Vol. XXIX,  n° 1 Le seul hebdomadaire de la région publié une fois par mois Le lundi 3 septembre 2018

La rentrée


Cette édition :

Thomas Pynchon et W. C. Fields - Les zélections ! - 100 films - Des sous, toujours des sous. - Perec et le Professeur : 68e. - Gnōthi seauton (Simon se... confesse ?) - L'analphabétisme revu et corrigé. - Louis Phélypeaux de Pontchartrain - Holiday Inn. - Plus ça change, plus c'est pareil. - Borgès, Rhabal et Beckett - Saturne vs. I Wonder Who's Kissing Her Now - Une vieille accroupie - Google Talk - Para Aquela que Está Sentada no escuro à Minha Espera - Un fumiste mort il y a 127 ans - 21 nouvelles en provenance des Zétats, y compris la description de l'aterrisage d'un C-130 et d'une demeure surréaliste et... Albert Millaire.

Bonne lecture !

La direction


Chroniques
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      Simon Popp

Confession de quelqu'un qui se prend pour un autre

Un des faits surprenant de la vie en société est, comme  je le disais il n'y a pas longtemps, qu'on a beau vouloir être ce que l'on est, l'on finit toujours par n'être que quelqu'un d'autre. - «Notre personnalité, disait Proust, n'est que la création de la pensée des autres.» -  Wittgenstein disait de son côté (si j'ai bien compris) que la communication entre êtres humains était impossible. - Une question, entre autres, de langue et de la signification que chacun attribue aux mots, aux expressions et à leur ordre dans une phrase ; à l'utilisation également de clichés qu'on répète pour les avoir entendus dans des contextes différents. - Ajoutez à cela notre façon de parler, le ton de notre voix, les postures que nous adoptons en parlant, etc. - Sauf qu'il a réussi, lui, Wittgenstein, à communiquer son message. Une grande contradiction, non ?

Ce soir, après une de ces longues journées, j'ai pensé au nombres de gens que j'ai rencontrés dans ma vie, surtout dans des établissements où l'on sert des boissons fermentées et (même) distillées ; à ceux avec qui je me suis lié et que je continue à l'être depuis, dans certains cas, plusieurs années. - Une heure, deux heures à la fois où, j'espère, je tiens un discours sinon intelligent du moins cohérent.

J'écoute, j'y parle tout en ayant appris il y a longtemps l'art de détourner toutes les conversations autour des sujets qui m'intéressent (ce que quelqu'un semble avoir noté suffisamment pour me le souligner).

Le problème, c'est que tous ces gens que je connais  ne savent pas qu'avant de les rencontrer je suis passé chez mon libraire ou que je viens de passer trois heures à lire un obscur essayiste anglais du XIXe ou à ou écrire,  que j'arrive de la Grande Bibliothèque pour aller chercher une copie du Voleur de bicyclette de de Sica, un volume des écrits de Borgès ou l'oeuvre (en photos) de Jackson Pollock. - C'est que sur les vingt-quatre heures que dure une journée, les deux heures que je passe avec eux, il en reste vingt-deux durant lesquelles je ne fais rien d'autre que d'être moi. Et eux aussi d'ailleurs.

Et c'est là que je dis que l'on ne se connaît pas.

Depuis quelque temps, face à l'idée que je puisse déménager loin du centre-ville de Montréal, dans un tout petit village , on n'en finit plus de me demander si je n'ai pas peur de m'y ennuyer, si la solitude ne me pèsera pas à la longue.

Ma dernière réponse est : «Non, non et non... - Pour une raison très simple : parce que je suis Simon Popp !». Quelle arrogance, n'est-ce pas ? - Nah : outrecuidance serait dans ce contexte plus approprié..

Mon ennui à court terme ? Avoir à réduire le contenu de ma bibliothèque , à me débarrasser de mon ensemble de salle à manger avec ses six chaines, de deux armoires, de différents posters encadrés et de tout ce qui ne sert à rien depuis des années. C'est un problêm de l'existence (ou plutôt d'avoir vécu) que je pensais pouvoir laisser à ma succession...

***

Citation

Viens de lire dans les Mémoires de Saint-Simon à propos de Louis Phélypeaux de Pontchartrain, marquis de Phélypeaux (1667), comte de Maurepas (1687) et de Pontchartrain (1699)[1643-1727]) :

«La petite vérole l'avait rendu borgne, mais la fortune l'avait aveuglé.» 

***

Souffrage !

J'ai appris tout à fait par hasard il n'y a pas longtemps que nous étions, au moment où j'écris ces lignes en «période électorale». On m'aurait dit que nous étions en une de ces périodes de «plus ça change, plus c'est pareil» que ça ne m'aurait pas plus surpris car, des «périodes électorales» qui n'ont rien changé, j'en ai connues maintes et plusieurs ; des municipales, des provinciales, des fédérales et, si je m'en souviens bien, même des élections d'arrondissments», de quartiers, de commissions scolaires  y compris des collégiales car, là où j'ai étudié, on «votait» pour élire des représentants par «classe» (entendez par là des étudiants partageant les mêmes cours ou les mêmes salles où l'on enseignait le latin, le français, la géométrie et même le dessin d'après nature). - À bien y penser, je crois n'avoir connu que des élections où plus ça changeait, plus c'était pareil

La démocratie a de ces visages qui ne trompent pas : elle est en contradiction presque totale avec celle qu'on nous décrit dans les cours d'histoire, de philosophie et même de linguistique. Et n'allez surtout pas me dire que la démocratie de l'ancienne Grèce était... démocratique. À Athènes, tout comme à Rome, il fallait apartenir à une riche famille pour être élu. Et parfois même, on devait acheter «ses élections».

Je serais prêt à parier que 95% des électeurs d'aujourd'ui, en France, en Italie, en Angleterre, aux États-Unis et même ici, au Canada, n'ont jamais VU leur député ou représentant (sauf, par hasard, à la télévision) et que la moitié d'entre-eux ne savent même pas son nom.

Dans un système entièrement démocratique comme le nôtre, en particulier, on ne choisit même pas les candidats dont l'heureux élu nous représentera au municipal, au provincial ou au fédéral. Ce choix est effectué par les membres des partis qui s'affrontent. Et encore : le «cheuf» peut, à n'importe quel moment, vous «parachuter» son candidat dans le comté ou l'arrondissement où vous résidez. - Si vous ne me croyez pas, demandez aux électeurs et même aux membres du Parti Libéral du comté de Marquette en ce moment.

Et puis qu'est-ce que c'est que ces «partis» (politiques) ? - Je connais des gens ici, comme aux États-Unis, qui votent pour le même depuis des années, quasiment de père en fils (et de mère en fille depuis qu'on a permis aux femmes de voter et l'on parle pas ici depuis plusieurs siècles mais depuis une douzaine de décennies tout au plus) même si les partis pour qui ils votent ont changé leurs politiques plusieurs fois au fil des ans, parfois d'une élection à l'autre et même entre deux élections.

(Cf, : le Parti Républicain de Lincoln et ceux de Bush, père et fils, et celui de Trump...)

Notre démocratie n'est pas une illusion. Elle est une illusion d'une illusion.

D'aucuns vous diront qu'il faut quand même qu'il y ait une certaine organisation à la base, sinon ce serait un chaos total dans les gouvernements - je répète - municipales (municipaux ? comme dans cheval, chevaux ?), provinciaux ou au fédéraux. Mais alors cessez de nous embêter avec vos élections : laissez aux fonctionnaires le pouvoir d'administrer ce que, de toutes façons, ils sont obligés d'enseigner à ceux «que nous élisons» lorsqu'un, par exemple, un avocat de Saint-Gliglin qui a la faveur du «cheuf» devient ministre des portes, fenêtres et bijoux.

Je ne connais qu'un seul bulletin de vote qui, dans toutes les circonstances, pourrait être valable ou avoir une certain poids dans l'exercice d'une véritable démocratie telle qu'on la pratique ici et c'est celui sur lequel il y aurait une case qui se lirait : «aucun de ceux-là».

Si 50% + 1 des électeurs allaient faire une croix dans ccette case, tout ceux qui figurent sur ce bulletin seraint INTERDITS de se représenter pour cinq ans.

Peut-être que parmi les clowns qui se présenteraient pour le parti X, Y ou Z à des élections quelconques, l'on finirait ainsi par trouver des représentants dignes - je ne dirai pas de foi, mais au moins de confiance. - Et puis le chef d'un parti ne deviendrait pas automatiquement premier ministre, président or whatever : celui-ci serait élu indépendamment. 

Une dernière condition : tous les gens qui se présentent devant l'électorat devraient détenir un diplôme en sciences politiques ou à tout le moins, avoir démontré une certaine expérience en gestion.

Faudrait-il ajouter à ce critère de base les obligations de : 1) n'avoir jamais fait faillite plus qu'une fois et 2) ne pas avoir de casier judiciaire (sauf pour conduite en état d'ébriété car, quand même...)

Et puis cinq ans de prison automatique à quiconque est reconnu coupable d'évasion fiscale, d'acceptation de pots-de-vin ou de mensonges à la population.

Tiens, tant qu'à y être pourquoi ne pas doubler les salaires de nos députés, ministres, sénateurs, etc. ou, à tout le moins, semblables à ceux qui dirigent des entreprises comparables à celles qu'ils auront à diriger.

En attendant, pour qui voulez-vous que je vote sous peu ? Pour ceux ou celles qui tiendront leurs promesses électorales ?

Choisissez dans le lot :

Le Parti Québécois, le Parti Québec Solidaire, le Parti Coalition Avenir Québec, Le Nouveau Parti Démocratique du Québec (quoi ? Il y en aurait eu un ancien ?), le Parti Libéral et le  Parti Vert.

Qu'on nous ramène les Créditistes. Avec eux, au moins, c'était drôle.

Simon

      Herméningilde Pérec


La rentrée !

Nous en avons parlé de cette fameuse rentrée. L'an dernier, l'autre avant ; asussi longtemps qu'on puisse nous en rappeler. Avec ses initiations, css défilés ses accueils plus ou moins froids des «anciens» qui, à peine, avaient commencer à utiler un rasoir pour tailler leurs imberbes  goatees. Et ces jeunes filles avec leur jumpers qui, à genoux, devaient toucher le sol.

Ce qu'il devait s'en créer alors des amitiés qui devaient durer jusqu'à la fin des temps et des amours (non consommées à mon époque) qui allaient durer toute une vie.

Aujourd'hui, je ne vois que des jeunes en t-shirts et en jeans faire la tournée des bars (il n'y a qu'un dans les Quartier Universitaire de Napierville !) dans d'importantes villes comme St-Hyacinthe, St-Jérome et Drumondville ou, forcément, rue St-Denis à Montréal, près de l'UQUAM. - Je ne sais pas pour la ville de Québec. Il y a longtemps que je suis passé par là, mais si ma mémoire est exacte, le campus de l'Université Laval est plutôt éloignée du centre-ville.

Quoiqu'il en soit, il semblerait que les facultés de médecine, dans les universités du monde connu, soient celles aux initiations les plus barbares, Chose à vérifier.

N'en reste pas moins, comme le Profeseur me le soulignait la semaine dernière, que la rentrée, cette année est notre 68ième, à nous deux.

Pas de quoi se réjouir, mais tout de même de quoi se remémorer.

Et vous chers lecteurs, vous en êtes rendus à votre combien-tième ?

H. Pérec

 

       Copernique Marshall


 

I'm through with love (air connu)

À 10h50 , hier soir, j'ai refermé le Mason & Dixon de Thomas Pynchon à la page 245, c'est-à-dire à la fin du 24e chapitre, au moment où Mason et Dixon arrivent à Londres pour signer leur contrat  ; et ce, avec la ferme intention de ne plus y revenir.

Est-ce que Mason & Dixon est un mauvais livre ? Non. - Même que c'est un très bon Pynchon. - Alors ?

Est-ce que vous avez déjà vu un excellent jongleur ? Un type dans le genre de W. C. Fields qui, ne vous trompez pas, fut un des plus brillants jongleurs au début du siècle dernier avant de se lancer dans sa carrière cinématographique où il finit par être un dialoguiste remarquable et un brillant acteur dans des rôles créés sur mesure pour mettre en lumière son extravagante personnalité et souvent écrits par lui. Quelques unes de ses prestations en tant que manieurs d'objets divers furent filmées. On en trouvera une excellente, par exemple à la fin de «The Old Fashioned Way» de William Beaudine, tourné en 1934 et son maniement d'une queue au billard ou une balle de ping pong mérite également un détour («The Pool Sharks» et «You Can't Cheat an Honest Man»).

Le rapport entre un jongleur et Pynchon ? Il est simple : Pynchon est un extraordinaire manieur de mots, de phrases, de situations, de revirements inattendus et de tout ce à quoi on ne peut prévoir dans un roman : animaux qui parlent, rencontres fortuites avec des personnages historiques, découvertes imprévus, situations inespérées qui se règlent en trois secondes, anecdotes qui mènent nulle part et même des dialogues interrompus, repris des pages et des pages plus tard au moment où on s'en attend le moins. - Et cela n'est qu'une courte liste de ses procédés qu'on finit par appeler des trucs, les mêmes utilisés par les jongleurs qui, au moment où s'en attend le moins, semblent avoir perdu le contrôle de leurs quilles, balles de tennis ou boîtes de cigares, mais qui réussissent à les récupérer in extremis avec leur pied à trois centimètres du sol.

Ajoutez à ce qui précède une imaginatiuon débridée, sans limite apparente et qui peut en un instant vous transporter d'un bar infâme à un pont d'un transatlantique de tout premier ordre. Et comme si ce n'était pas assez, Thomas Pynchon est l'auteur américain le plus reclus de tous, plus reclus encore que  J. D. Salinger qui, après la publication de son «Catcher in the Rye» en 1953, s'est retiré de la vie publique jusqu'à sa mort en 2010 ayant tout au long de ces années refusé tous les interviews qu'on lui a proposés, se contentant, de temps à autre d'envoyer des short stories au New Yorker. - De Pynchon, la Presse n'a de lui qu'une photo, du temps où il était étudiant, et son dossier universitaire est disparu mystérieusement. Et voilà où sa vie publique, qui n'a jamais eu de début, s'est arrêtée. 

J
Thomas Pynchon
(seule photo connue)

Je ne peux en dire plus car... il n'y a plus rien à dire sauf... qu'il a publié, au fil des ans six romans : «V», «The Crying of Lot 49», «Gravity's Rainbow», «Slow Reader», «Vineland» et «Mason & Dixon», tous traduits en français : «V», «Vente à la criée du lot 49», «L'Arc-en-ciel de la gravité», «L'Homme qui aprenait lentement», «Vineland» et «Mason & Dixon».

Sa réputation, il la doit à l'intelligentsia américaine dont les membres ont trouvé des références obscurs à diverses mythologies dans ses écrits, certaines cabalistiques, des formules mathématiques, y compris des secrets militaires (notamment dans «Gravity's Rainbow») jusqu'à ce qu'il publie un livre basé sur les années soixante où s'entremêlent drogue, sexe, violence et manifestations anti-militaristes, objets qui ne font généralement pas partie des connaissances académiques et qui, le livre en question,  a dérouté tous ses critiques.

«Reclus» Thomas Pynchon ? Sa définition (il l'a fait parvenir à un journaliste de la chaîne télévisée CNN qui s'était mis dans la tête de savoir qui il était, où il vivait, etc.) :

 «Le mot "reclus" a été inventé pour décrire ceux qui ne tiennent pas à parler aux journalistes.»

Mais toute chose a une fin et je viens de tirer la ligne sur Pynchon. Pour sans doute avoir trop vu son spectacle.

Note :

Depuis «Mason & Dixon» (1997), Thomas Pynchon a publié «Against the Day» (2006), «Inherent Vice» (2009) et «Bleeding Edge» (2013)

Copernique

 

       Jeff Bollinger


Ana... quoi ?

J'aime beaucoup les statistiques.

En juillet dernier, j'ai mentionné celles publiées dans le journal La Presse le 26 juin précédent pour démontrer  qu'on y avait tiré des conclusions sujettes à caution.

Au cours du weekend dernier, ce fut au tour du Devoir de publier, entre autres les chiffres suivants :

1 - Que parmi les analphabètes québécois :

10% sont âgés de 16 à 25 ans
39% sont âgés de 26 à 45 ans
51% sont âgés de 46 à 65 ans

Attention : one parle pas de 10%, 39% ou 51% des Québécois mais des Québécois analphabètes.

 2 - Que le pourcentage de jeunes issus de milieux dévaforisés qui ne terminent pas leurs études secondaires est de 50%

Attention encore une fois : est-ce qu'on  veut dire que  50% des jeunes (qui ne terminent pas leurs études secondaires) sont analphabètes ou que 50% des jeunes qui sont analphabètes sont des jeunes (qui n'ont pas terminé leurs études secondaires) ?

3 - Que le pourcentage de Québéquois âgés de 16 à 65 ans qui éprouvent des difficultés en lecture est de 49%

On ne dit pas ici quel est le pourcentage des Québécois qui sont âgés de 16 à 65 ans. - J'ai véririé : ce pourcentage est de 74.4%. - On parle donc de 49% de 74.4% de la population et conséquemment  de 36,5 % de la population, ce qui coïncide à à peu près avec les statistiques de la Fondation pour l'Alphabétisation du Québec qui mentionne qu'«Une personne sur trois (34,3 %) au Québec est susceptible de se retrouver dans une situation où sa capacité à lire sera relative à la présence de conditions facilitantes ou d’environnements écrits non complexes

(S'agit de définir ce qu'est «éprouver des difficultés en lecture» qui est fort différent d'un analphabète»)

4 - Que le nombre d'adultes dans la province qui seraient analphabètes est de nuit cent mille (800,000 ou un peu moins de 10% de la population totale)

Sauf qu'on parle de la population adulte soit : 800,000 sur 74,4% de 8.215 million ou 13%...

Il y a des choses sur lesquelles il faudrait être plus précis.

***

Holiday Inn 

C'est Simon, un jour, alors que nous étions assis à un bar (Simon déteste manger à une table - je vous dis pourquoi dans deux minutes), qui m'a dit un jour : "Je me suis toujours demandé si les gens dans les miroirs (nous étions dans un bar où derrière les bouteilles, y'avait un série de miroirs d'un bout à l'autre) ; si les gens dans les miroirs savent qu'ils n'existent pas" - "Ils sont là, dit-il, à imiter tous les gestes que nous faisons et ne se posent jamais de questions." - C'est une chose qui m'a frappé sur le moment et dont je me souviens à chaque fois que je me regarde dans une glace. Pire : l'autre jour, il m'a dit qu'à l'âge où il était, il avait toujours l'idée que le miroir de sa salle de bain était sale quand il se regardait le matin. - Un peu comme Cocteau (je crois) qui disait que les miroirs se devaient de réfléchir avant de nous renvoyer notre image...

Pourquoi Simon déteste s'assoir à une table ? - Ce n'est pas qu'il le déteste vraiment, c'est qu'il préfère s'assoir à un bar pour manger. "C'est que, dit-il, dans un bar, on peut toujours se lever et partir sous un prétexte quelconque, sans choquer ceux avec qui on est en conversation." - C'est une chose qu'il a sans doute apprise - et qu'il m'a enseigné car mon métier exige que je voyage assez souvent - compte tenu qu'il a passé une bonne partie de sa vie à voyager à travers le Canada et les États-Unis où, le soir, il n'y avait que deux choses à faire : passer sa soirée à placoter avec des commis-voyageurs au bar ou regarder, si on ne lit pas, tout ce qui bouge à la télévision, dans d'identiques chambres d'identiques hôtels d'identiques villes de l'Amérique.

Un ami de longue date s'est trouvé chanceux, un jour, d'avoir trouvé un emploi qui lui permettrait de voyager en Europe continuellement. Au début, il s'était mis dans la tête de trouver des hôtels typiques où il goûterait à tout ce qui différencie la France, l'Angleterre, la Belgique, l'Allemagne, etc. de notre North America. Après quelques voyages, après s'être fait dire qu'il n'y avait pas ou plus de room service passé une certaine heure ou que les lits étaient ou trop grand ou trop petit ou qu'il n'y avait plus d'eau chaude après huit heures du matin, il est devnu un inconditionnel des Hilton, des et même des Holiday Inn qu'il jugeait être, ces derniers, des endoits qu'il considérait comme des campings.

Faut-il rappler l'anecdote conceranant un  standup comic américain qui, après avoir fait la tournée de tous les États américains, avait finalement réussi à se tailler une grande place parmi les gens de son métier et était devenu riche au point de se faire construire une maison à Hollywood à laquelle il avait insister pour qu'une aile soit une copie exacte d'un chambre d'un Holiday Inn ? - Disait à ceux qui lui demandaient pourquoi, il disait que les soirs où il n'arrivait pas à s'endormir, il s'y rendait pour être "chez lui" !

Qui cite tout le temps, ici, Anaxagore qui disait que "la vie est un voyage" ?

Je pensais à tout cela, hier soir, quand j'eus eu parlé à Matisse via Google Talk et qui m'a demandé quand est-ce que je serais de retour à la maison...

Ceux qui disent qu'avec les commucations visuelles genre Internet le nombre ds meetings dans les entreprises allaient diminuer ne vont pas souvent dans les aéroports.

Et puis une dernière question :

Aux coûts que le moinde déplacement représente aujourd'hui, où ces gens qui sisiblement n'ont, comme dit mon père "que leurs linges sur leurs dos"  prennent-ils leur argent ? 

Jeff

 

   Georges Gauvin


Des sous, encore des sous, toujours des sous

Note de l'éditeur :

Le texte de la chronique de Madame Gauvin a malheureusement été effacé lors de son transfer sur le serveur du Castor™ (un malhabile employé l'a copié vers au lieu de le copier de)

Nous nous en excusons auprès de nos lecteurs et auprès de madame Gauvin.

Nous devrions être en mesure de le récupérer d'ici peu.

 

        Fawzi Malhasti


 Morceau choisi 

 Mon poème favori

(C'est le premier que j'ai appris par coeur quand j'étais étudiante. Mais je regrette son deuxième tercet ou, si vous préférez, sa dernière strophe - Ce poème eut été parfait après son onzième vers.)

Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle
Assise aurprès du feu, dévidant et filant,
Direz chantant mes vers, en vous émerveillant :
Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle.

Lors vous n'aurez servant oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s'aille réveillant,
Bénissant votre nom de louuange immortelle.

Je serai sous la terre et, fantôme sans os,
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ;
Vous serez au foyer une vieille accroupie.

Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :
Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.

(Pierre de Ronsard 1524-1585)

Fawzi

 

         De notre disc jockey - Paul Dubé


Vetus est ut moderna

Ah, comme cela est difficile d'être à la page ! Des auditeurs [de mon émission de radio] me reprochent de ne pas assez faire jouer Brel, «le plus grand des plus grands interprètes de son époque» alors que d'utres me disent que Jean Ferrat n'avait pas une aussi belle voix que «ça». On m'écrit même que Tino Rossi n'est plus de notre temps et qu'il faudrait l'oublier, que je devrais laisser plus de place aux «jeunes», et desquels on me cite des noms dont je n'ai jamais entendu parler.

La même chose en anglais. Il n'y a pas deux jours que je me suis laisser dire que les «Beatles» avaient révolutioné la musique populaire, qu'on devrait ériger une statue en l'honneur de Roy Orbison et que les Beach Boys n'ont été qu'une mode temporaire.

Ah oui ?


The fabricated Four

J'essaye de plus en plus de ne pas m'impliquer dans ce genre de discussions. Après tout, ce n'est que depuis 60 ans que j'écoute de la musique, chantée ou non, et qu'après toutes ces années, j'en suis aux quatuors à cordes de Bethoven, au Pelléas et Mélisande de Debussy et au Kindertotenlieder de Malher,  - Si j'écoute de la musique populaire ? Mais oui. Si je continue à croire que mes choix demeureront des classiques? Mais oui.

Tenez : si je vous disais que le «Sympathy for the Devil» des Rolling Stones risque de demeurer un classique plus longtemps que le «Yesterday» des Beatles (qui ne remplacera jamais le «I Wonder Who's Kissing her now» de Joseph E, Horward) ?

Anyway, aujourd'hui, je vous ramène à la chanson d'un orfèvre de la rime - qui n'a comme prédécesseur qu'un certain Jean de Lafontaine - en la personne de Georges Brassens dans une de ses plus magnifiques chansons qui s'intitule out simplement «Saturne». - Version «live» enrgistrée en Angleterre, en 1993

Cliquer sur la note : Second

paul

 

L'extrait du mois


100 films 

Note

À l'occasion du centième anniversaire du cinéma, Serge Losique alors à la Cinémathèque québécoise a pensé présenter au public montrélais les 100 meilleurs films de tous les temps à partir d'une liste dont il vous exlique la source dans les mots qui suivent.

La liste de ces cents films suit tout de suite après

Commentaire de Serge Losique :

«A l'occasion du centième anniversaire du cinéma [1903-1994], nous comptions présenter les 100 meilleurs films du cinéma selon une trentaine de personnalités d'ici et d'ailleurs, connues avant tout pour leur cinéphilie. Puis, d'autres noms sont venus s'ajouter, soit parce que nous les avons invités à participer, soit parce qu'ils ont entendu parler de ce projet comme certains cinéphiles qui nous ont envoyé des listes spontanément. 

Nous nous sommes donc retrouvés avec une centaine de listes venues d'un peu partout et les noms des sommités en matière de connaissances cinématographiques qui suivent montrent le sérieux du travail accompli.

Nombreux sont les participants qui ont joint des notes en parlant de la difficulté de choisir - choisir tout court - comme choisir à l'intérieur de l'oeuvre d'un réalisateur particulier. 

Ainsi, Jean Rouch a choisi de nous envoyer
"une sélection basée sur la chronologie des projections des films qui sont restés gravés dans ma mémoire, depuis ma découverte du cinéma avec "Nanook" et "Robin des bois". Il dit s'être astreint à ne choisir qu'un film par réalisateur au lieu de "tout Chaplin", "tout Renoir", tout "Rossellini". 

Serge Dussault a précédé sa liste de la mention suivante "
certains s'imposaient historiquement. D'autres que j'ai choisis par amour. Et quelques-uns... par provocation.

Bertrand Tavernier a accompagné sa liste de cette remarque:
"Il n'entre dans ma liste aucun classement, ni dans les dates, ni dans les thèmes et beaucoup d'oublis, pas mal d'injustices et le désir d'attirer l'attention sur certains titres et cinéastes. Je me suis volontairement abstenu, à une ou deux exceptions, de citer des films postérieurs à 1973, date de mes débuts dans la mise en scène." 

Pierre Rissient précède sa liste d'une longue introduction dont voici un extrait:
"Liste arbitraire quant au choix des films que j'ai choisis, liste désordonnée, mais non sans lignes, non sans liens. Il a pu me paraître juste de mentionner le nom d'un technicien ou d'un acteur dont la collaboration a été, a mes yeux, déterminante. J'ai dû citer deux films pour certains metteurs en scène quand il me paraissait impossible de départager. Liste injuste, mais de bien meilleure foi, je crois, que le consensus hypocrite autour de l'oeuvre de certains metteurs en scène..." 

D'autres nous ont envoyé des listes sans commentaires particuliers comme Luc Perreault, Jean-Loup Passek, Peter Harcourt, Andrei Plakhov, David Stratton, Donald Richie, Michel Ciment, Andrew Sarris. Et si l'exercice les a fait souffrir, il sont restés stoïques et nous ont envoyé des listes claires sans ratures ni renvois. 

Nous avons compilé ces listes et sommes arrivés à un classement avec en tête les films qui ont obtenu le plus de voix. Il est clair qu'un film qui arrive à la centième position mérite encore amplement l'appellation de chef-d'oeuvre puisque de nos jours, environ 3000 longs métrages sont produits annuellement dans le monde.»

La liste :

   1 - Citizen Kane (1941) - Orson Welles
   2 - Cuirassé Potemkine, Le (1925) - Sergei Eisenstein 
   3 - Règle du jeu, La (1939) - Jean Renoir
   4 - The General (1927) - Buster Keaton
  5 - Greed (1924) - Eric von Stroheim
  6 - Passion de Jeanne d'Arc, La (1928) - Carl Dreyer
  7 - Voleur de bicyclette, Le (1948) - Vittorio de Sica
  8 - 2001, A space Odyssey (1968) - Stanley Kubrick
  9 - Atalante, L (1934) - Jean Vigo
 10 - Enfants du paradis, Les (1945) - Marcel Carné
 11 - Sunrise (1927) - Friedrich Wilhelm Murnau
 12 - Sunset Boulevard (1950) - Billy Wilder
 13 - Grande illusion, La (1937) - Jean Renoir
 14 - Sept Samuraï, Les (1954) - Akira Kurosawa
 15 - Fraises sauvages, Les (1957) - Ingmar Bergman
 16 - A bout de souffle (1959) - Jean-Luc Godard
 17 - Gold Rush, The (1925) - Charles Chaplin
 18 - Modern Times (1936) - Charles Chaplin
 19 - Napoleon (1927) - Abel Gance
 20 - Andréj Rublëv (1967) - Andrei Tarkovski
 21 - City Lights (1931) - Charles Chaplin
 22 - Intolerance (1916) - D.W. Griffith
 23 - Metropolis (1926) - Fritz Lang
 24 - Pather Panchali (1955) - Satyajit Ray
 25 - Tokyo Monogatari (1953) - Yasujiro Ozu
 26 - 400 coups, Les (1959) - François Truffaut
 27 - Avventura, L' (1960) - Michelangelo Antonioni
 28 - Jules et Jim (1961) - François Truffaut
 29 - Rashomon (1950) - Akira Kurosawa
 30 - Roma, città aperta (1945) - Roberto Rossellini
 31 - La Strada (1954) - Federico Fellini
 32 - Vertigo (1958) - Alfred Hitchcock
 33 - 8 1/2 (1963) - Federico Fellini
 34 - Birth of a Nation (1915) - D.W. Griffith
 35 - M (1931) - Fritz Lang
 36 - Nanook of the North (1922) - Robert Flaherty
 37 - Septième Sceau, Le (1956) - Ingmar Bergman
 38 - Singin' in the Rain (1952) - Stanley Donan, Gene Kelly
 39 - Dolce vita, La (1960) - Federico Fellini
 40 - Gone with the Wind (1939) - Victor Flemming
 41 - Persona (1966) - Ingmar Bergman
 42 - Searchers, The (1956) - John Ford
 43 - Stagecoach (1939) - John Ford
 44 - Third Man, The (1949) - Carol Reed
 45 - Cries et chuchotements (1972) - Ingmar Bergman
 46 - Hiroshima mon amour (1959) - Alain Resnais
 47 - Dernier des hommes, Le (1924) - Friedrich Wilhelm Murnau
 48 - Madame de (1953) - Max Ophuls
 49 - Magnificent Ambersons, The (1942) - Orson Welles
 50 - Los olvidados (1950) - Luis Bunuel
 51 - Rear Window (1954) - Alfred Hitchcock
 52 - Earth, The (1930) - Alexandre Dovjenko
 53 - Cendres et diamants (1958) - Andrzej Wajda
 54 - Ange bleu, L' (1930) - Josef von Sternberg
 55 - Conformiste, Le (1969) - Bernado Bertolucci
 56 - Nashville (1975) - Robert Altman
 57 - Vivre (1952) - Akira Kurosawa
 58 - Cabinet du Dr. Caligari, Le (1920) - Robert Wiene
 59 - Casablanca (1942) - Michael Curtiz
 60 - Casque d'or (1952) - Jacques Becker
 61 - Condamné à mort s'est échappé, Un (1956) - Robert Bresson
 62 - Duck Soup (1933) - Leo McCarey
 63 - Godfather, The (1972) - Francis Ford Coppola
 64 - Homme à la caméra, L' (1929) - Dziga Vertov
 65 - Lola Montes (1955) - Max Ophuls
 66 - Night of the Hunter (1955) - Charles Laughton
 67 - Nosferatu (1922) - Friedrich Wilhelm Murnau
 68 - To Be or not to Be (1942) - Ernst Lubitsch
 69 - Psycho (1960) - Alfred Hitchcock
 70 - Treasure of the Sierra Madre, The (1947) - John Huston
 71 - Apocalypse Now (1979) - Francis Ford Coppola
 72 - Chinatown (1974) - Roman Polanski
 73 - Arbre aux sabots, L' (1978) - Ermanno Olmi
 74 - Broken Blossoms (1919) - D.W. Griffith
 75 - Dead, The (1987) - John Huston
 76 - Grapes of Wrath, The (1940) - John Ford
 77 - Lawrence of Arabia (1962) - David Lean
 78 - Mère, La (1926) - Vsevolod Poudovkine
 79 - Mon oncle Antoine (1971) - Claude Jutra
 80 - Red River (1948) - Howard Hawks
 81 - Some Like it Hot (1959) - Billy Wilder
 82 - Taxi Driver (1976) - Martin Scorsese
 83 - Contes de la lune vague après la pluie (1953) - Kenji Mizoguchi
 84 - Viridiana (1961) - Luis Bunuel
 85 - Wild Bunch, The (1969) - Sam Peckinpah
 86 - Age d'or, L' (1930) - Luis Bunuel
 87 - Amarcord (1973) - Federico Fellini
 88 - Tu ne tueras point (1987) - Krzysztof Kieslowski
 89 - Bonnie and Clyde (1967) - Arthur Penn
 90 - Chien Andalou, Un (1928) - Salvador Dali & Luis Bunuel
 91 - Sacrifice, Le (1985) - Andrei Tarkovski
 92 - Schindler's List (1993) - Steven Spielberg
 93 - Mariage de Maria Braun, Le (1978) - Rainer Werner Fassbinder
 94 - Léopard, Le (1962) - Luchino Visconti
 95 - Godfather II, Le (1974) - Francis Ford Coppola
 96 - High Noon (1952) - Fred Zinnemann
 97 - Paris Texas (1984) - Wim Wenders
 98 - Ivan le terrible, 1 et 2 (1943-46) - Sergei Eisenstein
 99 - North by Northwest (1959) - Alfred Hitchcock
100 - Kid, The (1921) - Charles Chaplin

Commentaires de nos chroniqueurs :

«J'aime ce genre de listes. Je les préfère aux livres sur le cinéma ou sur un réalisateur en particulier qui nous donnent une série de "choses remarquable" ou "à ne pas manquer" et qui nous empêche d'aimer un film pour ce qu'il est : un film.» (Jeff)

«Je connais cette liste depuis des années et je l'ai refilée à je-ne-sais-plus-combien de personnes qui m'ont tous sincèrement remercié sauf un qui m'a demandé comment  "Casablanca" avait bien pu s'y rerouver !» (Copernique)

«Avec le temps, cette liste est devenu quelque peu caduque. Depuis 1994, il y a eu beaucoup de films qui mériteraient d'y être insérés - je pense, comme ça, au hasard, à "The Big Lebowski" ou "Fargo" des frères Cohen -, mais dans l'ensemble, pour l'éducationement des véritables cinéphiles, elle me paraît suffisante. - Un seul regret: l'absence (ou presque) de nombreux films muets. - peut-être devrait-on faire deux listes...» (Simon)

«Excellente liste sauf que j'y ai cherché, en vain "Great Expectations" de David Lean (1946), mon film favori. Parce que "Hiroshima, mon amour"...» (Fawzi Malhasti).

«Manque quelques navets. Un fim comme "Plan nine from Outer Space" d'Edward Wood jr. devrait être vu par tout amateur de cinéma ne serait-ce que pour qu'il apprenne ce qu'est un mauvais film. - Et puis j'ajouterai quelques films de série B, "Invasion of the Body Snatchers" de  Don Siegel ou "L'art de faire un grand film avec un petit budget et avec beaucoup de chance !» (paul)

 

Book Review - Lectures


Les textes qui suivent - et les précédents - ne doivent pas être considérés comme de véritables critiques au sens de «jugements basés sur les mérites, défauts, qualités et imperfections» des livres, revues ou adaptations cinématographiques qui y sont mentionnés. Ils se veulent surtout être de commentaires, souvent sans rapport direct avec les oeuvres au sujet desquelles les chroniqueurs qui les signe désirent donner leurs opinions, opinions que n'endosse pas nécessairement la direction du Castor™ ni celle de l'Université de Napierville.

Para Aquela que Está Sentada no escuro à Minha Espera
(Pour celle qui est assise dans le noir à m'attendre)
António Lobo Antunes
Traduit du portuguais par Dominique Nédellec
Christian Bourgeois Éditeur - 2017

Il m'a fallu plusieurs heures pour retrouver dans - je l'ai déjà dit : le fouillis qu'est ma bibliothèque - le Finnegans Wake de James Joyce adapté en français par Philippe Lavergne, publié chez Gallimard en 1982, un livre qu'au demeurant je n'ai qu'occasionellement quoique sérieusement consulté et que j'ai acheté à l'époque que pour savoir ce qu'on pouvait faire d'un livre qui, par sa nature, était et demeure intraduisible.

Moins décousu que Finnegans Wake ce roman d'António Lobo Antunes, je ne sais pourquoi, m'y a fait penser. Il m'a également fait penser au Mrs Dalloway de Virginia Woolf et certains autres romans dont on me vantait les mérites quand j'étais jeune.

«Révolutionnaire», «Une nouvelle façon d'écrire», «Une poésie jusqu'à ce jour inédite» me disait-on de certains ouvrages hétéroclites où l'ordre des faits étaient aléatoires, les noms des personnages inexistants ou, à l'intérieur d'une même phrase, on passait du présent au passé et du passé au futur (quand ce futur n'était pas antérieur). - Je me souviens qu'on a même essayé de me convertir à Butor, Sarraute et même à certain films de Resnais dont l'Année dernière à Marienbad d'après un scénario d'Alain Robe-Grillet que je n'ai pas précisément admiré, mais tout de même visionné avec une certaine curiosité.

Ayant été éduqué dans la classique culture, je suis resté fidèle à ses descendants : Proust, Gide, Green et même Marcel Aymé tout en faisant des excursions du côté de Céline et - je l'ai mentionné ci-dessus - Joyce. Le seul accroc que j'ai fait à cette règle, règle qui consistait, entre autres, à ne rien lire qui n'ait été publié moins de cinquante ans plus tôt, fut sans doute Georges Pérec dont j'admire encore aujourd'hui sa «Vie, mode d'emploi».

Quel rapport, vous allez me demander, cela peut-il bien avoir avec António Lobo Antunes et son Pour celle qui est assise dans le noir à m'attendre ?

C'est que je n'ai pas compris pourquoi, en 2018, on se permettait de publier des livres dont la forme (le style ?) a été utilisée, presque exploitée à l'excès depuis plus de quatre-vingts ans ? - Et quand je parle de forme ou de style, je ne me réfère pas exclusivement au «stream of consciousness» («courant de conscience» ou «flux de conscience») qu'a exploité abondamment António Lobo Antunes pour ce roman, mais à d'autres techniques, comme l'association d'idées, les images en rafales, le pseudo-rêve qui relèvent plus de la ruse ou de l'artifice que de la littérature.

Deux choses :

Ce roman tourne autour d'une vieille actrice vraisemblablement atteinte de la maladie d'Alzheimer et dont les souvenirs s'entremêlent au cours du récit et, conséquemment, ne peut être écrit qu'en un style décousu, plein d'images et de souvenirs qui s'entrecroisent et qui se résument à un récit sans début et sans fin. - Oui, il y a le neveu qui a été plus ou moins forcé de s'occuper de cette dame, et une bonne qui mettent un peu d'ordre dans le tout, mais presque accessoirement. - C'est le long monologue de Joyce à la fin d'Ulysse avec des passages presque aussi incompréhensibles que ceux de Finnegans Wake ou certains écrits de Faulkner ou même Claude Simon. - Le «Regardez comme je suis intelligent d'avoir pensé à écrire ceci ou cela» devient très lassant à la longue.

Sa qualité, car c'est quand même un livre qui mérite d'être lu, réside dans son côté poétique qui agit comme un contre-poids aux tristes ravages de la vieillesse. Malheureusement, malgré les grands efforts qu'a mis Dominique Nédellec à adapter (je n'ose pas dire «traduire») en français de longs passages rédigés en portugais, l'on soupçonne très rapidement que certains mots, certains sons et sans doute une certaine musique n'ont pas passé la rampe parce que, justement, ils étaient dans une langue spécifique et donc intraduisible.

Et puis une troisième...

Il faut une certaine patience pour entreprendre la lecture de cet ouvrage qui pourrait facilement passer pour une étude psychiatrique une fois débarrassé de son côté narratif. - Ai-je mentionné qu'António Lobo Antunes était psychiatre de profession ? - Or, de la patience, j'en ai beaucoup sauf qu'il me faut avouer qu'à plusieurs reprises j'ai failli abandonner.

Sur 5 étoiles, pas plus que 2 et ½.

Sans doute existe-il dans l'oeuvre d'Antunes (26 romans, 2 livres de poésie, 5 livres de chroniques et d'autres écrits) des choses plus faciles à lire, mais pour le moment, en ce qui concerne la littérature portugaise, je vais me contenter de Pessoa qui, en français, jusqu'à présent ne ma pas déçu.

Deux passages :

«...et ce n'est pas par manque d'amour parole d'honneur, c'était parce qu'elle lui faisait peur, les enfants, c'est comme l'autre, arrive un moment où ils s'en vont, maintenant la femme du neveu de mon mari des exigences à n'en plus finir et pour ce qui est de cette photo qu'on ne vienne pas à me raconter d'histoires, évidemment que mon père, un galopin de la campagne avec une branche de pêcher dans la main et les sourcis unis, se méfiant du photographe, un oeil métallique avec des paupières qui s'ouvraient en tournant...»

«et pas possible que ce soit là une grande vérité, Pharmacie Parapharmacie, Pharmacie Parapharmacie, Pharmacie Parapharmacie, ici à Lisbonne la plus proche Pharmacie Salutaire, je vais devoir vous laisser et en y repensant, grâce au soleil, j'emporte avec moi cette lumière, cette félicité, cette paix, on s'est toujours bien entendu papa, vous m'avez toujours fait rire, vous m'avez toujours raconté des histoires drôles, vous m'avez toujours appelée

- Ma jolie

pas par mon prénom comme ma mère

- Ma jolie

et moi radieuse avec ce

-Ma jolie

donc je crois que je vais me mettre à courir en direction d'un clown car il a toujours été un clown, en direction d'un bénêt, car il a toujours été un bénêt, en direction de mon père car c'est mon père, menthe, pistache et fraise, je me coifferai d'un chapeau de paille vu que ma mère

- N'oublie pas ton chapeau...»

Vous voyez ce que je veux dire ?

Simon

***

A noir      

Il m'arrive souvent de me demander si un éditeur sérieux oserait, aujourd'hui, s'engager à publier un auteur inconnu qui lui présenterait un manuscrit où, au hasard, il trouverait des passages comme ceux-ci :

«Gracieux fils de Pan ! Autour de ton front couronné de fleurettes et de baies, tes yeux, des boules précieuses, remuent. Tachées de lies brunes, tes joues se creusent. Tes crocs luisent. Ta poitrine ressemble à une cithare, des tintements circulent dans tes bras blonds. Ton cœur bat dans ce ventre où dort le double sexe. Promène-toi la nuit, en mouvant doucement cette cuisse, cette seconde cuisse, et cette jambe de gauche.» 

«Ce poison va rester dans toutes nos veines, même quand, la fanfare tournant, nous serons rendu à l'ancienne inharmonie. O maintenant, nous si digne de ces tortures ! Rassemblons fervemment cette promesse 
surhumaine faite à notre corps et à notre âme créés: cette promesse, cette démence ! L'élégance, la science, la violence !
»

Et pourtant... - Ces deux passages ont déjà été publiés et ont été disponibles sans interruption et sont toujour disponibles en librairie depuis 1886.

La critique à leur propos a été dithyrambique. On a parlé de génie à l'état pur, d'un coup d'éclat dans la littérature, d'une langue nouvelle, d'une poésie révolutionnaire jusqu'à ce que, relativement récemment, quelqu'un osa mentionner le mot «fumisterie» à propos de l'ensemble de l'oeuvre de cet inconnu. 

D'aucuns et surtout les inconditionnels ou les spécialistes auront reconnu Rimbaud dans ses Illuminations que j'ai lu (et tout le reste) avec une grande curiosité et même un certain plaisir à vingt ans. Aujourd'hui, je reconnais qu'il y a une certaine musique qui se dégage de la combinaison de mots disparates dans sa poésie, dans plusieurs même de ses poèmes ; cette musique qui a permis à Léo Ferré de les transformer dans des chansons qui sont de petits chefs-d'oeuvre. Exemple :

«Nous nous aimions à cette époque,
Bleu laideron !
On mangeait des oeufs à la coque
Et du mouron !


«Un soir, tu me sacras poète,
Blond laideron :
Descends ici, que je te fouette
En mon giron...
»

(Mes petites amoureuses)

Les rimes inatendues comme «époque» et coque», «poète» et fouette» sont des trouvailles, j'en conviens mais dans quel mesure peut-on affirmer qu'il s'agit là d'une manifestion littéraire au sens que l'on donne généralement au mot littérature ?

Je suis, oui, sans doute aussi bouché à l'émeri comme l'éditeur qui a refusé le premier jet d'À la recherche du Temps perdu, mais si je peux dire Bravo à Rimbaud, j'ai beaucoup de difficultés à lire certains poètes qui ont suivi sa trace et qui étaient sourds.

J'avoue quand même avoir été séduit par un Paul-Marie Lapointe qui a passé deux ans à rédiger le manuscrit de son éRiturEs où, en filigrane, l'on peut lire ce qui se passe dans le cerveau d'un être en chair et en os comme nous le sommes tous.

Pour Rimbaud, le fait qu'on qualifie dans certains milieux son oeuvre de fumisterie non seulement ne me choque pas, mais il m'arrive de plus en plus de croire que c'est peut-être vrai et que, de peur d'être finalement confronté à la postérité, il a sans doute bien fait de dispaître avant d'être démasqué. 

Avouez quand même que les nombreuses interprétations que l'on a avancées pour expliquer le sens de ses Voyelles («A noir, E blanc, I rouge, O bleu...») peuvent être lues avec un certain sourire.

«Des illuminations ? Je n'ai qu'à me frotter 
les yeux et j'en fait des plus belles.
»         
(Jules Renard)    

Simon

P.-S. : De ce même Jules Renard, on peut lire dans son journal une citation de Muhfeld G, Vanor qui, parlant de Bouhélier, Paul Fort, Maurice Leblond et Fernand Vandérens (les «jeunes» de l'époque) disait : «Le talent des jeunes auteurs, c'est comme des imitations d'acteurs. Cela fait illusion et stupéfie, mais dès qu'on donne un rôle à ces imitateurs, ils ne valent plus rien. Ils commecent par être de grands révolutionnaires en art, puis ils font tranquilement leur médecine.»

***

20+1 short stories (Nouvelles)
Préface de Francis Geffard
Albin Michel 2016 - 656 pages

    Voici ce qu'on peut lire à l'endos de ce volume :

«Pour fêter les vingt ans de la collection "Terres d'Amérique", voici réunies 21 nouvelles de ses auteurs les plus emblématiques. 21 écrivains qui dessinent un portrait fort et sensible de la littérature nord-américaine d'aujourd'hui, de la sombre tendresse de Sherman Alexie au souffle narratif de Joseph Boyden, la grâce poétique de Charles D'Ambrosio ou la violence émotionnelle de Craig Davidson en passant par le réalisme magique de Louise Erdrich et l'exubérance de Karen Russell. 21 textes qui prouvent définitivement que la nouvelle est loin d'être un genre mineur. Et c'est pour cela qu'il faut la fêter, la célébrer, Qu'il faut encourager les lecteurs à lire des recueils et à découvrir de jeunes auteurs. Car défendre la nouvelle, c'est défendre la littérature.» 

Comment lire ce livre ? Une nouvelle après l'autre ? Par ordre alphabétique du nom de ses auteurs ? - Solution facile puisque les nouvelles qui y sont contenues ont été publiés en ordre alphabétique, par auteur. Mais comme j'y suis, autant vous donner la liste de ces auteurs et les titres de leurs short stories.

  • Sherman Alexie - Un homme bien - tiré du recueil The Thoughest Indian in the World - traduit par Michel Lederer

  • Joseph Boyden - Langue peinte - tiré du recueil Born with a Tooth - traduit par Hugues Leroy

  • Dan Chaon - Parmi les disparus - tiré du recueil Among the Missing - traduit par Hélène Fournier et Michel Lederer

  • Michael Christie - Rebut - tiré du recueil The Beggar's Garden - traduit par Nathalie Bru

  • Charles D'Ambrosio - Le jeu des cendres - tiré du recueil The Dead Fish Museum - traduit par France Camus-Pichon

  • Craig Davidson - Un goût de rouille et d'os - tiré du recueil Rust and Bone - traduit par Anne Wicke

  • Anthony Doerr - La femme du chasseur - tiré du recueil The Shell Collector - traduit par Valérie Malfoy

  • Louise Erdrich - Le plongon du guerrier indien - tiré du recueil The Red Convertible - traduit par Isabelle Reinbarez

  • Ben Fountain - Les meilleurs sont déjà pris - tiré du recueil Brief Encounters with Che Gevara - Traduit par Michel Lederer

  • Holly Goddard Jones - Pièces détachées - tiré du recueil Girl Trouble - traduit par Hélène Fournier

  • Richard Lange - Bank of America - tiré du recueil Dead Boys - traduit par Cécile Deniard

  • Benjamin Percy - Sous la bannière étoilée - tiré du recueil Refresh, Refresh - traduit par Renaud Morin

  • David James Poissant - L'Homme-Lézard - tiré du recueil The Heaven of Animals - traduit par Michel Lederer

  • Eric Puchner - Les enfants de Dieu - tiré du recueil Music Through the Floor - traduit par Laurent Bury

  • Jon Raymond - Benny - tiré du recueil Livability - traduit par Nathalie Bru

  • Elwood Reid - Ce que savent les saumons - tiré du recueil What Salmon Know - traduit par Freddy Mihcalski

  • Karen Russell - Souvenirs d'enfance sur la conquête de l'Ouest - tiré du recueil St Lucy's Home for Girls Raised by Wolves - traduit par Valérie Malfoy

  • Wells Tower - Un lien fraternel - tiré du recueil Everything Ravaged, Everything Burned - traduit par Michel Lederer

  • Brady Udall - Il se soûle profondément et fameusement - tiré du recueil Letting Loose the Hounds - traduit par Michel Lederer

  • Callan Wink - Montée des eaux - tiré du recueil Dog Run Moon traduit par Michel Lederer

  • Scott Wolven - La Copper Kings - tiré du recueil Controlled Burn - traduit par Cécile Deniard 

Outre ses nouvelles, le livre contient une brève présentation des auteurs et des traducteurs.

Ajoutons que la bande-annonce se lit «Bonnes Nouvelles d'Amérique».

 

*

Évidemment, j'eusse bien aimé lire ces nouvelles dans leur langue d'origine, l'Américain, mais me mettre à la recherche de tous les recueils où elles sont parues pour en écouter la sonorité ou pour découvrir quelques nuances linguistiques accidentellement ignorées par leurs traducteurs (tous français soit dit en passant, une seule ayant vécu en Amérique un assez long moment ; six ou sept ans si ma mémoire est exacte) m'a semblé être tout à fait hors de question. C'est donc avec une certaine anxiété que je l'ai abordé d'autant plus que je n'ai, dans la liste de ses auteurs, reconnu un seul nom. Et puis... grand amateur de Short Stories et ayant lu les maîtres dans ce domaine (Henry James, Arthur Conan Doyle, Marcel Aymé et même Maupassant)  - et surtout la plus grande Short Story de tous les temps, The Dead de James Joyce -, je me suis dit : «Qu'est-ce que ça va être comme ennui !»

Alors je ne l'ai pas lu. Ou plutôt si, mais de mon habituelle façon : je n'ai lu que les deux, trois premiers paragraphes, parfois pages, de chaque nouvelle et, dans certains cas, les deux, trois dernières pages. Aussi, considérez ce qui suit comme étant une critique rédigée du bout des doigts.

Qu'est-ce que c'est que j'ai essayé de faire en agissant de la sorte ? - Deux choses :

  1. Savoir si l'auteur ou les auteurs de ces nouvelles savaient attirer l'attention de leurs lecteurs en exposant d'emblée le sujet de leur récit et ainsi l'encourager à en lire le milieu et la fin.

  2. Et si le style de l'écriture - je parle des mots utilisés, de la façon de les présenter, de la structure des phrases, etc. - pouvait, malgré la banalité du thème ou du récit, être suffisant en lui-même pour rendre le tout intéressant.

Dans les deux cas, j'ai été amèrement déçu. Oui, le fait que ces textes, écrits en américain et traduits en français, a peut-être été à l'origine de cette déception, mais encore : j'ai même failli abandonner mes recherches après avoir lu le début de la septième de ces nouvelles (La femme du chasseur d'Anthony Doer) et particulièrement la neuvième (Les meilleurs sont déjà pris de Ben Fountain) après avoir lu, dans cette dernière, la description d'un aéroport et d'un aterrissage d'un C-130 (avec enfants en pyjama, mères éreintées d'attendre, etc.) la phrase suivante : «Elle n'avait pas vu son mari depuis huit mois.» - Mais non, que je me suis dit, aucun des maîtres mentionnés ci-dessus auraient osé débuter un récit de cette façon. Cette phrase qui arrive après l'aéroport, la marmaille et l'aterrissage d'un C-130, ils l'aurait placée au tout début.

Et puis... j'en ai eu un peu trop de ces descriptions inutiles de paysages du Far-West ou du Maine («là où l'atmosphère est lourde de l'odeur des lupins, de la mousse et des fougères», «des feuilles de glace sur le Missouri» et de cette demeure «contemporaire compliquée avec des balcons suspendus au-dessus de deux garages trapézoïdaux, de grandes fenêtres triangulaires en façade, des colonnes aux lignes pures, des globes en applique et un toit de schiste en pente» et surtout de cet Américain qui traite son voisin de «Putain de mec».

Sorry, Mr. Geffard, but no cigar.    

Copernique

***

La bibliothèque de Babel 
Jorge Luis Borgès - in Fictions - Gallimard (Folio) - 1994
Une trop bruyante solitude
Bohumel Rhabal - Robert Laffont - 2006
Le dépeupleur
Samuel Beckett - Les éditions de minuit - 1970

C'est en lisant Alberto Manguel (voir Le Castor™ de mai) que je me suis rappelé avoir lu. il y a quelque temps déjà La bibliothèque de babel de Borgès qui m'a rappelé Une trop bruyante solitude de Rhabal qui, à son tour, m'a fait penser au Dépeupleur de Beckett dont Jeff a parlé en juin dernier.

J'aurais pu tout aussi bien penser à certains contes ou nouvelles de Poe ou aux Chants de Maldoror de Lautréamont.

Tous ces livres font partie d'une littérature qu'on pourrait décrire comme étant du domaine de la fiction surréaliste comparable, en peinture, aux toiles de Dali.

Ces trois livres, tous très courts. La bibliothèque de Babel est un conte qui tient en quelques pages , Une trop bruyante solitude se lit en une heure et Le dépeupleur tient en 56 pages.

Ce qu'ils ont en commun, c'est de nous plonger dans des univers démentiels : dans une  une bibliothèque où les catalogues sont inexistants, mais qui contient tous les livres publiés - et même non publiés - écrits non seulement jusqu'à présent, mais tous les livres qui seront éventuellement écrits ; dans un monde où le travail de son narrateur consiste à pilonner des livres au moyen d'une immense presse dans une cave où les rats sont omniprésnets ; et dans un endroit sans issues où des êtres sont enfermés on ne sait pas trop pourquoi.

C'est cauchemardesque, presque rédigés pour faire penser à la folie humaine qui, d'un côté tient à ne rien laisser de côté et qui, d'un autre, cherche à détruire ce qui lui semble inacceptable, tout en étant dans un perpétuel enfer.

D'autres romans, contes ou nouvelles dans le même genre viennent à l'esprit : Farenheit 451 de Ray Bradbury, 1984 d'Orwell, The Shining de Stephen King et même le délicieux conte de Bertrand Russell qu'on a inséré dans le Castor d'octobre 2017 à propos d'un théologien qui se pointe au paradis à la fin de ses jours.

C'est léger (enfin...), mais en même temps très inquiétant.

À lire et relire

Copernique

 

Le courrier


Ms Danielle Rémy, Saint-Augustin-des-Maures, Qc

En ne lisant pas, chère MadamE, le livre qu'on vous a suggéré de lire (Comment organiser son temps), vous gagnerez trois heures.

 


Dédicace


Cette édition du Castor est dédiée à :

 

Albert Millaire
(1934-2018)


 

Le mot de la fin


On s'occupe beaucoup en ce moment de l'attitude des grandes puissances dans la question du Moyen-Orient. Et, pendant ce temps, on oublie leur longitude.

- Alphonse Allais                   

 

Autres sites à consulter 



Webmestre : France L'Heureux


Webmestre : Éric Lortie

 
Webmestres : Paul Dubé et Jacques Marchioro


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