indéniable reste de qualité très particulière. Il n'est pas de gêne de notre syntaxe ou de notre prosodie dont il ne sache tirer avantage, sur laquelle il ne prenne élan. Sa poésie, laborieuse et encothurné, toute d'effort et de contention, atteint au lyrisme par ce qu'il lui semble le plus opposé, la contrainte. Après quoi, notre muse, durant près de deux siècles n'osa plus cheminer pieds nus.

Il advint alors trop souvent, au cours du développement de notre littérature, que l'ingénuité cédât à l'ingéniosité, le naturel à l'afféterie et le spontané au factice ; et comme aussi bien les autres anthologie sont encombrées d'exemples de redondance, d'emphase et de ratiocination, j'ai délibérément repoussé de celle-ci, quantité de poèmes ou le souci de s'exprimer élégamment tenait lieu d'art. Même, je me suis retenu de citer d'habiles et charmants versificateurs dont pourtant l'importance historique est certain, tel Marot et Régnier par exemple, qui, surent donner à leurs vers une allure allègre et désinvolte des plus plaisantes et que je n'ai gardé de dédaigner, mais qui ne me paraissaient pas devoir prendre place parmi les chanteurs ou les enchanteurs. À plus forte raison je bannis de ce recueil les déclamateurs. J'en bannis également, sachant combien l'admiration des jeunes gens peut s'égarer, ceux qui dupent la jeunesse (et nombre de femmes qui restent enfants toute leur vie), tendent à faire passer pour poésie un sentimentalité complaisante et languissamment attendrie ; bannis également, encore que non sans regret, un grand nombre de poètes authentiques mais insuffisants, qui ne surent atteindre ou maintenir dans leurs poèmes cet état de perfection en deçà duquel l'art défaille. En art, il n'est point d'à peu près qui vaille ; aussi n'ai-je pas cru, devoir tenir compte de maintes velléités, si touchantes qu'elles puissent être. Il est, particulièrement dans ce domaine, beaucoup d'appelés, peu d'élus.

André Gide 
Anthologie de la poésie française
)
 
Gallimard (La Pléiade), 1949

Il y a dix ans dans le Castor


On m'a dit que vous alliez écrire un livre ?

J'étais assis, l'autre jour, dans l'un de ces - comment les appelle-t-on... "Cafés IN" ? - Disons : un café à la mode.

Je lisais un chapitre d'un livre obscur qui traitait d'un manuscrit encore plus obscur du XVIe siècle écrit par un inconnu. 

C'est ce que l'on fait dans de tels endroits, d'après ce que j'ai pu comprendre. Surtout après avoir reçu la facture de quelqu'un qui venait de me quitter après avoir blâmé tout le monde pour ses lacunes : une de mes ex-employées. - (Longue histoire : imaginez quelqu'un s'imaginant vivre dans un monde imaginaire et n'ayant aucune idée de la façon de traiter les personnes vivant dans le monde réel, en particulier, une personne qui n'avait aucune imagination. - Vous comprenez ?)

Quoiqu'il en soit :

Le manuscrit - pardon - le livre sur le manuscrit que je lisais et qui était plus ennuyeux que le manuscrit lui-même, était une tentative de décrire les malentendus qui affectent les relations humaines ; une sorte de Proust avant Proust, je suppose, mais ça m'a rappelé que si je le lisais, c'est que je m'intéressais (à l'époque) aux excentricités, aux excentriques en fait, aux extravagants ou aux originaux. - À ceux qui font partie du sel de la terre. - Sans eux, ce monde me semblait (toujours à la même époque) aussi terne que de l'eau de vaisselle. 

Et pour vous prouver que j'ai raison, je vais vais vous mentionner le nom d'un autre auteur peu connu : Charles-Marie Savile, un écrivain mi-français mi-américain, né à Londres (de parents belges...) à la fin des années 1800 et qui a passé une partie de sa vie en Italie, en Amérique du Sud et au Canada.

Comme toutes les personnes marginalement passionnantes qui ont vécu dans le monde universitaire, on sait très peu de choses sur lui, sauf qu'il a très probablement passé une bonne partie de sa vie  dans les sections poussiéreuses de bibliothèques publiques (ses cartes à McGill le démontrent) en regardant dans des livres reliés en toile d'araignée auxquels il a finalement apporté une contribution stellaire en écrivant son propre matériel obscur, y compris une traduction en grec du Sakauntala, une ancienne épopée écrite en sanskrit qu'il a proclamée - dans une introduction de 300 pages - être si précise qu'elle pourrait être retraduite en sanskrit sans une seule perte de sens, d'esprit ou d'intention.

Bref : un auteur sur des trucs captivants qui me fait penser à :

Isaac Asimov, le seul écrivain qui a écrit des livres classés dans chaque subdivision du système de classification Dewey. Sauf qu'Asimov semble avoir su ne pas se prendre au sérieux. Il a dit, dans l'un de ses meilleurs souvenirs, que lorsqu'il a obtenu son doctorat en chimie (ce qu'il a fait), il savait que sa thèse n'intéresserait jamais personne et, pour tenter de prouver que c'était le cas, il a inséré un billet de 100 $ dans l'exemplaire qui fut déposé à la bibliothèque de l'Université où il avait étudié et y est revenu par la suite, une fois par année, pendant vingt ans, pour constater qu'il était toujours là, son billet de 100 $ s'il faut le préciser. 

Et puis il y avait ce lunatique (*), né à la fin des années 1880 qui croyait que les voitures ou les automobiles ne fonctionneraient jamais à cause d'une section manquante dans la Philosophiæ Naturalis Principia Mathematica de Newton (comment se souvenait-on d'un titre comme ça avant Internet ?), une section qui aurait dû traiter des essieux et des boîtes de vitesses. - Il s'appelait Charles Dewitt et, en 1912, il conduisit (sic) de sa ville natale de Columbus (Ohio) à Détroit (Michigan) pour expliquer à Henry Ford qu'avec sa Model-T, il travaillait contre nature et que toute son usine exploserait d'ici la fin de l'année. - Sa voiture est tombée en panne à Toledo.

Ce livre obscur que je lisais ? Le premier d'un essai en quatre volumes qui commençait brillamment en disant que ce que l'auteur (un certain Christopher Lipsing) s'apprêtait à dire, c'est à dire qu'il l'avait découvert dans des manuscrits obscurs...

Copernique 

(*) Lunatique ? - Cet épithète a pour origine un groupe de personnes marginalement intéressantes qui ne se rencontraient que les soirs de pleine lune afin de pouvoir rentrer chez elles sans se perdre. 

Le courrier


Mme Fernande Legrand - Saint-Polycarpe, QC

  - La station de métro la plus profonde au monde est celle d'Arsenalna à Kiev en Ukraine. Elle fait partie de son réseau métropolitain et sa plateforme se trouve à 105 mètres de profondeur. Pour y accéder, il faut emprunter deux escaliers mobiles et la descente depuis son entrée, prend environ  cinq minutes.

https://www.youtube.com/watch?v=TVKaqGJ1sLs

M. Lucien Beaupré - Paris 72

  - 22/7 est plus exact que 3.24. - Ainsi, pour un diamètre 12,742 kilomètres (celui de la terre, à l'équateur, on obtient une circonférence de 40.010 en utilisant 3,14 comparativement à 40.046 kilomètres en utilisant 22/7 alors que sa véritable conférence est de 40,075 kilomètres, une différence de 36 kilomètres en faveur de 22/7. 

Mme Marguerite Letondal-Smythe, née Allibert - London W1

  - Le nombre de kangourous en Australie se chiffrerait dans les 45 millions comparée à celui de sa population humaine qui serait de 27 millions. 

M. Jean-Charles Le Hideux - Perth, Australie (WA)

  - Le prix payé à la France de Napoléon (1803) par les États-Unis d'Amérique pour les 2,144,834 kilomètres carrés de la Louisiane fut 15 millions $US ou, en argent d'aujourd'hui, quelque chose comme 243,299,538 $.US - Il s'agissait des terres à l'ouest des États-Unis d'Amérique alors comprises entre la Nouvelle-Orléans et le Canada. - Cette somme, largement amputé d'une sérieuse commission prélevée par un banquier anglais (sic), servit à Napoléon à continuer ses agressions en Europe.

M. Alidor Marquis - Montréal (Outremont), QC

  - "antidisestablishmentarianism" : 28 lettres, mais que 11 voyelles.

M. Cecil Valmore - Plattsburgh, NY, USA

  - La ville de Montpellier, au Vermont, est la seule capitale d'un état aux USA qui n'a pas "son" MacDonald. - On y retrouve cependant trois librairies d'occasion.

M. Pierre Lesage - Val-d'Or, Abitibi, QC

  - La créature du Dr. Victor Frankenstein dans le roman de Mary Shelly (1818) était végétarienne.

Boris Karloff
a.k.a. : la créature de Frankenstein
(Edward Henry Platt)
1887-1969

Dédicace


Cette édition du Castor est dédiée à :

Johannes Brahms
(1833-1897)

Pages recommandées


 Toulouse-Lautrec : L'oeuvre lithographique complète  
370 photos   

Schubert
un essai de Paul Dubé
94 extraits sonores, 45 photos, 5 vidéos, 7 annexes, de nombreux liens...

Éphémérides
Là où s'accumulent les inclassables

Best Sellers et Prix littéraires
Une causerie autour
de la lecture

René Char
Un essai à la Simon Popp

Le mot de la fin


Si vous êtes d'accord avec la proposition qui suit :

«Tout en concédant volontiers que le régime soviétique présente certaines caractéristiques que l'humanitarisme peut être enclin à déplorer, nous devons, je pense, être d'accord qu'une certaine restriction du droit à l'opposition politique est un corollaire inévitable des périodes de transition, et que les rigueurs auxquelles le peuple russe a été appelé à subir ont été amplement justifiés considérant les résultats obtenus.»

Vous pourriez facilement faire partie des ministrables du régime de Putine car vous êtes capable d'exprimer convenablement cette autre façon de dire la même chose :

«Je crois qu'assassiner ses adversaires peut-être considéré comme acceptable quand les résultats en valent la peine.»

Soit :

«While freely conceding that the Soviet régime exhibits certain features which the humanitarian may be inclined to deplore, we must, I think, agree that a certain curtailment of the right to political opposition is an unavoidable concomitant of transitional periods, and that the rigours which the Russian people have been called upon to undergo have been amply justified in the sphere of concrete achievement.»

     et :

«I believe in killing off your opponents when you can get good results by doing so.»

Source : 

(George Orwell - Politics and the English Language - Penguin Modern Classics (p. 15) - Penguin Books Ltd. - Kindle edition)

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